Malika K. tient un blog hébergé par le site musulman « européen » Saphir News. Elle est née en France, dans la banlieue parisienne, en 1978. Après des « études sup scientifiques », elle « manage une équipe de 10 personnes dans une grosse boîte américaine », et « a ouvert une web agency : TAKACLIC, spécialisé dans la création de sites Internet, dont le domaine d’expertise est principalement le design mais également la programmation de différents langages informatiques ».
Il est très important de savoir cela pour apprécier ce qu’elle dit à propos de l’Algérie, qui est son pays et où elle retourne chaque année comme algérienne. Malika K., jeune femme née en France, travaillant dans l’Internet et dans une société américaine, est une preuve spectaculaire de l’impossibilité de l’intégration (car si une telle jeune femme est toujours algérienne, quid des petits voyous de banlieue ?)
Le texte étant assez long (mais fort agréablement écrit), je renvoie au blog.
Voici quelques brefs extraits :
Je suis heureuse ! Je vais, enfin partir au bled. C'est bizarre mais chaque année, je jure de ne plus jamais retourner dans ce pays et l'année suivante, je reprends un billet. C'est l'air du pays qui me manque !
Où sont mes papiers ? Ah ! Ils sont bien là !
Avec ma double identité, J'ai du mal à me souvenir quels papiers montrer, à qui, quand et où...
Il faut que je me mette dans la tête que lorsque je suis à la douane française, je montre mes papiers français et quand j'arrive à la douane algérienne, je montre mes papiers algériens.
Avant d'aller à Bordj Bou Arredj, dans ma maison familiale que mon papa a construit, toute sa vie, nous faisons une escale à El Harrach, voir ma Tata Khadidja.
Quel plaisir de revoir toute la famille. J'entends, alors, mes cousins crier :
« La France est arrivée, sentez l'air de la France »…
Heu, non, je ne suis pas la France… Je suis en Algérie, donc, d'après mes papiers je suis algérienne… Par contre, quand je suis en France, d'après mes papiers, je suis française mais ça reste d'après mes papiers, parce que sinon, réellement…
« Dis-nous, qu'est ce que tu préfères, l'Algérie ou la France ? »
Que dois-je répondre pour ne vexer personne ?... Bon ! Ben ! L'Algérie !
« T'es folle ! Vous êtes bien en France… RMI… Aide… Sécurité Sociale…. Chômage… Nous… Misère… Partir en France… »
Nous reprenons, notre route. Je me sens bien ! Les gorges de Palestro sont sublimes, le paysage est magnifique, j'apprécie toutes ces montagnes mais d'arriver, enfin, chez moi, me fait trop du bien !
Cela fait une semaine que je suis enfermée, ici, avec des barreaux aux fenêtres et les volets fermés. En plus, la maison est en travaux avec des khadémas (travailleurs), du coup, je n'ai pas le droit de sortir de ma chambre car une femme doit se cacher des inconnus. Je ne comprends pas cette tradition ! Ca me rend folle ! Je veux retrouver le pays de Voltaire ! Je veux retrouver ma liberté ! J'en ai marre de faire attention à tout ce que je dis, tout ce que je fais…
Plus que trois jours… Ca passe doucement… Où est le calendrier ? Je dois mettre une croix sur la journée d'aujourd'hui qui se termine… Qu'est ce que je peux faire, derrière ces barreaux, en attendant ma liberté ?
En tout cas, c'est décidé ! Je ne reviendrais plus jamais dans ce pays…
(Et là il faut relire les premières lignes.)