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La persécution de l’Eglise orthodoxe ukrainienne

Zelensly a pris un décret, hier dimanche, de sanctions contre plusieurs représentants de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, dont cinq évêques. Il s’agit du métropolite Antoine, le chef de l’Eglise, du métropolite Panteleimon de Lougansk et Altchevsk, du métropolite Luc de Zaporojié, du métropolite Mélèce de Tchernivtsi et Boukovine, de l’évêque Paisiy de Konstantinovka (vicaire du diocèse de Gorlovka), de l’archimandrite Jean du diocèse de Zaporojié et de l’archimandrite Alexis du diocèse de Kherson.

Les sanctions prévoient le blocage de leurs avoirs et l'interdiction de sortie de capitaux en dehors de l'Ukraine, des restrictions sur les opérations commerciales, etc. Ils sont également privés des décorations de l'État ukrainien, du droit d'acheter des terrains, de « privatiser des propriétés de l'État » (à savoir le droit de célébrer la liturgie dans les église appartenant à l'Etat) et des droits de propriété intellectuelle.

Le décret est pris pour cinq ans.

La persécution incite les militants de l’Eglise du régime à y participer eux aussi activement. Dans certaines églises ils vont perturber la divine liturgie et bousculer les fidèles. La vidéo suivante circule depuis hier. Je ne sais pas où c’est. Mais une bande de jeunes est entrée dans l’église pendant la divine liturgie et a exigé que les fidèles chantent l’hymne national ukrainien. Plusieurs sont alors sortis, et l’on voit une dame qui dit : « L’église c’est pour la prière, pas pour l’hymne. » Puis l’on voit les jeunes scander leur slogan favori : « La valise, la gare, la Russie. » Car les fidèles de l’authentique Eglise orthodoxe ukrainienne, qui vivent là depuis toujours, sont considérés comme des ennemis russes…

Dans la vidéo suivante c’est à Tarasovka dans la région de Kiev, le 7 décembre. Les militants de l’Eglise du régime étaient accompagnés de miliciens de la « Défense civile », sous la direction du chef de la collectivité territoriale de Boyarka. Ils ont brisé les serrures et bloqué l’entrée de l’église, mais les fidèles appelés à la rescousse ont fini par les chasser et reprendre possession des lieux.

Parmi les femmes agressées par les miliciens il y avait la mère d’un soldat, Volodymyr, sur le front à Bakhmout. Elle leur a dit : « Les gars, qu'est-ce que vous faites ? Mon enfant est près de Bakhmout, et vous venez ici bousculer les femmes ? Ne faites pas cela, ne commettez pas ce crime. » Elle reçut alors un appel téléphonique d’un homme lui demandant de rentrer chez elle immédiatement. Ce fut pour apprendre que son fils était mort.

Le lendemain matin, les miliciens et les militants de l’Eglise du régime sont revenus faire leurs provocations, avec des prêtres, et sous les caméras complices de Canal 5. On voit la femme revenue à l’église, demander à genoux dans la neige au prêtre de l’Eglise du régime de permettre que son fils soit enterré par des prêtres de son Eglise. Le prêtre la prend de haut et lui demande de partir (à ce moment-là la journaliste de la chaîne demande au cameraman de couper). Finalement les occupants vont partir. Mais on ne sait pas pour combien de temps…

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Les juristes du Parlement ukrainien considèrent que le projet de loi interdisant l’Eglise orthodoxe ukrainienne, qui a reçu le soutien de la « commission de politique humanitaire », contredit la Constitution et risque de provoquer des troubles sociaux :

« L'Ukraine est un État laïc, ce qui exclut la possibilité d'établir au niveau législatif des avantages pour des organisations religieuses spécifiques. Le monopole proposé du terme "orthodoxe" à une organisation religieuse n'est pas suffisamment équilibré et contient des violations de l'article 35 de la Constitution de l'Ukraine, y compris en ce qui concerne les droits des membres d'autres organisations religieuses. »

Les juristes ajoutent qu’ils ont des doutes sur le concept d’« organisations religieuses étrangères », qui n’est pas défini. Et ils précisent que l’interdiction d’organisations religieuses qui déclarent un lien avec l’Eglise orthodoxe russe créera un prétexte pour l’interdiction arbitraire d’organisations religieuses par le pouvoir.

Enfin, les juristes soulignent que l’adoption du projet de loi risque de créer « une tension considérable dans la société », car les entités de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sont 12.406, représentant 62% de toutes les organisations religieuses se revendiquant orthodoxes.

Commentaires

  • Il est intéressant de relever que dans le second film, l'un des miliciens faisant obstacle à l'entrée dans l'église, porte un écusson sur le bras gauche avec le drapeau... allemand.
    Pas de doute, il doit s'agir d'un fidèle croyant de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine...
    Le régime de Kiev est bien le régime de l'imposture.

  • Certains au gouvernement ukrop voudraient déclarer nuls les baptêmes canoniques et imposer de nouveaux baptêmes dans la nouvelle église d'état. Iront-ils jusque là ? Tout est possible.

  • Toujours dans mon petit pays, le Danemark, des forces sont maintenant apparues qui répandent la haine envers de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Kyrie Elison

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