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  • Sexagésime

    Dans l’office, la grande figure de ce jour et de toute la semaine est celle de Noé, qui va sauver l’humanité en faisant passer toutes les semences du vivant par le baptême du Déluge.

    La messe quant à elle, qui parle aussi de semence, est dominée par la figure de saint Paul. La station romaine est à la basilique Saint-Paul, parce que celle de dimanche prochain sera à Saint-Pierre, et celle du premier dimanche de carême à la basilique du Saint-Sauveur (saint Jean de Latran, la cathédrale du pape). Peut-être aussi, dit le cardinal Schuster, voit-on en ce dimanche l’écho d’une énigmatique « Translation de saint Paul » signalée dans le martyrologe hiéronymien au 25 janvier. Toujours est-il que la collecte, de façon insolite pour un dimanche, invoque l’apôtre des nations. La longueur de l’épître insiste sur la présence de saint Paul en ce jour. Non seulement sa longueur, mais son importance, puisqu’elle « supplée en partie aux lacunes des Actes et nous décrit au vif les peines incroyables soutenues par Paul dans son apostolat parmi les gentils » (card. Schuster) comme l’avait dit Jésus à Ananie : « Je lui montrerai combien il devra souffrir pour mon nom. » C’est aussi le passage où saint Paul fait des confidences sur ses révélations célestes.

    On peut également voir dans l’évangile du semeur une allusion à saint Paul, semeur de la Parole dans toutes les contrées du nord de la Méditerranée sur toutes sortes de chemins.

    La station étant à la basilique Saint-Paul, on ne s’étonne pas d’avoir un sermon de saint Grégoire le Grand prononcé en cette basilique un dimanche de la Sexagésime. Car il y avait au VIe siècle un dimanche de la Sexagésime et l’on y invoquait saint Paul et l’évangile était celui du Semeur qui sortit pour semer sa semence.

    Aux matines l’Eglise nous fait lire le début de ce sermon. En voici la fin, qui commente les derniers mots de la parabole, sur ceux qui « portent du fruit dans la patience ».

    Sous le portique qui mène à l’église du bienheureux Clément, se tenait un certain Servulus — que beaucoup d’entre vous ont connu comme moi — pauvre en biens, riche en mérites, et exténué par une longue maladie. Depuis son plus jeune âge jusqu’à la fin de sa vie, il resta couché, paralysé. Ce n’est rien de dire qu’il ne pouvait se tenir debout, puisqu’il était même incapable de se redresser sur son lit, ne fût-ce que pour s’asseoir. Jamais il ne put porter la main à sa bouche, jamais non plus se retourner sur l’autre côté. Il avait sa mère et son frère pour le servir, et par leurs mains, il distribuait aux pauvres tout ce qu’il pouvait recevoir comme aumônes. Il ne savait pas l’alphabet, mais il s’était acheté des manuscrits de l’Ecriture Sainte, et il se la faisait lire sans cesse par tous les gens pieux qu’il recevait chez lui. C’est ainsi qu’il apprit à connaître l’Ecriture Sainte aussi à fond qu’il le pouvait, alors que, comme je l’ai dit, il ignorait complètement l’alphabet. Dans ses souffrances, il s’efforçait de toujours rendre grâces et de vaquer nuit et jour aux hymnes et aux louanges de Dieu.

    Quand le temps fut venu où une si grande patience devait être récompensée, les souffrances des membres remontèrent aux organes vitaux. Se sentant sur le point de mourir, Servulus demanda aux étrangers à qui il donnait l’hospitalité de se lever et de chanter des psaumes avec lui dans l’attente de son départ. Comme le moribond lui-même psalmodiait avec eux, il fit soudain cesser la psalmodie par un grand cri de stupeur : «Silence! N’entendez-vous donc pas les louanges dont le Ciel retentit?» Et pendant qu’il tendait l’oreille de son cœur à ces louanges qu’il entendait au-dedans de lui, sa sainte âme se sépara de son corps. Mais à son départ, un parfum si exquis se répandit que toute l’assistance fut remplie d’une douceur inexprimable; et tous en conclurent sans hésitation possible que par ces louanges, c’est le Ciel qui venait d’accueillir cette âme. Il se trouvait là un de nos moines, qui est encore en vie. Il a coutume d’attester, en pleurant beaucoup, que jusqu’à la mise au tombeau, on ne cessa de sentir l’odeur du parfum. Voilà comment quitta cette vie celui qui, en cette vie, avait supporté les tourments avec sérénité. Ainsi, selon la parole du Seigneur, la bonne terre a rendu son fruit par la patience, et labourée par le soc de l’effort, elle est parvenue à la moisson de la récompense.

  • Le turc en Europe

    La « session d’hiver » de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe s’est déroulée du 25 au 29 janvier. On y a baratiné de choses et d’autres, notamment de la Pologne qui file un mauvais coton ces temps-ci… Mais l’information principale est que le turc est devenu « langue de travail » de l’Assemblée.

    Cela découle du fait que le 22 mai 2015 l’Assemblée avait voté en faveur de l’augmentation du nombre de sièges attribués à la Turquie, le portant de 12 à 18 « pour tenir compte de l’augmentation de la population de ce pays ». La Turquie devenait ainsi l’un des pays les plus représentés, à égalité avec la France, le Royaume Uni, l’Allemagne, l’Italie et la Russie, et le turc devait donc devenir une langue officielle de l’Assemblée à l’instar des langues des autres pays dotés de 18 représentants, « à condition toutefois que l’Assemblée reçoive une dotation supplémentaire pour couvrir les frais que cela implique ». Naturellement on a trouvé la dotation sans problème…

    Ainsi le 27 janvier a été tenu le premier discours en turc à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, par le député Utku Cakirozer, du parti d’Atatürk membre associé du parti socialiste européen.

    De même, la Cour européenne des droits de l’homme, qui dépend du Conseil de l’Europe, a adopté le turc comme langue de travail, et ses arrêts sont désormais disponibles en turc comme en anglais, en français et en russe.

  • Wisigothique

    Sur le toujours très intéressant blog New Liturgical Movement, Matthew Alderman nous fait découvrir une église wisigothique d’Espagne qu’il a visitée près de Burgos, Santa Maria de Lara, à Quintallina de las Viñas, ou du moins ce qu’il en reste, à savoir le chevet et le transept.

    Ce que je trouve stupéfiant est ce qu’il dit des sculptures figuratives que l’on y voit, dont « ce qui pourrait être l’image la plus ancienne du Christ dans l’art espagnol, un morceau de sculpture bizarre, troublant, et presque méconnaissable ». Et c’est pourquoi, dit-il, il a voulu le partager sur le blog : « Quelque chose paraissait complètement autre dans ces images froides et d’un autre monde, et même troublantes. Effrayant, non, étrange, oui. » Et il continue ainsi, disant que c’est un sentiment qu’il n’a que rarement ressenti et qu’il ne peut expliquer, dû peut-être aux « goûts barbares » des Wisigoths… dont il se dit pourtant un lointain descendant…

    Donc voici l’image du Christ en question :

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    Or, quant à moi, je suis complètement chez moi quand je vois cela. D’autant plus chez moi que ça ressemble à des dessins celtiques, aux gravures et enluminures irlandaises, et aux églises romanes irlandaises… dont les porches paraissent parfois hispaniques.

    Le plus étonnant est que, comme l’a établi Ludovic Grondijs, les frises et les personnages viennent tout droit… d’Arménie. Certes, on sait qu’au moyen âge circulaient des modèles de décoration d’un peu partout, et qu’à la cathédrale du Puy on peut voir des motifs tunisiens et égyptiens, avec même des inscriptions coraniques devenues illisibles parce que l’artiste n’y voyait que des… arabesques. Mais ici nous sommes au VIIe siècle, et les églises arméniennes en question sont du… VIIe siècle. Ludovic Grondijs nous apprend qu’un prince arménien s’était réfugié chez le roi wisigoth, dans les années 640, qui lui avait donné sa fille ou sa nièce en mariage, et que le fils de ce couple avait ensuite renversé le roi pour prendre sa place…

    Frise arménienne du VIIe siècle:

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    Frise de la chapelle wisigothique:

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    Et comparer les vêtements du bas relief du Christ et des anges avec ceux de ce bas relief arménien :

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    En revanche, je suis beaucoup plus dubitatif sur la thèse principale de Grondijs, qui est que la chapelle de Quintanilla serait un sanctuaire manichéen déguisé en église, sous prétexte que de chaque côté de l’arc il y a une représentation de la lune et du soleil.

    On trouvera de nombreuses photos de cette église et de ses sculptures sur le site Chapiteaux.

  • Sainte Martine

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    A la sainte vierge et martyre Martine, Urbain VIII souverain pontife.

    Lu sur Artetrome :

    Comme presque toutes les églises du centre historique de Rome, l’église de saint Luc et Martine a été édifiée sur les ruines de structures antiques, en effet l’église a été bâtie sur le Secretarium Senatus, un édifice destiné aux réunions secrètes du Sénat romain. C’est au XVIe siècle que l’église prend le nom de saint Luc et Martine, quand le pape Sixte V la cède à la fameuse Académie de saint Luc (l’académie de peinture fondée à la fin du XVIe siècle et dont saint Luc est le saint patron) car le siège se trouvait dans une rue avoisinante. L’Académie de saint Luc décide de bâtir une nouvelle  église car la précédente avait un aspect vétuste. Après quelques péripéties, on confie les travaux au peintre et architecte Pierre de Cortone, « prince de l’Académie de saint Luc », et c’est alors que l’on découvre dans l’église souterraine le corps de sainte Martine et d’autres martyrs chrétiens… La façade de l’église de saint Luc et Martine, avec sa forme légèrement convexe, est un des chefs d’œuvre les mieux réussis de l’architecte et peintre Pierre de Cortone. Par l’escalier à gauche du maître autel on descend au niveau de l’église souterraine, elle est richement décorée, et outre le tombeau de la sainte on y trouve aussi le tombeau de Pierre de Cortone.

    Lequel Pierre de Cortone voyait ainsi sainte Martine. O tempora, o mores...

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  • Toujours Anzy-le-Duc

    L’artiste qui devait défigurer l’église d’Anzy-le-Duc ne décolère pas que les « intégristes » de Terre et Famille (à savoir Stéphanie Bignon et quelques amis) aient fait échouer le projet. Le-Pays.fr publie un article instructif.

    A propos de l’évêque, Mgr Rivière :

    « Il m'a dit : "Pour un chrétien la lumière sur le monde vient de Jésus-Christ. Pas des étoiles ou des planètes. Un vitrail doit être traversé par l'image du Christ ressuscité". Ah bon… », ironise le peintre, qui se dit agnostique.

    Alors que lui voulait

    montrer la présence des hommes dans l'église. Ce sont eux qui donnent la lumière, qui réfléchissent. Je voulais évoquer le mystère et l'énigme qu'est la question de notre propre existence. Rappeler, sans provocation, que les hommes ont inventé les dieux.

    Et

    Tout le monde était d'accord. Sauf l'évêque et le curé qui n'ont pas été consultés.

    Quant aux « intégristes », ils sont littéralement terrifiants, avec leur énorme organisation Terre et Famille contre laquelle personne ne peut lutter :

    « Ils ont gagné. En Brionnais, ils sont tout puissants », souffle-t-il en direction de Terre et Famille. « Tout le monde en est arrivé à avoir peur de leurs arguments. Je ne me bats pas contre ces gens-là. »

  • L’impact du Brexit

    La banque Barclays a publié une nouvelle étude sur le Brexit, dont voici un résumé selon le Telegraph. Pour info.

    Un vote pour la sortie de l’UE « ouvrirait la boîte de Pandore » dans une Europe en crise. Les marchés financiers n’ont pas saisi l’importance d’un tel vote, qui serait « le risque mondial le plus significatif de l’année » et pourrait conduire à l’effondrement du projet européen (ils veulent dire européiste).

    Les investisseurs ont vendu des livres en anticipation du référendum, du coup la monnaie britannique a perdu 9% face à l’euro. Mais si les Britanniques votent la sortie de l’UE, les conséquences politiques et institutionnelles seraient beaucoup grandes que les retombées économiques. Car nombre de pays seraient pris en étau entre les extrémistes de droite et de gauche qui poussent à la sortie de l’UE. Or, « si la situation politique tournait mal dans l’UE, le Royaume Uni pourrait être vu comme un refuge contre ces risques, inversant l’appréciation du taux de change de l’euro ».

    « Dans cette configuration, les votants écossais pourraient être moins enclins à quitter la sécurité relative du Royaume Uni pour une UE de plus en plus incertaine. »

    Barclays se fait l’écho des analyses qui considèrent que le Brexit aurait de lourdes conséquences, non pour le Royaume Uni, mais pour l’UE. « Le référendum est généralement considéré comme une affaire britannique, alors qu’il devrait être vu comme une question européenne. »

    D’autant qu’est venue se greffer la question de l’immigration, qui joue comme un joker pour le Brexit. Et ce départ encouragerait les autres Etats qui luttent contre l’immigration et provoquerait, selon la banque, une nouvelle vague de turbulences. « Le Royaume Uni fournirait aux opposants à l’immigration un exemple politique puissant de la façon de traiter l’une des questions les plus épineuses et les plus émotionnelles auxquelles sont confrontés les électeurs européens », ce que Barcalys voit comme une « menace ».

  • Ex-Bibliothèque rose

    Les livres de la Bibliothèque rose ont été allégés de leurs mots « compliqués », et « modernisés » afin de les rendre parfaitement conformes à la pensée unique antiraciste antisexiste laïque.

    On supprime donc toute allusion à la religion catholique qui aurait pu se glisser çà et là, apprend-on sur l'Observatoire de la christianophobie.

    Ainsi dans Le club des cinq à la mer, la scène où les enfants vont à la messe a été remplacée par la visite du marché.

    Avant :

    « Voulez-vous aller à la messe ? demanda Mme Penlan. La route jusqu’à l’église de Trémanoir est ravissante, vous aimerez sûrement M. le curé; c’est un saint homme. – Oui, nous irons, dit François […] La vieille église dormait à l’ombre de ses tilleuls; elle était toute petite, accueillante, charmante. (…) La chapelle était fraîche et obscure, mais trois vitraux de couleurs projetaient sur les colonnes et sur les dalles des reflets violets, rouges et bleus. M. le curé avait l’air d’un saint. Son sermon, tout simple, semblait émouvoir chacun des fidèles en particulier. Il les connaissait bien tous, il était leur ami. Lorsque les enfants sortirent de la messe, ils furent éblouis par le soleil. »

    Après :

    « Voulez-vous m’accompagner au marché ? demande la fermière, après avoir rempli la dernière mangeoire de l’étable. – Oh, oui ! acquiescent les enfants. (…) Le marché se tient à l’ombre des tilleuls : il n’est pas grand, mais très vivant. Sur les étalages reposent des légumes colorés et des fruits juteux. Des poulets dorés tournent sur les broches des rôtisseries. Les commerçants interpellent de leur voix sonores les clients qui arpentent l’allée, pour vanter la qualité de leurs produits. Mme Elouan connaît bien le boucher car c’est lui qui se charge de vendre les volailles de sa ferme. Lorsque les enfants quittent le marché, ils se sentent affamés. »

    A une époque où on parle tellement de « liberté d’expression », il s’agit tout simplement de censure totalitaire, au nom d’un laïcisme de combat, désormais mâtiné de dhimmitude.

    En novembre 2010, j’avais évoqué dans Daoudal Hebdo le même traitement infligé à la Comtesse de Ségur, où c’est encore plus violent dans la mesure où il s’agit de livres ouvertement catholiques. Ci-après mon article de l’époque.

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  • Une messe de BD

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    Ce stand à l’allure quelque peu bricolée, au Festival de la Bande dessinée d’Angoulême, montre qu’on peut se moquer de l’Eglise catholique sans pour autant sombrer dans le blasphème.

    Addendum

    On me dit que c’est un vrai évêque et des vrais prêtres. Et une vraie messe.

    Zut alors. Pour le coup on n’est pas loin du blasphème…

  • De nouvelles fresques découvertes en Cappadoce

    Les fouilles archéologiques dans la ville souterraine découverte en 2012 sous celle de Nevsehir, en Cappadoce, ont mis au jour une église souterraine qui pourrait remonter au V° siècle, présentant des fresques en bon état de conservation qui suscitent actuellement l’enthousiasme des experts et des historiens de l’art. Car outre la découverte de nouvelles fresques, certaines d’entre elles représentent des scènes rarement représentées, ou sont même uniques.

    L’église se trouve à l’intérieur d’une zone souterraine s’étendant sur 360.000 m2 au sein d’un site archéologique se développant en 11 groupes d’habitat, avec un méandre de galeries s’étendant sur au moins 7 km et reliant des temples et des centres habités.

    (Fides)

  • Le point sur la date de Pâques

    A l’issue d’une réunion des primats anglicans (celle où l’on s’est gravement écharpé sur l’ordination des homosexuels), Justin Welby a déclaré qu’il était en pourparlers avec les catholiques et les autres confessions chrétiennes pour l’établissement d’une date unique de la fête de Pâques, et que cela devrait se faire d’ici dix ans.

    Le propos n’a guère été répercuté, hors d’Angleterre, que par les coptes, qui sont des militants acharnés de la date unique de Pâques depuis qu’ils ont un nouveau patriarche. Celui-ci avait écrit au pape sur le sujet en mai 2014, puis il en avait reparlé en mai 2015, et le pape avait alors publiquement manifesté son accord de principe (mais pas sur la date proposée…).

    En fait il y a deux questions distinctes. Il y a celle d’une date fixe pour la fête de Pâques, qui est celle dont parlent les anglicans, les coptes et le pape. Et il y a la question de la date mobile de Pâques selon les calendriers julien et grégorien, qui fait que la date mobile de Pâques a lieu à deux dates différentes.

    Cette dernière question devait être débattue lors du concile panorthodoxe qui va se réunir, en Crète, en juin prochain. Mais, à l’issue de la réunion des patriarches orthodoxes qui s’est tenue à Chambésy du 21 au 28 janvier (et qui a décidé de la date et du lieu du concile), le patriarche de Moscou a annoncé que la question du calendrier avait été retirée de l’ordre du jour. Parce que l’Eglise orthodoxe russe tient au calendrier julien, mais ne veut pas entrer en conflit avec les Eglises orthodoxes qui suivent le calendrier grégorien (le pire schisme orthodoxe ayant eu lieu pour une affaire de calendrier).

    Ainsi, on sait désormais que le concile panorthodoxe en restera au statu quo.

    A plus forte raison il ne sera pas question d’une date fixe pour la date de Pâques.

    En juin 2015, après les déclarations du patriarche copte et du pape, le vice-président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, Nikolaï Balashov, avait déclaré que si Rome décidait de célébrer Pâques selon le calendrier julien, cette intention serait bienvenue (sic), mais que s’il s’agit d’avoir une date fixe c’est « totalement inacceptable pour l’Eglise orthodoxe », puisque ce serait contraire aux prescriptions du concile de Nicée.

    Cela devrait être tout aussi inacceptable pour l’Eglise catholique, nonobstant la note irresponsable de Vatican II sur le sujet.

    Quoi qu’il en soit des fantasmes de Justin Welby et des désirs des coptes, il ne se passera donc rien. Et heureusement. En l’occurrence ce sont les orthodoxes russes qui sont les garants de la tradition, même si, par… traditionalisme, ils se trompent quant au calendrier…