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Mercredi des quatre temps de carême

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Alors que les deux lectures de l’Ancien Testament nous rappellent que Moïse et Elie ont jeûné 40 jours, eux que l’on va retrouver dimanche autour de Jésus transfiguré qui a jeûné 40 jours, l’évangile nous parle du signe de Jonas, le seul que Jésus donnera à « cette génération mauvaise et adultère » : « De même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, ainsi le Fils de l’homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits. »

La liturgie byzantine évoque souvent ce signe, puisqu’aux matines des fêtes la 6e ode est théoriquement le cantique de Jonas, à savoir sa prière dans le ventre du poisson (qui commence par Ἐβόησα ἐν θλίψει μου πρὸς κύριον τὸν θεόν μου, comme on le voit sur son rouleau: J'ai crié dans ma tribulation au Seigneur mon Dieu). Les cantiques ne sont plus chantés, mais il reste les tropaires qui les illustrent. Le premier commence souvent ainsi : « Le prophète Jonas priant dans le ventre du poisson préfigura les trois jours au tombeau. »

Et il y en a un qui revient plusieurs fois dans l’année, chaque fois qu’on chante les katavasies de la Croix, dès le premier jour de l'année liturgique (1er septembre) puis pour la fête de la Nativité de la Mère de Dieu (8 septembre), l’Exaltation de la Sainte Croix (14 septembre), le 1er août et le 6 (Transfiguration), qui insiste sur le symbolisme de Jonas, de la Croix à la Résurrection :

Dans les entrailles du monstre marin, Jonas, étendant les mains en forme de croix à l'image de ta Passion, après trois jours en sortit, ébauchant l'universelle Résurrection du Seigneur notre Dieu crucifié dans sa chair, le Christ illuminant le monde par sa résurrection le troisième jour.

Le voici chanté à Thessalonique (Transfiguration 2020).

Νοτίου θηρὸς ἐν σπλάγχνοις, παλάμας Ἰωνᾶς, σταυροειδῶς διεκπετάσας, τὸ σωτήριον πάθος προδιετύπου σαφῶς· ὅθεν τριήμερος ἐκδύς, τὴν ὑπερκόσμιον Ἀνάστασιν ὑπεζωγράφησε, τοῦ σαρκὶ προσπαγέντος, Χριστοῦ τοῦ Θεοῦ, καὶ τριημέρῳ ἐγέρσει, τὸν κόσμον φωτίσαντος.

Commentaires

  • Les "trois jours et trois nuits" ne collent pas avec la mort du Christ le vendredi et sa résurrection le dimanche au matin. Cependant, dans le Nouveau Testament, la résurrection au troisième jour est citée plus de dix fois sans que cela soulève le moindre problème de comptage.
    Comme visiblement, la pratique du grec ancien vous est familière, permettez-moi cette première question:
    en Matthieu 28:1, le mot "sabbats" est traduit par semaine. Pourquoi serait-il correct de traduire "σαββατων" par semaine plutôt que par "sabbats" au pluriel?
    Enfin comment comprenez-vous les "trois jours et trois nuits"?
    Comme on rencontre maintenant assez peu souvent des hommes de foi, pardonnez cette interrogation directe. Je cherche juste des réponses. Merci pour votre tolérance si ce que je vous demande est hors sujet ou bête.

  • C'est peut-être qu'il ne s'agit pas de jours et nuits entiers:
    vendredi 15h à 19h environ: 1er jour
    nuit vendredi à samedi: 1ere nuit, entière
    samedi: 2e jour entier
    samedi à dimanche 2e nuit entière
    matin du dimanche: 3 e jour.
    Et il est écrit: il ressuscitera au 3e jour, ce qui a été le cas.
    Et le jour commençait la veille au coucher du soleil.

  • Aucune explication satisfaisante ne peut être fournie à ce verset 12 du chapitre 40 de Matthieu, qui est la seule occurrence dans les Evangiles de ce "trois jours et trois nuits" appliqué au séjour de Notre Seigneur dans son tombeau. Saint Justin de Naplouse écrit, dans son Dialogue avec Tryphon : « À ces paroles voilées, les auditeurs pouvaient comprendre qu’après la crucifixion, le troisième jour il ressusciterait ».
    Une erreur de copiste ?

  • A moins de considérer que l'agonie et le supplice de Notre Seigneur, à savoir la nuit du Jeudi Saint et la journée du Vendredi Saint, sont une épreuve si horrible qu'elles furent d'ores et déjà pour Lui comme s'Il était "dans le sein de la terre".

  • Jésus prend la prophétie en acte de Jonas telle qu'elle est dans le texte sacré: trois jours et trois nuits, pour annoncer qu'il ressuscitera "le troisième jour". Par synecdoque, le troisième jour est assimilé à "trois jours et trois nuits". Ce qui compte ici, c'est le nombre 3. Les chrétiens occidentaux ont perdu de vue depuis trop longtemps l'importance des nombres et de la symbolique des nombres dans la Bible. Le "troisième jour" y est fréquent, et il finit par prendre tout son sens à la Résurrection. (A propos, lorsque Dieu demande de nouveau à Jonas, qui vient d'être rejeté sur le rivage, d'aller à Ninive, le verbe de la Septante et celui de la Vulgate pour dire que Jonas "se lève" est celui qui désigne la Résurrection.) Le fait de dire "trois jours et trois nuits" est simplement une insistance sur le 3. Ce qui correspond aux répétitions hébraïques qui soulignent le propos: "tu mourras de mort", "espérant j'ai espéré", etc.

  • Nous aurions là le cas unique d'une figure de style généralisante, abstractive ou symbolique consistant à prendre un trois pour un deux.

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