Le 20 février, Vladimir Poutine participait au Forum « Des idées fortes pour une nouvelle époque ».
Une jeune Italienne, Irena Ceccini, n’est pas passée inaperçue en proposant son idée : « Permettre aux étrangers qui partagent les valeurs russes et qui rêvent de s'installer en Russie de le faire simplement et rapidement. » Elle explique que cela fait trois ans qu’elle vit en Russie, qu’elle est « vraiment tombée amoureuse de la Russie, de sa riche culture et des gens qui y vivent », mais qu’elle regrette d’avoir « rencontré de grandes difficultés pour demander et obtenir un visa et un permis de séjour temporaire ». « Je m'attendais à un meilleur service de la part de l'Office des migrations », dit-elle.
Et d’insister : « Je propose même un nouveau mot russe : "impatriation" »: « Il s'agit de s'installer définitivement en Russie sur la base de valeurs culturelles, traditionnelles et familiales. ». Tout cela serait « bénéfique pour la Russie » : ces candidats seraient en mesure d’apporter de nouvelles compétences, et de contribuer à l’économie et à la démographie du pays.
Poutine a répondu :
« C'est une bonne idée de se concentrer sur les valeurs morales traditionnelles, lorsque l'on accepte des personnes qui veulent vivre ici. Mais comment pouvons-nous déterminer les valeurs auxquelles une personne adhère réellement ?»
Irena : « Le rôle principal devrait être joué par les services d'immigration, par des spécialistes. » Et elle a évoqué « l’homosexualité et les transgenres, aujourd’hui très répandus : ce sont de nouvelles valeurs, et les gens qui sont conscients qu'il ne s'agit pas de valeurs traditionnelles, de valeurs familiales, se trouvent dans un environnement hostile. Ceux-là peuvent se sentir protégés en Russie ».
Poutine : « Nous sommes très tolérants à l'égard des personnes ayant des orientations sexuelles non traditionnelles. Nous ne l'affichons pas, et nous ne pensons pas qu'il soit juste de l'afficher. Laissons les adultes vivre comme ils l'entendent. Personne ne les limite en quoi que ce soit. Mais en ce qui concerne les enfants, j'ai déjà dit à maintes reprises : "Ne touchez pas aux enfants". C'est tout. C'est la première chose. Et la deuxième, c'est que nous sommes, avant tout, un État guidé par des valeurs traditionnelles. »
Puis il a indiqué qu’il manquait « 2,5 millions de personnes sur le marché du travail, notamment dans les secteurs de la construction et de l’industrie ». Et d’insister à propos des candidats à l’immigration : « Nous devons nous assurer que ces personnes respectent inconditionnellement nos lois, nos traditions, qu'elles apprennent la langue. »
Il a reconnu que les services d’immigration avaient des progrès à faire pour une approche individuelle des candidats, et il a conclu en disant à la jeune Italienne : « Votre idée est très bonne, très pertinente pour nous, et je vous remercie pour cette indication, nous irons dans cette direction. »
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Cela fait penser à la vidéo publiée hier par Arend Feenstra sur sa chaîne YouTube. J’ai déjà évoqué (1, 2) cette famille nombreuse canadienne qui vient de s’installer en Russie pour fuir la dictature woke et LGBT, afin de donner un environnement sain et à leurs enfants. Arend publie une vidéo presque tous les jours, montrant les étapes de leur installation. Et celle d’hier était précisément un appel à venir s’installer en Russie. Il fait des vidéos pour montrer qu’il y a d’autres options et que « la Russie est une magnifique option ». « C’est l’année de la famille ici et ils facilitent la venue des Occidentaux, notamment les grandes familles, les familles de paysans chrétiens et conservateurs, il y a énormément de terres ici et de nombreuses opportunités. » Non seulement dans toutes les sortes d’élevages possibles, mais aussi dans la transformation : laiteries, fromageries, boulangeries, en fait tout ce que l’on veut. Il demande de partager ses vidéos autant que possible afin de « construire un pont entre l’est et l’ouest au-dessus la propagande ».
Arend a même désormais deux chaînes Youtube : l’autre est dédiée à des interviews d’anglophones (canadiens, américains, australiens) installés en Russie. Pour qu’ils racontent leur expérience, et aussi pour répondre aux médias de leurs pays d’origine qui racontent qu’ils sont des otages de Poutine et qu’ils vivent sous la menace, etc.