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  • La première tâche œcuménique

    Extrait du discours de Benoît XVI lors de la célébration œcuménique.

    L’homme a-t-il besoin de Dieu, ou les choses vont-elles assez bien aussi sans lui ? Quand, dans une première phase de l’absence de Dieu, sa lumière continue encore à illuminer et tient ensemble l’ordre de l’existence humaine, on a ainsi l’impression que cela va aussi très bien sans Dieu. Mais plus le monde s’éloigne de Dieu, plus il devient clair que l’homme, dans l’hybris du pouvoir, dans le vide du cœur et dans le désir de satisfaction et de bonheur, perd toujours plus sa vie. La soif d’infini est présente dans l’homme de façon indéracinable. L’homme a été créé pour la relation avec Dieu et a besoin de lui. Notre premier service œcuménique en ce temps doit être de témoigner ensemble de la présence du Dieu vivant et par là de donner au monde la réponse dont il a besoin. Naturellement, de ce témoignage fondamental rendu à Dieu, fait ensuite partie, de façon absolument centrale, le témoignage rendu à Jésus Christ, vrai homme et vrai Dieu, qui a vécu avec nous, a souffert pour nous, est mort pour nous et, dans sa résurrection, a ouvert tout grand la porte de la mort. Chers amis, fortifions-nous dans cette foi ! Aidons-nous mutuellement à la vivre ! Ceci est une grande tâche œcuménique qui nous introduit au cœur de la prière de Jésus.

  • Ce que veut nous dire Marie

    Fin de l’homélie de Benoît XVI lors de vêpres mariales au sanctuaire de Etzelsbach.

    Notre confiance dans l’intercession efficace de la Mère de Dieu et notre gratitude pour l’aide dont nous faisons toujours de nouveau l’expérience portent en elles d’une certaine façon, l’impulsion à pousser la réflexion au-delà des nécessités du moment. Que veut nous dire vraiment Marie, quand elle nous sauve du danger ? Elle veut nous aider à comprendre l’étendue et la profondeur de notre vocation chrétienne. Avec une délicatesse maternelle, elle veut nous faire comprendre que toute notre vie doit être une réponse à l’amour riche en miséricorde de notre Dieu. Comme si elle nous disait : comprends que Dieu, qui est la source de tout bien et ne veut rien d’autre que ton vrai bonheur, a le droit d’exiger de toi une vie qui s’abandonne entièrement et avec joie à sa volonté et qui mette tout en œuvre pour que les autres fassent de même. « Là où il y a Dieu, là il y a un avenir » ! En effet : là où nous laissons l’amour de Dieu agir totalement sur et dans notre vie ; là, le ciel est ouvert. Là, il est possible de modeler le présent de façon à ce qu’il corresponde toujours plus à la Bonne Nouvelle de Notre Seigneur Jésus Christ. Là, les petites choses de la vie quotidienne ont leur sens, et là, les grands problèmes trouvent leur solution.

  • Comme les martyrs du nazisme

    Fin du discours de Benoît XVI aux représentants du protestantisme allemand.

    L’absence de Dieu dans notre société se fait plus pesante, l’histoire de sa Révélation, dont nous parle l’Écriture, semble reléguée dans un passé qui s’éloigne toujours davantage. Faut-il peut-être céder à la pression de la sécularisation, devenir modernes moyennant une édulcoration de la foi ? La foi doit être repensée, naturellement, et surtout elle doit être vécue aujourd’hui d’une manière nouvelle pour devenir quelque chose qui appartient au présent. Mais ce n’est pas l’édulcoration de la foi qui aide, mais seulement le fait de la vivre entièrement dans notre aujourd’hui. C’est une tâche œcuménique centrale dans laquelle nous devrions nous entraider à croire de façon plus profonde et plus vivante. Ce ne seront pas les tactiques qui nous sauveront, qui sauveront le christianisme, mais une foi repensée et vécue d’une façon nouvelle, par laquelle le Christ, et avec Lui le Dieu vivant, entre dans notre monde. Comme les martyrs de l’époque nazie nous ont conduits les uns vers les autres, et ont suscité la première grande ouverture œcuménique, ainsi aujourd’hui encore, la foi, vécue à partir du plus profond de nous-mêmes, dans un monde sécularisé, est la force œcuménique la plus forte qui nous réunit, nous guidant vers l’unité dans l’unique Seigneur. Et nous le prions afin que nous puissions apprendre à vivre la foi à neuf, et afin qu’ainsi nous puissions devenir un.

  • L’islam sous conditions

    Extrait du discours de Benoît XVI aux représentants des musulmans en Allemagne.

    Le respect réciproque grandit seulement sur la base de l’entente sur quelques valeurs inaliénables, propres à la nature humaine, surtout l’inviolable dignité de toute personne en tant que créature de Dieu. Cette entente ne limite pas l’expression de chaque religion ; au contraire, elle permet à chacun de témoigner de manière constructive de ce en quoi il croit, en ne se soustrayant pas à la confrontation avec l’autre.

    En Allemagne – comme en de nombreux autres pays, pas seulement occidentaux – ce cadre de référence commun est représenté par la Constitution, dont le contenu juridique est contraignant pour chaque citoyen, qu’il appartienne ou non à une confession religieuse.

  • Samedi des Quatre-Temps de septembre

    Le samedi des Quatre-Temps doit être un grand jour d’action de grâces pour tous les bienfaits du trimestre passé. C’est justement en automne, à l’époque où nous récoltons les fruits de la nature, que nous devons prendre davantage conscience des bienfaits de Dieu, aussi bien temporels que spirituels. Autrefois, la messe était un sacrifice d’action de grâces et en même temps un renouvellement de l’alliance avec Dieu. A la messe, l’Église nous montre précisément que les Quatre-Temps sont le prolongement de la fête juive de l’ombre, de la fête de l’Expiation et de la fête des Tabernacles, donc des jours de pénitence et d’action de grâces.

    Dom Pius Parsch

  • L’appartenance à l’Eglise

    Extraits de l’homélie de Benoît XVI lors de la messe au stade olympique de Berlin.

    Dans la parabole de la vigne, Jésus ne dis pas: «Vous êtes la vigne», mais: «Je suis la vigne; vous, les sarments» (Jn 15, 5). Ce qui signifie: « De même que les sarments sont liés à la vigne, ainsi vous m’appartenez! Mais, en m’appartenant, vous appartenez aussi les uns aux autres». Et cette appartenance l’un à l’autre et à Lui n’est pas une quelconque relation idéale, imaginaire, symbolique, mais – je voudrais presque dire – une appartenance à Jésus Christ dans un sens biologique, pleinement vital. C’est l’Église, cette communauté de vie avec Lui et de l’un pour l’autre, qui est fondée dans le Baptême et approfondie toujours davantage dans l’Eucharistie. «Je suis la vraie vigne», signifie cependant en réalité: «Je suis vous et vous êtes moi» ‑ une identification inouïe du Seigneur avec nous, avec son Église.

    *

    Chacun de nous est mis face à cette décision. Le Seigneur, dans sa parabole, nous dit de nouveau combien elle est sérieuse: «Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche; on ramasse les sarments coupés, on les jette au feu et ils brûlent» (cf. Jn 15, 6). A ce propos, saint Augustin commente: «Il n’y a que deux choses qui conviennent à ces branches: ou la vigne ou le feu; si elles sont unies à la vigne, elles ne seront pas jetées au feu; afin de n’être pas jetées au feu, qu’elles restent donc unies à la vigne» (In Joan. Ev. tract. 81,3 [PL 35,1842]). Le choix demandé ici nous fait comprendre, de façon insistante, la signification fondamentale de notre décision de vie. Mais en même temps, l’image de la vigne est un signe d’espérance et de confiance. En s’incarnant, le Christ lui-même est venu dans ce monde pour être notre fondement. Dans chaque nécessité et sécheresse, Il est la source qui donne l’eau de la vie qui nous nourrit et nous fortifie. Lui-même porte sur lui chaque péché, peur et souffrance, et, à la fin, nous purifie et nous transforme mystérieusement en sarments bons qui donne du bon vin.

  • Le respect de l’homme lié au respect de Dieu

    Extrait du discours de Benoît XVI lors de sa rencontre avec les représentants de la communauté juive.

    Avec le refus du respect pour ce Dieu unique se perd toujours aussi le respect pour la dignité de l’homme. Ce dont est capable l’homme qui refuse Dieu et quel visage peut prendre un peuple dans le «non» à ce Dieu, les horribles images provenant des camps de concentration à la fin de la guerre l’ont révélé.

  • Le droit, la raison, la nature

    Petits extraits du grand discours de Benoît XVI devant le Bundestag.

    Pour une grande partie des matières à réguler juridiquement, le critère de la majorité peut être suffisant. Mais il est évident que dans les questions fondamentales du droit, où est en jeu la dignité de l’homme et de l’humanité, le principe majoritaire ne suffit pas: dans le processus de formation du droit, chaque personne qui a une responsabilité doit chercher elle-même les critères de sa propre orientation. Au troisième siècle, le grand théologien Origène a justifié ainsi la résistance des chrétiens à certains règlements juridiques en vigueur: «Si quelqu’un se trouvait chez les Scythes qui ont des lois irréligieuses, et qu’il fût contraint de vivre parmi eux… celui-ci certainement agirait de façon très raisonnable si, au nom de la loi de la vérité qui chez les Scythes est justement illégalité, il formait aussi avec les autres qui ont la même opinion, des associations contre le règlement en vigueur…»

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    Contrairement aux autres grandes religions, le christianisme n’a jamais imposé à l’État et à la société un droit révélé, ni un règlement juridique découlant d’une révélation. Il a au contraire renvoyé à la nature et à la raison comme vraies sources du droit – il a renvoyé à l’harmonie entre raison objective et subjective, une harmonie qui toutefois suppose le fait d’être toutes deux les sphères fondées dans la Raison créatrice de Dieu.

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    Là où la domination exclusive de la raison positiviste est en vigueur – et cela est en grande partie le cas dans notre conscience publique – les sources classiques de connaissance de l’ethos et du droit sont mises hors jeu. C’est une situation dramatique qui nous intéresse tous et sur laquelle une discussion publique est nécessaire; une intention essentielle de ce discours est d’y inviter d’urgence.

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    Il existe aussi une écologie de l’homme. L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté. L’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature, et sa volonté est juste quand il respecte la nature, l’écoute et quand il s’accepte lui-même pour ce qu’il est, et qu’il accepte qu’il ne s’est pas créé de soi. C’est justement ainsi et seulement ainsi que se réalise la véritable liberté humaine.

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    La culture de l’Europe est née de la rencontre entre Jérusalem, Athènes et Rome – de la rencontre entre la foi au Dieu d’Israël, la raison philosophique des Grecs et la pensée juridique de Rome. Cette triple rencontre forme l’identité profonde de l’Europe. Dans la conscience de la responsabilité de l’homme devant Dieu et dans la reconnaissance de la dignité inviolable de l’homme, de tout homme, cette rencontre a fixé des critères du droit, et les défendre est notre tâche en ce moment historique.

  • La garantie de la liberté

    Extrait du discours de Benoît XVI à son arrivée à Berlin.

    « De même que la religion a besoin de la liberté, de même la liberté a besoin de la religion ». Ces paroles du grand évêque et réformateur social Wilhelm von Ketteler, dont le deuxième centenaire de la naissance est célébré cette année, sont encore actuelles. La liberté a besoin d’un lien qui s’origine dans une instance supérieure. Le fait qu’il existe des valeurs qui ne sont pas manipulables par rien ni par personne, est la vraie garantie de notre liberté.

  • Les racines et le peuple nouveau

    Réponse du pape, dans l’avion qui le menait en Allemagne, à la question : à quel point Benoît XVI se sent-il toujours allemand ?

    Hölderlin a dit: «plus que tout fait la naissance», et cela bien sûr, je le ressens aussi. Je suis né en Allemagne et la racine ne peut être, ni ne doit être coupée. J'ai reçu ma formation culturelle en Allemagne, ma langue est l'allemand et la langue est la manière dont l'esprit vit et travaille. Toute ma formation culturelle a eu lieu là-bas! Quand je m'occupe de théologie, je le fais à partir de la forme intérieure que j'ai apprise dans les universités allemandes et, malheureusement, je dois admettre que je continue encore à lire plus de livres en langue allemande que dans d'autres langues, de sorte que, dans la structure culturelle de ma vie, cet "être allemand" est très fort. L'appartenance à son histoire, avec ses grandeurs et ses faiblesses, ne peut pas et ne doit pas être effacée. Pour un chrétien, cependant, s'ajoute quelque chose d'autre. Dans le Baptême, il naît de nouveau, il naît dans un peuple nouveau qui est de tous les peuples, un peuple qui inclut tous les peuples et toutes les cultures et dans lequel il se sent maintenant chez lui, sans perdre son origine naturelle. Quand on assume ensuite une grande responsabilité - comme moi, qui assume la responsabilité suprême - dans ce nouveau peuple, il est évident que l'on s'identifie toujours plus profondément. La racine devient un arbre qui s'étend de diverses manières, et le fait d'être chez soi dans cette grande communauté d'un peuple de tous les peuples, de l'Eglise catholique, devient toujours plus vivace et plus profonde, il forge cette existence sans effacer ce qui précède. Je dirais donc que l'origine reste, la structure culturelle reste, reste bien sûr aussi l'amour spécial et une responsabilité particulière, mais tout cela inséré et amplifié dans la plus grande appartenance, dans la «Civitas Dei», comme dirait Augustin, le peuple de tous les peuples dans lequel nous sommes tous frères et sœurs.