Quelque 522 martyrs des communistes et des anarchistes lors de la guerre civile espagnole ont été béatifiés hier à Tarragone. La cérémonie était présidée par le cardinal Angelo Amato, préfet de la congrégation pour les causes des saints. François avait envoyé un message vidéo. Dans lequel il ne fait aucune allusion aux circonstances de la mort de ces martyrs.
Commentaires
Il fallait peut-être mieux que la haine de la foi soit la seule chose mise en avant. C'était aussi voulu en Espagne mais personne n'est dupe.
Par contre cela n'a pas empêché les "rouges" de toujours de se déchaîner et de raconter les mêmes mensonges et certains même de trouver honteux le texte du Pape!
Et la généralité catalane et ses politiciens d'être dans tous leurs états paranoïaques car des drapeaux espagnols auraient pu être montrés, horreur des horreurs, et la police autonome était sur les dents pour traquer le drapeau espagnol, les bus étaient fouillés, etc. Ce qui a fait que certains pèlerins et membres de congrégations religieuses venant de loin et des provinces d'origine des bienheureux non catalans (la moitié sur les 522) ) sont arrivés très en retard bloqués par des barrages des zélés policiers.
Mais ce fut une magnifique journée et magnifique bataille gagnée contre l'oubli, car le pardon, oui mais l'oubli, non.
Ces nouveaux bienheureux seront une nouvelle semence de chrétiens dans une Espagne d'aujourd'hui ravagée par les mêmes maux qui ravagent la France.
Yves,
Le Pape __ de par sa position universelle, mondiale __ ne peut pas toujours tout dire, en face, de manière "carrée".
Un exemple :
Pendant la Première Guerre mondiale, alors que Benoît XV était parfaitement informé par les nonces sur l'horreur du génocide arménien en Turquie, a-t-on enregistré de ce Pape des déclarations tonitruantes stigmatisant ces horreurs ? Aucune. Et pourtant, qui peut douter qu'il les condamnait de toute son âme ? C'est que le Pape ne peut pas toujours tout dire, tout de go.
Et après lui, avez-vous des condamnations au sujet de ce génocide, appelant "un chat un chat", de la part de Pie XI ? de Pie XII ? de Jean XXIII ? de Paul VI ? etc
A cet égard, Rome est, et a toujours été, d'une énorme prudence. Tout en sachant la stricte vérité. Mais elle l'exprime toujours avec des termes mesurés, pour éviter des "dommages collatéraux", parfois atteignant les catholiques eux-mêmes. La vertu épiscopale première est la vertu cardinale de Prudence.
Pareillement pour la question espagnole.
François Ier, qui sait sûrement les susceptibilités et les divisions encore très vives dans l'opinion publique espagnole sur la Guerre civile, même 80 ans après, ne veut pas les raviver, en quoi que ce soit, par des termes trop vifs. D'ailleurs tout le monde, en Espagne comme ailleurs, sait l'horreur que les Rouges __ infernaux __ ont commis contre les clercs entre 1931 et 1939.
Par contre, le cardinal Amato, son Préfet de la Congrégation des Saints, présidant en son nom la béatification des 522, n'y est pas allé de main morte, dimanche : le cardinal a fait bien sonner ces paroles de vérité dure aux oreilles de tous les Espagnols, à commencer ceux de la gauche :
« Des victimes innocentes, qui ont souffert des humiliations, des tortures et des supplices indescriptibles , (...) dans le brouillard DIABOLIQUE d’une idéologie qui a annihilé des millions de citoyens pacifiques, et qui a incendié des églises". (...) «Ces martyrs ne sont pas tombés par la guerre civile, mais victimes d’une persécution religieuse qui voulait l’EXTERMINATION programmée de l’Eglise ». « C’était des hommes et des femmes pacifiques qui ont été tués par HAINE de la foi, uniquement pour être catholiques, prêtres, séminaristes, religieux… »
Il faut bien savoir que le cardinal portait officiellement la parole du Saint-Siège, comme légat.
François peut être "enquiquinant" __ ô combien __ à bien d'autres égards. Mais là, il s'inscrit dans une tradition de réserve très romaine. Ses prédécesseurs ne se sont jamais présentés en stigmatiseurs durs "en direct", tout n'étant dupes de rien.
En fait, la plus gigantesque claque, infligée aux rouges et à leurs héritiers idéologiques contemporains, reste pour les siècles l'acte de Béatification en soi. Cet acte les marque au fer rouge pour l'éternité. Il ne faut pas que s'y ajoute la passion.