Le Parlement géorgien a adopté en première lecture par 78 voix contre zéro (l’opposition a boycotté le scrutin) le « paquet » anti-LGBT, savoir le projet de loi de « protection des valeurs familiales et des mineurs » et 18 amendements à des lois existantes.
Le président du Parlement, Shalva Papuashvli, a déclaré : « Hier, nous avons reporté le vote à aujourd'hui, afin que l'opposition ait l'occasion de réfléchir à son camp : est-elle du côté de la Géorgie, de la société géorgienne, ou est-elle sous l'influence de la propagande et d'autres groupes politiques extérieurs et ne participe-t-elle donc pas à ce vote ? » Après le vote, il a déclaré : « Le Parlement géorgien a pris une décision très importante », car il s'agissait de la demande d'un million de citoyens géorgiens qui se sont mobilisés en faveur de la législation le 17 mai dernier, lors des rassemblements et processions pour la Journée de la famille (instituée en 2014 en réponse à la gay pride).
Ce vote a été organisé le lendemain même de la publication de l’avis de la Commission de Venise, qui demandait de ne pas adopter ce paquet législatif ou au moins de le modifier afin que soit assurée la non-discrimination des personnes LGBT et la conformité de la loi avec la Convention européenne des droits de l’homme.
Les deuxième et troisième lectures auront lieu à la rentrée du Parlement en septembre.
Le paquet comporte aussi un amendement constitutionnel stipulant que « la protection des valeurs familiales et des mineurs est garantie par la loi constitutionnelle », mais le parti au pouvoir n’a pas actuellement la majorité des deux tiers.
Lundi, Borrel avait déclaré : « La porte de l’Union européenne est ouverte pour la Géorgie, mais si ce gouvernement continue sur la même voie, continue à faire ce qu’il est en train de faire, la porte pour la Géorgie sera fermée, et le peuple géorgien en subira les conséquences et en souffrira. » C’est sympa, l’UE.