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Eglise - Page 132

  • Mort d’un patriarche

    eglises-catholiques-bedros.jpgSB Nersès Bédros XIX Tarmouni (Pierre XIX), patriarche de Cilicie des Arméniens, 19e primat de l’Eglise catholique arménienne (dont le siège est au Liban), est mort brutalement ce matin, à l’âge de 75 ans.

    Contrairement à la majorité des catholiques arméniens, qui sont libanais (descendants de rescapés du génocide), il était né à Alexandrie et avait été évêque arménien de sa ville.

    Il avait succédé en 1999 à SB Hovhannes Bédros Kasparian (Pierre XVIII).

    Il aura eu la joie de voir saint Grégoire de Narek proclamé docteur de l’Eglise.

  • La mésaventure de Larminat

    Le Washington Post nous apprend (via Riposte catholique) que le professeur Philippe de Larminat, docteur ès sciences, ingénieur ENSM, expert en modélisation des processus, climatosceptique notoire, a tenté de participer au symposium sur le climat organisé par l’Académie pontificale des sciences à Rome le 28 avril dernier, avec notamment Ban Ki-Moon, Jeffrey Sachs, et toute l’élite des prophètes du réchauffement climatique anthropique. Dans le seul but de faire entendre une autre voix dans une assemblée à 100% « réchauffiste ».

    Dans un premier temps, il a été bien reçu par le cardinal Turkson, co-organisateur du symposium en tant que président du Conseil pontifical Justice et Paix. Le cardinal, quoique totalement gagné aux thèses officielles, a promis de lui obtenir une place.

    Mais Mgr Marcelo Sánchez Sorondo, le chancelier de l’Académie pontificale, argentin et proche du pape, et d’une incroyable (et très inquiétante) agressivité envers ceux qui pensent autrement, a mis son veto.

    Cinq jours avant le symposium, alors que Larminat avait acheté son billet d’avion, on lui a fait savoir par courriel qu’il n’était pas invité.

    Quand on a demandé pourquoi au chancelier, il a répondu que Larminat « n’est pas une autorité académique en ce domaine, ni une autorité religieuse, ni une autorité de l’ONU ». Bref il a écrit en vain son livre Changement climatique, identification et projections, où il montre que c’est l’activité solaire et non l’activité de l’homme qui cause le réchauffement climatique.

    Le cardinal Turkson a dit quant à lui que c’est seulement parce que le symposium était « surbooké ».

    « Ils ne voulaient pas entendre une note discordante », souligne Philippe de Larminat.

    Schellnhuber quant à lui a déclaré qu’il était étonné que Larminat ait presque réussi à participer au symposium. Cela montre, selon lui, que « même à l’intérieur du Vatican il y a des gens qui voudraient voir quelque chose qui présente les deux côtés ». Sic.

  • François et les « vaudois »

    François restera donc dans l’histoire comme le premier pape à être entré dans un temple « vaudois » (une secte pour laquelle l’Eglise catholique est l’Antichrist), et y avoir fait un acte de repentance :

    De la part de l’Eglise catholique, je vous demande pardon. Je vous demande pardon pour les attitudes et pour les comportements non-chrétiens, et même non-humains, qu’au cours de l’histoire nous avons eus à votre encontre. Au nom du Seigneur Jésus Christ, pardonnez-nous!

    On pourra rappeler ce que disait à ce propos Benoît XVI au clergé polonais le 25 mai 2006 :

    Le Pape Jean-Paul II, à l'occasion du grand Jubilé, a plusieurs fois exhorté les chrétiens à faire pénitence pour les infidélités passées. Nous croyons que l'Eglise est sainte, mais en elle se trouvent des hommes pécheurs. Il faut repousser le désir de s'identifier uniquement à ceux qui sont sans péché. Comment l'Eglise aurait-elle pu exclure les pécheurs de ses rangs? C'est pour leur salut que Jésus s'est incarné, est mort et ressuscité. Il faut donc apprendre à vivre avec sincérité la pénitence chrétienne. En la pratiquant, nous confessons les péchés individuels en union avec les autres, devant eux et devant Dieu. Il faut toutefois se garder de la prétention de s'ériger avec arrogance au rang de juges des générations précédentes, qui ont vécu en d'autres temps et en d'autres circonstances. Il faut une humble sincérité pour ne pas nier les péchés du passé, et toutefois ne pas tomber dans des accusations faciles en absence de preuves réelles ou en ignorant les différents préjugés de l'époque. En outre, la confessio peccati, pour reprendre une expression de saint Augustin, doit toujours être accompagnée par la confessio laudis - par la confession de la louange. En demandant pardon pour le mal commis dans le passé, nous devons également rappeler le bien accompli avec l'aide de la grâce divine qui, bien que déposée dans des vases d'argile, a souvent porté des fruits excellents.

    Cela dit, plus que la repentance envers les « vaudois » (je mets entre guillemets pour bien les distinguer des Vaudois dont un bon tiers est catholique), ce qui me choque dans le discours du pape, c’est ceci :

    Parmi de nombreux contacts cordiaux dans différents contextes locaux, où l’on partage la prière et l’étude des Ecritures, je voudrais rappeler l’échange oecuménique de dons accompli à l’occasion de Pâques à Pinerolo, par l’Eglise vaudoise de Pinerolo et par le diocèse. L’Eglise vaudoise a offert aux catholiques le vin de la célébration de la Veillée pascale et le diocèse catholique a offert à ses frères vaudois le pain de la Sainte Cène du dimanche de Pâques. C’est, entre les deux Eglises, un geste qui dépasse de beaucoup la simple courtoisie et qui d’une certaine façon fait goûter à l’avance  - goûter à l’avance d’une certaine façon – cette unité de la table eucharistique à laquelle nous aspirons.

    Cela ne peut que faire croire aux gens qu’il y a une sorte d’équivalence entre l’eucharistie catholique et la Cène vaudoise, alors que pour les « vaudois » l’eucharistie est une idolâtrie. A quelle unité aspirons-nous ?

    Et cette équivalence est aggravée par l'emploi de l'expression non seulement absurde mais d'abord hétérodoxe "les deux Eglises", donnant ainsi le nom d'Eglise à un groupuscule qui n'a pas de sacerdoce, et qui en outre ne se donne même pas à lui-même le nom d'Eglise (leur nom est la "Table vaudoise") !

  • Mgr Dufour et les hadiths

    Le ramadan est l’occasion pour les évêques français de rivaliser de dhimmitude : c’est à qui publiera le message le plus islamophile, le plus lèche-babouche. Cette année la palme est remportée haut la main par Mgr Christophe Dufour, archevêque d’Aix et Arles :

    Un hadith prophétique de votre tradition dit bien: « Nul d’entre vous n’est un croyant tant qu’il ne souhaite pour son frère ce qu’il souhaite pour lui-même. » (Les Quarante Hadîths de Nawawi, 13)

    Un hadith « prophétique », parce que attribué au « Prophète », et Mgr Dufour avalise cela. C’est le hadith intitulé « La foi parfaite », et tout chrétien est en mesure de constater que cela n’a rien à voir avec la « foi parfaite ».

    Nul besoin d’ailleurs de se référer aux « Quarante Hadîths de Nawawi », celui-ci étant un hadith connu des recueils les plus célèbres, ceux de Boukhari et de Mouslim.

    Mais puisque monseigneur d’Aix se réfère aux Quarante hadiths, on lui rappellera que le 8e est l’un des plus célèbres de tous les recueils :

    Il m'a été ordonné de combattre les hommes jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'est d'autre divinité qu'Allah, et que Mohammed est Son Envoyé, qu'ils accomplissent la prière rituelle, qu'ils acquittent la Zakat.

    Et le 14:

    Il n'est pas licite de faire couler le sang du musulman, sauf s'il s'agit d'un des trois coupables que voici: le fornicateur dont le mariage a été consommé, le meurtrier qui subira le sort de sa victime, et l'apostat qui se sépare de la communauté musulmane.

    Et le 29:

    Veux-tu que je te montre la partie principale de la religion, sa colonne vertébrale et son sommet colonne vertébrale et son sommet ?" "Oui, ô Envoyé d'Allah", répondis-je. Il répondit: "La partie principale de la religion c'est la soumission à Allah, sa colonne c'est la prière rituelle, et son sommet la guerre sainte.

    C’est-à-dire le jihad.

    Nawawi, c’est-à-dire l'Imam Mohieddine Annawawi, est l’auteur d’un livre intitulé « le Jardin des vertueux », constitué essentiellement de citations du Coran et surtout des hadiths. Il comporte naturellement un chapitre sur le jihad. Lequel commence par la citation du Coran :

    Allah le Très-Haut a dit:

    1. Chapitre 9 - verset 36: «Combattez les Associateurs sans exception de même qu'ils vous combattent sans exception et sachez que Dieu est avec les gens pieux».

    Donc le jihad consiste d’abord à faire la guerre aux chrétiens.

    Et le dernier hadith cité dans ce chapitre est celui-ci :

    Selon Abou Hourayra, selon Jàber, le Prophète a dit: «La guerre c'est l'art de tromper l'ennemi».

    Avis à Mgr Dufour. D’autre part il termine son message par « Ramadan karim ». On lui fera remarquer que cette expression populaire est fortement contestée par nombre d'autorités islamiques, qui font remarquer que « karim » veut dire d’abord « généreux », et que c’est Allah qui est généreux (c’est l’un de ses 99 noms)  et non le ramadan…

  • Schellnhuber et "l’encyclique"

    Ce que dit vraiment Schellnhuber, quel est le rapport entre ce qu’il dit et ce que dit l’encyclique (il a même pu y écrire ce qui concerne le refus de la dépopulation… mais en oubliant aussi – oubli spectaculaire avalisé par le pape - de citer Humanae Vitae… puisqu’il prône quand même la contraception), son objectif de mobilisation des catholiques pour obtenir la décroissance, par une « conversion écologique » horizontale ou panthéiste (cela lui est bien égal)… et un gouvernement mondial « de la Terre »…

    Lire l’analyse remarquable d’Anne Dolhein, sur Réinformation TV. Un travail exemplaire de recherche, d’information et de réinformation. Pour tirer un trait sur cette « encyclique » et passer à autre chose. Tout en étant plus lucide sur le degré de pénétration du monde au sommet de l’Eglise.

  • Le premier pape de "l’écologie humaine"

    Jean-Paul II, encyclique Centesimus annus :

    36. Il convient maintenant d'attirer l'attention sur les problèmes spécifiques et sur les menaces qui surgissent à l'intérieur des économies les plus avancées et qui sont liés à leurs caractéristiques particulières. Dans les étapes antérieures du développement, l'homme a toujours vécu sous l'emprise de la nécessité. Ses besoins étaient réduits, définis en quelque sorte par les seules structures objectives de sa constitution physique, et l'activité économique était conçue pour les satisfaire. Il est clair qu'aujourd'hui, le problème n'est pas seulement de lui offrir une quantité suffisante de biens, mais de répondre à une demande de qualité : qualité des marchandises à produire et à consommer ; qualité des services dont on doit disposer ; qualité du milieu et de la vie en général.

    La demande d'une existence plus satisfaisante qualitativement et plus riche est en soi légitime. Mais on ne peut que mettre l'accent sur les responsabilités nouvelles et sur les dangers liés à cette étape de l'histoire. Dans la manière dont surgissent les besoins nouveaux et dont ils sont définis, intervient toujours une conception plus ou moins juste de l'homme et de son véritable bien. Dans les choix de la production et de la consommation, se manifeste une culture déterminée qui présente une conception d'ensemble de la vie. C'est là qu'apparaît le phénomène de la consommation. Quand on définit de nouveaux besoins et de nouvelles méthodes pour les satisfaire, il est nécessaire qu'on s'inspire d'une image intégrale de l'homme qui respecte toutes les dimensions de son être et subordonne les dimensions physiques et instinctives aux dimensions intérieures et spirituelles. Au contraire, si l'on se réfère directement à ses instincts et si l'on fait abstraction d'une façon ou de l'autre de sa réalité personnelle, consciente et libre, cela peut entraîner des habitudes de consommation et des styles de vie objectivement illégitimes, et souvent préjudiciables à sa santé physique et spirituelle. Le système économique ne comporte pas dans son propre cadre des critères qui permettent de distinguer correctement les formes nouvelles et les plus élevées de satisfaction des besoins humains et les besoins nouveaux induits qui empêchent la personnalité de parvenir à sa maturité. La nécessité et l'urgence apparaissent donc d'un vaste travail éducatif et culturel qui comprenne l'éducation des consommateurs à un usage responsable de leur pouvoir de choisir, la formation d'un sens aigu des responsabilités chez les producteurs, et surtout chez les professionnels des moyens de communication sociale, sans compter l'intervention nécessaire des pouvoirs publics.

    La drogue constitue un cas évident de consommation artificielle, préjudiciable à la santé et à la dignité de l'homme, et, certes, difficile à contrôler. Sa diffusion est le signe d'un grave dysfonctionnement du système social qui suppose une « lecture » matérialiste et, en un sens, destructrice des besoins humains. Ainsi, les capacités d'innovation de l'économie libérale finissent par être mises en oeuvre de manière unilatérale et inappropriée. La drogue, et de même la pornographie et d'autres formes de consommation, exploitant la fragilité des faibles, cherchent à remplir le vide spirituel qui s'est produit.

    Il n'est pas mauvais de vouloir vivre mieux, mais ce qui est mauvais, c'est le style de vie qui prétend être meilleur quand il est orienté vers l'avoir et non vers l'être, et quand on veut avoir plus, non pour être plus mais pour consommer l'existence avec une jouissance qui est à elle-même sa fin (75). Il est donc nécessaire de s'employer à modeler un style de vie dans lequel les éléments qui déterminent les choix de consommation, d'épargne et d'investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune. A ce propos, je ne puis m'en tenir à un rappel du devoir de la charité, c'est-à-dire du devoir de donner de son « superflu » et aussi parfois de son « nécessaire » pour subvenir à la vie du pauvre. Je pense au fait que même le choix d'investir en un lieu plutôt que dans un autre, dans un secteur de production plutôt qu'en un autre, est toujours un choix moral et culturel. Une fois réunies certaines conditions nécessaires dans les domaines de l'économie et de la stabilité politique, la décision d'investir, c'est-à-dire d'offrir à un peuple l'occasion de mettre en valeur son travail, est conditionnée également par une attitude de sympathie et par la confiance en la Providence qui révèlent la qualité humaine de celui qui prend la décision.

     

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  • Le pape de l’écologie humaine (3)

    Benoît XVI, encyclique Caritas in veritate :

    48. Le thème du développement est aussi aujourd’hui fortement lié aux devoirs qu’engendre le rapport de l’homme avec l’environnement naturel. Celui-ci a été donné à tous par Dieu et son usage représente pour nous une responsabilité à l’égard des pauvres, des générations à venir et de l’humanité tout entière. Si la nature, et en premier lieu l’être humain, sont considérés comme le fruit du hasard ou du déterminisme de l’évolution, la conscience de la responsabilité s’atténue dans les esprits. Dans la nature, le croyant reconnaît le merveilleux résultat de l’intervention créatrice de Dieu, dont l’homme peut user pour satisfaire ses besoins légitimes – matériels et immatériels – dans le respect des équilibres propres à la réalité créée. Si cette vision se perd, l’homme finit soit par considérer la nature comme une réalité intouchable, soit, au contraire, par en abuser. Ces deux attitudes ne sont pas conformes à la vision chrétienne de la nature, fruit de la création de Dieu.

    La nature est l’expression d’un dessein d’amour et de vérité. Elle nous précède et Dieu nous l’a donnée comme milieu de vie. Elle nous parle du Créateur (cf. Rm 1, 20) et de son amour pour l’humanité. Elle est destinée à être « récapitulée » dans le Christ à la fin des temps (cf. Ep 1, 9-10; Col 1, 19-20). Elle a donc elle aussi une « vocation » [115]. La nature est à notre disposition non pas comme « un tas de choses répandues au hasard » [116], mais au contraire comme un don du Créateur qui en a indiqué les lois intrinsèques afin que l’homme en tire les orientations nécessaires pour « la garder et la cultiver » (Gn 2, 15). Toutefois, il faut souligner que considérer la nature comme plus importante que la personne humaine elle-même est contraire au véritable développement. Cette position conduit à des attitudes néo-païennes ou liées à un nouveau panthéisme: le salut de l’homme ne peut pas dériver de la nature seule, comprise au sens purement naturaliste. Par ailleurs, la position inverse, qui vise à sa technicisation complète, est également à rejeter car le milieu naturel n’est pas seulement un matériau dont nous pouvons disposer à notre guise, mais c’est l’œuvre admirable du Créateur, portant en soi une « grammaire » qui indique une finalité et des critères pour qu’il soit utilisé avec sagesse et non pas exploité de manière arbitraire. Aujourd’hui, de nombreux obstacles au développement proviennent précisément de ces conceptions erronées. Réduire complètement la nature à un ensemble de données de fait finit par être source de violence dans les rapports avec l’environnement et finalement par motiver des actions irrespectueuses envers la nature même de l’homme. Étant constituée non seulement de matière mais aussi d’esprit et, en tant que telle, étant riche de significations et de buts transcendants à atteindre, celle-ci revêt un caractère normatif pour la culture. L’homme interprète et façonne le milieu naturel par la culture qui, à son tour, est orientée par la liberté responsable, soucieuse des principes de la loi morale. Les projets en vue d’un développement humain intégral ne peuvent donc ignorer les générations à venir, mais ils doivent se fonder sur la solidarité et sur la justice intergénérationnelles, en tenant compte de multiples aspects: écologique, juridique, économique, politique, culturel [117].

     

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  • Le pape de l’écologie humaine (2)

    Benoît XVI, discours aux jeunes des JMJ, Sydney, 17 juillet 2008 :

    Pour les personnes de votre âge, de toute façon, chaque vol aérien est une perspective attrayante. Mais, pour moi, ce vol a été dans une certaine mesure cause d’appréhensions. Pourtant, d’en haut, la vue de notre planète fut quelque chose de vraiment magnifique. Le miroitement de la Méditerranée, la magnificence du désert nord africain, la forêt luxuriante de l’Asie, l’immensité de l’Océan Pacifique, l’horizon sur la ligne duquel le soleil se lève et se couche, la splendeur majestueuse de la beauté naturelle de l’Australie, dont j’ai pu jouir au cours de ces derniers jours ; tout cela suscite un profond sentiment de crainte révérencielle. C’est comme si nous capturions de rapides images sur l’histoire de la création racontée dans la Genèse : la lumière et les ténèbres, le soleil et la lune, les eaux, la terre et les créatures vivantes. Tout cela est « bon » aux yeux de Dieu (cf. Gn 1, 1-2, 4). Plongés dans une telle beauté, comment ne pas faire écho aux paroles du Psalmiste quand il loue le Créateur : « Qu’il est grand ton nom par toute la terre » (Ps 8, 2) ?

    Mais il y a bien plus encore, quelque chose que, du ciel, il nous est difficile de percevoir : des hommes et des femmes créés rien que moins à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26). Au cœur de la merveille de la création, nous nous trouvons, vous et moi, la famille humaine « couronnée de gloire et d’honneur » (cf. Ps 8, 6). Quelle merveille ! Avec le psalmiste, nous murmurons : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui ? » (cf. Ps 8, 5). Introduits dans le silence, pleins de reconnaissance et par la puissance de la sainteté, nous réfléchissons.

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  • Le pape de l’écologie humaine (1)

    Benoît XVI, discours à la Curie, 22 décembre 2008 :

    En gardant à l'esprit le témoignage de l'Ecriture et de la Tradition, on reconnaît facilement quatre dimensions du thème de l'"Esprit Saint".

    1. Il y a tout d'abord l'affirmation qu'il vient à notre rencontre dès le début du récit de la création:  on y parle de l'Esprit créateur qui plane sur les eaux, qui crée le monde et le renouvelle sans cesse. La foi dans l'Esprit créateur est un contenu essentiel du Credo chrétien. Le fait que la matière contient en soi une structure mathématique, est pleine d'esprit, est le fondement sur lequel reposent les sciences de la nature modernes. Ce n'est que parce que la nature est structurée de manière intelligente, que notre esprit est en mesure de l'interpréter et de la remodeler activement. Le fait que cette structure intelligente provienne du même Esprit créateur, qui nous a donné à nous aussi l'esprit, comporte à la fois un devoir et une responsabilité. Dans la foi envers la création se trouve le fondement ultime de notre responsabilité envers la terre. Celle-ci n'est pas simplement notre propriété, que nous pouvons exploiter selon nos intérêts et nos désirs. Elle est plutôt un don du Créateur qui en a dessiné les structures intrinsèques et qui nous a donné les signes d'orientation auxquels nous en tenir comme administrateurs de sa création. Le fait que la terre, l'univers, reflètent l'Esprit créateur, signifie également que leurs structures rationnelles qui, au-delà de l'ordre mathématique, deviennent presque palpables dans l'expérimentation, contiennent en elles-mêmes également une orientation éthique. L'Esprit qui les a façonnés, est plus que mathématique - c'est le Bien en personne qui, à travers le langage de la création, nous indique la route de la voie juste.

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  • François et les conférences épiscopales

    L’une des nombreuses « premières » de l’« encyclique » de François est la présence massive de références à des documents de diverses conférences épiscopales.

    La raison en est que François veut donner des compétences doctrinales aux conférences épiscopales (même en matière de… climat) : il le leur donne donc déjà en pratique. Leurs documents sont mis sur le même plan que le magistère de l’Eglise.

    Il avait déjà commencé avec son fourre-tout, pardon, son exhortation apostolique (sic) Evangelii gaudium. Et c’est là aussi qu’il disait :

    Le Concile Vatican II a affirmé que, d’une manière analogue aux antiques Églises patriarcales, les conférences épiscopales peuvent « contribuer de façons multiples et fécondes à ce que le sentiment collégial se réalise concrètement ».[36] Mais ce souhait ne s’est pas pleinement réalisé, parce que n’a pas encore été suffisamment explicité un statut des conférences épiscopales qui les conçoive comme sujet d’attributions concrètes, y compris une certaine autorité doctrinale authentique.[37]

    La note 37 fait mine de renvoyer à la lettre apostolique Apostolos suos, de Jean-Paul II, mais on n’y trouve pas ce que François prétend y voir.

    Bien au contraire, la lettre apostolique Apostolos suos a été écrite précisément pour répondre à ceux qui voulaient donner une autorité doctrinale aux conférences épiscopales. Elle rappelle que les documents des conférences épiscopales n’ont d’autorité que s’ils sont adoptés par TOUS les évêques, car la conférence n’a pas d’autorité en elle-même, ce sont les évêques, chacun dans son diocèse, qui en ont une. Il en résulte que l’autorité du document en question n’est pas supérieure à celle de tout document épiscopal.

    Le cardinal Ratzinger, dans l’Entretien sur la foi, avait été très ferme sur cette question : « Les conférences épiscopales n'ont pas de base théologique, elles ne font pas partie de la structure irréfragable de l'Église telle que l'a voulue le Christ : elles n'ont qu'une fonction pratique et concrète. (…) Aucune Conférence épiscopale n'a en tant que telle une mission de magistère ; ses documents n'ont pas de valeur spécifique, ils ont la valeur de l'accord donné par chaque évêque. (…) C'est d'ailleurs ce que reconfirme le nouveau Code de Droit canon qui fixe les sphères d'autorité des Conférences ; celles-ci “ne peuvent agir valablement au nom de tous les évêques que si tous et chacun des évêques ont donné leur accord”, et que s'il s'agit de “matières sur lesquelles le droit universel en a disposé, ou bien qu'un mandat spécial du Siège Apostolique l'établisse” (CIC can. 455, § 4 et § 1). Le collectif ne remplace donc pas la personne de l'évêque qui - rappelle le Code en se référant au Concile – “est le docteur et le maître authentique de la foi pour les croyants confiés à ses soins” (cf. can. 753). »

    Le cardinal Ratzinger, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, soulignait qu’il y avait déjà une conférence épiscopale allemande au moment du nazisme : « Eh bien, les textes vraiment vigoureux contre le nazisme furent ceux qui émanaient d'évêques isolés, courageux. Ceux de la Conférence semblaient souvent édulcorés, trop faibles pour ce que la tragédie requérait. »

    Et voici ce qu’en dit le cardinal Sarah, dans son livre intitulé Dieu ou rien et sous-titré… « Entretien sur la foi » :

    « A cause de la diversité des opinions sur des questions graves, de la perte des valeurs et de la désorientation des esprits provoquée par le relativisme, nous commettrions un grave péché contre l'unité du Corps du Christ et de la doctrine de l'Eglise en donnant aux conférences épiscopales une autorité ou une capacité de décision sur des questions doctrinales, disciplinaires, morales. »