La basilique de cette martyre fut érigée par le pape Simplice (467) près du nymphée de Licinius Gallien sur l’Esquilin, mais sa fête n’entra dans le calendrier romain que sous Urbain VIII, à l’époque où l’on découvrit son corps et qu’on en fit la reconnaissance canonique. Pourtant nous trouvons, dans le haut moyen âge, la mémoire de cette sainte en grande vénération, et nous savons en outre que Léon II transféra, du cimetière das extum Philippi à son église, les corps des martyrs, Simplice, Faustin et Viatrix, dans le but d’augmenter la dévotion envers ce sanctuaire. Un très ancien monastère de religieuses y était aussi annexé ; elles y restèrent jusqu’au XVe siècle. La messe est celle du Commun des Vierges martyres Me exspectavérunt. Le verset pour l’entrée du célébrant est tiré du psaume 118. Les pécheurs attendirent pour me perdre ; d’abord ils voulurent perdre mon âme, et ensuite mon corps. Moi cependant je me souvins de vos préceptes et ne cédai pas. La voie par laquelle ils me conduisirent à la mort put sembler étroite. Pourtant elle est bordée par vos commandements, et pour moi elle est devenue une région spacieuse, celle de la glorieuse éternité.
Sainte Bibiane fait partie du groupe auquel appartiennent les martyrs Jean et Paul, Gallican, etc. que l’on dit avoir été mis à mort sous Julien l’Apostat quoiqu’on ne puisse parler de persécution véritable à cette époque sinon en Orient. C’est l’un des nombreux points obscurs de l’histoire de l’Église, auxquels de nouveaux documents devront apporter de la lumière. Ce qui demeure toutefois hors de tout débat, c’est la personnalité de Bibiane, son culte très ancien et l’histoire de ses reliques, qui semblent avoir eu leur premier tombeau dans l’habitation même de la martyre, transformée par le pape Simplice en église : Et aliam basilicam intra urbem, iuxta palatium Licinianum, beatae martyris Bibianae, ubi corpus eius requiescit.