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  • Dans le New York Times !

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    Après l’assassinat de Daria Douguine, tous les médias occidentaux ont repris en chœur et sans sourciller, comme d’habitude, la propagande ukrainienne, pourtant encore plus stupide que d’habitude : Daria Douguine a été la victime de dissensions au sein de l’élite russe.

    Et voici que tout à coup le New York Times, le quotidien qui dit ce qu’il faut penser, affirme que les Ukrainiens ont menti, et que Daria Douguine a bel et bien été tuée sur ordre « d’une partie du gouvernement ukrainien », et que ce sont les services de renseignements américains qui sont arrivés à cette conclusion.

    Que les agences américaines en viennent à contredire frontalement le gouvernement ukrainien, et le fassent savoir par le New York Times, ce n’est pas anodin…

    On trouvera ci-après une traduction automatique (DeepL) légèrement retouchée de l’article du New York Times. On y voit notamment que les services américains ont été très vexés de ne pas avoir été mis au courant…

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  • Saint Bruno

    Extraits de la notice sur le site des Chartreux.

    Maître Bruno était Allemand. Il est né de parents réputés vers 1030, dans l’illustre ville de Cologne. Jeune encore, il fut nommé chanoine de l’église Saint-Cunibert. Très tôt, il vint à Reims pour étudier à sa célèbre école cathédrale, naguère illustrée par le savant Gerbert d’Aurillac (futur pape Sylvestre II). Là, il reçut une solide formation tant dans les lettres profanes que dans la littérature sacrée.

    Bruno devint chanoine de la cathédrale de Reims, qui se situait au premier rang parmi les Églises des Gaules. En 1056, il fut nommé recteur des études de son école, l’une des plus prestigieuses de son temps. Il y dirigea l’enseignement pendant plus de vingt ans, se faisant remarquer par sa culture, ses qualités pédagogiques et l’affection qu’il portait à ses élèves.

    En 1069, un archevêque indigne qui avait acheté les consciences fut élu, Manassès de Gournay, qui se montra d’une avidité insatiable pour les biens temporels, surtout ceux sur lesquels il n’avait aucun droit. Commença alors entre quelques chanoines intègres – dont Bruno – et Manassès une longue lutte. Grégoire VII mit un point final à ce désordre en décembre 1080 et déposa l’archevêque, donnant l’ordre de le chasser et d’élire un autre à sa place.

    Bruno, maître en toute honnêteté dans l’Église de Reims, était l’un des candidats les plus en vue, lui qui avait été jugé digne de souffrir la persécution pour le Nom de Jésus. Mais pour lui l’heure était venue de répondre à un plus haut appel et de quitter le monde.

    Bruno abandonna alors tous ses biens, les honneurs liées à sa charge, les faux attraits et les richesses périssables de ce monde. Brûlant d’amour divin, il quitta les ombres fugitives du siècle pour se mettre en quête des biens éternels et recevoir l’habit monastique.

    En juin 1084, voici qu’au jeune évêque Hugues de Grenoble se présente Maître Bruno, devenu célèbre par sa piété et sa culture, image idéale de la noblesse d’âme, du sérieux et d’une entière perfection.

    Il avait comme compagnons maître Landuin, qui après lui fut prieur de Chartreuse ; les deux Étienne, celui de Bourg et celui de Die – ils avaient été chanoines de Saint-Ruf mais par désir de la vie solitaire, avec l’autorisation de leur abbé, ils avaient rejoint Bruno – ; Hugues, que l’on appelait le chapelain, parce qu’il était le seul parmi eux à exercer les fonctions sacerdotales ; et deux laïcs, que nous appelons convers, André et Guérin. Ils cherchaient un endroit propre à la vie érémitique, n’en ayant pas encore trouvé.

    Ils arrivèrent mus par cet espoir et attirés par le doux parfum de la sainte existence de l’évêque. Lui les reçut avec joie et même avec respect, discuta avec eux et combla leurs vœux. Sur ses conseils, avec son aide et en sa compagnie, ils allèrent au désert de Chartreuse et y bâtirent un monastère.

    Peu auparavant, Hugues avait vu en songe Dieu construire dans le désert une demeure pour sa gloire ; il avait également vu sept étoiles qui lui en montraient le chemin. Or, ils étaient sept, c’est pourquoi il embrassa volontiers leur projet.

    Dans sa bonté infinie, Dieu qui jamais ne cesse de pourvoir aux besoins et aux intérêts de son Église avait donc choisi Bruno, homme d’une éminente sainteté, pour rendre à la vie contemplative l’éclat de sa pureté originelle. C’est dans ce but que celui-ci fonda et gouverna l’ermitage de Chartreuse pendant six ans, le pénétrant profondément de son esprit et donna en sa personne une règle vivante à ses fils.

    Saint Pierre le Vénérable, illustre abbé de Cluny et grand ami des Chartreux, donne une description de ce genre de vie semblable à celui des Pères du Désert : « Là, ils ne cessent de s’adonner au silence, à la lecture, à l’oraison et aussi au travail manuel, surtout à la copie des livres. C’est dans leurs cellules qu’au signal donné par la cloche de l’église, ils s’acquittent d’une partie de la prière canoniale. Pour Vêpres et Matines, ils se rassemblent tous à l’église. De ce rythme de vie ils se départissent à certains jours de fête… Ils prennent alors deux repas, ils chantent à l’église toutes les Heures régulières et tous sans exception prennent leur repas au réfectoire ». (…)

    Mais un événement inattendu survint : six ans après l’arrivée de Bruno en Chartreuse, en 1090, le pape Urbain II, son ancien élève, le fit appeler auprès de lui afin qu’il l’assiste de sa collaboration et de ses conseils dans la gestion des affaires ecclésiastiques. Bruno obéit, la douleur dans l’âme, quitta ses frères et se rendit à la Curie romaine.

    Ne croyant pas être capables de continuer sans lui, ses frères se dispersèrent mais Bruno les encouragea et réussit à les faire revenir. Cependant Bruno ne put supporter l’agitation et les mœurs de la Curie.

    Avide de retrouver la solitude et la tranquillité perdues, il quitta la cour pontificale. Ayant refusé l’archevêché de Reggio pour lequel il avait été désigné sur le désir du pape, il se retira dans un désert de Calabre dénommé La Tour.

    Grâce à l’appui généreux du Comte Roger, prince normand de Calabre et de Sicile, Bruno mit à exécution son projet de vie solitaire, passant le reste de sa vie entouré d’un grand nombre de laïcs et de clercs. (…)

    En Calabre, Bruno s’appliqua, tant qu’il vécut, à la vocation de la vie solitaire. C’est là qu’il mourut, onze ans environ après son départ de Chartreuse, entouré de l’amour et de la vénération de ses frères. (…)

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    La statue de saint Bruno sur la colonnade du Bernin (l'une des 140). On lit sur le site italien Cartusialover (sic):  "Le Saint Bruno représenté sur la colonnade a été sculpté entre août 1670 et mars 1673 par le sculpteur romain Francesco Antonio Fontana. Il a créé une figure en travertin du saint natif de Cologne, haute de trois mètres et le visage tourné doucement vers une grande croix qu'il soutient lui-même de sa main droite. La main gauche est posée sur le cœur, indiquant la vie consacrée à la recherche de Dieu dans le silence et la solitude. Des traits gracieux du visage, de la robe et des mains, qui donnent à cette sculpture une douce autorité, comme dans le caractère du saint."

  • Légumes au charbon

    J’ai entendu hier aux "informations" (sic) télévisées une sorte de spécialiste affirmer que « les légumes cultivés à proximité génèrent 30 fois moins de carbone que les légumes importés ».

    Tout est absurde dans cette phrase, mais je constate sur internet que c’est désormais le langage courant.

    Il est évident que les légumes n’ont jamais « généré » de carbone.

    Il faut tout « décarboner », il faut réduire « l’empreinte carbone »… Par « carbone » on entend gaz carbonique. Mais le gaz carbonique est nécessaire à la vie, alors que « carbone » tout court fait allusion au charbon, dont l’utilisation est « très mauvaise pour la planète »…

    C’est à peu près comme si on disait « charbon » pour dire « air ».

    Si les légumes rejettent du gaz carbonique la nuit, ils en absorbent bien davantage dans la journée, précisément pour vivre et se développer…

    Donc la brave ménagère devant sa télé apprend que les légumes importés produisent du charbon, et que ceux qui poussent près de chez elle aussi, mais 30 fois moins.

    Ce « 30 fois » lui-même ne correspond évidemment à rien : ils ne prennent en compte ni les distances (puisque ce sont les transports qui « génèrent du CO2 ») et que ces distances peuvent varier de quelques centaines de kilomètre à plusieurs milliers, et par avion ou par camion ou par bateau ce n’est pas la même chose, ni les modes de culture (en plein champ, sous serre chauffée, avec beaucoup ou peu d’engrais et traitements, etc.).

    Si l’on veut privilégier les légumes de la région c’est pour des raisons naturelles et de bon sens, pas par refus idéologique, devenu mythologique, de légumes qui « génèrent du carbone »…

  • Bien fait !

    Le magazine musical Diapason vient de se faire taper sur les doigts par la gent « féministe », et bien sûr s’excuse platement, pour sa une de ce mois-ci où est en vedette une certaine Barbara Hannigan, avec ce titre : « Elle chante, elle pense, elle dirige. »

    Barbara Hannigan elle-même, au lieu de remercier pour la pub, a twitté : « En effet, je suis connue pour penser, mais qui aurait cru que penser faisait la Une des journaux ? »

    Comme des lecteurs ont donné de la voix pour dénoncer ce féminicide médiatique, Diapason s’excuse, se défendant de « toute intention malveillante » (sic, manquerait plus que ça…) et pleurnichant que le titre n’avait « d'autre finalité que de résumer en une formule brève le contenu de l'interview », reconnaissant qu’il y avait « d'autres façons d'exprimer cette idée, prêtant moins à confusion ».

    Le titre en effet résumait bien l’interview, d’une artiste qui « pense » intensément à ce que peut être sa carrière, contrairement à beaucoup d’autres (beaucoup d’hommes aussi…) qui se contentent de faire leur métier du mieux qu’ils peuvent.

    En réalité, ce que fait Barbara Hannigan n’a aucun intérêt sauf pour les bobos snobs, mais une petite polémique lui fait de la publicité…

    En tout cas c’est bien fait pour la direction de Diapason, qui est en permanence vautrée dans le politiquement correct. Mais on ne l’est jamais assez face à une censure « morale » de plus en plus excitée.

  • Témoignage



    Deux jeunes filles, à Koupiansk. Très mal à l'aise, mais elles finissent par vouloir dire la vérité. Sachant ce qui va se passer et qui est arrivé : elles sont désormais menacées de mort sur les réseaux ukrainiens.

  • Un Anglais

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    J’ai publié lundi une capture d’écran d’une vidéo montrant des soldats déployant un drapeau ukrainien et un drapeau britannique pour célébrer la prise de Lyman. Voici une autre image où l’on voit mieux les deux soldats. L’un d’eux a été identifié, il s’agit de James Chadwick.

    Il a fait partie des Forces armées britanniques de 2017 à 2021, et depuis mai il fait partie du bataillon nazi Carpathian Sich.

    C’est celui qui porte le drapeau… ukrainien.

    Selon le ministère de l'Intérieur de la République de Lougansk, 60 à 70% des forces « ukrainiennes » dans cette zone seraient en fait des mercenaires occidentaux.

  • La dictature médiatique

    Melanie Standiford était directrice des informations dans une télévision locale du Nebraska appartenant à la compagnie Gray Television d’Atlanta. Elle vient de se faire renvoyer pour avoir fait signer une pétition pro-vie dans sa paroisse.

    La chaîne a justifié ce licenciement en faisant référence à la règle de la télévision qui interdit aux salariés d’exercer une activité politique partisane.

    « Je ne pense pas que je faisais cela, dit Melanie Standiford (mère de 13 enfants). Pour moi ce n’était pas partisan. C’était seulement mon église. Ce n’est pas un secret dans ma petite communauté du Nebraska que je suis pro-vie. Je suis luthérienne, je suis active dans mon église, tout le monde sait que je suis pro-vie. »

    Elle n’a jamais parlé de la pétition en dehors de la paroisse, ni de ses position pro-vie à la télévision. Mais elle a été dénoncée à l’échelle de l’Etat par un journaliste militant de la culture de mort…

    La leçon qu’elle en tire :

    « J’étais silencieuse sur la question. Je faisais ce que je pouvais pour la vie. J’ai manifesté à Chicago, à Washington cette année. Cela n’a jamais été su. Je suis capable de maintenir la séparation, mais je n’ai plus à le faire. Maintenant je peux me lever pour ce qui est juste. Je peux faire ce que Dieu veut que nous fassions. Dieu va transformer cette terrible injustice en quelque chose de grand. Même si cette situation sauve une seule vie, alors ce n’aura pas été pour rien, ça aura valu le coup. »

  • L’autodestruction

    Une nouvelle étape a été franchie dans l’autodestruction de l’Eglise ex-catholique, avec l’approbation par le pape de la « Conférence ecclésiale de l’Amazonie » (CEAMA).

    Cette approbation a été révélée par le président de la chose, le cardinal (jésuite, bien sûr) Pedro Barreto Jimeno.

    L'organisme désormais officiellement reconnu « regroupe des évêques, des prêtres, des religieux et religieuses et des fidèles laïcs des neuf pays de la région amazonienne », à savoir le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l'Équateur, le Pérou, le Venezuela, le Suriname, la Guyane et la Guyane française. « C'est le premier de ce genre dans l'histoire de l'Église », s'enthousiasme Pedro, et « le premier fruit concret du synode amazonien ». La CEAMA, dit-il, peut être comparée « à la petite graine de moutarde qui pousse peu à peu et étend ses branches pour accueillir toute l'Église universelle ».

    Il prédit en effet que dans les années à venir, « les conférences épiscopales devront se transformer en conférences ecclésiales ». Il pense que les futurs synodes seront des « synodes ecclésiaux », comme l'indique le fait que Predicate Evangelium, la constitution pour la réforme de la Curie romaine, a stratégiquement abandonné l'expression « des évêques » : il ne s'agit plus du "Secrétariat général du Synode des évêques", mais du "Secrétariat général du Synode".

    Pedro prétend que c’est une application concrète et directe du concile Vatican II. Alors que c’est à l’évidence en totale contradiction avec Vatican II, le concile qui a enfin défini la sacramentalité de l’épiscopat. Et naturellement contraire à toute la tradition de l'Eglise.

    Alors qu’on parle sans cesse d’œcuménisme, le fossé ne cesse de s’élargir avec les Eglises orthodoxes. Ou plutôt avec la véritable Eglise catholique.

    Ci-après une traduction intégrale (automatique via DeepL) de l’article de la revue jésuite américaine qui détaille l’affaire sous le titre : « Pour la première fois dans l'histoire, le pape François approuve la création d'une "conférence ecclésiale" avec des laïcs au lieu d'un organe de direction réservé aux évêques ».

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  • Sainte Galle

    Le martyrologe de ce jour commence par la mention des moines saint Placide et ses compagnons, martyrs en Sicile. Ce Placide a longtemps été confondu avec le disciple de saint Benoît, mais le martyr est plus tardif.

    Il se termine par la mention de sainte Galle :

    A Rome, sainte Galle veuve, fille du consul Symmaque. Après la mort de son mari, elle se retira près de la basilique Saint-Pierre, y passa de nombreuses années dans l'exercice continuel de la prière, de l'aumône, du jeûne et des autres œuvres saintes. Le pape saint Grégoire a décrit son très heureux trépas.

    Saint Grégoire commence par dire que Galle, devenue veuve après un an de mariage, ne voulut pas se remarier comme on l’en pressait : « Elle choisit plutôt de s’unir à Dieu dans des noces spirituelles, qui commencent dans le deuil mais atteignent les joies éternelles, que se soumettre à des noces charnelles, qui commencent toujours par la joie et se terminent par le deuil. »

    Saint Grégoire expose en effet qu’alors qu’elle était très malade elle vit saint Pierre devant son lit. Elle lui dit : « Qu’est-ce, mon Seigneur, est-ce que mes péchés sont pardonnés ? » Saint Pierre lui répondit : « Ils sont pardonnés, viens ! » (Dimissa, veni.) Elle raconta sa vision à la Mère de la congrégation, et elle mourut le troisième jour.

    Il y a dans l’église romaine Santa Maria in Campitelli, ou Santa Maria in Portico, une petite icône de la Mère de Dieu placée dans la gloire au-dessus de l’autel. Cette icône a donné le nom de « in portico » à l’église parce qu’elle vient d’une église qui n’existe plus, qui était près du Portique d’Octavien, édifiée sur la maison de sainte Galle. Et cette icône est selon la tradition le reflet de l’apparition de Notre Dame à sainte Galle. Bien qu’une inscription l’atteste, elle est évidemment postérieure. Mais il est possible que l’image centrale de l’hodigitria soit une copie de l’icône originelle.

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    Hic est illa piae Genitricis Imago Mariae quae discubenti Gallae patuit metuenti.

    Ceci est l’Image de Marie Mère de Dieu qui s’est manifestée à Galle qui se couchait en ayant la crainte de Dieu.

  • Saint François

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    (Giotto)

    Le serviteur de Dieu, voyant donc ses enfants se multiplier peu à peu, écrivit pour eux et pour lui, dans un langage simple, une règle de conduite. Il en établit pour base indissoluble l'observance du saint Evangile, et se contenta d'y ajouter un petit nombre de points qui lui semblaient nécessaires pour former un genre uniforme de vie. Ensuite, désireux d'obtenir du souverain Pontife l'approbation de cette règle, il résolut d'aller se présenter à lui avec les hommes pleins de simplicité qu'il s'était associés, se confiant pour une semblable démarche uniquement en l'assistance du Ciel. Dieu regarda son désir et il fortifia par la vision suivante, dont il favorisa son serviteur, le cœur de ses compagnons, que la considération de leur simplicité jetait dans la crainte. Il semblait à François qu'il s'avançait par un chemin au bord duquel était un arbre d'une élévation prodigieuse. Lorsqu'il s'en fut approché et qu'assis dessous il en admirait la hauteur, la puissance divine l'éleva lui-même au-dessus de la terre de telle sorte qu'il atteignait le faîte de cet arbre et en inclinait sans difficulté les branches les plus hautes vers celles qui étaient le plus rapprochées de la terre.

    Cet homme plein de l'esprit de Dieu comprit donc que cette vision lui présageait un bon succès auprès du siège apostolique ; et tressaillant de joie en son âme, après avoir ranimé le courage de ses frères dans le Seigneur, il se mit en route avec eux. Arrivé à Rome, il fut introduit en présence du Souverain Pontife. Le vicaire de Jésus-Christ, qui habitait alors le palais de Latran, et se promenait en ce moment dans une salle appelée la salle des Sentinelles, livré tout entier à de profondes méditations, le repoussa avec mépris comme un inconnu. François sortit humblement et sans murmurer ; mais la nuit suivante Dieu envoya aussi au Pontife une vision. Il lui semblait voir un palmier croître peu à peu à ses pieds, s'élever ensuite et devenir un arbre admirable. Etonné et se demandant ce que signifiait une pareille vision, la céleste lumière lui fit comprendre que ce palmier désignait le pauvre rejeté par lui la veille. Le jour venu, il envoya par la ville ses serviteurs chercher ce pauvre. Ils le trouvèrent à l'hôpital de Saint-Antoine, proche de Latran, et le pape commanda qu'on le fît venir sans délai. Introduit pour la seconde fois devant le Souverain Pontife, François lui exposa son projet et le supplia avec instance et humilité de vouloir bien approuver sa règle. Le vicaire de Jésus-Christ, qui était Innocent III, homme illustre par sa sagesse, voyant dans le serviteur de Dieu la pureté admirable d'une âme droite, une constance inébranlable et la ferveur d'une volonté toute sainte, fut épris d'amour pour lui et se sentit porté à répondre à ses désirs. Cependant il différa pour le moment, car plusieurs cardinaux jugeaient ce genre de vie nouveau et au-dessus des forces humaines. Mais il y avait dans le Sacré-Collège un homme vénérable, Jean de Saint-Paul, évêque de Sabine. Il aimait avec ardeur la sainteté sous quelque forme qu'elle se montrât, et il était le protecteur des pauvres de Jésus-Christ. Enflammé par l'Esprit-Saint, il dit au Souverain-Pontife et à ses frères : « Ce pauvre nous demande d'approuver un genre de vie conforme aux conseils évangéliques. Si nous rejetons ses projets comme trop difficiles et comme une nouveauté, nous nous exposons à agir contre l'Evangile du Seigneur. Car soutenir que l'observance des conseils et le vœu qu'on en fait sont quelque chose de nouveau ou de contraire à la raison, c'est blasphémer ouvertement contre Jésus-Christ, auteur de l'Evangile. » Alors le successeur de saint Pierre se tournant vers le pauvre du Seigneur : « O mon fils, lui dit-il, priez Jésus-Christ de nous manifester sa volonté par vous-même, afin que, l'ayant connue d'une manière plus certaine, nous puissions plus sûrement répondre à vos pieux désirs. » Le serviteur du Dieu tout-puissant se mit donc à prier avec ardeur, et sa ferveur lui obtint une réponse qu'il put produire extérieurement et dont le pape sentit intérieurement la vertu. Il leur dit en parabole qu'un roi riche avait choisi pour épouse une femme d'une rare beauté, mais pauvre, et que, heureux de trouver dans les enfants issus de cette union son image royale, il avait ordonné de les nourrir des mets de sa table, selon l'ordre qu'il en avait reçu de Dieu. Il expliqua sa parabole et ajouta : « On ne doit pas craindre de voir mourir de faim les enfants et les héritiers du Roi éternel, qui, comme Jésus-Christ, ont pris naissance d'une pauvre mère par la vertu de l'Esprit-Saint. On ne doit pas craindre de les voir former par l'esprit de pauvreté un ordre dénué de tout. Si le Roi des cieux a promis son royaume éternel à ses imitateurs, combien plus leur donnera-t-il les choses qu'il accorde indifféremment aux bons et aux méchants ! »

    Le vicaire du Sauveur avait écouté avec l'attention la plus vive la parabole et son explication. Il fut transporté d'admiration et ne douta plus que le Seigneur lui-même n'eût parlé par la bouche de François. Il jugea aussi, par l'inspiration divine, qu'une autre vision dont il avait été favorisé trouverait son accomplissement en cet homme. Il voyait en songe, comme il le rapporta lui-même, l'église de Latran près de tomber en ruines, quand un homme pauvre, sans apparence et méprisable, la soutenant de son dos, l'empêchait de s'écrouler. « Ce pauvre, dit-il, est vraiment celui qui soutiendra l'Eglise de Jésus-Christ par ses œuvres et sa doctrine. » Alors plein d'une sainte ferveur, le pape accorda au serviteur de Dieu toute sa demande, et il eut toujours pour lui dans la suite une tendresse spéciale. Non seulement il satisfit à ses désirs, mais il lui promit de faire encore plus pour lui dans la suite. Il approuva sa règle, lui donna le commandement de prêcher la pénitence, et voulut que ses compagnons portassent de petites couronnes, afin de pouvoir répandre en toute liberté la divine parole.

    Saint Bonaventure