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Le blog d'Yves Daoudal - Page 846

  • Les derniers chrétiens de Somalie

    Il y a depuis 2010 en Somalie une Mission de l’Union européenne chargée de former des soldats somaliens censés renforcer (?) le gouvernement (?) et les institutions (?) de ce cloaque. Le contingent italien a un aumônier, le P. Stefano Tollu, qui a réussi à entrer très discrètement en contact avec un catholique autochtone. Il raconte à l’agence Fides son entrevue avec ce Somalien qu’il appelle « Mosè » :

    Il s’agit d’un chrétien ayant grandi pendant le Protectorat italien puis au sein de la Somalie indépendante encore très liée à notre pays. Nombreux le considèrent comme le porte-parole des catholiques somaliens. Il qualifie quant à lui sa communauté comme étant en voie d’extinction. Mosè m’a raconté que certains de ceux qui sont nés dans les années 1990 sont devenus intolérants et ne comprennent pas leurs anciens qui professent le christianisme. Dès lors les personnes âgées fuient et s’éloignent de leurs enfants et de leurs petits-enfants.

    Mosè a montré au prêtre italien une liste de chrétiens morts récemment, certains de mort naturelle et d’autres de mort violente. « Je lui ai promis de me souvenir d’eux lorsque je célèbre la Messe – déclare l’aumônier en rappelant que, comme le lui a indiqué le chrétien somalien – certains ont été tués par les enfants de leurs enfants ». « La violence se trouve à l’intérieur même des maisons et nous qui sommes demeurés peu nombreux, nous risquons notre vie tous les jours » lui a déclaré Mosè.

  • Persécution

    PSM1.jpegLes Petites Sœurs de Marie Mère du Rédempteur sont trop traditionnelles au gré de Mgr Scherrer, évêque de Laval, qui a fait appel à la congrégation romaine de persécution des religieux trop traditionnels pour les remettre au pas post-conciliaire.

    La supérieure générale et la maîtresse des novices ont été envoyées en exil, et trois commissaires ont été nommées, chargées d’exercer « la bienveillance maternelle du dicastère romain » et de rappeler les Petites Sœurs à « l’obéissance au Saint Père ».

    Mais voilà : elles ont unanimement décidé de ne pas accueillir les commissaires apostoliques dans leurs murs, ont refusé de les laisser entrer, et ont saisi le Tribunal de la Signature Apostolique !

    Bravo les Petites Sœurs !

    Pour en savoir plus, c’est ici.

  • L’ancienne Semaine sainte

    Des prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint Pierre ont annoncé en chaire le 11 février que la fraternité avait obtenu de la commission Ecclesia Dei l’autorisation de célébrer les offices de la Semaine sainte tels qu’ils étaient avant la réforme de Pie XII en 1956. Permission ad experimentum pour trois ans. Les prêtres doivent en demander l’autorisation à leurs supérieurs.

    Cela semble devoir se passer dans la discrétion, mais on trouve sur internet au moins quatre communautés qui annoncent dans leur bulletin avoir eu cette autorisation, toutes aux Etats-Unis : Notre Dame du Mont Carmel à Littleton dans le Colorado, Sainte Jeanne d’Arc à Boise dans l’Idaho, Saint Stanislas à South Bend dans l’Indiana, le Sacré Cœur à Fort Wayne également dans l’Indiana.

    La réforme de la Semaine sainte annonçait à bien des égards la révolution de 1969. On trouvera un large descriptif des changements de 1955, ainsi que des extraits de la célèbre critique de Mgr Gromier, sur le site de la schola Sainte-Cécile.

    Il finira bien par y avoir une restauration liturgique...

    Addendum

    Parmi les communautés qui célébreront l'ancienne semaine sainte, les bénédictins de La Garde-Freinet.

  • Mercredi de la deuxième semaine de carême

    Hymne des laudes du carême, traduction Lemaître de Sacy, en alternance d’alexandrins et d’octosyllabes. Doit-on voir une pointe de jansénisme dans l’avant-dernière strophe ? Il n’y a certes rien de répréhensible dans la « traduction », sinon qu’elle s’éloigne vraiment beaucoup du texte pour insister sur la Passion quand il est exclusivement question de la joie de la résurrection (avec allusion au printemps). C’est le mouvement général du poème qui est faussé. J’ajoute la traduction littérale.

    Jam, Christe, sol justitiae,
    mentis diescant tenebrae,
    virtutum ut lux redeat,
    terris diem cum reparas.

    Jésus, divin soleil de grâce et de justice
    Par qui l'astre du jour nous luit,
    Chassant l'ombre du ciel, chasse l'ombre du vice
    Et dissipe une double nuit,

    Dans tempus acceptabile,
    Et pœnitens cor tribue:
    Convertat ut benignitas,
    Quos longa suffert pietas.

    Ouvrant à tous les ports d'une humble pénitence
    Donne-nous des cœurs pénitents,
    Brise enfin ces cœurs durs, ces cœurs dont ta clémence
    A souffert durant tant de jours,

    Quiddamque pœnitentiæ
    Da ferre, quamvis gravium,
    Majore tuo munere,
    Quo demptio fit criminum.

    Fais que le corps soumis à tes lois souveraines
    Supporte en paix quelques travaux,
    Travaux vraiment heureux qui ne sont pas de peine
    Mais la guérison de nos maux.

    Dies venit, dies tua,
    In qua reflorent omnia:
    Lætemur in hac ad tuam
    Per hanc reducti gratiam.

    Ton jour vient, ton grand jour, où, mort sur le calvaire,
    Tu fais mourir la mort en toi.
    Mourons donc au péché dans ce temps salutaire
    Pour revivre avec notre roi.

    Le jour vient, ton jour, dans lequel tout refleurira, en lui nous nous réjouirons, reconduits par lui à ta grâce.

    Te rerum universitas
    Clemens adoret Trinitas;
    Et nos novi per veniam
    Novum canamus canticum. Amen.

    Que tout homme t'adore, essence en trois unique,
    Inconcevable Trinité,
    Fais que d'un cœur nouveau, par un nouveau cantique
    Nous rendions gloire à ta bonté.

    Par le « choir of nuns of the abbey of Notre Dame d’Argentan » (enregistrement américain de 1977) :
    podcast

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  • En Allemagne

    Annegret Kramp-Karrenbauer, qui dirige la Sarre depuis 2011, a été « élue » hier secrétaire générale de la CDU avec 98,87 % des voix. Disons plus simplement qu’elle a été désignée par Angela Merkel le 19 février et que la CDU a massivement entériné son choix.

    Annegret Kramp-Karrenbauer est catholique pratiquante. Si tant est que cela veuille encore dire quelque chose en Allemagne…

    Toutefois elle défend une vision «  catholique et traditionnelle de la famille », selon un politologue : elle est ouvertement opposée au « mariage pour tous » et à la suppression du paragraphe 219a du code pénal qui interdit la publicité pour l’avortement. Elle dit que les racines chrétiennes et sociales de la CDU doivent être prises en compte de la même façon que les racines conservatrices, « de la base jusqu'au sommet du parti ». D’autre part elle est pour la fermeté envers les migrants déboutés du droit d’asile et autres clandestins.

    Cela dit, comme Angela Merkel n’a aucune intention de partir à court terme, on peut voir cette nomination comme un gage donné à l’aile droite dans l’unique but de freiner la montée de l’AfD.

    Dans le même sens, on note que Angela Merkel a nommé Jens Spahn au ministère de la santé. Il critique sa politique centriste depuis 12 ans et a été très hostile à l’accueil des centaines de milliers de « migrants ». Il veut ouvertement un virage à droite pour freiner l’AfD. On nous dit Jens Spahn aussi est catholique pratiquant. Et « homosexuel assumé »…

  • Mardi de la deuxième semaine de carême

    L’introït est emprunté au psaume 26. L’âme aspire à la contemplation de la face de Dieu, et ne se contente pas d’une connaissance quelconque des vérités éternelles. « Mon cœur vous dit : j’ai cherché votre visage. C’est là tout mon désir ; ah ! ne détournez pas de moi votre face ! » Le désir est excellent, mais combien purs doivent être ces yeux qui souhaitent de fixer la lumière éblouissante de Dieu !

    Cardinal Schuster

    L’Introït est un beau cantique d’entrée. Dans des sentiments de désir ardent, la procession des chrétiens s’approche du sanctuaire où rayonne la face du Seigneur. « Je cherche ton visage... (les fidèles), le Seigneur est ma lumière (les catéchumènes), ne détourne pas de moi ton visage (les pénitents). » Le but de la recherche est Pâques. C’est ce que chante le psaume, en de beaux accents : « Je ne demande qu’une chose au Seigneur : pouvoir demeurer dans la maison de Dieu tous les jours de ma vie, pouvoir goûter l’amabilité du Seigneur et visiter son sanctuaire. » Avec quelle ardeur les pénitents et les catéchumènes devaient réciter cette prière !

    Dom Pius Parsch

    Tibi dixit cor meum, quæsívi vultum tuum. vultum tuum, Dómine, requíram : ne avértas fáciem tuam a me.
    Dóminus illuminátio mea, et salus mea : quem timébo ?

    Mon cœur vous a dit : Mes yeux vous ont cherché, votre visage, Seigneur, je le chercherai. Ne détournez pas de mol votre face.
    Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; qui craindrai-je ?

  • Le Hongrois se rebiffe

    Dans son discours d’ouverture de la session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, à Genève, le Haut Commissaire Zeid Ra'ad Al Hussein a déclaré que les « xénophobes et les racistes étaient dépourvus de tout sentiment de gêne, comme Viktor Orban » dans une Europe où « l'oppression est à la mode, l'Etat sécuritaire est de retour et les libertés fondamentales sont aux abois ».

    Le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó, non sans s’étonner que le Haut Commissaire se soit éclipsé et ne soit donc pas là pour entendre la réponse de ceux qu’il met en cause, a jugé « inacceptable » de comparer son pays « aux pires dictatures du siècle passé », a souligné que « la migration est quelque chose de dangereux » et que celle, « massive », de 2015, avait « donné l'occasion aux organisations terroristes d'envoyer leurs activistes, leurs terroristes, leurs combattants en Europe ».

    Il a ajouté : « Il est très inapproprié que des responsables de l'ONU accusent des Etats membres et des dirigeants élus démocratiquement. Il est évident que Zeid Ra'ad Al Hussein doit démissionner. »

  • Au Pakistan

    A la suite d’une émeute islamique, Patras Masih, accusé de « blasphème », s’est livré à la police. Les 800 familles chrétiennes du village, craignant les violences islamiques, se sont enfuies.

    Patras Masih a été remis à la police fédérale (FIA). Celle-ci a également convoqué son cousin, Sajid Masih, 24 ans, à son quartier général. La police a indiqué que pendant l’interrogatoire Sajid Masih a voulu s’enfuir et a sauté par la fenêtre, du… 4e étage, et qu’il se trouve à l’hôpital dans un état grave. Mais Sajid Masih a pu faire savoir que les policiers ont voulu le forcer à avoir un « rapport sexuel » avec son cousin et que pour éviter cette infamie il a préféré sauter par la fenêtre.

    Le ministre chrétien Kamran Michael (aujourd’hui ministre des… Statistiques après avoir été jusqu’à l’an dernier ministre des Droits de l’homme) a contacté le directeur général de la FIA, lui demandant une enquête. La direction a promis une enquête permettant de traduire les coupables devant la justice, et a placé une garde à l’hôpital pour prévenir toute agression ou rétorsion.

  • Lundi de la deuxième semaine de carême

    La lecture biblique de cette semaine, selon la liturgie, est l’histoire de Jacob. Ce lundi, c’est plus précisément le chapitre 28 de la Genèse. Un exemple parmi tant d’autres qui montre à quel point on ne peut comprendre l’Ancien Testament que par le Nouveau.

    Jacob part pour aller prendre femme dans la famille de sa mère. Le soir venu il s’arrête, prend des pierres qu’il met sous sa tête et s’endort. Il voit en songe une échelle où montent et descendent des anges, avec au sommet le Seigneur Dieu qui lui dit : « Ta postérité sera comme le sable de la terre ; elle s'étendra à l'occident, au midi, au nord et à l'orient, et en toi et en ta race seront bénies toutes les tribus de la terre. »

    La descendance de Jacob, ce sont les 12 patriarches, donc les 12 tribus d’Israël. Mais elles ne se sont pas étendues vers les quatre points cardinaux et ce n’est pas en Jacob que sont bénies toutes les tribus de la terre. Par leur nombre, les 12 tribus d’Israël symbolisent tous les peuples de la terre. Or c’est par et dans le Christ, fils de Dieu, que figurait Jacob (devenu Israël), que sont bénies toutes les nations de la terre. Et c’est la postérité du Christ qui s'étendra à l'occident, au midi, au nord et à l'orient : l’Eglise.

    Lorsqu’il se réveille, Jacob dit : « Que ce lieu est redoutable ! Il n'est rien moins que la maison de Dieu et la porte du ciel. » Il prend la pierre qui était sous sa tête, en fait une stèle qu’il oint d’huile et donne à ce lieu le nom de Béthel : maison de Dieu.

    Ces versets font à juste titre partie de la liturgie de la dédicace des églises. Et ils ne peuvent se comprendre que dans ce cadre. Car comment une pierre pourrait-elle être une maison ? Sinon que la pierre est le Christ, et que le Christ est l’Eglise, et que l’église devient la maison de Dieu par l’onction de ses pierres.

  • Deuxième dimanche de carême

    Offertoire

    Par les moines de Solesmes, sous la direction de dom Gajard, 1930 :
    podcast

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    Meditábor in mandátis tuis, quæ diléxi valde : et levábo manus meas ad mandáta tua, quæ diléxi.

    LE TEXTE

    Je méditerai tes préceptes que j’aime tant ;
    Et je lèverai mes mains vers tes lois, que j’aime. Ps. CXVIII, 47-48.

    Le Psaume CXVIII est le Psaume de la fidélité à la Loi divine. Ces deux versets disent, d’une façon très simple, l’amour de l’âme pour la volonté du Seigneur qui lui est manifestée soit par la loi écrite, soit par les inspirations du Saint-Esprit. L’expression Je lèverai mes mains doit être entendue comme le désir qu’a l’âme de demeurer tendue vers tout ce qui la lui fera connaître plus précise et plus détaillée, de sorte que le second verset, tout en disant la même chose, est en progression sur le premier.

    Ils forment ici tous les deux une belle paraphrase de l’Évangile. Notre Seigneur nous y est montré transfiguré, entouré de Moïse, le législateur, et d’Elie, le prophète, et il est présenté par le Père comme son Fils bien-aimé qu’il faut écouter : la Loi, les Prophètes et l’Évangile ; tout l’enseignement divin. L’Eglise chante sa joie de l’avoir ainsi concentré dans le gloire du Christ, et le désir qu’elle sent grandir en elle de le méditer et d’en vivre.

    LA MÉLODIE

    Elle est composée de deux phrases d’ossature semblable, la seconde développant la première comme dans les offertoires Jubilate, à la manière d’une variation.

    Une première idée sur in mandátis est reprise, développée et trois fois répétées dans la seconde phrase : et levábo mánus méas ad mandáta. C’est le motif de la méditation.

    Une seconde idée sur quæ diléxi est, elle aussi reprise, et développée sur les mêmes mots, dans la seconde phrase. C’est le motif de l’amour.

    Sur cette construction si parfaitement ordonnée, un chant exquis de contemplation, de conversation intime et tendre. L’âme chante pour Dieu seul, sans souci de se faire entendre de quiconque d’autre. Elle ne lui demande rien ; elle lui parle. Elle lui dit, dans un sentiment d’admiration extasiée et d’amour ardent, ce que le récit évangélique a éveillé en elle. C’est tout.

    Toute la paix heureuse dont elle est remplie se trouve dans l’intonation où est esquissé déjà le motif de la méditation. Il prend toute sa forme sur in mandátis, une ligne toute simple qui ondule en broderies légères et qui s’infléchit vers la tonique pour finir ; admiration mêlée de tendresse, d’une tendresse toutefois qui ne se livre pas encore. Mais voici le mot de l’amour : quæ diléxi. L’amour est actif ; il soulève l’âme qui cette fois se laisse aller à la joie sur un rythme ravissant de grâce légère, avant de mettre sa ferveur sur le dernier mot, válde, si expressif de tout ce qui ne peut pas se dire (1).

    Mêmes sentiments dans la seconde phrase ; ils sont seulement plus accentués. Rien ne s’oppose à ce qu’on voit dans les longues tenues répétées de levábo mánus méas comme une description des mains levées ; mais elles sont surtout l’expression du désir sans cesse renouvelé et toujours le même. Le quæ diléxi, si pénétré de joie dans la première incise, s’achève en  un balancement nuancé d’une teinte de mélancolie qui dit bien le désir insatisfait de l’amour qui ne possède pas encore son objet mais qui y tend de toutes ses forces.

    Dom Ludovic Baron

    (1) Ce mot se trouvait dans certains psautiers ; on trouvait aussi nimis (psautier romain) ou vehementer, trois mots exprimant le sphodra du psautier grec de la Septante. Mais saint Jérôme le considérait comme « superflu » (par rapport au texte hébreu) et le supprima. On le trouve néanmoins encore dans deux manuscrits postérieurs à la révision de saint Jérôme : le psautier de Corbie et le psautier de Lyon (note YD).

    *

    Sur la Transfiguration en ce temps liturgique, voir ici ; et dans le contexte évangélique, ici.