Écoutons ces premiers accents, ces premiers accords. Les antiennes des Vêpres nous donnent l’image exacte de tout le temps. Nous ne devons pas réciter ces antiennes d’une manière superficielle, elles donnent la note fondamentale du chant qui doit nous accompagner pendant tout l’Avent. Ces antiennes, le dimanche, sont chantées quatre fois : aux premières et aux secondes Vêpres, à Laudes et aux petites Heures ; bien plus, nous les récitons encore pendant la semaine suivante aux stations du jour (de Prime à None). Il en est de même pour les antiennes des dimanches suivants, dont le contenu est tout à fait semblable. C’est pourquoi il me semble que rien n’est meilleur pour entrer dans la vie, la pensée et le chant de l’Avent, que de répéter sans cesse ou même de chanter ces antiennes. C’est pourquoi nous les reproduisons dès le début de l’Avent.
In illa die stillabunt montes dulcedinem et colles fluent lac et mel, Alleluia.
En ce jour les montagnes distilleront la suavité et les collines laisseront couler le lait et le miel, Alléluia. (Joël 3, 18)
Jucundare, filia Sion et exsulta satis, filia Jerusalem, Alleluia.
Réjouis-toi, fille de Sion, et tressaille d’allégresse, fille de Jérusalem, Alléluia. (Zacharie 9, 9)
Ecce Dominus veniet ; et omnes sancti ejus cum eo : et erit in die illa lux magna, Alleluia.
Voici que le Seigneur va venir et tous ses saints avec Lui ; et dans ce jour se lèvera une grande lumière, Alléluia. (Zacharie 14, 5)
Omnes sitientes, venite ad aquas : quaerite Dominum dum inveniri potest, Alleluia.
Vous tous qui avez soif, venez à la source, cherchez le Seigneur tant qu’on peut le trouver, Alléluia. (Isaïe 55, 1)
Ecce veniet Propheta magnus et ipse renovabit Jerusalem, Alleluia.
Voici que vient le grand Prophète et il créera une Jérusalem nouvelle, Alléluia.
Les antiennes de l’Avent ont un caractère très accusé, comme on n’en trouve pas d’exemple dans l’année liturgique. Celui qui est familier avec elles et possède leur mélodie dans l’oreille le sentira, avant même de pouvoir en donner les raisons. On perçoit le souffle de l’Esprit de Dieu même dans les mélodies de la sainte liturgie. — Le caractère dominant des antiennes de l’Avent est la joie : 1° tantôt une gaieté enfantine, 2° tantôt la joie profonde de la contemplation, 3° tantôt la joie stupéfaite et admirative, le saisissement devant la grandeur du Roi qui va venir.
Dom Pius Parsch