Le 21 juin dernier avait lieu au Vatican une conférence organisée par l’Académie pontificale des sciences, sur le thème « Esclavage moderne et changement climatique ». Comme je ne comprenais même pas l’intitulé, je n’en ai pas parlé. Mais voici que LifeSiteNews publie un texte d’Elisabeth Yore, juriste internationale luttant contre les trafics d’enfants, qui me semble mériter d’être lu. Elisabeth Yore constate que tous les maires et gouverneurs invités au Vatican étaient des hommes de gauche, militants de l’avortement et des « droits » LGBT. Il semble que ce ne soit pas seulement les Américains. Nous en avons nous-mêmes un exemple avec Anne Hidalgo, qui ne tarit pas d’éloges sur François et son encyclique depuis qu’elle est revenue de Rome. Sur la première photo ci-dessus, on voir Manuela Carmena lors de la conférence. Manuela Carmena, maire de Madrid, c’est “Podemos” : l’extrême gauche, et on sait ce qu’est l’extrême gauche espagnole. Sur la deuxième photo, on voit un carton « Karin Wanngård » : c’est le maire de Stockholm, elle est une militante du « parti social-démocrate suédois des travailleurs ». En réalité ce n’est pas elle qui se trouve derrière le carton, mais Valeria Mazza, qu’on voit aussi sur la première photo. Ici on touche au ridicule absolu. Valeria Mazza était à la droite du chancelier de l’Académie pontificale. A quel titre ? Aucun. Sur son carton est indiqué « maîtresse des cérémonies ». Valeria Mazza n’a d’autre titre de gloire que d’avoir été la plus connue des top-models d’Argentine (et d’avoir défrayé la chronique judiciaire avec son mari l’homme d’affaires Alejandro Gravier pour des soupçons de deux millions de dollars d’impôts impayés et un faux bail destiné à masquer une évasion fiscale). Valeria Mazza a été invitée personnellement par François pour faire la potiche de luxe lors de la conférence… C’est assurément infiniment moins grave que, par exemple, la convocation de la journaliste altermondialiste Naomi Klein (encensée par la Ligue communiste révolutionnaire) pour présenter l’encyclique au Vatican. Mais c’est significatif du n’importe quoi ambiant, qui n’a plus qu’un rapport très lointain avec la foi catholique.
Voici une traduction de l’article d’Elisabeth Yore, d’abord paru le 21 juin dans Pewsitter, et reproduit le 29 juillet sur LifeSiteNews. (Le titre et diverses expressions, dont la première phrase, font référence à Alice au pays des merveilles, autrement dit au type même du « nonsense », au monde absurde qu'est devenu le Vatican.)
Le goûter (tea party) du chapelier fou :
Rayon de lune et les maires débarquent au Vatican
Dans un autre terrier de lapin blanc nous tombons…
Le gouverneur de Californie Jerry “Rayon de lune” Brown et huit maires américains démocrates débarquent au Vatican aujourd'hui pour pratiquer leur culte à l'autel de la nouvelle religion de l'environnementalisme. La dernière sélection des éco-experts du Vatican devient de plus en plus « curieuse ». Dans l’éco-pays des merveilles du Vatican, tout est renversé : la gauche est à droite, le mal est le bien, ce qui est moral est ce qui est écologique. Malgré l'affirmation de François dans Laudato Si qu'il est ouvert au dialogue de tous côtés, aucun maire ou gouverneur républicain n’a été invité à l’éco-convention.
Derrière chaque porte il y a un homme politique plus radical, plus anti-catholique, invité par le Vatican afin d’obtenir son soutien pour son éco-décret. La Potion « Bois-moi » de l'environnementalisme est distribuée jusqu’à plus soif par l'Académie pontificale des sciences sociales, car c’est elle qui met la table pour les objectifs de l'ONU pour le développement durable.
La délégation des écolos municipaux de gauche dirigée par le gouverneur Rayon de lune sont présentés comme des invités d'honneur à la réunion d’avant-match du rallye du changement climatique. Jerry “Panneau solaire” Brown fait la génuflexion devant l'autel du réchauffement climatique :
« La religion traite des fondamentaux. Lorsque vous traitez des fondamentaux de ce qui fait l'atmosphère et le temps, et si cela change de façon permanente ou radicalement ou, c’est très similaire à un principe fondamental du bien et du mal. »
La nouvellement baptisée “religion de l'environnementalisme” scandée par le gouverneur Brown prépare le terrain pour la prochaine visite papale aux Etats-Unis, le sommet des Nations Unies sur le développement durable, et le traité de Paris sur le climat. Le gouverneur Brown donne l’onction à la nouvelle force morale et religieuse du mouvement écologique :
« Le Pape François apporte au changement climatique une dimension morale et théologique qui s’ajoute au marché et aux calculs politiques. »
Oui, le mouvement de réchauffement global est immensément réchauffé par l'arrivée et la présence de la source d'énergie qui lui a longtemps manqué, une voix morale, que fournit maintenant le Pape François. Pourtant, l'auteur et anthropologue Michael Crichton a mis en garde sur les dangers de déifier le mouvement du changement climatique :
« La science nous offre la seule voie hors de la politique. Et si nous laissons la science devenir politisée, alors nous sommes perdus. Nous allons entrer dans la version Internet de l'âge des ténèbres, une ère de craintes mouvantes et de préjugés sauvages, transmis à des gens qui ne connaissent pas mieux. Cela n’est pas un bon avenir pour la race humaine. C’est notre passé. Donc, il est temps d'abandonner la religion de l'écologie, et de retourner à la science de l'écologie, et de fonder fermement nos décisions politiques sur cela. »
Ces politiciens démocrates partagent le point de vue du pape sur le changement climatique mondial et le développement durable selon les Nations Unies. Curieusement, toutefois, ces personnalités politiques que le Vatican a triées sur le volet et personnellement invitées sont des ennemis acharnés de l'enseignement moral de l'Église, qui promeuvent activement et agressivement des politiques et des lois en contravention directe avec les principes de l'Église catholique.
Prenez par exemple, Jerry "ex séminariste" Brown. Brown soutient l'avortement légalisé et le mariage homosexuel. En 2013, Brown a signé une des lois les plus radicales du pays sur l’avortement, qui a donné aux femmes de Californie un plus large accès à l'avortement en permettant aux infirmières et certains autres non-médecins de pratiquer l’intervention au cours du premier trimestre de la grossesse. Brown s’est également opposé à un projet de loi interdisant le mariage homosexuel.
Peut-être l’archevêque Gomez de LA a-t-il appelé le Vatican et demandé pourquoi vous accueillez au Vatican un baptisé catholique qui, comme homme politique, a favorisé l'avortement et le mariage homosexuel en contravention avec la foi et la morale de l'Église catholique ? Cela pourrait être un signe de confusion et de contradiction pour les fidèles catholiques.
Qu’en est-il d’Ed Lee, maire démocrate de San Francisco, écologiste et promoteur de l'avortement ? Est-ce que le Vatican s’est entretenu avec l'archevêque Cordileone à propos de l'invitation d’Ed Lee?
Qu'en est-il des maires démocrates Hodges (Minneapolis), Hales, (Portland), Liccardo (San Jose), Landrieu (Nouvelle-Orléans), tous invités de l'Académie pontificale des sciences sociales, qui sont tous pro avortement, pro LGBT, en contravention avec l'enseignement catholique ?
Est-ce que les catholiques sont libres d'ignorer et de fermer les yeux sur les positions anti-catholiques de ces politiciens ? Est-ce que les croyances environnementales des maires sont plus importantes pour le Vatican que leur position sur l'avortement ou le mariage homosexuel ? Que doivent croire les catholiques quand, selon le propos de Mgr Sorondo du Vatican, « nous invitons qui nous voulons » ? Est-ce parce que l'Académie pontificale des sciences sociales est devenu un forum radical pour magnifier, non pas les principes de la foi catholique, mais la nouvelle religion de l'écologie ?
Sûrement l'invitation du pape au maire Marty Walsh de Boston doit avoir soulevé l'ire du cardinal Sean O'Malley de Boston, l'un des huit cardinaux du Cabinet de François. Le cardinal O'Malley a-t-il été affligé par l'invitation du pape à l’homme politique catholique le plus éminent de Boston, qui est furieusement pro-avortement et a refusé de participer à la parade de la Saint-Patrick à cause de la position de l’Eglise sur les LGBT ? Certainement, François répondrait à un appel téléphonique du cardinal O'Malley à propos de l’adversaire politique et moral de l'archidiocèse.
Est-ce que l'éminent et populaire Cardinal Timothy Dolan de New York a été mécontent de l'invitation au maire Bill de Blasio de parler au Vatican ? Le Cardinal Dolan n’est pas une mauviette et a certainement exprimé son mécontentement quant à l’invitation d’un pro-avortement radical, d’un militant pro-LGBT. En fait, de Blasio est un partisan de longue date des sandinistes marxistes du Nicaragua et de Blasio a même passé sa lune de miel à Cuba, en violation de l'interdiction de ces voyages. A Cuba ! Pas étonnant que de Blasio ait été invité à prendre la parole à la conférence.
De Blasio soutient le mariage homosexuel et a même procédé à un tel mariage. Lui aussi, comme le maire Marty Walsh, a refusé de participer à la parade de la Saint-Pat’ pour protester contre la position de l'Eglise. Ne vous inquiétez pas, de Blasio a les pouvoirs politiques dont le Vatican a besoin dans sa campagne environnementale.
Et ce sont ces hommes que François a décrits lors de la conférence comme « la conscience de l'humanité » ?
La semaine dernière, les catholiques ont appris que le pape de l'Eglise catholique romaine n'a pas été offensé par un crucifix en forme de marteau et de faucille. Cette semaine, le pape accueille en avance la convention démocrate, avec les gauchistes anti-catholiques les plus radicaux de la politique américaine. Crichton a vu le danger de mélanger l'écologie avec la religion, une théologie qui domine le Vatican sous le pontificat de François:
« Nous sommes des pécheurs énergétiques, condamnés à mourir, à moins que nous cherchions le salut, qui est maintenant appelé la durabilité. La durabilité est le salut dans l'Eglise de l'environnement. »
Cette semaine, le Vatican organise la 7e Conférence de la papauté de François sur le développement durable en invitant 60 politiciens de gauche du monde entier. Mgr Sorondo, qui accueille l'événement, quand on lui demande si la « présence exclusive de maires de la gauche n’est pas un signe de partialité », répond fougueusement que « l'invitation est ouverte à tout le monde ».
Selon les mots de l'Alice de Lewis Carroll, « je ne crois pas qu'il y ait un atome de signification là-dedans ».
Commentaires
Le Souverain potiche du Nouvel Âge :
"Le Pape François mousse un agenda politique qui s’emboîte parfaitement dans l’appareil critique des clercs au service de l’«Empire». S’il ne fait pas (encore) la promotion de la théorie du genre ou de l’abolition de la signification traditionnelle du mariage, il demeure que le Pape contribue à tout cet effort d’arasement des structures traditionnelles de la société occidentale. Loin de nous l’idée de prôner un retour à une version «fondamentaliste (1.0)» du Christianisme ou un repliement sur la base d’une lecture nostalgique de l’histoire. On ne peut pas revenir en arrière, mais cela ne veut pas dire qu’il faille couper ce lien fragile qui nous relie à la tradition, prise dans son sens anthropologique et symbolique le plus fécond. "
http://www.dedefensa.org/article-le_souverain_potiche_du_nouvel_ge_02_08_2015.html
Au risque de sembler impertinent je me demande si les communicants du Vatican ne sont pas séduits par le modèle anglican que je résumerais ainsi : pas de position dogmatique, en revanche prolifération de prises de positions moralistes sur un ton sévère mais en fait en étant à la remorque des médias institutionnels et des divers intellectuels de gauche ( écologie, racisme, etc ...).
Qui suis je pour juger les pollueurs s'ils cherchent Dieu sincèrement ?
Ils sont juste séduits par le modèle luciférien du "non serviam" des origines. Et pas que les "communicants".
Ils semblent pressés, tous ces suppôts de Satan. C'est bon signe, la fin approche et nous serons délivrés à jamais de ces andouilles.
Sans me lancer dans la Défense et illustration de Laudato Si', il y a une chose que l'on est obligé de reconnaître par honnêteté intellectuelle : on ne peut pas (trop) reprocher au pape de recevoir les applaudissements de politiciens comme Obama, Hidalgo, Duflot, Hollande et Cie, dans la mesure où il est absolument certain que aucun de ces politiciens n'a lu l'encyclique.
La preuve évidente en est que l'encyclique condamne l'avortement (§120), idole suprême de tous ces politiciens qui ne tolèrent aucune remise en cause de ce veau d'or.
D'ailleurs, lors d'une conférence de presse de la Maison Blanche, le porte-parole, suite à une question d'un journaliste, après 10 minutes d'éloge de Laudato Si' a révélé n'être pas au courant que l'encyclique condamnait l'avortement.
Et le stagiaire qui gère le compte twitter de Hollande n'avait même pas lu le titre de l'encyclique, qu'il avait traduit en mauvais latin ("Laudate si") dans son tweet d'hommage (à moins qu'il ne fusse un lefebvriste infiltré ?).
Bien sûr qu'ils l'ont lue. Mais cela ne les gêne absolument pas que l'avortement soit condamné. Cela fait des décennies que les Papes ont condamné l'avortement. Avez-vous vu l'avortement reculer quelque part? Avez-vous entendu les curés de paroisse faire un sermon contre l'avortement de temps en temps (sauf dans la tradition)?
Par contre les imbécillités du club de Rome, de l'ONU et du GIEC ont une publicité inespérée et une caution morale usurpée. Schellnhuber doit se rouler par terre de rire.
merci, Thibaud, enfin du bon sens !
les gestes du pape François sont assez incompréhensibles pour qu'on n'aille pas les accentuer
@Dauphin : Je maintiens ma position, je suis persuadé qu'ils ne l'ont pas lue (pour commencer, les vivats ont commencé 3 minutes après la publication. A moins que nos maîtres ne lisent super vite, ça me semble un très bon indice qu'ils ne l'ont pas lue). Ils ont simplement repris ce que les médias disaient : "le pape reconnaît que le réchauffement climatique est réelle".
La suite de votre argumentation ne tient pas pour 2 raisons :
1) l'Eglise condamne également la contraception depuis 2000 ans. Ca n'a pas empêché les médias et les politiciens de péter les plombs à chaque fois que saint Jean-Paul II et Benoît XVI en ont parlé. Et les médias et politiciens ont pété les plombs au moment de Evangelium Vitae alors que Jean-Paul II ne faisait que répéter la condamnation de l'avortement.
2) l'avortement est le Seigneur-Dieu des politiciens. Toute critique, même la plus minime, contre l'avortement suscite des réactions ulcérées et hystériques (cf. les dernières vidéos sur le démembrement des enfants par Planned Parenthood. Toute critique vaut à son auteur d'être mis au ban de la société). Les politiciens en question n'auraient jamais osé chanter les louanges d'un texte formulant la moindre critique contre l'avortement. Je vous renvoie à nouveau au porte-parole de la Maison-Blanche qui a révélé en pleine conférence de presse qu'il n'était pas au courant de cette condamnation.
Les politiciens ont chanté les louanges de Laudato Si parce que les médias leur disaient que : 1) François est un gentil ; 2) François reconnaît le réchauffement climatique. Ni les médias (dans un premier temps), ni les politiciens n'ont lu jusqu'au paragraphe 120.
Voilà ce que je crois, en tout cas.
@ Thibaud "Voilà ce que je crois, en tout cas"
Il n'y a que la foi qui sauve.
Vous avez tort de sous-estimer ces salopards, ils savent où ils vont. Et le texte de l'encyclique était connu quelques jours avant la présentation (note d'Yves Daoudal sur les sanctions contre Sandro Magister). Vous devriez lire des livres sur les techniques de manipulation des masses: rien n'est dit ni écrit par hasard par ceux qui ont un but de gouvernance mondiale. Hélas seule l'Eglise pouvait opposer une force spirituelle à ces plans sataniques, basée sur la défense des dogmes (et pas seulement de la morale). Mais depuis V2, les hommes d'Eglise se conforment au monde: ils lâchent les dogmes et leur défense de la morale est inefficace. Nous en voyons les effets sous nos yeux, nous sommes au premières loges, il suffit d'ouvrir les yeux.
je suis surpris de voir Dauphin se faire l'apologiste des salopards qui nous gouvernent; il est évident qu'ils n'ont pas lu la dernière encyclique (l'auraient-ils comprise, d'ailleurs ?) ils se sont fait faire une note par quelque sous-fifre, qui lui-même a du demander l'aide d'un journaliste tout aussi incompétent que lui; de toute façon, encyclique ou pas, la messe était dite
@Loïc
Apologiste, c'est pour dire du bien de quelqu'un. Je ne vois pas en quoi les prendre pour des gens très intelligents et déterminés dans le mal est une apologie. Vous les prenez pour des imbéciles et cela vous rassure?
Ils ont obtenu ce qu'ils voulaient au Vatican, ils se contre-fichent des bons passages que peut contenir l'encyclique, ceux-ci ne les gênent pas du tout.
Et ces "bons passages" ont été réduits au maximum. Il n'aurait pas été crédible que le pape ne condamne pas l'avortement au passage. En revanche il avait plusieurs fois chanté les louanges d'Humanae Vitae et il n'y en a pas la moindre trace dans l'encyclique, Quant à l'idéologie du genre, elle est vaguement dénoncée sans même être nommée.
@Dauphin : Notre désaccord est donc fondamental (malgré des points d'accord). Je ne pense pas que Paul VI, saint Jean-Paul II et Benoît XVI se soient "conformés au monde", ni n'ait "abandonné les dogmes" (et le lynchage médiatique systématique dont ils ont fait l'objet en est un signe évident). Un dialogue productif est donc difficile et je m'arrêterai donc là, en vous remerciant de l'attention que vous avez porté à mes commentaires.
@Thibaud
Ne dramatisons pas...
Si vous avez le temps, lisez "Iota unum" et "Stat veritas" de Romano Amerio et vous verrez que le mythe moderniste du "Magistère vivant" (Ah, parce qu'avant V2 le Magistère était mort????) a torpillé les dogmes et l'enseignement traditionnel de l'Eglise. Qui s'en remettra, elle en a vu d'autres....
Dauphin, vous dites que ces crapules ont lu la dernière encyclique; c'est bien en dire du bien : ils auraient fait ce que devrait être le métier d'un politicien honnête : se renseigner avant de parler; j'ai la conviction qu'ils ne l'ont pas fait, et d'ailleurs quand en auraient-ils eu le temps ? de toute façon, ç'aurait été une perte de temps : leur religion était déjà faite
J'ai l'impression que plusieurs de mes bons lecteurs ne savent pas comment ça se passe dans les bureaux des dirigeants politiques.
Tout dirigeant politique a un "cabinet", avec plusieurs conseillers, voire de nombreux conseillers. Et quand il publie un communiqué, ou maintenant un tweet, ce n'est pas lui qui l'écrit, c'est un conseiller.
L'encyclique a été connue trois jours avant sa publication. Les conseillers avaient donc le loisir de la lire et d'informer leur patron de son contenu. Même en attendant sa publication officielle, il suffisait de demander à un conseiller de surveiller internet et de lire immédiatement le texte. En s'aidant éventuellement de mots-clefs. Il est clair que les dirigeants savaient que le pape condamnait l'avortement, ce qui n'a aucune importance au regard de l'approbation par le pape de la religion climatique. Le porte-parole de la Maison Blanche ne le savait pas parce qu'il était seulement chargé de transmettre ce qu'on lui avait dit de transmettre. Un porte-parole n'est pas un conseiller.
Vous avez sans doute raison, pourtant, je ne peux m'empêcher d'hésiter en raison du fait que dans la hiérarchie des valeurs du Système, l'avortement est incontestablement au sommet. Il me semble que si Mme Hidalgo et d'autres étaient au courant des passages de l'encyclique opposés à l'avortement, leurs vivats auraient été moins assourdissants. Encore une fois, le fait que les politiciens soient au courant des positions de l'Eglise n'est pas une excuse : les médias et les politiciens agissent toujours comme si ils pensaient que la doctrine de l'Eglise est soumise à une future décision du Bureau Politique de l'Eglise et que du jour au lendemain, elle va bien finir par se soumettre et accepter l'avortement et divers autres péchés qui crient vers le ciel (cf. les réactions hystériques des médias contre les méchants papes Jean-Paul II et Benoît XVI à chaque fois qu'ils répétaient l'enseignement bimillénaire de l'Eglise).
Il me semble donc possible que beaucoup des thuriféraires de l'encyclique n'étaient pas au courant des passages contraires aux valeurs du Système, peut-être effectivement par la faute d'un conseil incompétent qui s'est trompé en faisant un Ctrl+F sur "avortement".
encore faut-il qu'il y ait quelqu'un dans le cabinet qui connaisse le sujet; il y a quelques années, un inspecteur principal des douanes se fit tuer à Rouen pendant un hold-up auquel il avait tenté de s'opposer; il fut décidé de le décorer à titre posthume; Charasse, qui était son ministre de tutelle, refusa de participer à la cérémonie religieuse à la cathédrale, ce qui incita d'ailleurs tous ses concurrents au sein du parti socialiste à s'y précipiter ou à déclarer qu'ils y auraient été s'ils n'avaient pas eu d'empêchement; on proposa de faire la remise de décoration sur le parvis, ce qui fut refusé : personne dans le cabinet ne savait ce qu'était un parvis (l'architecture religieuse n'est pas au programme de l'ENA) il fut donc décidé de faire la remise de décoration au cimetière, ce qui permit à Lecanuet, alors maire de Rouen, de lui faire des niches : le corbillard mit plusieurs heures à aller de la cathédrale au cimetière; nos maîtres savent s'amuser
Bonsoir et merci,
Ne s'agit-il pas de ceci, qui est daté du 21 juillet 2015 ?
http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2015/july/documents/papa-francesco_20150721_sindaci-grandi-citta.html
Merci encore pour ce que vous faites et bonne soirée.
A Z
Merci pour ce document.
S'adressant aux maires: "le travail le plus sérieux et le plus profond se fait des périphéries vers le centre, c’est-à-dire de vous vers la conscience de l’humanité." (jargon teilhardien)
Si j'ai bien compris, les maires des grandes villes font partie des "périphéries". Je comprends mieux maintenant la sollicitude du pape pour ces membres des "périphéries" Ce sont les périphéries (les maires) qui vont améliorer les choses.
Bêtement, je pensais que les périphéries ressemblaient plutôt aux bidonvilles des villes dont les maires sont le centre (de décision et de pouvoir).
Rebonsoir,
1. Tout ceci me fait penser de plus en plus
- au catholicisme chromatophore, qui a la même capacité d'adaptation, dissimulatrice de son identité, qu'un caméléon,
- à la mise en oeuvre de la croyance selon laquelle il peut y avoir une symbiose, une association intime, durable, à bénéfice mutuel, entre les deux organismes hétéro-spécifiques que sont l'Eglise catholique et le monde contemporain, sans soumission de l'Eglise ni conversion du monde.
2. Quand je pense que c'est le même Pape qui nous a dit, dès le début de son pontificat, qu'il ne fallait pas que l'Eglise catholique devienne une ONG...Elle s'en rapproche pourtant beaucoup, ici.
3. A partir du milieu du XX° siècle, il nous a été dit que l'Eglise doit être
- experte en humanité, et nous avons eu droit à la "foi" en l'homme, au "culte" de l'homme, à l'humanisme intégral, qui oppose bien peu d'arguments à la conception dominante de l'humanisme ;
- experte en altérité (non catholique, non chrétienne, non croyante), et nous avons eu droit à la "foi" en l'ethos attribué à l'autre, au "culte" des valeurs escomptées chez l'autre, et, en ce sens, à un altruisme intégral, qui objecte, par bien peu de critiques, face à la conception dominante des religions et des traditions.
4. Par ailleurs, des hommes d'Eglise se sont mis à s'exprimer exactement comme s'ils étaient des experts en économie politique, ou des experts en écologie politique, sans que l'on sache toujours
- auprès de quels experts ils puisent leur propre expertise, non toujours qualifiée, mais souvent récente, soudaine, tardive,
- pourquoi cette expertise a tant de mal à donner toute leur place à des considérations surnaturelles, théologales, en amont et en surplomb, par rapport à des considérations "intramondaines".
5. Quand les représentants et responsables de l'Eglise catholique réactiveront-ils, redécouvriront-ils, en eux, leur expertise...en religion chrétienne, au point d'exhorter les uns et les autres
- à la conversion, vers Jésus-Christ, en tant que Fils unique du seul vrai Dieu,
DONC AUSSI
- à l'abandon des convictions, croyances, idées, actions, principes, pratiques, valeurs, qui éloignent du seul Médiateur ou opposent au seul Rédempteur, et qui sont situés, notamment, au sein de la conception dominante de l'écologie politique ?
6. A qui donc fera-t-on croire que nous ne sommes pas en présence d'un très gros risque d'alignement ou d'allégeance axiologique de l'Eglise catholique, vis-à-vis de la mentalité spécifique au monde contemporain,
- qui semble vraiment avoir les yeux rivés sur la prochaine COP 21,
mais
- qui ne semble vraiment pas avoir les yeux autant tournés vers les conséquences de Tchernobyl ou de Fukushima ?
Bonne nuit et à bientôt.
A Z