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Eglise - Page 121

  • Mgr Negri et Poutine

    Mgr Luigi Negri, l’évêque de Ferrare, est connu pour son franc parler politiquement incorrect, y compris dans l’Eglise (notamment sur l'islam, l'immigration, etc.).

    Dans une interview a magazine italien Panorama qui paraît aujourd’hui (mais dont on il ne nous donne qu’une très brève présentation), Mgr Negri dit à propos de l’Etat islamique :

    Nous devrions chercher à désarticuler le sommet de l’Etat islamique par une action vigoureuse et ciblée, mais pour la mettre en œuvre il faut avoir une tête et des couilles. Et le seul qui ait ces attributs, je dois l’admettre avec une profonde honte, c’est Vladimir Poutine.

    A propos du synode, il dit : « C’est un organe consultatif, et à Ferrare tout reste comme avant ».

  • Sinisation

    Du 19 au 24 octobre, un groupe de 25 évêques, prêtres, religieuses et responsables laïques de l’Eglise officielle de la province du Guizhou ont pris part à un de ces « voyage d’études » qui consistent à entendre les consignes du pouvoir.

    Ils ont ainsi entendu un discours de Chen Zhongrong, vice-directeur des Affaires religieuses : « Aujourd’hui, aimer l’Eglise et aimer la patrie se traduit par une insistance renouvelée quant à la sinisation et au renforcement du management démocratique de l’Eglise. »

    Management démocratique, cela veut dire soumission absolue au parti communiste et à ses organes dirigeants.

    Sinisation, cela veut dire que l’Eglise (et les autres religions) doivent être strictement chinoises (selon le sens du management démocratique) et ne dépendre en rien d’institutions étrangères.

    En conclusion, Chen Zhongrong a dit qu’il espérait que les responsables de l’Eglise catholique « continueraient à progresser avec une volonté forte pour une Eglise indépendante ». Indépendante… de Rome, bien sûr.

    C’est lors d’un discours tenu en mai dernier devant le Front uni (structure qui supervise les relations du parti avec les groupes de la société civile) que le président Xi Jinping avait évoqué cette politique de sinisation, qui implique de « prévenir » toute implication étrangère dans les activités religieuses des Chinois.

    Le 8 octobre, le Zhongguo Minzubao, journal traitant des minorités nationales (dont font partie les religions…) a souligné que le président prenait « au sérieux » ces questions, précisant que toutes les institutions religieuses présentes dans le pays devaient être gérées depuis la Chine. « Personne ni aucune institution en-dehors de Chine ne doit se faire d’illusion à ce propos », pouvait-on lire dans l’article. Aucune religion en particulier n’était citée, mais l’article parlait des églises, du clergé et des diocèses…

    Pendant le voyage d’études des responsables de l’Eglise officielle, les évêques du Guizhou en communion avec Rome ont été obligés de concélébrer avec les évêques illégitimes.

    (Eglises d’Asie)

  • Chez François…

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    Cette photo de Umberto Pizzi montre Mgr Lucio Angel Vallejo Balda et Francesca Immacolata Chaouqui en janvier 2014 dans les coulisses d’un théâtre de Rome où celle-ci interprétait le rôle de la secrétaire de Churchill.

    L’un et l’autre ont été arrêtés le 31 octobre dans le cadre d’une enquête de la gendarmerie vaticane sur le vol et la diffusion de documents confidentiels, à quelques jours de la parution de deux livres de « révélations » sur le Vatican

    L’un et l’autre avaient été nommés par François en juillet 2013 à la commission pour l’organisation des structures économiques et administratives du Saint-Siège. Francesca Immacolata Chaouqui reçut les félicitations de Go-Topless pour être la seule femme employée du Vatican qui se montre torse nu.

    Sandro Magister avait plusieurs fois alerté sur les deux personnages, surtout la Chaouqui…

  • A l’évêché de Cahors

    Le tout nouvel évêque de Cahors, Mgr Laurent Camiade (sacré le 4 octobre dernier), a nommé vice-chancelier du diocèse le chanoine Sébastien Goupil, de l’Institut du Christ Roi Souveraine Prêtre. Il est précisé que l’évêque « donne délégation pour signer les autorisations de mariage mixte, les dispenses de mariages avec un non-baptisé ou les autres autorisations concernant les demandes de mariages, selon le droit, à Monsieur le chanoine Michel Cambon, chancelier et à Monsieur le chanoine Sébastien Goupil, vice-chancelier à compter du 25 octobre 2015 ».

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    Le chanoine Sébastien Goupil (à la droite de l’évêque sur la photo) réside à la maison de l’ICRSP de Rocamadour, que le nouvel évêque a visitée dans la semaine qui a suivi son sacre.

    Il célèbre la messe tous les dimanches et fêtes à 10h45 en l’église Saint-Paul de Rivet, Brive-la-Gaillarde.

  • Petit résumé

    Dès son premier Angélus, François faisait, de façon incongrue, l’éloge d’un livre du cardinal Kasper sur la « miséricorde ».

    Martelant jour après jour ses anathèmes contre les pharisiens qui campent sur la doctrine alors que l’Eglise doit accueillir tout le monde au nom de la miséricorde, il profite de son premier voyage pour lancer son slogan planétaire LGBT : « Qui suis-je pour juger ? »

    Au Vatican, ou au cours de ses voyages, François reçoit de façon ostentatoire des homosexuels militants, qui s’empressent de dire, sans jamais être démentis, que le pape n’objecte rien à leur « orientation sexuelle ».

    Il laisse dire sans démenti que lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires il demandait que les prêtres donnent les sacrements indistinctement, et qu’il avait conseillé à une femme divorcée civilement remariée d’aller communier dans une autre paroisse puisque son curé le lui refusait.

    Arrive le premier synode sur la famille.

    Le rapport intermédiaire fait scandale : il y est question des « dons » que les homosexuels peuvent « offrir à la communauté chrétienne », on y fait l’éloge de certaines unions homosexuelles, on commence même par dire qu’il faut « accepter et évaluer » cette orientation sexuelle, on loue la « réalité positive » des « unions de fait » et du concubinage ; quant aux divorcés civilement remariés, on affirme qu’ils doivent pouvoir avoir accès à la communion eucharistique sous certaines conditions. Le rapport fait scandale non seulement à cause de ce qu’il dit, mais parce qu’il publie comme propos de la majorité du synode des propos qui n’ont été tenus par personne, ou par deux ou trois évêques, comme on peut le vérifier par les comptes-rendus. Autre scandale : il est visible que ce résumé des débats a été écrit avant même le début du synode…

    Le rapport final gommera tout ce qui est inacceptable. Mais comme on devine toujours en filigrane ce qu’il y avait dans le rapport d’étape, les paragraphes litigieux ne reçoivent pas l’approbation de la majorité qualifiée. Ils ne devraient donc pas être publiés. François exige qu’ils soient publiés, et c’est tout ce document qui servira de document de base pour le prochain synode.

    Pour ce synode, François lance une enquête, via les diocèses, auprès du peuple de Dieu, c’est-à-dire auprès des lobbies de l’action catholique occidentale qui doit dire à quel point il faut que le synode décide des avancées pour les homosexuels et les « divorcés remariés ».

    Alors que les nullités de mariage sont un des sujets débattus au synode, François court-circuite le synode en publiant un motu proprio facilitant les procédures au point que certains parlent de « divorce catholique ». Ça, c’est fait.

    Second synode. Cette fois, c’est le black-out sur les sessions plénières : il n’y aura pas de publication des résumés des interventions. Il y aura seulement la conférence de presse quotidienne qui donnera l’information officielle sur ce qui se passe. Et il n’y aura pas de rapport intermédiaire. Seulement un rapport final, rédigé par dix évêques proches de François et de Kasper, qui reprendra, une fois de plus, le tout premier document une nouvelle fois amendé.

    La fronde menée ouvertement par 13 cardinaux (dont trois hauts dirigeants de la curie : Müller, Pell, Sarah) qui écrivent au pape pour protester contre l’organisation du synode, et par des épiscopats entiers, d’Afrique et de Pologne, aboutit à ce qu’aucune avancée ne trouve place dans le rapport final pour ce qui est des homosexuels (mais il ne rappelle pas non plus que l’Eglise condamne les actes homosexuels).

    En revanche, les paragraphes sur les « divorcés remariés » contiennent des « avancées », qui laissent tomber les élucubrations du cardinal Kasper de la « voie pénitentielle » pour prendre les élucubrations du cardinal Marx (reprises de Bernhard Häring, l’adversaire historique d’Humanae vitae) sur le « for interne » qui doit permettre au divorcé civilement remarié de participer davantage à la vie de l’Eglise, si en « conscience » il sait qu’il est dans son bon droit. Le mot « communion » ne figure pas dans le texte, ce qui lui permet d’être adopté de justesse. Mais tout le monde voit tellement que le mot n’y figure pas que c’est comme s’il y figurait, en blanc. Il ne reste qu’à l’y mettre…

    Or voici que se profile… l’année de la miséricorde, un soi-disant « jubilé » qui ne correspond à rien, mais que François a savamment programmé en troisième round des synodes… Au nom de la « miséricorde » kaspérienne, il pourra décider ce qu’il veut.

    Il faut avouer que tout cela était superbement programmé, et a été mené de main de maître. Mais François n’avait pas imaginé (et moi non plus, d’ailleurs) qu’il se heurterait à une opposition de plus en plus vive, désormais ouverte, et représentée par plusieurs des plus importants cardinaux de la curie et de divers autres lieux, à l’épiscopat d’un continent entier, et à l’épiscopat d’un pays qui ne supportera pas qu’on touche à l’héritage de son saint pape Jean-Paul II…

  • Au Vietnam

    Il y a quelques semaines, les autorités du district de Thu Thiem de Ho Chi Minh Ville avaient prévenu que l’école tenue par les « Amantes de la Croix » (la plus importante et plus ancienne congrégation du Vietnam, fondée en 1670 par Mgr Lambert de La Motte), allait être démolie dans le cadre (comme d’habitude) d’un « projet urbain ». Les religieuses avaient envoyé une requête au « comité populaire » de Ho Chi Minh Ville, mais n’eurent pas de réponse. Le 22, les préparatifs se mettaient en place pour la démolition des bâtiments. Alors quelque 3.000 personnes, pour beaucoup des catholiques mais aussi des fidèles des autres religions du Vietnam se sont rassemblées à l’église paroissiale, puis ont veillé toute la nuit devant l’école, sous la pluie, avec des bougies, et des pancartes demandant que l’école ne soit pas démolie.

    La manifestation était soutenue par le Conseil interreligieux du Vietnam qui a publié une déclaration disant que cette communauté catholique est présente à Thu Thiem depuis 1840, qu’elle est connue pour ses activités spirituelles, charitables et sociales, qu’elle a construit dans la région trois écoles qui apportent de nombreux bénéfices culturels et éthiques aux jeunes générations et aux gens de la région.

    Le 25 octobre, les autorités du district ont « suspendu » la démolition de l’école et indiqué qu’elles avaient modifié leur projet.

    (Asianews)

  • A Alep

    C’était dimanche après-midi pendant la messe à l’église Saint-François de la paroisse latine d’Alep, l’un des trois couvents franciscains de la ville. Alors que le P. Ibrahim Alsabagh allait donner la communion, une bouteille de gaz a été lancée sur l’église depuis un quartier tenu par les jihadistes. La bouteille de gaz est tombée sur la coupole, qui s’est effondrée, mais elle n’a explosé qu’ensuite, en glissant sur le toit. De ce fait seuls six des 400 fidèles ont été blessés, et seulement légèrement. Le P. Alsabagh a ensuite réuni les fidèles dans le jardin pour leur donner la communion, et leur donner rendez-vous le lendemain matin. « Ils étaient nombreux, et avec joie nous avons écouté de nouveau le son de notre clocher. Nous espérons que tout ce chaos finisse, et nous espérons réussir à parler bientôt de tout cela comme de faits liés au passé. Sans la peur que des attaques similaires puissent se répéter à quelque moment que ce soit. »

  • Nominations

    A la surprise générale, sans consulter personne et surtout pas la congrégation des évêques, François a nommé archevêque de Palerme, primat de Sicile, un curé de paroisse et vicaire épiscopal du diocèse de Noto, don Corrado Lorefice.

    Ce prêtre, surnommé le « don Ciotti de Sicile » pour sa lutte contre la mafia, est l’auteur d’un livre intitulé Dossetti et Lercaro : l’Eglise pauvre et des pauvres dans la perspective du concile Vatican II.

    Lercaro était archevêque de Bologne. Il fut l’un des quatre vice-présidents du concile et il présida ensuite le conseil pour l’application de la réforme liturgique… Il fut également, comme dit Wikipedia, « le premier à populariser la théorie de « l'Église des pauvres » qui se développa par la suite en Amérique latine au cours des années 1970 ». Et aussi, « durant le temps où il fut archevêque de Bologne, où le parti communiste italien était le plus populaire, il tenta d'établir un dialogue avec les membres de ce parti ».

    Ce même jour, toujours sans consulter qui que ce soit, François a nommé précisément le nouvel archevêque de Bologne : Mgr Matteo Zuppi, jusqu’ici évêque auxiliaire de Rome (et membre éminent de la communauté Sant’Egidio), dit « le Bergoglio italien » pour son souci des pauvres…

    Deux sièges cardinalices.

  • Les tordus

    Extrait de la Relation finale du synode, plus précisément des paragraphes qui ont recueilli le moins de signatures... sur les « divorcés remariés » bien sûr… (Ma traduction en attendant l'officielle):

    « Tout en soutenant une règle générale, il faut reconnaître que la responsabilité face à certains actes ou certaines décisions ne sont pas les mêmes dans tous les cas. Le discernement pastoral, tout en tenant compte de la conscience bien formée de la personne, doit assumer ces situations. Les conséquences des actes ne sont pas nécessairement les mêmes dans tous les cas. »

    « Le processus d’accompagnement et de discernement oriente ces fidèles vers la prise de conscience de leur situation devant Dieu. L’entretien avec le prêtre, au for interne, contribue à la formation d’un jugement correct sur ce qui fait obstacle à la possibilité d’une plus pleine participation à la vie de l’Eglise et de mesures qui peuvent la favoriser et la faire grandir. »

    Oh non, on ne dit pas que les « divorcés remariés » peuvent communier, mais on ne voit pas de quoi d’autre il peut s’agir, au terme de l’entretien en conscience au for interne…

    Cette irruption du « for interne » était la dernière cartouche du clan Kasper. Elle figure donc dans le texte. Ils ont gagné, même s’il reste à l’expliciter, mais ça ce sera le travail du pape, en relation avec la décentralisation de l’Eglise synodale…

    On manipule sournoisement les mots « discernement », « conscience », « for interne » et l’on retourne à la fin des années 60, quand les « théologiens » qui bataillaient contre Humanae vitae avaient brandi le « for interne » pour expliquer que l’on pouvait passer outre l’interdiction de la contraception. L’idée était de Bernhard Häring, et elle a été reprise au synode explicitement comme venant de Bernhard Häring. Lequel ne peut pas savourer sa victoire, puisqu’il est mort en 1998.

    Pour une analyse générale du document, voir le blog de Jeanne Smits. On relèvera notamment ceci:

    (…) il n’est nullement question du caractère peccamineux de l’acte homosexuel, du devoir d’aider les personnes à sortir du style de vie « gay » et du danger de l’activité homosexuelle, dommageable pour la santé et mortelle pour l’âme.

     C’est d’ailleurs une caractéristique du texte : il ne parle de péché et de pécheurs que de manière générale, toujours en rapport avec la rédemption mais sans jamais rappeler que le salut des âmes est mis en cause dans les situations objectivement désordonnées comme l’union civile ou le remariage après divorce.

     (…)

    Accueil, accompagnement : ce sont les mots clefs du document où manque cruellement en revanche le rappel des fins dernières.

  • Changer sans changer...

    Avant-hier, lors de la conférence de presse quotidienne de la Pravda vaticane sur ce qui se passe au synode, le cardinal Gracias, membre du G9 du pape, membre du comité nommé par le pape pour rédiger la relation finale du synode :

    « Familiaris consortio a abordé de nombreux problèmes, mais il date du temps de saint Jean-Paul II. Le monde a changé, et même beaucoup. C’est pourquoi les défis eux-mêmes ont changé. (…) C’est toute l’idée du synode : comment faire face à ce défi d’aujourd’hui [les « divorcés remariés »], la doctrine restant la même, le principe de la foi restant le même, (…) comment pouvons-nous cependant aider les gens dans un nouveau climat sociologique, économique, politique, et aussi idéologique : comment y répondre ? Ce ne sera pas la même chose, mais la doctrine, naturellement, ne sera pas changée. »

    François, hier, dans l’homélie de la messe :

    « Les temps changent et nous, les chrétiens, nous devons changer continuellement. Nous devons changer, solides dans la foi en Jésus-Christ, solides dans la vérité de l’Évangile, mais notre attitude doit bouger continuellement selon les signes des temps. »

    Et pour cela, bien sûr, « nous devons nous ouvrir à la force de l’Esprit ».

    En confondant le Saint-Esprit avec l’esprit du monde qui demande à l’Eglise de changer la signification des paroles du Verbe.