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  • De la férie

    Le premier nommé au martyrologe, ce jour, est saint Agapit, dont on fait mémoire ; Il s’agit d’un jeune martyr (15 ans) de Préneste (Palestrina) au IIIe siècle. (Ne pas confondre avec saint Agapit des Grottes de Kiev, moine du IXe siècle dont le nom a été donné à l’une des principales églises de la Laure des Grottes de Kiev.)

    Le martyrologe évoque aussi :

    En Illyrie, les saints martyrs Flore et Laure, tailleurs de pierres. Sous le préfet Licion, après le martyre de leurs maîtres Procule et Maxime, ils endurèrent tous deux divers tourments et furent jetés dans un puits profond.

    Saints Flore et Laure sont les saints célébrés ce jour dans le calendrier byzantin. Leur culte a pris une dimension inattendue en Russie, où Flor et Lavr sont devenus à partir du XVe siècle les très populaires saints protecteurs des chevaux. Il y a plusieurs hypothèses, aucune n’emporte l’adhésion. On ne sait pas non plus pourquoi saint Michel est le personnage central de l’icône (même s’il est censé avoir retrouvé les chevaux que les deux saints avaient perdus…), ni pourquoi l’icône comporte aussi trois cavaliers aux noms variés dérivés des noms grecs Speusippos, Meleusippos et Eleusippos, qui se terminent par -ippos, le cheval. En 1722 le saint synode russe avait interdit la représentation de ces trois personnages (censés être aussi des martyrs). Interdiction restée lettre morte comme les autres…

    L’icône archétype des saints « Flor et Lavr » est un des modèles de composition : en cercles. On distingue ici quatre cercles : celui de l’ensemble des chevaux, celui de Flor et Lavr avec deux compagnons, celui des deux chevaux plus grands en bas, celui de Flor, Lavr et saint Michel en haut.

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  • Saint Hyacinthe (Jacek)

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    L’apparition de la Vierge à saint Hyacinthe. Tableau peint par El Greco quelques années après la canonisation du dominicain polonais (1594). Cette apparition avait eu lieu en la vigile de l’Assomption au début de sa carrière apostolique (« Prends courage, Hyacinthe, mon fils, et sois joyeux, tout ce que tu demanderas en mon nom te sera accordé »), et saint Hyacinthe est mort le jour de l’Assomption (1257).

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    Dans l'église du couvent dominicain de Friesach (Carinthie), fondé par saint Hyacinthe qui passait par là parce que, venant de prononcer ses vœux à Rome, il avait été établi supérieur de la mission polonaise par saint Dominique.

    Saint Hyacinthe porte le ciboire et la statue de la Vierge qu’il avait sauvés de Kiev incendiée par les Tatares, en 1240. Il avait pris le ciboire et il entendit : « Jacek, prends-tu le Fils et laisses-tu la Mère ? » La statue serait celle-ci, la « Mère de Dieu de Jacek », au couvent des dominicains de Cracovie :

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  • Saint Joachim

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    Début du protévangile de Jacques, traduction Gustave Brumet.

    On lit dans les histoires des douze tribus d'Israël, que Joachim était fort riche et il présentait à Dieu de doubles offrandes, disant en son cœur : « Que mes biens soient à tout le peuple, pour la rémission de mes péchés auprès de Dieu, afin que le Seigneur ait pitié de moi. » La grande fête du Seigneur survint et les fils d'Israël apportaient leurs offrandes et Ruben s'éleva contre Joachim, disant : « Il ne t'appartient pas de présenter ton offrande, car tu n'as point eu de progéniture en Israël. » Et Joachim fut saisi d'une grande affliction et il s'approcha des généalogies des douze tribus en disant en lui-même : « Je verrai dans les tribus d'Israël si je suis le seul qui n'ait point eu de progéniture en Israël. » Et en recherchant il vit que tous les justes avaient laissé de la postérité, car il se souvint du patriarche Abraham auquel, dans ses derniers jours, Dieu avait donné pour fils Isaac. Joachim affligé ne voulut pas reparaître devant sa femme ; il alla dans le désert et il y fixa sa tente et il jeûna quarante jours et quarante nuits, disant dans son cœur : « Je ne prendrai ni nourriture ni boisson, mais ma prière sera ma nourriture. »

    Sa femme Anne souffrait d'un double chagrin et elle était en proie à une double douleur, disant : « Je déplore mon veuvage et ma stérilité. » La grande fête du Seigneur survint et Judith, la servante d'Anne, lui dit : « Jusques à quand affligeras-tu ton âme? Il ne t'est pas permis de pleurer, car voici le jour de la grande fête. Prends donc ce manteau et orne ta tête. Tout aussi sûre que je suis ta servante, tu auras l'apparence d'une reine. » Et Anne répondit : « Éloigne-toi de moi ; je n'en ferai rien. Dieu m'a fortement humiliée. Crains que Dieu ne me punisse à cause de ton péché. » La servante Judith répondit : « Que te dirai-je, puisque tu ne veux pas écouter ma voix ! C'est avec raison que Dieu a clos ton ventre afin que tu ne donnes pas un enfant à Israël » Et Anne fut très affligée, et elle quitta ses vêtements de deuil ; elle orna sa tête et elle se revêtit d'habits de noces. Et, vers la neuvième heure, elle descendit dans le jardin pour se promener, et, voyant un laurier, elle s'assit dessous et elle adressa ses prières au Seigneur, disant : « Dieu de mes pères, bénis-moi et écoute ma prière, ainsi que tu as béni les entrailles de Sara et que tu lui as donné Isaac pour fils. »

    En regardant vers le ciel, elle vit sur le laurier le nid d'un moineau et elle s'écria avec douleur. « Hélas ! à quoi puis-je être comparée ? à qui dois-je la vie pour être ainsi maudite en présence des fils d'Israël ? Ils me raillent et m'outragent et ils m'ont chassée du temple du Seigneur. Hélas ! à quoi suis-je semblable ? je ne peux être comparée aux oiseaux du ciel, car les oiseaux sont féconds devant vous, Seigneur. Je ne peux être comparée aux animaux de la terre, car ils sont féconds. Je ne peux être comparée ni à la mer, car elle est peuplée de poissons, ni à la terre, car elle donne des fruits en leur temps et elle bénit le Seigneur. »

    Et voici que l'ange du Seigneur vola vers elle, lui disant : « Anne, Dieu a entendu ta prière ; tu concevras et tu enfanteras et ta race sera célèbre dans le monde entier. » Anne dit : « Vive le Seigneur, mon Dieu ; que ce soit un garçon ou une fille que j'engendre, je l'offrirai au Seigneur, et il consacrera toute sa vie au service divin. » Et voici que deux anges vinrent lui disant : « Joachim, ton mari, arrive avec ses troupeaux. » L'ange du Seigneur descendit vers lui, disant : « Joachim, Joachim, Dieu a entendu ta prière, ta femme Anne concevra. » Et Joachim descendit et il appela ses pasteurs, disant : « Apportez-moi dix brebis pures et sans taches, et elles seront au Seigneur mon Dieu. Et conduisez moi douze veaux sans taches, et ils seront aux prêtres et aux vieillards de la maison d'Israël, et amenez-moi cent boucs et ces cent boucs seront à tout le peuple. » Et voici que Joachim vint avec ses troupeaux, et Anne était à la porte de sa maison et elle aperçut Joachim qui venait avec ses troupeaux, elle courut et se jeta à son cou, disant : « Je connais maintenant que le Seigneur Dieu m'a bénie, car j'étais veuve et je ne le suis plus ; j'étais stérile et j'ai conçu. » Et Joachim reposa le même jour dans sa maison.

    Le lendemain, il présenta ses offrandes en se disant en son cœur : « Si le Seigneur m'a béni, qu'il y en ait pour moi un signe manifeste sur la lame des ornements du grand-prêtre. » Et Joachim offrit ses dons et il regarda la lame ou bephoil, lorsqu'il fut admis à l'autel de Dieu et il ne vit pas de péché en lui. Et Joachim dit : « Je sais maintenant que le Seigneur m'a exaucé et qu'il m'a remis tous mes péchés. » Et il descendit justifié de la maison du Seigneur et il vint dans sa maison. Anne conçut et le neuvième mois elle enfanta et elle dit à la sage-femme : « Qu'ai-je enfanté ? » et l'autre répondit : « Une fille. » Et Anne dit : « Mon âme s'est réjouie à cette heure. » Et Anne allaita son enfant et lui donna le nom de Marie.

  • Assomption

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    Kondak

    В молитвах Неусыпающую Богородицу/ и в предстательствах непреложное упование/ гроб и умерщвление не удержаста:/ якоже бо Живота Матерь/ к животу престави// во утробу Вселивыйся приснодевственную.

    La Mère de Dieu qui jamais ne se lasse d'intercéder pour nous et dont la protection ne pouvait cesser d'être notre espérance ne se laissa vaincre par la mort ni le tombeau, puisqu'elle est la Mère de la Vie et qu'elle a rejoint la Source de la vie : celui qui demeura dans son sein virginal.

    A la laure des Grottes de Kiev l’an dernier :

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    Le « concerto pour chœur » de Rachmaninov, dans la flamboyante interprétation de la Chapelle symphonique d’Etat de Russie sous la direction de Valery Polyanski :

  • La persécution

    Samedi, un étudiant en théologie de la laure des Grottes de Kiev écrit sur sa page Telegram :

    "Deuxième jour du blocus complet de la Laure. On veut donner du pain, de la nourriture aux pèlerins qui vivent légalement dans les bâtiments, mais on ne nous permet pas d'apporter de la nourriture, de l'eau ou des médicaments. Un policier se tient derrière moi et veille à ce que personne n'entre. Je ne sais pas du tout quoi dire. Il n'y a pas de mots. Je suis fier de ces défenseurs, des chrétiens orthodoxes qui aiment l'Église orthodoxe, la Laure et la sainte foi, priez pour eux."

    Une vidéo montre en effet les policiers interdisant de donner du pain aux résidents du bâtiment 58, mis sous scellés.

    « De telles actions de la police indiquent que les organisateurs de la fermeture illégale des enceintes de la Laure considèrent probablement la famine comme l'un des moyens d'expulser les moines orthodoxes et les croyants des enceintes illégalement fermées par la réserve », a commenté le service de presse de l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

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    Samedi, à Boutcha, a été organisée sur une place, par le conseil municipal, une réunion décidant du « transfert » de l’église de l’icône de Potchaïev à l'Eglise du pouvoir. Bien sûr, les participants ont aussi « voté en faveur d'un appel au président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky et au Parlement concernant l'interdiction de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sur le territoire de l'Ukraine ».

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    Le président de l'administration militaire régionale de Ternopil, Vladimir Trouch, a déclaré que la procession traditionnelle à travers la région de Ternopil vers la Laure de Potchaïev du 19 au 28 août (pour l’Assomption) est interdite. « Je demande instamment aux forces de l'ordre de prendre les mesures nécessaires pour empêcher les rassemblements de masse organisés par les partisans de l'Église orthodoxe ukrainienne. »

    La région de Ternopil est celle où se trouve la Laure de Potchaïev. Les régions limitrophes de Vinnystya et Khmelnytskyï ont déjà interdit le pèlerinage, qui est le plus important d’Ukraine. Dans l’indifférence totale des défenseurs des droits de l’homme.

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    Hier dimanche, pendant la Divine Liturgie, un inconnu est entré dans l'église Saint Agapit de la Laure des Grottes de Kiev et a frappé deux fois l'icône du Sauveur "non faite de main d'homme" avec une pierre, brisant le verre du coffret. L'agresseur a été arrêté par des fidèles et remis à la police.

    Quant aux paroissiens de l’église de l'icône de la Source porteuse de vie ils n’ont pas pu participer à la divine liturgie puisque seule celle de saint Agapit reste ouverte pour le culte. L'église est située juste à l'entrée inférieure de la Laure inférieure, qui est fermée par un portillon muni d'une grille. Des vidéos montrent des fidèles se confessant et communiant à travers les barreaux.

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    L'avocat de la Laure des Grottes de Kiev, l'archiprêtre Nikita Tchekman, fait savoir que le tribunal a prolongé les obligations procédurales imposées à l’abbé de la Laure, le métropolite Paul, « pendant la période d'instruction, mais pas plus de deux mois ». Il a été libéré sous caution astronomique, mais il est tenu de porter un bracelet électronique, de ne pas quitter la localité où il est enregistré sans en avertir la police, et de « s'abstenir de communiquer avec les victimes ». Sic. Le procureur a également demandé que le métropolite Paul soit interdit de visite à son monastère, mais le tribunal a rejeté cette demande.

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    A Netechine, où la cathédrale et l’autre église ont été volées par l’Eglise du pouvoir, les fidèles ont assisté à la divine liturgie dans une maison privée. Une vidéo a été publiée, avec ce message :

    "Peut-être, mes amis, que pour beaucoup de gens, la liturgie dans une maison rappelle quelque chose du passé soviétique, mais un chrétien doit se rappeler qu'il n'y a pas de hasard et que le monde n'existe que selon les lois de Dieu. Souvenons-nous que l'Église a également porté des fruits généreux durant cette période. Nous ne choisissons pas l'époque dans laquelle nous vivons, mais nous choisissons d'être humains ou non humains."

    Commentaire de l’Union des journalistes orthodoxes : « Les églises saisies par les pilleurs de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine restent vides, tandis que les maisons de prière de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sont surpeuplées. »

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    Au monastère Sainte-Anne de Slavouta, dans la région de Khmelnytskyï, le métropolite Eusèbe de Chepetivka et Slavouta a consacré une nouvelle église, dédiée à saint Nicolas. (Il s’agit une fois encore de la consécration d’une église dans l’ouest ukrainophone, où l’Eglise « du patriarcat de Moscou » est censée être honnie de tous.)

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    A Treboukhov, dans la région de Kiev, les fidèles sont contraints de célébrer la divine liturgie dans les bois depuis que leur église a été volée par l’Eglise du pouvoir, et le prêtre chassé de son presbytère. Les fidèles tournent actuellement un film sur la situation qui leur est faite.

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    Le mouvement Miryane (« Laïcs ») dénonce le « crime » qui se déroule à la Laure des Grottes de Kiev et appelle les fidèles à défendre les moines, à « prier d'une seule voix le Seigneur, tous les martyrs de la foi et les vénérables des Grottes, de nous aider à défendre notre saint sanctuaire. Pour protéger nos nouveaux martyrs de la foi. La Laure est notre cœur. Ne le laissons pas se faire arracher. »

    D’autre part, grâce aux fonds récoltés par le mouvement Miryane, la paroisse Saint-Michel de Boyarka (région de Kiev), dépuillée de son lieu de culte, a pu acheter une vieille maison qui va pouvoir être aménagée en église. « Ils détruisent - nous créons ! Ils s'emparent - nous construisons ! Ils divisent la société ukrainienne - nous la consolidons ! »

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    Ce jour, le soi-disant abbé intérimaire de la Laure des grottes de Kiev, Abraham Lotych (le seul moine qui ait fait défection) a brisé les scellés du bâtiment 70 et, accompagné d’une dizaine de séminaristes de l’Eglise du pouvoir, a sorti les chaises et les tables, sous la protection de la police. Le bâtiment 70 est la résidence du primat de l’Eglise orthodoxe ukrainienne le métropolite Onuphre.

    Ce matin, le métropolite Onuphre dirigeait la divine liturgie à la cathédrale de la Dormition du monastère.

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    18h49 heure locale. « Le métropolite Paul a été hospitalisé d'urgence dans le service de cardiologie de l'un des hôpitaux de la ville de Kiev et a subi une intervention chirurgicale. »

  • Démocratie allemande

    Le Spiegel s’est lancé dans une grande campagne contre l’AfD, à raison de plusieurs articles chaque jour, et avec, vendredi dernier, l’éditorial, intitulé « Interdire les ennemis de la Constitution ! »

    Sous-titre : « L'AfD n'a cessé de se radicaliser. Il est temps de défendre la démocratie avec des armes plus acérées. »

    Le président Frank-Walter Steinmeier a dit à l’agence de renseignements intérieurs : « Nous avons les moyens de remettre à leur place ceux qui méprisent notre démocratie. »

    Un dirigeant social-démocrate a déclaré qu’il faut interdire l’AfD si le Bureau fédéral de protection de la Constitution le définit comme « un groupe d’extrême droite ».

    Et l’Institut allemand pour les droits de l’homme (sic) souligne que « l’AfD a atteint un tel degré de dangerosité qu’il peut être interdit selon la Constitution ».

    En effet l’AfD est dangereux : il atteint désormais 21% d’intentions de vote dans les sondages, soit davantage que le SPD de Scholz..

  • Les poneys interdits

    La municipalité parisienne a décidé « la fin des balades à poneys dans leur forme actuelle, à échéance des conventions en 2025 ».

    Ces balades organisées les mercredis, les week-ends et lors des vacances au Parc Monceau, au Champ de Mars et au Bois de Boulogne, étaient dénoncées par les « associations de défense des animaux ».

    « Ça va dans la bonne direction », dit « Paris Animaux Zoopolis » (la PAZ), mais ce n’est pas suffisant : « Nous demandons la résiliation immédiate de cette pratique. » Comme chez le khmer vert de Lyon, par exemple.

    Et la PAZ est furieuse parce que la décision ne concerne que les endroits soumis à l’autorité de la Ville de Paris. Par conséquent elle ne s’appliquera pas au Jardin du Luxembourg, propriété du Sénat.

    Les furieux antispécistes bobos sans enfants de la PAZ demandent donc « une interdiction générale » des promenades à poney…

  • Méli-mélo ukrainien


    Irina Verechtchouk, ministre ukrainienne de la réinsertion, n’en revient toujours pas que des habitants de Marioupol pris en otages à Azovstal pendant des semaines par les nazis ukrainiens aient voulu se réfugier en Russie…

    Je peux en parler d’expérience. Vous vous souvenez d’Azovstal, quand les civils sont sortis, en mai de l’année dernière. J’étais impliquée dans cette opération spéciale et certaines de ces personnes voulaient aller en Russie. Azovstal, où elles avaient été bombardées, où d’innombrables bombes avaient été lancées sur leurs têtes, et elles décidaient – et je m’en souviens très bien – quand le représentant de l’ONU m’a appelé et dit qu’il y avait des gens qui déclaraient au poste filtrant qu’ils voulaient aller en Russie.

    En réalité ce sont quasiment tous les rescapés d’Azovstal qui ont voulu aller en Russie, comme je l’avais constaté moi-même grâce au reportage vidéo non stop effectué sur place par Reuters.

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    Le futur commandant ukrainien du régiment de chars américains Abrams pendant son entrainement. Avec le drapeau nazi de Bandera, bien sûr.

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    La foudre dessine le Z de la Victoire russe dans le ciel de Lougansk.

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    Une Ukrainienne en Russie

    Bonjour tout le monde. Vous savez où je suis ? Je suis dans un café ukrainien en Russie. J’aimerais que vous entendiez en quelle langue cette chanson est chantée… (Elle montre une décoration) Un morceau du pays natal. Et savez-vous pourquoi je viens vers vous ? Je ne peux pas garder le silence. Vous tous vous haïssez les Russes, tous les Russes, tellement. Mais vous pouvez venir en Russie en toute sécurité. Et il y aura un tel endroit, un endroit véritablement ukrainien ; ils vous apporteront (elle présente divers aliments typiquement ukrainiens). Vous pouvez venir en parlant votre langue. Et personne ne vous mettra dehors, personne ne vous regardera de travers. Il n’y a pas de haine dans le regard des gens. Je vous souhaite paix et amour dans votre cœur. Je suis très reconnaissante à la Russie d’avoir pu venir ici. Je suis chez moi.

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    Un jeune homme d’Ivano-Frankivsk sidéré de découvrir la vie à Kiev :

    « A Kiev on ne peut pas vraiment dire qu'il y a une guerre dans notre pays. Les gens sortent, les restaurants sont ouverts, tout le monde semble heureux.  À Ivano-Frankivsk, la mobilisation est totale. Les gens ne peuvent pas sortir de chez eux, ils sont immédiatement capturés et envoyés au front. »

    C’est que la chasse aux conscrits s’effectue d’abord dans l’ouest du pays, particulièrement chez les minorités hongroise et roumaine, ou dans des secteurs qui ne sont pas considérés comme vraiment ukrainiens (Ivano-Frankivsk était une ville polonaise avant-guerre). On a connu ça chez nous en Bretagne…

    *

    Le même réalisateur continue de publier sur YouTube sa chronique quasi quotidienne de la vie à Marioupol. Quelque peu répétitive, à vrai dire, même s’il y a toujours quelque image originale. Je reproduis celle de jeudi dernier, parce que les premières images montrent un nouvel enlèvement d’enfants par les Russes, enfants atrocement arrachés à leurs parents. La légende ose dire : « Les enfants sont envoyés en vacances dans d'autres villes russes. » Quel ignoble cynisme.

  • Vigile de l'Assomption

    Préparons-nous à la grande fête de demain.

    1. Vigile. — Préparons-nous à la grande fête d’été, vraie fête de la moisson. Dans l’esprit de l’Église, la vigile est un jour de pénitence, un jour de préparation sérieuse à la solennité qu’elle précède et dont elle est pour ainsi dire l’aspect austère. Si nous voulons monter au ciel demain avec Marie, commençons dès aujourd’hui à rompre les liens qui nous retiennent à la terre. Si nous voulons, demain, avec Marie, faire de notre corps et de notre âme un temple digne du Fils de Dieu (virginalem aulam. Or.), dès aujourd’hui purifions la demeure de notre âme des souillures du péché. Si nous voulons nous aussi, demain, « choisir la meilleure part, l’unique nécessaire », abandonnons aujourd’hui tous nos soucis terrestres. Préparons-nous soigneusement à la grande fête de la Sainte Vierge !

    2. La Messe (Vultum tuum). — Remarquons le lyrisme de cette belle messe. A l’Introït, nous nous adressons à l’Épouse Royale ; nous, les « notables » (divites plebis), nous allons à sa rencontre lui rendre nos hommages.

    L’Oraison exprime une profonde pensée. C’est Dieu lui-même qui a choisi et orné le palais virginal où il devait habiter. Et c’est son privilège de Mère de Dieu qui, avant tout, a valu à Marie sa place éminente au ciel.

    L’Épître appartient aux plus beaux passages de la Sainte Écriture que la liturgie applique à la sainte Vierge : « Je suis la mère du pur amour, de la crainte, de la science et de la sainte espérance. Venez à moi, vous tous qui me désirez, et rassasiez-vous de mes fruits ». C’est donc Marie qui, de sa propre bouche, nous convie à prendre part à ses faveurs.

    L’Évangile répète le bel éloge que la femme du peuple fit un jour de la Mère de Dieu ; à quoi le Seigneur répondit : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la pratiquent », nous indiquant ainsi lui-même comment nous pouvons devenir semblables à Marie.

    Les autres parties de la messe sont du Commun.

    Dom Pius Parsch

  • 11e dimanche après la Pentecôte

    Introït

    Deus in loco sancto suo : Deus qui inhabitáre facit unánimes in domo : ipse dabit virtútem et fortitúdinem plebi suæ.
    Exsúrgat Deus, et dissipéntur inimíci ejus : et fúgiant, qui odérunt eum, a fácie ejus.

    Dieu est dans son lieu saint, Dieu qui fait habiter dans sa maison des hommes d’une seule âme : il donnera la vertu et la force à son peuple.
    Que Dieu se lève et que ses ennemis soient dissipés, et que ceux qui le haïssent fuient de devant sa face.

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    Le texte de l'antienne est divisé en trois phrases, division que la mélodie respecte fidèlement. La première et la troisième phrase ont une tendance ascendante, alors que la deuxième a une tendance inverse ; cette dernière est mélodiquement plus significative. C'est pourquoi nous avons ici la forme A B A. La nécessité du contraste est basée sur des raisons purement musicales, puisque le texte n'offre aucune raison de le faire.

    Trois réflexions sont présentées : (1) Dieu demeure dans ses lieux saints : au ciel, dans l'Église, dans le cœur de celui qui a la vie de la grâce. Nous lui devons révérence et adoration. (2) Dieu veut réunir tous ceux qui entrent dans sa maison en une seule famille, en un seul cœur. Cette phrase respire l'amour. (8) Si le mystère de la force réside déjà dans cette unité, alors Dieu fournit une force spéciale (Exsúrgat) pour la lutte contre ses ennemis, qui sont en même temps les nôtres.

    Première phrase : Comme l'introït du neuvième dimanche après la Pentecôte, celle-ci commence immédiatement sur la dominante, avec une ligne descendante vers la tonique. Un accent vigoureux marque le mot Deus. Il faut veiller à ce que les notes doublées ne soient pas trop prolongées. Le reste de la phrase est solennel et révérencieux. La syllabe accentuée de chacun des mots dissyllabiques est allongée, de sorte que l'ensemble sonne comme une succession de spondées solennelles : Deus, loco, sancto suo. La clivis finale sur (lo)-co correspond à celle sur (sanc)-to. Elles ne doivent pas être trop courtes.

    Deuxième phrase : Ici, comme dans la phrase précédente, le mot Deus est marqué par son accent et son indépendance mélodique ; et de même que la première ne commence proprement que par in loco, de même la seconde commence par inhabitáre. Après Deus, une courte pause ou prolongation n'est pas du tout déplacée. Ce deuxième Deus est plus tendre et plus calme que le premier, ce qui constitue une bonne introduction à cette phrase qui ne parle plus de la majesté de Dieu, mais de sa bonté. Les deux accents de mots dans chacun des deux membres, inhabitáre et unánimes, ont un accent musical important et correspondant. Le deuxième porrectus doit être chanté plus légèrement que le premier ; puis doit suivre un crescendo régulier jusqu'à l'apogée musicale, qui parle de l'action de la miséricorde divine avec le mot facit. Le clivis de (fa)-cit ne doit être que légèrement prolongé. L'effet obtenu est encore meilleur si les deux membres - facit et unánimes - sont joints sans pause. En cas de besoin, on peut respirer imperceptiblement avant facit. Si une pause complète est accordée après domo et seulement une demi-pause après suo, cela ne doit pas prêter à confusion. Il ne s'agit pas ici de valeurs mathématiques. La cadence sur domo ne permet pas de longue pause ; elle pousse à l'achèvement.

    Sur le plan mélodique, la troisième phrase comporte deux membres, dont le second est constitué des mots plebi suae. La première ressemble un peu à la première phrase de l'antienne et a d'ailleurs le même esprit d'affirmation solennelle. La dominante accentuée et la quarte suggèrent une heureuse confiance. Une prononciation nette et claire de la consonne "t" avant le "v" contribuera beaucoup à faire ressortir la symétrie entre dabit et virtútem. Cette partie se déplace dans la gamme de quatre notes la-ré, en mettant l'accent sur le do, tandis que le et fortitúdinem suivant, qui utilise une gamme similaire (fa-si bémol), met l'accent sur le la et, pour la première fois, frappe le si bémol.

    La cadence clôt une partie de la phrase, mais pas l'ensemble de la pièce, et c'est pourquoi elle n'est pas suivie d'une pause considérable. Dans son mouvement ascendant, plebi suae nous rappelle le qui inhabitáre de la première phrase. L'accent principal sur ple-(bi) se trouve sur son neume le plus élevé, si bémol-do. Une construction large doit être donnée au torculus en forme de cadence sur su-(ae).

    Dom Dominic Johner