Le président Mohammed Morsi s’inquiète du sort de la démocratie en Egypte. Ce serait amusant de voir un militant des Frères musulmans se préoccuper de démocratie, si le pays n’était dans une situation très périlleuse.
« La polarisation politique et les conflits ont atteint un stade qui menace notre expérience démocratique naissante et qui menace d'entraîner l'ensemble de la nation dans un état de paralysie et de chaos », a-t-il dit dans un discours télévisé très suivi, y compris place Tahrir sur écrans géants.
Mohammed Morsi a reconnu avoir « fait des erreurs sur un certain nombre de sujets » (sans dire lesquels), mais il a également accusé des « ennemis de l'Egypte » (sans les nommer) de vouloir saboter le système démocratique issu de la révolution de 2011…
Dimanche prochain 30 juin, premier anniversaire de l’élection de Mohammed Morsi, l’opposition organise des manifestations dans tout le pays, qui devraient être géantes au Caire ou à Alexandrie (davantage à cause de la dégradation des conditions de vie que pour des raisons politiques). Et les Frères musulmans organisent eux aussi des manifestations, en soutien au président. On craint que ce soit le prélude d’un conflit durable dans la rue. Il y a eu 2 morts et 90 blessés dans des affrontements entre les deux camps à Mansoura, quelques heures avant le discours du président.
L’armée a déjà investi les artères de la capitale et a prévenu qu’elle ne tolérerait pas le chaos.