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  • Jeudi de Pentecôte

    L’hymne des laudes pendant l’octave de la Pentecôte, par les moines de Solesmes en 1953 (première et dernière strophes, et la doxologie).


    podcast

    Beáta nobis gáudia
    Anni redúxit órbita,
    Cum Spíritus Paráclitus
    Effúlsit in discípulos.

    Le cours de l’année nous ramène les saines joies du jour où l’Esprit consolateur s’est répandu sur les disciples.

    Ignis vibránte lúmine
    Linguæ figúram détulit,
    Verbis ut essent próflui,
    Et caritate férvidi.

    Le feu à la flamme vibrante a pris forme de langue pour qu’ils reçoivent le don de la parole et un amour ardent.

    Linguis loquúntur ómnium;
    Turbæ pavent gentílium,
    Musto madére députant
    Quos Spíritus repléverat.

    Ils parlent toutes les langues et les foules des nations s’étonnent ; elles jugent ivres de vin ceux qui sont pleins de l’Esprit.

    Patráta sunt hæc mýstice,
    Paschæ perácto témpore,
    Sacro diérum número,
    Quo lege fit remíssio.

    Ceci s’accomplit mystérieusement à la fin du temps de Pâques, quand ses jours atteignent le chiffre sacré où la Loi accorde la libération.

    Te nunc Deus piíssime,
    Vultu precámur cérnuo:
    Illápsa nobis cǽlitus
    Largíre dona Spíritus.

    Aussi, Dieu très bon, nous te supplions humblement: envoyés du haut du ciel accorde-nous les dons de l’Esprit.

    Dudum sacráta péctora
    Tua replésti grátia:
    Dimítte nostra crímina,
    Et da quiéta témpora.

    Tu as rempli jadis de ta grâce les cœurs des saints ; pardonne maintenant nos péchés et donne-nous des jours paisibles.

    Glória Patri Dómino
    Natóque qui a mórtuis
    Surréxit ac Paráclito
    In sæculórum sǽcula. Amen.

    Gloire au Père Seigneur, et au Premier né qui est ressuscité des morts, et au Paraclet dans les siècles des siècles. Amen.

  • Mercredi des Quatre Temps

    Des sermons de saint Léon le Grand qui nous sont parvenus concernant la fête de la Pentecôte, trois d’entre eux évoquent le sujet du jour, et trois le jeûne des Quatre Temps de Pentecôte.

    Ceux qui évoquent le mystère de la Pentecôte traitent en fait de la Sainte Trinité, ce qui est logique de la part de saint Léon, car c’est le couronnement de tous ses sermons, de Noël à Pâques, centrés sur l’Incarnation de la deuxième Personne selon la volonté du Père, et aussi parce qu’alors il n’y avait pas de fête de la Sainte Trinité le dimanche suivant.

    On constate que ces trois sermons se terminent par une exhortation au jeûne le mercredi et le vendredi suivant, et à participer aux vigiles du samedi auprès du tombeau de saint Pierre.

    Qu’il y ait trois sermons de Pentecôte uniquement consacrés à ce jeûne montre l’importance que saint Léon lui accordait. Pour lui, il s’agissait essentiellement de faire pénitence pour les excès auxquels on aurait pu se laisser aller pendant la fête de Pâques, pendant les 50 jours de la fête de Pâques. Et c’est d’autant plus nécessaire que nous avons reçu le Saint Esprit et que nous devons être dignes de cette sainteté.

    L’un de ces sermons est particulièrement intéressant sur le plan liturgique, car on y trouve trois expressions qui figurent dans des oraisons du Sacramentaire de Vérone, traditionnellement appelé sacramentaire… léonien.

    Saint Léon écrit :

    … solemne jejunium quod animis corporibusque curandis salubriter institutum, devota nobis est observantia celebrandum.

    Dans une collecte du Sacramentaire de Vérone, qui est celle du samedi après les Cendres dans le Missel romain, il y a :

    Ut hoc solemne jejunium quod animabus corporibusque sanandis salubriter institutum est, devoto servitio celebremus.

    Pour que ce jeûne solennel qui a été salutairement institué pour guérir les corps et les âmes, nous le célébrions avec dévotion.

    Le mot le plus léonien ici est « institutum », car le pape insiste presque à chaque fois sur le fait que le jeûne des quatre temps est une institution de l’Eglise, qui remonte aux temps apostoliques.

    Ensuite

    ... militiæ christianæ sanctis inchoavere jejuniis, ut contra spiritales nequitias bellaturi abstinentiæ arma caperent.

    C’est ce que l’on trouve dans l’oraison qui suit l’imposition des Cendres (dans le Missel romain comme dans le Sacramentaire de Vérone) :

    Concede nobis, Domine, præsidia militiæ christianæ sanctis inchoare jejuniis : ut, contra spiritales nequitias pugnaturi, continentiæ muniamur auxiliis.

    Accordez-nous, Seigneur, d’entrer par de saints jeûnes dans les rangs de la milice chrétienne, de sorte qu’ayant à lutter contre les esprits mauvais, nous soyons munis des secours que procure l’abstinence.

    Igitur post sanctæ lætitiæ dies, quos in honorem Domini a mortuis resurgentis, ac deinde in caelos ascendentis, exegemus, postque perceptum Sancti Spiritus donum, salubriter et necessarie consuetudo est ordinata jejunii.

    Donc, après les jours passés dans une sainte liesse en l’honneur du Seigneur qui est ressuscité des morts, et ensuite est monté aux cieux, et après la réception du Saint-Esprit, il a été salutaire et nécessaire d’instituer l’usage d’un jeûne.

    Ces mots, on les retrouve dans une Préface du Sacramentaire de Vérone :

    Vere dignum: post illos enim lætitiæ dies, quos in honorem Domini a mortuis resurgentis et in caelos ascendentis exigimus, postque perceptum Sancti Spiritus donum necessariae nobis haec jejunia sancta provisa sunt, ut pura conversatione viventibus quae divinitus Ecclesiae sunt collata permaneant.

  • Mardi de Pentecôte

    Dans la leçon d'aujourd'hui, le Sauveur propose une similitude relative à son troupeau, et à la porte par laquelle on entre dans la bergerie. Que les païens disent : Nous nous conduisons sagement ; s'ils n'entrent point par la porte, à quoi leur sert ce dont ils font parade ? Bien vivre, voilà où chacun doit trouver le moyen de toujours vivre ; car à quoi sert la bonne vie, si elle n'aboutit à la vie éternelle ? Evidemment, ceux-là ne doivent point avoir la réputation de bien vivre, qui sont assez aveugles pour ne pas savoir où ils tendent, ou assez orgueilleux pour ne pas s'en occuper. Quant à l'espérance vraie et certaine de vivre toujours, personne ne peut l'avoir s'il ne connaît préalablement la vie, c'est-à-dire le Christ, et s'il n'entre dans la bergerie par la porte.

    Les hommes dont nous parlons cherchent souvent aussi à persuader aux autres de bien vivre, sans être, pour cela, chrétiens. Ils veulent entrer par une autre porte, pour enlever les brebis et les tuer, et non, comme le pasteur, pour les conserver et les sauver. On a vu certains philosophes disserter subtilement sur les vertus et les vices ; ils distinguaient, ils définissaient, ils établissaient des raisonnements sur des pointes d'aiguilles, ils remplissaient des livres, ils vantaient leur sagesse à grand renfort de déclamations pompeuses ; ils allaient jusqu'à dire aux hommes : Suivez-nous, entrez dans notre secte, si vous voulez vivre heureux. Mais ils n'étaient pas entrés par la porte ; ils voulaient perdre, détruire et égorger.

    Que dirai-je des Juifs ? Les Pharisiens lisaient les Ecritures, et ce qu'ils lisaient leur parlait du Christ ; sa venue était l'objet de leurs espérances ; il était au milieu d'eux, et ils ne le reconnaissaient pas ; ils se vantaient d'être du nombre des voyants, c'est-à-dire du nombre des sages, ils refusaient de confesser le Christ et n'entraient point par la porte ; eux aussi, par conséquent, s'ils parvenaient à entraîner après eux quelques adeptes, ils les séduisaient, non pour les délivrer, mais pour les égorger et les faire mourir. Laissons-les donc pareillement de côté, pour savoir si ceux qui se glorifient de porter le nom de chrétiens entrent tous par la porte.

    Ils sont innombrables ceux qui, non contents de se glorifier comme voyants, prétendent être regardés comme étant illuminés par le Christ ; on ne voit pourtant en eux que des hérétiques.

    Peut-être sont-ils entrés par la porte ? Non. Au dire de Sabellius, le Fils n'est autre que le Père ; néanmoins, s'il est le Fils, il n'est pas le Père. Celui qui affirme que le Fils est le Père, n'entre point par la porte. Arius dit à son tour : Autre chose est le Père, autre chose est le Fils. Il s'exprimerait avec justesse, s'il disait : autre, et non autre chose. En disant : autre chose, il se met en contradiction avec celui qui a proféré ces paroles : « Mon Père et moi, nous sommes a une seule et même chose ». Lui non plus n'entre point par la porte, puisqu'il parle du Christ, non dans le sens de la vérité, mais selon son sens propre. Tu profères un nom qui ne s'applique à aucune réalité. Il est évident que le nom de Christ doit s'appliquer à quelque chose de réel ; crois donc à ce quelque chose, si tu veux que le nom de Christ ne soit point vide de sens. Un autre, venu je ne sais de quel pays, comme Photin, soutient que le Christ est un homme et qu'il n'est pas Dieu ; celui-là n'entre pas davantage par la porte, car le Christ est, en même temps, homme et Dieu. Mais il est inutile de citer un plus grand nombre d'erreurs ; à quoi nous servirait d'énumérer tous les vains systèmes des hérétiques ? Tenez ceci pour certain : le bercail du Christ, c'est l'Eglise catholique ; quiconque veut y pénétrer, doit passer par la porte et confesser hautement le vrai Christ, et il doit non seulement confesser le vrai Christ, mais chercher la gloire du Christ, et non la sienne propre ; car en cherchant leur propre gloire, beaucoup ont plutôt dispersé les brebis du Sauveur, qu'ils ne les ont réunies ensemble. La porte, qui est le Seigneur Christ, ne s'élève pas bien haut ; pour y passer, il faut s'abaisser, afin de pouvoir y entrer sans se blesser la tête. Celui qui s'élève au lieu de s'abaisser, veut escalader le mur ; et celui qui escalade le mur, ne s'élève que pour tomber.

    Saint Augustin, traité 45 sur saint Jean, lecture des matines jusqu’à « on ne voit pourtant en eux que des hérétiques ».

  • La Serbie dit non

    Comme chaque année, pour la « Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie », de nombreux ambassadeurs ont signé une lettre ouverte en soutien aux LGBTI de Pologne. La France se trouve parmi les instigateurs de ce soutien absurde. Car la lettre, rédigée cette année par le Danemark, n’ose pas demander une quelconque reconnaissance des « couples » de même sexe. Elle en reste au niveau de ce qui est défini par l’Union européenne, autrement dit le respect de la dignité de toute personne, la protection de toute personne contre les agressions physiques, le discours de haine, et les discriminations.

    Toutes choses qui sont autant respectées en Pologne qu’ailleurs. Ce que les 48 ambassadeurs signataires ne respectent pas, en revanche, c’est le droit à ne pas être calomnié, et de ne pas subir ce genre de discrimination : pourquoi la Pologne plutôt qu’un autre pays ?

    Parce que l’on sait que la Constitution polonaise de 1997 (qui n’a pas été écrite par le PiS mais par les post-communistes) stipule que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme. Et parce que des collectivités locales se sont déclarées exemptes de « l’idéologie LGBT ». Ce qui n'empêche pas nombre de gay prides... comme la lettre le reconnait puisqu'elle les soutient...

    Cette année, l’ambassadeur de Serbie a cru bon de signer lui aussi le torchon anti-polonais. Il a été carrément rappelé à Belgrade. Le gouvernement serbe souligne qu’il n’a pas été rappelé pour avoir signé, mais parce qu’il n’en avait pas référé au ministère. Ce qui ne trompe personne.

  • En Chine

    Le 20 mai, dix prêtres et dix séminaristes de Shaheqiao (Xinxiang, Hebei) ont été arrêtés. Le séminaire a été fermé et le lendemain, ce fut au tour de l’évêque, Mgr Zhang Weizhu. C’est donc la préfecture apostolique de Xinxiang, non reconnue par les communistes, qui est quasiment supprimée.

    La police pense que d’autres séminaristes ont pris la fuite, et elle fouille les maisons une par une. Tout ce qui est chrétien est saisi et détruit.

    L’évêque (qui a déjà passé de nombreuses années en prison), les prêtres et les séminaristes, désignés comme « criminels », ont été internés dans un hôtel, et ils ont aussitôt été soumis à une première « session politique » pour leur apprendre que tout chrétien doit obéir aux nouvelles directives et que tout prêtre doit faire partie de l’Eglise officielle.

    Le 23 mai, François, prenant prétexte de la célébration ce lundi de la fête de Marie auxiliatrice patronne de la Chine, a demandé de prier pour l’unité des catholiques chinois. C’est à hurler :

    Comme il est bon et nécessaire que les membres d'une famille et d'une communauté chrétienne soient toujours plus unis dans l'amour et la foi ! Ainsi, parents et enfants, grands-parents et enfants, pasteurs et fidèles peuvent suivre l'exemple des premiers disciples qui, à la solennité de la Pentecôte, étaient unanimes dans la prière avec Marie dans l'attente du Saint-Esprit. C'est pourquoi je vous invite à accompagner d'une prière fervente les fidèles chrétiens de Chine, nos très chers frères et sœurs, que je tiens au plus profond de mon cœur. Que le Saint-Esprit, protagoniste de la mission de l'Église dans le monde, les guide et les aide à être porteurs de la bonne nouvelle, témoins de bonté et de charité et bâtisseurs de justice et de paix dans leur patrie.

    Pas un mot, évidemment, sur ceux qui ont été arrêtés : ce sont eux qui troublent l’unité. Communiste.

  • Lundi de Pentecôte

    La séquence Veni Sancte Spiritus, d’Etienne Langton, archevêque de Canterbury au début du XIIIe siècle, fut choisie pour figurer dans le missel de saint Pie V. On la chante toute la semaine de la Pentecôte. La voici dans la version tonique (comme toujours) des moines de Montserrat, en 1959.


    podcast

    Veni Sancte Spiritus
    Et emitte cælitus
    Lucis tuæ radium.

    Viens, Saint Esprit, et envoie du ciel un rayon de ta lumière

    Veni, pater pauperum,
    Veni, dator munerum,
    Veni, lumen cordium.

    Viens, père des pauvres, viens, donneur de bienfaits, viens, lumière des cœurs.

    Consolator optime,
    Dulcis hospes animæ,
    Dulce refrigerium.

    Consolateur excellent, doux hôte de l’âme, douce fraîcheur.

    In labore requies,
    In æstu temperies,
    In fletu solatium.

    Dans le labeur le repos, dans la chaleur l’air tempéré, dans les pleurs la consolation.

    O lux beatissima,
    Reple cordis intima
    Tuorum fidelium.

    O lumière bienheureuse, remplis l’intime du cœur de tes fidèles.

    Sine tuo numine
    Nihil est in homine,
    Nihil est innoxium.

    Sans ta présence il n’y a rien dans l’homme, rien qui soit innocent.

    Lava quod est sordidum,
    Riga quod est aridum,
    Sana quod est saucium.

    Lave ce qui est sale, irrigue ce qui est aride, guéris ce qui est blessé.

    Flecte quod est rigidum,
    Fove quod est frigidum,
    Rege quod est devium.

    Rends flexible ce qui est rigide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé.

    Da tuis fidelibus
    In te confidentibus
    Sacrum septenarium.

    Donne à tes fidèles, à ceux qui mettent leur confiance en toi, le septénaire sacré (les sept dons du Saint-Esprit).

    Da virtutis meritum,
    Da salutis exitum,
    Da perenne gaudium. Amen

    Donne le mérite de la vertu, donne l’issue du salut, donne la joie pérenne. Amen.

    Veni Sancte Spiritus est le titre d’un motet de Mozart, un bijou qu’il composa à 12 ans. Si l’on fait attention aux paroles on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas de la séquence :

    Veni, Sancte Spiritus, reple tuorum corda fidelium, et tui amoris in eis ignem accende: qui per diversitatem linguarum cunctarum, gentes in unitatem fidei congregasti, alleluia.

    Il s’agit d’une antienne médiévale qui ne fut pas retenue dans les livres tridentins. On la trouvait auparavant, souvent pour tierce, ou aux vêpres. On la trouva ensuite dans des livres de piété, accompagnée d’une oraison pour le travail intellectuel. Solesmes la mit dans son Processionale monasticum (1893) comme devant être dite au début des réunions du chapitre général (mais pas le premier jour, où il fallait chanter le Veni creator). On la trouve aussi ici ou là comme chant pour la bénédiction du Saint Sacrement le jour de la Pentecôte. Mais Mozart en a fait un motet pour l’offertoire de la Pentecôte, si l’on en croit l’inscription de sa main en tête de la partition : Offertorium. (Elle a été reprise dans la néo-liturgie comme antienne des premières vêpres.)

  • Pentecôte

    Le tropaire et le kondakion de la Pentecôte à Mezzojuso (Sicile) l’an dernier :

    Εὐλογητὸς εἶ, Χριστὲ ὁ Θεὸς ἡμῶν, ὁ πανσόφους τοὺς ἁλιεῖς ἀναδείξας, καταπέμψας αὐτοῖς τὸ Πνεῦμα τὸ ἅγιον, καὶ δι' αὐτῶν τὴν οἰκουμένην σαγηνεύσας, φιλάνθρωπε, δόξα σοι.

    Béni sois-tu, ô Christ notre Dieu, toi qui as rendu maîtres en sagesse de simples pêcheurs, leur envoyant l'Esprit Saint, et par eux prenant au filet l'univers entier, ami des hommes, gloire à toi.

    Ὅτε καταβὰς τὰς γλώσσας συνέχεε, διεμέριζεν ἔθνη ὁ Ὕψιστος· ὅτε τοῦ πυρὸς τὰς γλώσσας διένειμεν, εἰς ἑνότητα πάντας ἐκάλεσε, καὶ συμφώνως δοξάζομεν τὸ πανάγιον Πνεῦμα.

    Ayant confondu les langues de l'univers, le Seigneur du haut des cieux dispersa les nations ; mais en partageant les langues de feu, il invite tous les hommes à l'unité et tous ensemble nous glorifions le très-saint Esprit.

    Le mégalynaire de la Pentecôte à Mezzojuso l’an dernier :

    Μὴ τῆς φθορᾶς διαπείρᾳ κυοφορήσασα, καὶ παντεχνήμονι Λόγῳ σάρκα δανείσασα, Μῆτερ ἀπείρανδρε, Παρθένε Θεοτόκε, δοχεῖον τοῦ ἀστέκτου, χωρίον τοῦ ἀπείρου πλαστουργοῦ σου, σὲ μεγαλύνομεν.

    Sans subir l’épreuve de la corruption, tu as porté dans ton sein le Verbe, auteur de toutes choses, et tu lui as prêté chair, ô Mère vierge, Mère de Dieu, habitacle de celui qu’on ne peut contenir, séjour de ton Créateur infini. Nous te glorifions.

    (Le kondakion et le mégalynaire sont chantés par le curé de la paroisse, Papàs Gjergji Caruso. Les mélodies sont spécifiques de l'éparchie de Piana degli Albanesi.)

  • Vigile de la Pentecôte

    Sancti Spíritus, Dómine, corda nostra mundet infúsio : et sui roris íntima aspersióne fecúndet.

    Seigneur, que l’infusion de l’Esprit-Saint purifie nos cœurs : et qu’il les féconde par l'aspersion intime de sa rosée.

    Dans la collecte après la Communion, nous demandons au Seigneur que son Esprit purifie nos taches par les ardeurs de l’amour, de la pénitence et du zèle brûlant. Ces flammes destinées à détruire le vice et à purifier l’esprit ne doivent pas nous effrayer. Le Paraclet nous les rend douces parce qu’en même temps il nous donne le suave rafraîchissement de la rosée de ses consolations et c’est cette rosée intérieure qui féconde les fleurs et les fruits de sainteté.

    Bienheureux cardinal Schuster

    Cette belle oraison est également la postcommunion du jour de la Pentecôte. Au moyen âge on pouvait trouver aussi ce texte comme verset d’alléluia de la messe, et sa dernière expression dans un répons (toujours de la Pentecôte) :

    ℟. Mentes nostras Domine quæsumus Spiritus Sanctus inflammando corroboret et sui roris intima aspersione fecundet alleluia. ℣. Adsit nobis Domine virtus Sancti Spiritus.

    Que le Saint Esprit, nous te le demandons, Seigneur, fortifie nos âmes par ses flammes, et qu’il les féconde par l'aspersion intime de sa rosée. Que la force du Saint-Esprit nous assiste, Seigneur.

  • Jacobins

    La proposition de loi de Paul Molac « relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion » a été adoptée le 8 avril contre l’avis du gouvernement. 61 députés de la majorité avaient alors saisi le Conseil constitutionnel. Celui-ci, soit par réflexe jacobin, soit pour obéir au gouvernement, soit les deux, censure « l’enseignement immersif » et l’utilisation de signes diacritiques dans les actes de l’état civil.

    Autrement dit, alors qu’on croyait terminée la délirante affaire du tilde sur Fañch, le Conseil constitutionnel y remet sa couche de connerie.

    Et « sur l'immersion, c'est une vision totalement dépassée », comme dit Paul Molac, et qui met en danger toutes les écoles qui fonctionnent ainsi parce que c’est tout simplement la meilleure méthode pour apprendre une langue. Mais la République jacobine n’admet toujours pas, en fait, l’existence de « langues régionales » qu’elle n’a pas encore réussi à faire disparaître totalement.