Le « Nihil Obstat » pour l’introduction de la cause de béatification et canonisation du professeur Jérôme Lejeune ayant été émis par la congrégation romaine pour les causes des saints, le procès diocésain s’et ouvert le 28 juin à Paris. Mgr Vingt Trois avait nommé Mgr Jérôme Beau, vicaire général, pour le représenter.
Le postulateur a souligné que « le témoignage du Professeur Lejeune est vraiment prophétique et d’une actualité étonnante ». « En ces temps où notre société remet en question les certitudes les plus fondamentales concernant la personne humaine, il demeure un témoin passionné et courageux de la vérité et de la charité ».
Mgr Beau a notamment ajouté : « Jérôme Lejeune a été fidèle en tout à son engagement de Serviteur de la Vie, sans céder aux pressions ni reculer devant les obstacles. Il a su mettre son immense intelligence au service de Dieu et des hommes, en particulier des plus faibles, au risque d’être rejeté par ses pairs. Il n’a fait usage de son savoir que pour témoigner de la Vérité, en réconciliant, aux yeux du monde contemporain, la foi et la raison. La canonisation du Professeur Jérôme Lejeune, laïc engagé, permettrait de maintenir vivant son esprit de service inconditionnel du Mystère de la Vie et servirait d’exemple et de modèle pour tous ceux qui veulent, avec courage, mettre leur intelligence et notamment leurs compétences scientifiques au service de la vérité et de la dignité de la personne humaine. »
Je ne sais pas si l’on peut s’amuser, dans l’au-delà, de ce qui se dit sur terre, mais si c’est le cas je vois d’ici le grand sourire du Pr Lejeune entendant une telle reconnaissance posthume, de la part d’hommes d’Eglise qui dans le meilleur des cas l’ignoraient. Et l’on a encore entendu des évêques s’en prendre à la Fondation Jérôme Lejeune, lors du dernier Téléthon. Des évêques dont il aurait tant aimé qu’ils soient des « témoins passionnés et courageux de la vérité et de la charité », mais dont il déplorait vivement (en privé) la lâcheté et le manque de charité.
Le motu proprio et le Padre Pio
Beaucoup moins amusantes sont les explications données aujourd’hui comme émanant du nouveau président de la conférence épiscopale italienne sur le motu proprio (ce texte se trouvait déjà fin novembre sur le site de l’archidiocèse de Gênes), quand est donné comme argument que la messe de saint Pie V n’a jamais été interdite, le fait que Paul VI lui-même avait concédé un indult au saint Padre Pio. Quand on connaît les persécutions que le Padre Pio a dû endurer, on a envie de hurler. En outre c’est faux. Il s’agissait seulement de permettre au Padre Pio, qui était mourant, de ne pas appliquer la réforme de 1965. Il ne s’agissait pas de la nouvelle messe, qui est entrée en vigueur après sa mort.