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  • La persécution

    Le ministère ukrainien de la Culture a établi la liste des personnes qui peuvent entrer sur le territoire de la laure inférieure des Grottes de Kiev (la laure supérieure étant depuis longtemps interdite aux moines et aux fidèles) : la liste comprend uniquement les moines. On savait déjà que les fidèles, puis les séminaristes, étaient exclus. Mais le sont également les novices. En outre, l’accès est donc interdit au primat de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, le métropolite Onuphre, puisqu’il n’est plus moine.

    L’Etat ukrainien interdit par conséquent au primat de l’Eglise ukrainienne d’accéder à son domicile.

    En outre, les forces de l’ordre, qui interdisent l’entrée aux bâtiments scellés par le ministère de la Culture, bloquent désormais plusieurs entrepôts où sont stockées des denrées alimentaires.

    L’étau se resserre de jour en jour sur le monastère qui est la source de la sainte Russie.

    Les pitoyables petits dictateurs de l’impiété ukrainienne ne se rendent manifestement pas compte que les Russes peuvent les annihiler quand ils veulent. Il sera bientôt trop tard pour pleurnicher.

    *

    Troisième jour du pèlerinage vers Potchaïev (la "procession de la Croix"), malgré les interdictions. Témoins de la foi. (La stupide musique s'arrête à 10:32.)

  • En Hongrie

    Croix de drones dans le ciel de Budapest pour la fête nationale de saint Etienne, dimanche dernier.

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  • Le Cœur immaculé de Marie

    Cette fête a été mise par Pie XII à la place de l’octave de l’Assomption treize ans avant de supprimer l’octave de l’Assomption… Dans l’office propre de la congrégation de France des bénédictins, il y avait au 9 juillet une fête du Cœur très pur de la Bienheureuse Vierge Marie, qui ne correspond pas à la fête du même nom dont le formulaire fut approuvé en 1855 par la Congrégation des rites pour le troisième dimanche après la Pentecôte ou le dimanche après l’octave de l’Assomption.

    Au troisième nocturne, donc en commentaire de l’évangile, cet office bénédictin a un extrait du célèbre sermon de saint Bernard pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption (la phrase entre crochets est omise ; il s’agit d’une citation de L’Eunuque de Térence…) :

    Ne voyons-nous point que, dès le principe, Marie est la première personne que rencontrent les bergers ? L'Évangéliste nous dit en effet : « ils trouvèrent Marie et Joseph avec l'enfant qui était posé dans une crèche (Luc. II, 16). » Il en est de même des Mages, si vous vous en souvenez, qui ne trouvèrent point non plus l'enfant Jésus sans Marie (Matt. II, 11), et plus tard, quand elle porta le Seigneur dans son temple, elle entendit Siméon lui parler longuement de son fils et d'elle-même sans cesser de se montrer aussi peu pressée de parler qu'elle était avide d'écouter. Et même « Marie conservait toutes ces paroles et les repassait dans son cœur (Luc. II, 19). » Mais, dans toutes ces circonstances, on ne trouve pas qu'elle ait dit un seul mot du grand mystère de l'Incarnation. [Oh ! malheur à nous qui avons toujours la parole à la bouche, malheur à nous qui laissons un si libre cours à toutes nos pensées, « qui sommes percés partout, » comme dit le comique.]

    Que de fois Marie entendit son fils non seulement parler à la foule en particulier, mais encore révéler à ses apôtres, lors des entretiens particuliers, les mystères du royaume de Dieu. Que de fois le vit-elle opérer des miracles, puis elle le vit attaché à la croix, expirant, ressuscité et montant au ciel. Or, dans toutes ces circonstances, c'est à peine si on rapporte que notre pudique tourterelle éleva la voix. Enfin, nous lisons dans les Actes des apôtres, qu'en revenant du mont des Oliviers, ils persévéraient unanimement dans la prière. De qui est-il parlé ainsi ? Si Marie se trouvait du nombre, qu'elle soit nominée la première, puisqu'elle est plus grande que tous les autres, tant par la prérogative de sa maternité qu'à cause du privilège de sa sainteté. Or, l'historien sacré dit : « C'étaient Pierre et André, Jacques et Jean, » et les autres. « Tous, ils persévéraient unanimement dans la prière avec les femmes et avec Marie, mère de Jésus. » Est-ce donc ainsi qu'elle se montrait la dernière des femmes pour être nommée après toutes ? On peut bien dire que les disciples étaient vraiment charnels, alors que, n'ayant pas reçu le Saint-Esprit, parce que Jésus n'était pas encore glorifié, ils eurent une discussion pour savoir qui était le plus grand parmi eux. Marie, au contraire, s'humiliait non-seulement en toutes choses, mais encore plus que tous les autres, d'autant plus profondément qu'elle était plus grande.

    Aussi, est-ce avec raison que celle qui s'était faite la dernière de tous quand elle était la première, fut élevée du dernier rang au premier ; c'est avec raison qu'elle devient la maîtresse de tous, comme elle s'était faite la servante de tous ; c'est justice enfin qu'elle fût élevée au-dessus des anges mêmes, après s'être placée avec une ineffable douceur au-dessous des veuves et des pécheresses pénitentes, au-dessous de celle d'où sept démons avaient été chassés. Je vous en prie, mes enfants bien-aimés, cherchez à acquérir cette vertu si vous aimez Marie ; oui, si vous avez à cœur de lui plaire, imitez sa modestie. Il n'y a rien qui soit plus convenable à l'homme en général, rien qui siée davantage au chrétien en particulier ; mais surtout, il n'est pas de vertu qui convienne mieux que celle-là à des religieux.

  • La contre-offensive

  • Le cirque Zelensky

    Zelensky était hier aux Pays-Bas et au Danemark. Dans les deux pays on lui a promis des chasseurs F-16. Il a claironné que les Hollandais allaient lui donner 42 avions. Le gouvernement a dû préciser que 42 est le nombre de F-16 qu’ils ont et qu’ils n’allaient quand même pas tous les envoyer à la casse en Ukraine…

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    On ne peut qu’être étonné, en France en tout cas, de voir ce titre : « Le cirque Zelensky ». Ce n’est pas chez nous qu’on verrait pareil affront à l’héroïque défenseur planétaire de la liberté et de la démocratie. Il semble qu’au Danemark il y ait encore une certaine liberté d’expression. Car ce titre n’est pas celui d’une obscure feuille anarchiste ou pro-russe, c’est celui du très populaire tabloïd Ekstra Bladet. On trouvera ci-dessous une traduction automatique de l’article, qui dénonce la mise en scène du « cirque Zelensky » où les journalistes étaient soigneusement tenus à l’écart, et n’eurent ensuite pas le droit à la parole dans ce qui était censé être une conférence de presse…

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  • Raté…

    La sonde russe Luna-25 s’est écrasée hier sur le sol lunaire. Le premier objectif de l’opération était d’évaluer les conditions d’atterrissage au pôle sud de la Lune…

    Les Indiens seront peut-être les premiers à le réaliser, leur sonde Chandrayaan-3 devant atterrir au même endroit mercredi prochain. Chandrayaan-2 s’était également écrasée au sol en 2019.

    Aujourd’hui est installée sur la rampe de lancement de Baïkonour le vaisseau spatial cargo de transport Progress MS-24 pour le vol, prévu mercredi, vers la Station spatiale internationale (ISS). Mais c’est une opération de routine : c’est l’achèvement de la…. 85e mission de ravitaillement de la Station spatiale. Où se trouvent trois Russes et trois Américains (et un Saoudien), qui ne se font pas la guerre…

  • Daria Douguine, un an

    Denis Pouchiline, président de la République populaire de Donetsk, a publié hier ce communiqué :

    Il y a un an, Dasha Douguina est décédée...

    Le régime criminel de Kiev a mis fin à sa vie par un attentat terroriste - tant était grande la peur de cette jeune fille russe active et sans peur, de la vérité que Daria transmettait aux gens.

    Elle était une véritable patriote russe - elle soutenait activement et ouvertement l’opération militaire spéciale, exprimant publiquement son point de vue. Elle comprenait parfaitement les racines du conflit militaire et affirmait que la Russie était en guerre non pas contre l'Ukraine, mais contre l'Occident tout entier, contre le mondialisme.

    Pour nous, elle est nôtre. Plus d'une fois, Dasha s'est trouvée dans la République, et ici elle a été prise en photo près de l'école de Donetsk détruite par les obus ukrainiens.

    En mémoire de Daria Douguine, nous avons décidé de donner son nom à la rue.

    Aujourd'hui, à Donetsk, la rue Daria Douguine passe à côté du parc qui porte le nom du premier chef de la République populaire de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko.

    Bien entendu, cette perpétuation de la mémoire n'est pas accidentelle. Elle est aussi notre héroïne. Nous nous souviendrons d'elle, nos descendants se souviendront d'elle - elle le mérite.

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    (Histoire de rappeler que la guerre date de 2014 et non de l’année dernière, et qu’elle n’a pas été déclenchée par les Russes.)

    *

    Aujourd’hui, en vingt minutes (entre 12h45 et 13h05), les Ukrainiens ont tiré cinq salves de roquettes (16 en tout) sur la ville de Donetsk. Depuis minuit, c’est en tout 50 roquettes, en 18 salves, qui avaient été lancées sur le territoire de Donetsk. Ces roquettes (françaises pour bon nombre d’entre elles, et maintenant à sous-munitions quand elles sont américaines) tombent n’importe où, elles font souvent des blessés, parfois des morts. C’est comme ça tous les jours, et certains s’étonnent que les habitants de Donetsk ne soient pas de bons patriotes ukrainiens…

  • La persécution

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    Le maire de Kamenets-Podolski avait dit qu’il ferait tout pour empêcher le pèlerinage qui part de sa ville vers la laure de Potchaïev. Dès le 18 août il a fait démanteler le campement traditionnel des pèlerins autour de la cathédrale. Des recruteurs de l’armée ont distribué de convocations aux hommes. Les principales routes étaient coupées. La police a fait rebrousser chemin à des groupes de pèlerins, a fait la chasse à des autocars, les immobilisant pendant des heures et confisquant les licences des conducteurs, etc. Des appels à attaquer les pèlerins ont fleuri sur les réseaux sociaux, et certains groupes ont en effet subi de violentes attaques. Il est apparu que la principale instigatrice est Ouliana Bourak, fille du prêtre grec-catholique Petro Bourak, aumônier de l’organisation « Trident de Stepan Bandera » et de la légion de nazis « Secteur droit » ; elle est connue pour avoir organisé diverses manifestations contre les églises orthodoxes. Ont été identifiés parmi les jeunes qui ont appelé à « battre les personnes âgées jusqu'à ce qu'elles aient le visage bleu » deux voyous stipendiés par le régime, Dmytro Torontchouk, un athlète « qui aime la violence et Adolf Hitler », et Oleksandr Kouznetsov, dont « le désir d’attaquer les croyants est égal à son refus d’être au front ». A été également identifiée une jeune fille qui utilisait jusqu’ici le pseudo « Devil », et qui se fait appeler « ukro-sataniste ».

    Et pourtant, selon des témoins oculaires, ils sont plus de 3.000 pèlerins orthodoxes sur les chemins de campagne, pour rejoindre le sanctuaire de Potchaïev le 28 août et y célébrer la Dormition.

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    Pendant que les Ukrainiens retrouvent les combines et les astuces de leurs ancêtres soumis au bolchevisme pour échapper à la police et aux voyous de leur merveilleuse et exemplaire démocratie, les habitants de l’effroyable dictature biélorusse n’ont quant à eux aucun problème pour organiser leur traditionnelle Procession de la Croix en l’honneur de sainte Euphrosyne de Polotsk, qui célèbre cette année le 350e anniversaire de la naissance au ciel de leur sainte préférée. Le pèlerinage est parti le 18 août du monastère de la Dormition de Jirovitchi, pour arriver le 26 août, jour de la Dormition selon le calendrier julien, au terme de 250 km de marche, devant la cathédrale du Saint-Esprit de Minsk. (L’icône de la Mère de Dieu de Jirovitchi – qui a donné lieu à la construction du monastère - est particulièrement honorée en Biélorussie. « Apparue » en 1470, elle est sans doute la plus petite icône miraculeuse du monde russe : elle est en jaspe et mesure 5,7 x 4,1 cm.)

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    A Tcherkassy, des militants de l’Eglise du pouvoir ont rassemblé, sous menace de licenciement, 50 employés municipaux qui, en présence de journalistes et sous la protection de la police, ont « voté » le « transfert » de l’église Saint-Sophrone. Les fidèles, quant à eux, réunis dans l’église, ont de nouveau réaffirmé par un vote leur loyauté à l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Ils s’attendent désormais à ce que leur église soit prise par la force. (Rappelons qu’on sait qui est paroissien et qui ne l’est pas puisque les paroissiens sont tous nommément enregistrés.)

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    L’église de Halyavin, dans la région de Tchernihiv, a été incendiée la nuit dernière. Il ne reste que les murs. Des restes d’essence ont été trouvés sur le site.

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    Le métropolite Luc de Zaporojié et Melitopol a déclaré que les autorités utilisent les mêmes méthodes que les bolcheviques pour détruire l’Eglise, mais qu’ils n’y parviendront pas, parce que l’Eglise est un organisme divino-humain et la porte par laquelle les gens entrent dans le Royaume de Dieu. « Ils recourent d'abord à la calomnie, puis utilisent les leviers de l'influence économique et, à la fin, la destruction physique. Si, à l'époque du pouvoir impie des bolcheviques, ces trois méthodes étaient utilisées simultanément, elles le sont aujourd'hui à tour de rôle. »

  • Sainte Jeanne de Chantal

    Lettre à la Mère de Chatel.

    Ma très-chère fille, vous voulez que je vous dise ce que vous devez faire en votre retraite ; hélas ! ma fille, vous savez que je ne suis pas capable de vous beaucoup dire là-dessus : toutefois, pour contenter votre bon cœur et condescendre à votre humilité, je vous dirai que le premier jour que l'on entre en solitude, il ne faut pas promptement se mettre à faire sa confession, il le faut employer à bien tout ramasser et calmer son âme devant Dieu, afin que, par après, comme une eau bien rassise opposée à ce beau soleil, l'on en voie clairement le fond Le lendemain, il faut faire son examen général tout doucement sans empressement, effort, ni curiosité.

    Je n'aime pas beaucoup que l'on s'accoutume à écrire tout au long sa confession annuelle, bien que cela soit en liberté à celles qui ne pourraient faire autrement. Puisque les trois ou quatre premiers jours se doivent employer à la vie purgative vous pourrez prendre les premières ou dernières méditations de Philothée, ou telle autre conforme à celles-là. Les jours suivants, il faudra s'entretenir doucement à ce que notre doux Sauveur a fait pour notre amour, et a ce qu'il fait pour nous [78] racheter. Les derniers jours vous prendrez quelque livre qui traite de l'amour infini, et des richesses éternelles de ce grand Dieu ; car sur la fin de la solitude il faut s'essayer de dépouiller son cœur de tout ce que nous connaissons qui le revêt, et mettre aux pieds de Notre-Seigneur tous ses vêtements, l'un après l'autre, le suppliant de les garder et nous revêtir de lui-même ; et ainsi toute dénuée et dépouillée devant cette divine honte, il faut derechef nous jeter entre les bras de sa Providence, lui laissant le soin et le gouvernement de tout notre être, et croyez-moi, ma fille, rien ne nous manquera. Ne nous chargeons ni revêtons jamais d'aucun soin, désir, affection ni contrainte, car puisque nous avons tout remis à Notre-Seigneur, laissons-le gouverner, et pensons seulement à lui complaire, soit en souffrant, soit en agissant.

    Quant à ce qui est de gagner l'indulgence concédée aux âmes religieuses qui font la solitude, vous ne devez avoir aucune crainte de ne la pas gagner pour ne pouvoir pas méditer en détail, ni discourir avec l'entendement au temps de l'oraison, Dieu vous donnant une occupation plus simple et intime avec sa bonté. Mais, ma fille, voici ce que vous devez faire : vous devez lire très-attentivement les points que vous méditeriez si vous en aviez la liberté, et en les lisant retirer dévotement votre âme en Dieu, ainsi cette lecture vous tiendra lieu de méditation ; et si lisant de la façon, votre esprit recevra toujours de bonnes impressions de cette lecture, et jaçoit que le profit nous soit inconnu, il n'en est pas moindre pourtant. Et après avoir fait votre devoir par celle lecture, vous trouvant par après en l'oraison, en votre manière simple et amoureuse, je vous dis que vous satisfaites plus que très-entièrement à la méditation ; et voici la raison : c'est que Dieu, infini en grandeur, comprend tous les mystères, si que possédant Dieu, vous êtes excellemment dans l'essence du mystère que vous vous étiez proposé pour votre méditation. Un Père de religion [80] fort spirituel, docte et vertueux, m'a encore reconfirmé en cet avis.

    Certes, ma très-chère fille, c'est un exercice très-important que celui de nos solitudes annuelles ; il faut tâcher de les faire avec le plus de dévotion et fidélité qu'il se pourra. J'estime qu'il sera très-utile à vos filles que vous fassiez lire à table le livre des Exercices du père dom Sens de Sainte-Catherine ; car, comme m'a dit Monseigneur, c'est-à-dire notre Bienheureux Père qui vivait alors, il est ample et d'un style mouvant, mais c'est un style des saints, fuyant l'immortification, et détestant les recherches de l'amour-propre. Pour la méditation, il faut donner aux filles des points moelleux, doux, solides et affectifs. Je suis en l'amour divin,

    Ma très-chère fille,

    Votre très-humble et indigne sœur et servante en Notre-Seigneur,

    Sœur Jeanne-Françoise Fremyot,

    de la Visitation Sainte-Marie.

  • 12e dimanche après la Pentecôte

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    L'homme qui « descend de Jérusalem à Jéricho tombe aux mains des brigands » précisément parce qu'il a lui-même voulu descendre. Les brigands ne peuvent être que ceux dont le Sauveur dit : « Tous ceux qui sont venus avant moi ont été des voleurs et des brigands. » Il ne tombe d’ailleurs pas au milieu de voleurs mais « de brigands » bien plus terribles que de simples voleurs puisqu'ils ont volé et couvert de plaies cet homme qui, « descendant de Jérusalem », était tombé entre leurs mains.

    Quelles sont ces plaies ? Quelles sont ces blessures dont l'homme est atteint ? Les vices et les péchés. Puis les brigands, après l'avoir dépouillé de ses vêtements et couvert de blessures, ne le secourent pas dans sa nudité et, après l'avoir roué de coups encore une fois, l'abandonnent ; c'est pourquoi l'Ecriture dit : « L'ayant dépouillé et couvert de blessures, ils s'en allèrent, le laissant » non pas mort, mais « à demi mort ».

    Or voici que par le même chemin descendaient « un prêtre » d'abord, puis « un lévite », qui avaient peut-être fait du bien à d'autres personnes mais n’en firent pas à celui « qui était descendu de Jérusalem à Jéricho ». Le prêtre, à mon avis figurant la Loi, voit le Samaritain et de même le lévite qui, selon moi, représente les Prophètes, le voit aussi. Tous deux l’ont vu mais ils passèrent et l'abandonnèrent là.

    Mais la Providence laissait cet homme à demi mort aux soins de celui qui était plus fort que la Loi et les Prophètes, c'est-à-dire du Samaritain, dont le nom signifie « gardien ». C'est lui qui « ni ne sommeille ni ne dort en veillant sur Israël » (psaume 120). C'est pour secourir l’homme a demi mort que le Samaritain s'est mis en route ; il ne descend pas « de Jérusalem a Jéricho » comme le prêtre et le lévite, ou plutôt, s'il descend, il descend pour sauver le moribond et veiller sur lui... Aussi, après être venu jusqu'à l'homme a demi mort, l’ayant vu baigner dans son sang, il en eut pitié et s'approcha de lui pour devenir son prochain. « Il banda ses blessures, versa de l’huile mêlée de vin », et ne dit pas ce qu'on lit dans le prophète : « II n'y a ni pansement ni huile ni bande à appliquer (Isaïe 1,6). » Voilà le Samaritain dont les soins et les secours sont nécessaires à tous ceux qui sont malades, et il avait spécialement besoin du secours de ce Samaritain, l’homme qui, « descendant de Jérusalem, était tombé entre les mains de brigands » qui l’avaient blessé et laissé pour mort. Mais afin que vous sachiez que la Providence divine conduisait ce Samaritain, descendu pour soigner un l’homme « tombé aux mains de brigands », il est clairement spécifié qu’il portait avec lui des bandes, de l’huile et du vin ; à mon avis, ces objets, le Samaritain ne les emportait sans doute pas avec lui pour cet unique moribond mais pour d’autres aussi, blessés de diverses façons et qui avaient également besoin de bandes, d’huile et de vin. Il avait de l’huile dont l’Écriture dit : « Que l’huile fasse luire le visage » (psaume 103), le visage sans aucun doute de celui qui avait été soigné. Pour calmer l’inflammation des blessures, il les nettoie avec de l’huile, et avec du vin mêlé de je ne sais quel produit amer. Puis il « chargea le blessé sur sa monture », c’est-à-dire sur son propre corps : il a, en effet, daigné assumer l’humanité. Ce Samaritain « porte nos péchés » (1 Pierre) et souffre pour nous ; il porte le moribond et le conduit dans une auberge, c’est-à-dire dans l’Église qui accueille tous les hommes, ne refuse son secours à personne et où tous sont conviés par Jésus : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et qui ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai. »

    Et après avoir conduit le moribond à l’auberge, il ne le quitte pas immédiatement, mais demeure avec lui toute une journée pour soigner ses blessures, non seulement pendant le jour, mais encore durant la nuit, lui consacrant ainsi toute sa sollicitude et son savoir-faire. Lorsque, le matin, il s’apprêtait à partir, il prélève sur son argent, sur ses fonds personnels, « deux deniers » de bon aloi, et il en gratifie l’aubergiste, sans aucun doute l’ange de l’Église, en lui prescrivant de soigner consciencieusement et de mener jusqu’à la guérison cet homme que lui-même avait soigné durant un temps trop bref. Quant aux deux deniers donnés à l’ange comme salaire pour qu’il soigne bien l’homme à lui confié, ils représentent, me semble-t-il, la connaissance du Père et du Fils et la connaissance de ce mystère : le Père est dans le Fils et le Fils dans le Père. Promesse est également faite à l’hôtelier de lui rembourser immédiatement tous les frais que nécessite la guérison du moribond.

    Ce gardien des âmes est apparu vraiment plus proche des hommes que la Loi et les Prophètes, « en faisant miséricorde à celui qui était tombé entre les mains de brigands » et il s’est montré son prochain non pas tellement en paroles mais en actes. Il nous est donc possible, suivant ce qui est dit : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis du Christ », d’imiter le Christ et d’avoir pitié des hommes « tombés aux mains des brigands », d’aller à eux, de bander leurs plaies, d’y verser de l’huile et du vin, de les charger sur notre propre monture et de porter leurs fardeaux et c’est pour nous y exhorter que le Fils de Dieu ne s’adresse pas seulement au docteur de la Loi mais à nous tous : « Va, toi aussi, et fais de même. » Si nous agissons de la sorte, nous obtiendrons la vie éternelle dans le Christ Jésus, « à qui appartiennent la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Amen ».

    Origène, homélie 34 sur saint Luc.