Les ennemis extérieurs et intérieurs de l’Eglise ont fait leurs choux gras de l’affaire de « l’évêque bling bling » de Limbourg.
J’ai seulement remarqué que c’était le seul thème de la rencontre entre Mgr Zollitsch et le pape, à en croire les comptes-rendus, alors que Mgr Zollitsch avait dit qu’on parlerait du scandale du document de son ancien diocèse sur les divorcés remariés…
Mais c’est tellement plus consensuel de crier haro sur un évêque dépensier…
Bref, l’évêque en question, Mgr Franz-Peter Tebartz-van Elst, est interdit de séjour dans son diocèse par décision du pape.
J’aurais dû me douter qu’il y avait autre chose là-dessous. Je ne savais pas que ce jeune évêque est « ratzinguérien », qu’il « appartient à l’aile la plus conservatrice de l’Eglise », qu’il avait été nommé à Limbourg pour redresser la barre après le règne d’un évêque particulièrement hétérodoxe, et qu’il était pressenti pour le prestigieux archevêché de Cologne.
Et voilà donc comment le pape des pauvres fait d’une pierre deux coups. Il montre aux médias ébahis qu’il tranche dans le vif et saque un évêque qui veut vivre dans le luxe, et surtout (mais ça ce n’est pas dans le journal), il montre que tout prétexte sera bon pour se débarrasser des évêques « conservateurs » nommés par son prédécesseur…
Et si l’on va y voir de près, on constate que les « 31 millions » ne concernent pas que la résidence de l’évêque, mais « un vaste complexe épiscopal comportant un centre d’accueil, un bâtiment abritant le musée diocésain, une chapelle, et deux bâtiments historiques » – alors que l’an dernier le diocèse de Rottenburg a dépensé 38 millions pour la seule maison de l’évêque, sans qu’il y ait de réactions…
Et puis, tiens… Mgr Tebartz est le président de la commission pour le mariage et la famille au sein de la conférence des évêques allemands…
Pour en savoir plus, c’est ici.
Et l’on peut lire aussi le témoignage de Mgr Tebartz sur Benoît XVI.