Le concept de « mort cérébrale », établi il y a quarante ans, était au cœur du congrès Euroanesthesia, qui a eu lieu à Genève du 3 au 5 juin. La définition de la mort varie encore selon les pays et selon les médecins ; elle devrait être éclaircie, estiment certains experts.
Pour Giuseppe Citerio, professeur d’anesthésie et de soins intensifs à l’université de Milan, il faut aujourd’hui une définition universelle et une procédure universelle pour diagnostiquer la mort cérébrale.
Selon lui, si le tronc cérébral est mort, la personne est morte, des tests supplémentaires comme l’électroencéphalogramme sont superflus et source de confusion car ils suggèrent que la mort du tronc cérébral ne serait pas un critère suffisant pour déterminer la mort.
Mais la mort du tronc cérébral est déterminée par identification d’un coma sans réponse et de l’absence de réflexes. Or on a de multiples exemples de patients qui avaient ces symptômes et qui n’étaient pas morts du tout.
En fait il s’agit comme d’habitude (et depuis qu’on a défini la mort cérébrale) de favoriser et multiplier la récolte d’organes (qui se fait, rappelons-le une fois de plus, sur des organismes vivants aussitôt après avoir décrété que le patient est mort). Giuseppe Citerio souligne que les tests supplémentaires allongent le temps de diagnostic de la mort et donc… réduisent les possibilités de prélever les organes.