Le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a distribué au personnel de son ministère une note officielle pour leur rappeler que l’identité de genre d’une personne « peut ou non correspondre à son sexe assigné à la naissance », et donc que parler du genre de quelqu’un ou à quelqu’un ne doit pas être simplement fondé sur son apparence ni même sur son prénom. Car c’est « un message blessant ».
Il faut donc utiliser les mots et pronoms « corrects », et être très attentif, car l’identité de genre d’une personne peut changer radicalement et il faut être prêt à changer de pronom. Si ce n’est ni elle ni lui c’est they/them/their ou ze/hir/hirs, ze/zir/zirs. (Exemple : « Puisque ze est un écrivain ze a écrit le livre hirmême. Ces idées sont hirs. J’aime aussi bien hir que hir idées. » Mais on peut dire aussi : « Ces idées sont zirs. J’aime aussi bien zir que zir idées. » Je ne sais pas si ces exemples sont dans le mémo de Blinken, mais ils sont dans les documents de base sur les pronoms non genrés.)
Il faut absolument éviter « les hommes et les femmes », « mesdames et messieurs », garçon, mère/père, fils, fille, mari/femme. Ces mots sont « offensants » et doivent être remplacés par des mots neutres : tout le monde, les gens, vous tous, parent, enfant, conjoint, partenaire.
Le mémo a fait parler de lui parce qu’il émane de l’un des principaux personnages du gouvernement américain, qu’on pense occupé à autre chose, surtout ces temps-ci. Mais une recherche basique sur internet montre que de tels documents existent déjà un peu partout. Le premier que j’ai trouvé est celui du ministère de la Santé du Dakota du Nord…
Il faut se souvenir qu’aux Etats-Unis il est obligatoire que sur les cartons des conférenciers soit indiqué le genre et le pronom qu’ils s’attribuent. Il y a aussi le port de badge qui permet de s’adresser « correctement » à la personne. Et il y en a qui changent de genre si souvent qu’elles portent un badge « Fluid : please ask » : mon genre est variable, veuillez demander.