Les chrétiens persécutés dans les pays musulmans ont tendance à exagérer leurs problèmes, ce qui se comprend très bien, puisque pour attirer l’attention des médias il faut du spectaculaire. La persécution « soft » n’intéresse personne, alors que c’est la pire, puisqu’elle touche toute la communauté tout le temps.
Ainsi nous annonce-t-on qu’une chrétienne pakistanaise de 13 ans a été accusée de blasphème et expulsée de son école, qu’il y a eu des manifestations pour demander des sanctions contre la famille, qui a été contrainte de déménager.
On nous dit, selon les sources, que la jeune adolescente aurait fait une erreur de prononciation, ou une faute d’orthographe.
Or ce n’est pas la même chose. Etait-ce oral ou écrit ?
C’était écrit. Et l’on a la copie de la jeune fille qui fait foi de son « blasphème ».
On nous dit alors que la jeune fille a écrit lanaat au lieu de naat. Le second mot désigne un poème à la louange de Mahomet, le premier signifie malédiction… Mais la différence de graphie entre les deux mots est extrêmement ténue : un simple petit trait selon certains, juste un point mal placé selon d’autres. Mais ce n’est pas vrai.
Voici comment s’écrivent ces deux mots :
Laanat : لعنت
Naat : نعت
Laanat: L - "Aïn" - N - T
Naat: N - "Aïn" - T
Il n’y a pas plus de confusion possible dans la graphie arabe de l’urdu que dans la transcription latine. La jeune fille, qui proteste bien sûr de son innocence, a sans doute voulu faire une petite provocation, sans se rendre compte de ce que ça allait déclencher.
Certes, la réaction est très excessive, mais dans un pays comme le Pakistan on ne peut guère s’attendre à autre chose.