Irina Verechtchouk, ministre ukrainienne de la réinsertion, n’en revient toujours pas que des habitants de Marioupol pris en otages à Azovstal pendant des semaines par les nazis ukrainiens aient voulu se réfugier en Russie…
Je peux en parler d’expérience. Vous vous souvenez d’Azovstal, quand les civils sont sortis, en mai de l’année dernière. J’étais impliquée dans cette opération spéciale et certaines de ces personnes voulaient aller en Russie. Azovstal, où elles avaient été bombardées, où d’innombrables bombes avaient été lancées sur leurs têtes, et elles décidaient – et je m’en souviens très bien – quand le représentant de l’ONU m’a appelé et dit qu’il y avait des gens qui déclaraient au poste filtrant qu’ils voulaient aller en Russie.
En réalité ce sont quasiment tous les rescapés d’Azovstal qui ont voulu aller en Russie, comme je l’avais constaté moi-même grâce au reportage vidéo non stop effectué sur place par Reuters.
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Le futur commandant ukrainien du régiment de chars américains Abrams pendant son entrainement. Avec le drapeau nazi de Bandera, bien sûr.
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La foudre dessine le Z de la Victoire russe dans le ciel de Lougansk.
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Une Ukrainienne en Russie
Bonjour tout le monde. Vous savez où je suis ? Je suis dans un café ukrainien en Russie. J’aimerais que vous entendiez en quelle langue cette chanson est chantée… (Elle montre une décoration) Un morceau du pays natal. Et savez-vous pourquoi je viens vers vous ? Je ne peux pas garder le silence. Vous tous vous haïssez les Russes, tous les Russes, tellement. Mais vous pouvez venir en Russie en toute sécurité. Et il y aura un tel endroit, un endroit véritablement ukrainien ; ils vous apporteront (elle présente divers aliments typiquement ukrainiens). Vous pouvez venir en parlant votre langue. Et personne ne vous mettra dehors, personne ne vous regardera de travers. Il n’y a pas de haine dans le regard des gens. Je vous souhaite paix et amour dans votre cœur. Je suis très reconnaissante à la Russie d’avoir pu venir ici. Je suis chez moi.
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Un jeune homme d’Ivano-Frankivsk sidéré de découvrir la vie à Kiev :
« A Kiev on ne peut pas vraiment dire qu'il y a une guerre dans notre pays. Les gens sortent, les restaurants sont ouverts, tout le monde semble heureux. À Ivano-Frankivsk, la mobilisation est totale. Les gens ne peuvent pas sortir de chez eux, ils sont immédiatement capturés et envoyés au front. »
C’est que la chasse aux conscrits s’effectue d’abord dans l’ouest du pays, particulièrement chez les minorités hongroise et roumaine, ou dans des secteurs qui ne sont pas considérés comme vraiment ukrainiens (Ivano-Frankivsk était une ville polonaise avant-guerre). On a connu ça chez nous en Bretagne…
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Le même réalisateur continue de publier sur YouTube sa chronique quasi quotidienne de la vie à Marioupol. Quelque peu répétitive, à vrai dire, même s’il y a toujours quelque image originale. Je reproduis celle de jeudi dernier, parce que les premières images montrent un nouvel enlèvement d’enfants par les Russes, enfants atrocement arrachés à leurs parents. La légende ose dire : « Les enfants sont envoyés en vacances dans d'autres villes russes. » Quel ignoble cynisme.