Le 5 novembre était annoncé à grands coups de trompe que le Parlement européen et les 27 venaient de conclure un accord « historique » : un projet de budget septennal incluant la clause que les pays qui ne respectent pas « l’état de droit » pourraient perdre l’accès aux fonds européens.
Les 27, c’était l’ambassadeur allemand, censé représenter tout le monde. Y compris la Pologne et la Hongrie, qui ne peuvent pas accepter une telle menace. Protestation immédiate de la Hongrie.
A y voir de plus près, l’accord prévoit en fait que les fonds peuvent être réduits ou suspendus en cas de violations de l’état de droit, mais seulement si celles-ci « affectent de manière suffisamment directe la bonne gestion du budget de l’UE ou les intérêts financiers de l’Union »…
Il ne restait donc quasiment rien des grandes annonces de la Commission et du Parlement.
Mais la Hongrie et la Pologne ont décidé de ne rien accepter du tout. Viktor Orbán a écrit à Bruxelles : « Bien que la Hongrie soit engagée en faveur de la coopération, à la vue des derniers développements, elle ne peut pas fournir l’unanimité requise pour le paquet adopté en juillet. » Et le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki vient d’envoyer une lettre indiquant qu’il opposerait son veto au budget septennal de l’UE si l’octroi des fonds européens est subordonné au respect des principes de l’État de droit, de quelque manière que ce soit.