Cela se passe dans le district de Sanghar, dans la province du Sindh, au sud-est du Pakistan. Au printemps dernier, un influent homme d’affaires musulman, Ghulam Muhammad, a jeté son dévolu sur une jeune infirmière catholique de Padri-Jo-Goth, Nazia Masih. Mais celle-ci ne veut pas, et ne veut pas se convertir à l’islam. D’ailleurs elle fréquente un jeune catholique, Ejaz Joseph. Ghulam Muhammad se fait insistant, au point de menacer de l’enlever… et de la défigurer à l’acide… Or on sait que Ghulam Muhammad a déjà enlevé des jeunes filles hindoues pour les violer et les convertir à l’islam. C’est une sorte de sport local : il y a de nombreux hindous dans ce district proche du Rajasthan indien. Les plaintes déposées par les familles restent sans suite…
Le 10 mai, alors que Nazia Masih rentre chez elle, quatre hommes armés l’avertissent qu’elle doit accepter de se marier avec Ghulam Muhammad, ou sinon elle risque les pires avanies. De plus en plus effrayée, la jeune fille tente de demander l’aide de la direction de l’hôpital où elle travaille. En vain.
Alors les parents décident d’accélérer le mariage avec Ejaz Joseph, qui a lieu le 26 mai. Mais Ghulam Muhammad arrive et interrompt la cérémonie. Il est venu avec plusieurs officiers de police, pour… arrêter les jeunes gens. Après discussion avec les anciens du village, les policiers arrêtent le frère et le père de Nazia Masih, avant de les relâcher quelques heures plus tard.
Car Ghulam Muhammad a porté l’affaire en justice : il affirme être marié à Nazia Masih, et ajoute qu’un tribunal de la famille pourra le prouver. Mais le tribunal ne bouge pas.
Depuis lors Ghulam Muhammad persécute Ejaz Joseph, et aussi Sœur Maria Khurshid, chef des religieuses de l’hôpital Sainte-Thérèse de Mirpur Khas, qui a osé demander aux autorités de procurer une protection à Nazia Masih. Lesquelles autorités n’ont même pas daigné donner un avertissement à Ghulam Muhammad.
Samedi dernier, Ghulam Muhammad a de nouveau porté plainte, pour obliger Nazia Masih à se marier avec lui.
Aujourd’hui, c’est le diocèse qui demande aux autorités de protéger Nazia Masih et sa famille, qui risque fort d’avoir à quitter le pays pour vivre en paix…
(Asianews, Fides)