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L’ancienne Semaine sainte

Des prêtres de la Fraternité sacerdotale Saint Pierre ont annoncé en chaire le 11 février que la fraternité avait obtenu de la commission Ecclesia Dei l’autorisation de célébrer les offices de la Semaine sainte tels qu’ils étaient avant la réforme de Pie XII en 1956. Permission ad experimentum pour trois ans. Les prêtres doivent en demander l’autorisation à leurs supérieurs.

Cela semble devoir se passer dans la discrétion, mais on trouve sur internet au moins quatre communautés qui annoncent dans leur bulletin avoir eu cette autorisation, toutes aux Etats-Unis : Notre Dame du Mont Carmel à Littleton dans le Colorado, Sainte Jeanne d’Arc à Boise dans l’Idaho, Saint Stanislas à South Bend dans l’Indiana, le Sacré Cœur à Fort Wayne également dans l’Indiana.

La réforme de la Semaine sainte annonçait à bien des égards la révolution de 1969. On trouvera un large descriptif des changements de 1955, ainsi que des extraits de la célèbre critique de Mgr Gromier, sur le site de la schola Sainte-Cécile.

Il finira bien par y avoir une restauration liturgique...

Addendum

Parmi les communautés qui célébreront l'ancienne semaine sainte, les bénédictins de La Garde-Freinet.

Commentaires

  • Mais qui possède un missel permettant de suivre ces offices?

  • Réponse 1 : moi. (Un missel acheté 25€, ce n'est pas un grand luxe...)

    Réponse 2 : tous ceux qui y assisteront, puisqu'on leur fournira un livret (comme c'est précisé dans au moins une des feuilles auxquelles je renvoie - je n'ai pas lu attentivement les quatre).

  • Les "Emmaüs" et les brocantes regorgent de missels, parfois en très bon état, antérieurs aux réformes de la Semaine Sainte menées sous Pie XII, que l'on peut acquérir pour 2 ou 3 euros !

  • Personnellement, même si je comprend qu'on puisse aimer l'ancienne liturgie pascale (et là-dessus je ne suis pas du tout d'accord avec l'abbé Berto, cf ses articles dans Le cénacle et le jardin, pp 170-177), je ne m'embalerais pas trop vite. Est-ce vraiment merveilleux de ne pas pouvoir communier sacramentellement le Vendredi Saint? de ne pas renouveler solennellement les promesses de son baptême à la Vigile? et puis je serais curieux de voir combien de temps on va mettre à Rome pour s'apercevoir que ce retour implique de facto l'abomination de la désolation, je veux parler bien sûr du perfidi Judaeis perfidis et Judaicam perfidiam...

  • L"autorisation de la Commission précise que l'oraison du Motu Proprio de 2007 (sans perfidi Judaeis) doit être utilisée

  • Comme le dit Charles, la prière pour les juifs doit être celle de Benoît XVI. Je ne l'ai pas précisé pour ne pas déclencher une polémique qui me paraît hors de propos.

    J'ai toujours trouvé très étrange de communier le vendredi saint. Même avant mes décennies orientales...

    L'abbé Berto ne parle que de la veillée pascale, et essentiellement de l'heure de la veillée pascale. A priori je devrais être d'accord avec lui. Mais l'heure de la messe de la veillée n'est toujours pas la bonne, puisqu'elle devrait avoir lieu à l'aube à la fin d'une veillée beaucoup beaucoup plus longue que ne le prévoit la liturgie. D'autre part je me suis très vite habitué à Saint Julien le Pauvre d'avoir le samedi matin les vêpres et la messe de la vigile, messe hybride puisque liturgie (normalement pénitentielle) de saint Basile avec expression appuyée de la Résurrection, la victoire sur la mort, par l'aspersion des fidèles avec des feuilles de laurier... Messe qui anticipe la résurrection, ce qu'elle a toujours fait, quelle que soit son heure. Cela dit, vu le nombre des cérémonies liturgiques du triduum, tous les offices sont avancés d'une demi-journée, donc on s'y fait. Et c'est tellement beau qu'on n'y pense guère..

    Mais il n'y a pas que l'heure de la Vigile pascale. Il y a d'abord le chamboulement des Rameaux. (Avec la suppression du rite de la porte fermée à la fin de la procession, qui existe aussi dans le rite byzantin... à Pâques: cela s'appelle l'office de l'assaut, après la proclamation de la Résurrection qui se fait dehors.)

    Cela dit je suis maintenant chez l'abbé Berto où j'imagine qu'on n'est pas près de demander l'autorisation de l'ancienne Semaine sainte... A vrai dire je n'y attache guère d'importance, par rapport au reste.

  • L'apostolat de Los Angeles (Californie) a également indiqué bénéficier de cette autorisation dans son bulletin il y a quelques semaines

  • Plusieurs communautés traditionnelles en France se préparent elles aussi à célébrer selon les rites antérieurs à la réforme des années 1950 et 1955 : toutefois les communautés qui sont en France sont restées fidèles à la consigne de la Commission Ecclesia Dei qui demandait à ce qu'il n'y ait pas de "publicité" faites sur internet : visiblement les paroisses traditionnelles aux USA se sont affranchies de l'application de cette consigne !!!
    Il est vrai qu'il y avait déjà de nombreuses paroisses aux USA qui pratiquaient ainsi.
    La réforme de la Semaine Sainte opérée sous le pontificat de Pie XII, ne l'oublions pas, fut essentiellement l'oeuvre du Père Bugnini (futur "monsignore" qui aura le rôle que l'on sait dans la fabrication du nouvel ordo), protégé du cardinal Bea : tous les pseudo principes de la réforme aboutissant au missel de 1969 sont contenus dans la réforme de la Semaine Sainte opérée sous le pontificat de Pie XII, au point que l'on peut dire que nous avons dans le missel dit traditionnel largement utilisé dans les communautés célébrant selon l'usus antiquior, un "cheval de Troie" pour la partie la plus importante de toute l'année liturgique...

  • Les paroisses en question n'ont fait aucune publicité sur internet. Elles signalent seulement le changement sur leur bulletin paroissial, ce qui me semble aller de soi. Je suppose que la Commission n'avait pas la naïveté de penser qu'un tel changement allait rester secret... Concernant la liturgie qui, si je ne me trompe, est un acte public...

  • Il me semble que la demande de la Commission ED, n'était évidemment pas pour que la liturgie s'accomplisse subrepticement, mais pour éviter, des semaines à l'avance, que ne s'enflamment certaines passions et que, sur internet, n'aient lieu d'interminables discussions sur le bien-fondé de ce "retour" au véritable rite "antiquior", pratiqué pendant plus d'un millénaire.
    Or les milieux "tradi" sont tellement prompts à s'emflammer et à se déchirer pour des questions liturgiques... parfois aux dépens de toute charité !!!

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