L’université Dalhousie, à Halifax, est l’une des plus importantes universités du Canada. Le poste de vice-proviseur aux affaires étudiantes va devenir vacant. Le proviseur Carolyn Watters a annoncé que le recrutement est restreint aux « personnes racialement visibles » et aux « aborigènes ».
L’expression « racialement visible » est doublement amusante, car on croyait que les races n’existaient pas, et si elles existent il me semble que la blanche est tout aussi visible que la noire…
Mais, comme on l’a compris, il s’agit d’augmenter la « diversité » dans les postes de direction. Ou plutôt, en l’occurrence, de ne pas revenir en arrière. Car l’actuelle titulaire, Arig al Shaibah, est très « racialement visible ».
On remarque que ça ne fait que deux ans qu’Arig al Shaibah est vice-proviseur. Il semble que son départ ne soit pas sans rapport avec l’incident d’octobre dernier, quand elle a voulu punir une étudiante, et qu’elle a été désavouée.
L’étudiante, Masuma Khan (non seulement très « racialement visible » mais portant en permanence un authentique hijab), vice-présidente du syndicat étudiant, avait été en pointe dans le vote de refus des étudiants de cette université de participer au 150e anniversaire du Canada, parce que fondé par des blancs colonialistes et racistes, bien sûr, alors même que Trudeau avait bien évidemment fait de cet anniversaire l’occasion d’une célébration de la diversité. Mais c’est justement la repentance de Trudeau qui avait excité la très voilée Masuma. Elle avait écrit sur sa page Facebook : « Que les blancs fragiles aillent se faire foutre. Vos larmes de blancs ne sont pas sacrées, cette terre l’est. »
Arig al Shaibah (musulmane non voilée d’origine soudanaise semble-t-il) avait entamé une procédure disciplinaire contre Masuma Khan (musulmane voilée d’origine pakistanaise) pour utilisation de propos dégradants et intimidants. Evidemment il y eut une polémique (chez les blancs non racialement visibles, surtout), et Arig al Shaibah dut mettre immédiatement fin à la procédure à peine enclenchée, au nom de la liberté d’expression qui, dans ce sens-là, est sans limite.