Pierre Chaunu est mort. On salue l'immense historien (voir ci-après la longue dépêche de l'AFP). On oublie de dire que celui qui dénonçait le suicide démographique (par exemple dans « Le refus de la vie ») allait au bout de sa pensée, en étant un militant de la vie contre l'avortement. Il avait été notamment le premier secrétaire général de l'association des amis du professeur Lejeune.
On oublie aussi de souligner qu'il était avant tout chrétien. Prédicateur de l'Eglise réformée de France. Mais nullement sectaire, et au contraire partisan d'une alliance de tous les chrétiens pour défendre la civilisation chrétienne. Lors de la polémique sur la célébration du 15e centenaire de Clovis et la visite du pape Jean-Paul II, il avait publié « Baptême de Clovis, baptême de la France, de la religion d'Etat à la laïcité d'Etat » (en collaboration avec Eric Mansion-Rigau).
Parmi ses très nombreux livres, on ne peut pas oublier La femme et Dieu (Réflexions d'un chrétien sur la transmission de la vie), Brève histoire de Dieu, Dieu (Apologie), La mémoire de l'éternité, La mémoire et le sacré, Ce que je crois, Histoire et foi (2000 ans de plaidoyer pour la foi), et sa monumentale histoire de la Réforme.
Dans la Lettre ouverte aux églises (écrite en 1977 en collaboration avec l'autre grand historien protestant François Bluche), il constatait qu'en dix ans le nombre des entrées dans les séminaires catholiques français avait « chuté de 10 à 1 », et qu'au programme on avait « remplacé s. Thomas d'Aquin par Marx et Feuerbach ». De ce fait, disait-il, « la réussite d'Ecône », avec « l'ordo de s. Pie V maintenu », « souligne l'échec des nouveaux séminaires », ce qui explique l'acharnement de l'épiscopat français contre l'œuvre de Mgr Lefebvre.
Il a également participé au Livre noir de la Révolution française.