Le somptueux graduel de la messe de sainte Cécile (22 novembre) a été repris pour la messe de l’Assomption créée après la formulation du dogme. On a juste changé le texte du verset (qui souligne à quel point le nouveau psautier latin de Pie XII était exécrable).
Comme peu de fidèles entendent chanter la messe de la patronne des musiciens, c’est l’occasion d’en profiter. Les plus attentifs constateront qu’ici et là il y a des échos d’autres graduels (selon le principe de la centonisation). Il est particulièrement remarquable que la formule la plus spectaculaire du verset, sur « regis », tout en haut, ponctue toute l’année liturgique puisqu’on la trouve dans un graduel dominical du temps de l’Epiphanie, du Carême, de la Pentecôte.
Dom Gajard : « Longue effusion lyrique, il se développe tout entier dans la partie supérieure de l’échelle de sol ; authentique 7e mode, avec ses envolées caractéristiques, le déploiement et l’entrecroisement de ses légères voacalises, qui se commandent, se répondent, escaladent toute l’octave, semblant ne plus vouloir finir. »
Audi, fília, et vide, et inclína aurem tuam, et concupíscet rex pulchritúdinem tuam. ℣. Tota decóra ingréditur fília Regis, textúræ áureæ sunt amíctus eius.
Écoutez, ma Fille, voyez et tendez l’oreille : le Roi désirera votre beauté. Toute belle s’avance la fille du Roi, son vêtement est fait de tissus d’or.