Le Bureau pastoral du diocèse de Fribourg-en-Brisgau vient d’envoyer aux prêtres du diocèse un document intitulé « Lignes directrices pour la pastorale », dans lequel il est indiqué que les divorcés remariés peuvent bénéficier des sacrements, y compris de l’eucharistie. Au cas par cas, après un entretien avec le clergé qui aura montré la foi de ceux qui demandent les sacrements. Ils devront convaincre que le retour avec le premier partenaire n’est pas possible, se repentir de leur culpabilité dans la séparation, et… être conscients de leur « nouvelle obligation morale » avec le nouveau partenaire. Sic.
Il s’agit simplement de l’attitude humaine qu’avait Jésus, ose commenter le chef de la pastorale diocésaine : « La fidélité et la miséricorde de Dieu est aussi pour ceux dont le plan de vie a échoué. »
Contrairement à ce que tente de faire croire l’archidiocèse (ce n’est pas une révolution, la doctrine catholique du mariage reste la même, etc.), l’initiative est très clairement en opposition frontale avec la doctrine catholique telle qu’elle a été maintes fois réaffirmée par le pape Benoît XVI et le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi Mgr Müller.
On constate que plusieurs sources font de Mgr Robert Zollitsch le responsable de la chose. En effet il en est le responsable, et il avait annoncé qu’il fallait vraiment faire quelque chose pour les divorcés remariés, en tant que président de la conférence des évêques allemands, lors de leur assemblée plénière, le mois dernier.
Mais l’initiative est frauduleusement attribuée à « Mgr Zollitsch archevêque de Fribourg-en-Brisgau », pour la bonne raison que Mgr Zollitsch… n’est plus archevêque de Fribourg-en-Brigau depuis le 17 septembre dernier. Il n’en est plus que l’administrateur provisoire, en attendant la nomination de son successeur.
Bref, Mgr Zollitsch lance un brûlot, comme archevêque, alors qu’il n’est plus en poste…
Cela dit, même si l’initiative est frauduleusement signée Zollitsch, il s’agit d’une vieille revendication de son diocèse. Car cela fait 20 ans que son prédécesseur Oskar Seier, conjointement avec ses collègues Karl Lehmann, évêque de Mayence, et Walter Kasper, alors évêque de Rottenburg-Stuttgart, avaient appelé publiquement à la régularisation des divorcés remariés…
A l’époque ils s’étaient heurtés au mur Ratzinger-Jean-Paul II. Mais aujourd’hui les propos de François paraissent une invitation à tout « bousculer », et à « mettre la pagaille », surtout quand il s’agit d’aller vers les « périphéries existentielles », dont font partie bien sûr les divorcés remariés.
Une absence de réaction du pape, sur une question aussi sensible que la communion à des couples non mariés (ce qui est directement contraire à l’enseignement du Christ, à la réalité du sacrement de mariage et du sacrement de l’eucharistie) serait vue comme la porte ouverte à toutes les transgressions de la doctrine catholique.
ADDENDUM
Le Saint-Siège minimise et ne prend pas la mesure du scandale
Pour le père Lombardi, dont l’autorité de « directeur du bureau de presse du Saint-Siège » est quasi nulle, il s'agit d'une communication « signée d'un bureau de l'évêché de Fribourg et qui n'a aucunement l'aval de la conférence épiscopale allemande ». Il ajoute : « Le fait que des bureaux locaux ou des personnes proposent des solutions pastorales particulières risque de créer la confusion. »
Le P. Lombardi fait semblant d’ignorer que la conférence épiscopale n’a aucune autorité, et que chaque évêque a au contraire l’autorité que lui confère le sacre épiscopal qui le fait successeur des apôtres.
Il faudrait pour le moins que Mgr Zollitsch désavoue le « bureau »... Mais il a laissé sans réagir toute la presse allemande présenter l’initiative comme étant de son fait… après avoir lourdement suggéré qu'il fallait faire quelque chose...