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Le blog d'Yves Daoudal - Page 577

  • De la Sainte Vierge

    Miráre utrúmlibet, et élige quid ámplius miréris, sive Fílii benigníssimam dignatiónem, sive Matris excellentíssimam dignitátem. Utrímque stupor, utrímque miráculum. Et quod Deus féminæ obtémperet, humílitas absque exémplo: et quod Deo fémina principétur, sublímitas sine sócio. In láudibus vírginum singuláriter cánitur, quod sequûntur Agnum quocûmque íerit. Quibus ergo láudibus iúdicas dignam, quæ étiam præit? Disce, homo, obedíre; disce, terra, subdi; disce, pulvis, obtemperáre. De Auctóre tuo loquens Evangelísta: Et erat, inquit, súbditus illis. Erubésce, supérbe cinis! Deus se humíliat, et tu te exáltas? Deus se homínibus subdit, et tu dominári géstiens homínibus, tuo te præpónis Auctóri ?

    Étonne-toi de ce que tu veux, et choisis ce qui va t’étonner le plus : ou bien la condescendance si bienveillante du Fils, ou bien la transcendance si excellente de la mère. Double stupeur, double merveille : d’une part, humilité sans précédent, Dieu obéit à une femme ; et d’autre part, sublimité sans égale, une femme commande à Dieu. A la louange de ceux qui sont vierges, on chante à titre unique : « Ceux-là escortent l’Agneau partout où il va. » De quelles louanges juges-tu digne celle qui même le précède ? Homme, apprends à obéir ; terre, apprends à te soumettre ; poussière, apprends à obtempérer. L’évangéliste, parlant de ton Auteur, dit : « Et il leur était soumis. » Rougis, cendre orgueilleuse ! Dieu s’abaisse, et toi, tu t’élèves ? Dieu se soumet aux hommes, et toi, t’efforçant de dominer les hommes, tu te préfères à ton Auteur ?

    Saint Bernard, De laudibus Virginis Matris, 1.

  • Sympa

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    Mon boucher-charcutier-traiteur, qui ne porte pas de masque, ni sa femme, ni son employé, a apposé ce panneau devant sa caisse. Sympa et discrètement (?) militant.

  • Propagande

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    C’est ce que déclare le directeur de l’Agence européenne des médicaments, Guido Rasi. Il en appelle déjà à une action de la Commission européenne sur le sujet, alors qu’il n’y aura pas de vaccin à court terme. Mais quand il y en aura un, si vous ne vous faites pas vacciner vous serez un salaud. (Pour l’heure Guido Rasi n’envisage pas cependant une vaccination obligatoire. Impossible dans plusieurs pays de l’UE ?)

  • Jesu nostra redemptio

    L’hymne des vêpres et des laudes du temps de l’Ascension, et la belle traduction de Jacqueline Pascal (la sœur de Blaise, peu avant qu’on lui interdise de poursuivre… et qu’elle entre à Port-Royal sous le nom de sœur Euphémie).

    Jesu nostra redémptio,
    Amor et desidérium.
    Deus Creátor omnium,
    Homo in fine témporum.

    Jesus, digne rançon de l'homme racheté,
    Amour de notre cœur et désir de notre ame,
    Seul créateur de tout, Dieu dans l'éternité,
    Homme à la fin des temps en naissant d'une femme.

    Quae te vicit cleméntia
    Ut ferres nostra crímina,
    Crudélem mortem pátiens
    Ut nos a morte tólleres,

    Quel excez de clémence a su te surmonter
    Que portant les peschez de ton peuple rebelle,
    Tu souffris une mort horrible à raconter,
    Pour garantir les tiens de la mort éternelle ?

    Inférni claustra pénetrans,
    Tuos captívos rédimens,
    Victor triúmpho nóbili
    Ad dextram Patris résidens.

    Jusqu'au fond des enfers tu fis voir ta splendeur,
    Rachetant tes captifs de leur longue misère ;
    Et par un tel triomphe en glorieux vainqueur
    Tu t'assis pour jamais à la droite du Père.

    Ipsa te cogat píetas
    Ut mala nostra súperes,
    Parcéndo et voti cómpotes
    Nos tuo vultu sáties.

    Que la mesme bonté t'oblige maintenant
    A surmonter les maux dont ton peuple est coupable
    Remplis ses justes vœux en les luy pardonnant,
    Et qu'il jouisse en paix de ta veuë ineffable.

    Tu esto nostrum gáudium,
    Qui es futurus praemium;
    Sit nostra in te glória
    Per cuncta semper saecula.

    Sois notre unique joye, o Jésus nostre roy.
    Qui seras pour toujours nostre unique salaire !
    Que toute nostre gloire à jamais soit en toy.
    Dans le jour éternel où ta splendeur esclaire !

    Solesmes 1955 :


    podcast

  • Il y a 50 ans (21) : l’Ascension

    La collecte traditionnelle de la messe de l’Ascension est revenue subrepticement dans la troisième édition du nouveau missel romain, comme pouvant être dite à la place de celle qui seule figurait dans les deux premières éditions. Je ne sais pas qui a obtenu cela, mais c’était forcément quelqu’un de très influent, et qui a su montrer à quel point la nouvelle collecte était mauvaise.

    C’est en effet l’une des plus mauvaises qui aient été fabriquées par ceux qui prétendaient « restaurer » la liturgie : tout bonnement, elle ne ressemble même pas à une collecte.

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  • L’Ascension du Seigneur

    Screenshot_2020-05-20 Graduale Albiense .png

    Graduel d'Albi, XIe siècle.

    L’antienne d’inroït de cette fête reprend une phrase des Actes des apôtres, mais avec deux modifications importantes.

    Actes :

    Viri Galilaei, quid statis aspiciéntes in caelum ? Hic Jesus qui assúmptus est a vobis in cælum, sic véniet quemádmodum vidístis eum eúntem in caelum.

    Introït :

    Viri Galilæi, quid admirámini aspiciéntes in cælum ? Alleluia ! Quemádmodum vidístis eum ascendéntem in cælum, ita véniet, alléluia, alléluia, alléluia !

    On voit notamment que « statis » (pourquoi restez-vous là debout) est devenu « admiramini » (pourquoi vous étonnez-vous en admirant ce que vous voyez), « euntem », le Christ « qui va », est remplacé par « ascendentem », le Christ « qui monte » : ce qui est plus explicite et plus imagé et donne ainsi plus de corps au texte dans la perspective de son expression musicale. D’autre part cet ascendentem n’est  pas à la même place que euntem. Je laisse la parole au moine qui commentait le texte et le chant sur le site de l’Homme nouveau :

    La modification du texte la plus expressive est certainement la place faite à ita véniet, mis en rejet intentionnellement à la fin du texte, alors que l'expression est située au milieu de la phrase dans le récit des Actes. L'intention du compositeur, rendue explicite par le traitement mélodique de ce passage, était de mettre en valeur le second avènement du Christ à la fin des temps, et par là d'orienter le regard des disciples du Christ vers cette venue plénière du Messie qu'attend l'Église avec tout son amour. On a là, s'il ne s'agit pas d'une version plus ancienne du texte sacré, un exemple assez typique de la liberté et du bonheur avec lesquels les anciens citaient l'Écriture.

    Retenons la note admirative de ce texte, qui colore toute cette célébration de l'Ascension ; et le thème de l'attente qui caractérise toute l'histoire de l'Humanité en face du Messie : il est vraiment Celui qui vient. Durant trois années seulement, le temps de sa vie publique, il a été présent aux hommes de son époque. Mais soit avant, soit après ces années privilégiées mais si courtes à l'échelle de la grande histoire, il demeure celui qu'on attend. Admiration et vigilance sont donc les maîtres-mots de cet introït, traduisant les deux attitudes du chrétien sevré de la présence visible du Sauveur.

    Viri Galilǽi, quid admirámini aspiciéntes in cælum ? allelúia : quemádmodum vidístis eum ascendéntem in cælum, ita véniet, allelúia, allelúia, allelúia.
    Omnes gentes, pláudite mánibus : iubiláte Deo in voce exsultatiónis.

    Hommes de Galilée, pourquoi vous étonnez-vous en regardant le ciel ? Alléluia. De la même manière que vous l’avez vu monter au ciel, il reviendra, alléluia, alléluia, alléluia.
    Nations, frappez toutes des mains ; célébrez Dieu par des cris d’allégresse.

    Solesmes, 1955:


    podcast

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  • Quelle époque…

    Les dirigeants de la Ligue du football australien demandent aux joueurs de limiter leurs partenaires sexuels (dans leur traduction nos gazettes précisent : sexuel·le·s) pour réduire les risques de contamination au coronavirus.

    Ils ajoutent que les « aventures d’un soir » ne sont pas interdites mais qu’il pourrait y avoir des sanctions s’il y a multiplication des partenaires. Sic.

    Un joueur vedette a déclaré qu’ils étaient plusieurs à réagir qu’il s’agissait d’une intolérable « interdiction de s’envoyer en l’air »…

  • Et maintenant ils ressuscitent

    Lundi, le total des morts du coronavirus (ou avec, ou suspectés…) dans les Ehpad était de 10.650.

    Mardi, le total des morts du coronavirus (ou avec, ou suspectés…) dans les Ehpad était de 10.308.

    Non seulement l’ajustement se fait à la baisse, et non à la hausse, contrairement à ce que répètent certains en faisant croire que les ajustements à la hausse sont inévitables, mais si l’on séparait les vieux malades morts du coronavirus de ceux qui sont morts de leur maladie (ou de vieillesse) tout en étant porteurs du virus, il faudrait encore réduire, et très significativement, le nombre des morts en Ehpad. Mais ça n’intéresse pas davantage les catastrophistes du virus que certaines données climatiques n’intéressent les catastrophistes du climat (qui sont les mêmes et qui nous gouvernent).

  • Vigile de l’Ascension

    La messe de la vigile de l’Ascension (Vocem jucunditatis). — Les chants psalmodiques et les oraisons de cette messe sont ceux de Dimanche dernier (l’office de la vigile n’a été établie qu’entre le VIIe et le IXe siècle). Seules les lectures sont nouvelles. Elles ont été très heureusement choisies et nous offrent deux belles images de l’Ascension. La première image est une entrée triomphale au ciel ; le divin vainqueur de la mort et de l’enfer s’avance vers le ciel, chargé d’un riche butin, et là il partage son butin ; ce sont les dons spirituels qu’il communique à son Église. Ces dons sont les charismes, les grâces d’état pour la construction du corps mystique du Christ, c’est-à-dire l’Église (Ep.).

    La seconde image est, si possible, plus belle encore : le Fils rentre dans la maison paternelle ; maintenant, il frappe à la porte et demande l’entrée (le rétablissement dans sa gloire) pour lui et pour l’humanité rachetée. C’est une pensée délicate de la liturgie de mettre dans la bouche du Sauveur, à la porte du ciel, la prière sacerdotale (Ev.).

    Dom Pius Parsch

  • Saint Yves

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    (Eglise de Minihy-Tréguier)

    Allelúia, allelúia. Ab infántia crevit mecum miserátio, et de útero matris meæ egréssa est mecum. Benedíctio peritúri super me veniébat, et cor víduæ consolátus sum. Allelúia. Sancte Yvo, cuius præcónium tot et tantis claret miráculis, tuæ piæ precis præsídium tuis confer devótis fámulis. Allelúia.

    Alléluia, alléluia. La pitié pour les malheureux a grandi avec moi, elle est sortie avec moi du sein de ma mère. L’homme près de périr me bénissait, et j’ai consolé le cœur de la veuve. Alléluia. Saint Yves, dont le renom éclate en tant de prodigieux miracles, par ta prière secourable viens en aide à tes dévots serviteurs. Alléluia.

    Le verset du premier alléluia de la messe de saint Yves est original (mais on le retrouve plusieurs fois dans l'office): il s’agit de deux versets du livre de Job (31,18 et 29,13) qui s’appliquent à saint Yves, le premier avec une image hardie. Dom Calmet paraphrase : "Je suis né avec un naturel tendre et compatissant, et j’ai nourri et entretenu dans moi-même par l’usage continuel ce penchant à la miséricorde." Ce qui convient en effet à saint Yves, auquel ne pensait certainement pas le docte bénédictin…