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Le blog d'Yves Daoudal - Page 119

  • Saint Eusèbe de Verceil

    La relation entre l'Evêque de Verceil et sa ville est en particulier éclairée par deux témoignages épistolaires. Le premier se trouve dans la Lettre déjà citée, qu'Eusèbe écrivit de son exil de Scitopolis "à mes bien-aimés frères et aux prêtres tant désirés, ainsi qu'aux saints peuples solides dans leur foi de Verceil, Novare, Ivrée et Tortone" (Ep. secunda, CCL 9, p. 104). Ces expressions initiales, qui marquent l'émotion du bon pasteur face à son troupeau, trouvent un large écho à la fin de la Lettre, dans les saluts très chaleureux du père à tous et à chacun de ses enfants de Verceil, à travers des expressions débordantes d'affection et d'amour. Il faut tout d'abord noter le rapport explicite qui lie l'Evêque aux sanctae plebes non seulement de Vercellae/Verceil - le premier et, pendant quelques années encore, l'unique diocèse du Piémont -, mais également de Novaria/Novare, Eporedia/Ivrée et Dertona/Tortone, c'est-à-dire de ces communautés chrétiennes qui, au sein du diocèse lui-même, avaient trouvé une certaine consistance et autonomie. Un autre élément intéressant est fourni par le salut avec lequel se conclut la Lettre:  Eusèbe demande à ses fils et à ses filles de saluer "également ceux qui sont en dehors de l'Eglise, et qui daignent nourrir pour nous des sentiments d'amour:  etiam hos, qui foris sunt et nos dignantur diligere". Signe évident que la relation de l'Evêque avec sa ville ne se limitait pas à la population chrétienne, mais s'étendait également à ceux qui - en dehors de l'Eglise - en reconnaissaient d'une certaine manière l'autorité spirituelle et aimaient cet homme exemplaire.

    Le deuxième témoignage du rapport singulier de l'Evêque avec sa ville provient de la Lettre que saint Ambroise de Milan écrivit aux habitants de Verceil autour de 394, plus de vingt ans après la mort d'Eusèbe (Ep. extra collectionem 14:  Maur. 63). L'Eglise de Verceil traversait un moment difficile:  elle était divisée et sans pasteur. Ambroise déclare avec franchise qu'il hésite à reconnaître chez ces habitants de Verceil "la descendance des saints pères, qui approuvèrent Eusèbe à peine l'eurent-ils vu, sans jamais l'avoir connu auparavant, oubliant même leurs propres concitoyens". Dans la même Lettre, l'Evêque de Milan témoigne de la manière la plus claire son estime à l'égard d'Eusèbe:  "Un homme aussi grand", écrit-il de manière péremptoire, "mérita bien d'être élu par toute l'Eglise". L'admiration d'Ambroise pour Eusèbe se fondait surtout sur le fait que l'Evêque de Verceil gouvernait son diocèse à travers le témoignage de sa vie:  "Avec l'austérité du jeûne, il gouvernait son  Eglise".  De  fait,  Ambroise était fasciné - comme il le reconnaît lui-même - par l'idéal monastique de la contemplation de Dieu, qu'Eusèbe avait poursuivi sur les traces du prophète Elie. Tout d'abord - note Ambroise -, l'Evêque de Verceil rassembla son propre clergé en vita communis et l'éduqua à l'"observance des règles monastiques, bien que vivant dans la ville". L'Evêque et son clergé devaient partager les problèmes de leurs concitoyens, et ils l'ont fait de manière crédible précisément en cultivant  dans le même temps une citoyenneté différente, celle du Ciel (cf. He 13, 14). Et ainsi, ils ont réellement construit une véritable citoyenneté, une véritable solidarité, comme entre les citoyens de Verceil.

    Benoît XVI

  • La persécution

    A l'invitation du métropolite Théodose, la Mission de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies en Ukraine s'est rendue à Tcherkassy le 13 décembre. Les membres de la mission ont recueilli les témoignages, vidéos et divers documents sur l’attaque du monastère le 20 novembre par des hommes en tenue de camouflage agissant pour le compte de l’Eglise du pouvoir. Ils ont rencontré des fidèles encore hospitalisés. « De nombreux croyants blessés ont témoigné sous le couvert de l'anonymat car, compte tenu de l'inaction des forces de l'ordre en matière de violation des droits des croyants, ils ne peuvent se sentir en sécurité aujourd'hui, surtout après les menaces que les assaillants ont fait peser sur leur vie et leur santé au monastère. »

    *

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    Le matin du 14 décembre, des représentants de la réserve de Tchernigov, accompagnés d’hommes en tenue de camouflage armés de fusils mitrailleurs, ont pénétré par effraction dans la cathédrale de la Trinité, n'ont laissé entrer aucun membre du clergé et ont refusé de dire ce qu’ils venaient faire. L'archiprêtre Igor Pidan, recteur de la cathédrale et secrétaire du diocèse de Tchernihiv, a qualifié les actions des fonctionnaires d'outrage aux reliques de saint Théodose, saint Laurent et saint Philarète Goumilevsky qui y sont gardées.

    *

    A l'occasion de l'anniversaire du soi-disant « conseil d'unification » (des Eglises orthodoxes), Petro Porochenko a déclaré qu'il y a cinq ans, l'État a créé sa propre Eglise et que l'Eglise orthodoxe ukrainienne doit donc être interdite parce que l'Ukraine « n'en a pas besoin ». Difficile de dire plus ouvertement que sa secte n’est pas une Eglise…

    *

    L’état de santé du métropolite Longin s’est détérioré. Les médecins ne parviennent pas à stabiliser le rythme cardiaque. Le monastère de Bantcheny demande aux fidèles de prier pour son abbé persécuté.

    *

    Le procès du métropolite Théodose s’éternise, parce que ses soi-disant « victimes » ne viennent jamais témoigner. Alors le procureur saisit la cour d’une nouvelle accusation : le métropolite, assigné à résidence, publie des vidéos sur YouTube « contenant des appels à la haine nationale et religieuse »… Le bureau du procureur précise : « Les conclusions pertinentes ont été confirmées par un examen linguistique médico-légal. » Ah…

    *

    Le SBU a placé le patriarche Cyrille sur la liste des personnes recherchées. Il est accusé d’atteinte à l’intégrité territoriale et à l’inviolabilité de l’Ukraine. Le 4 novembre, le SBU avait adressé un « avis de suspicion » au patriarche de l’Eglise orthodoxe russe, et il devait être mis en détention préventive. La « date de disparition » du patriarche a été fixée au 11 novembre…

    *

    Le métropolite Nicodème de Jitomir a consacré une nouvelle église, troglodyte, au monastère de la Sainte Intercession de Vilkha.

  • L’aveu de Macron

    Macron, interrogé à l’issue du sommet européen :

    « Nous sommes très loin de l'élargissement réel de l'UE, y compris l'Ukraine. Quoi qu'il en soit, quelle que soit cette expansion, elle nécessitera une profonde réforme de nos règles. »

    La décision prise hier était une « décision politique, qui n’a pas de signification juridique » : la décision juridique, c’est l’ouverture d’une conférence intergouvernementale.

    Puis il a dit : « Je m'attends à ce que Viktor Orban, dont l'opinion et les intérêts ont été pris en compte, se comporte de manière européenne et ne compromette pas le progrès politique » : celui de la poudre aux yeux pour Zelensky.

    Et enfin : « L'adhésion de l'Ukraine à l'UE ne sera possible que si Kiev remplit toutes les conditions nécessaires, et si cela ne se produit pas – il n'y aura pas de début de négociations. »

    Ce qui revient à ce que dit Orban, sauf que le Hongrois est plus franc.

    Cela dit, la Commission européenne est capable de toutes les pirouettes pour prétendre que les conditions sont remplies. C’est déjà fait pour la « liberté de la presse », puisque la Commission a avalisé sans sourciller une loi qui permet à l’organisme de régulation de l’audiovisuel d’interdire tout média sans procès, dans une Ukraine où il n’y a déjà aucune liberté de la presse.

  • Qui a l'avantage ?

    La réaction d’Oleksiy Arestovitch, l’ancien conseiller de Zelensky, à la prestation de Poutine hier :

    Poutine donne une conférence de presse sur fond jaune-bleu. Si Zelensky avait parlé en blanc-bleu-rouge, il aurait déjà été brûlé.

    Poutine nous appelle des frères et un seul peuple, et nous les appelons des porcs et des orcs.

    Sur l'écran de Poutine, des questions gênantes sont posées par des Russes.

    Nous sommes de plus en plus immergés dans le "...ne lève pas les yeux".

    Qui, selon vous, a l'avantage : nous ou eux ?

  • Un prix catholique

    L’American Catholic Press, éditeur de livres « liturgiques » à Chicago, a décerné son prix 2023 « Gratiam Dei », sa « plus haute distinction », au député de l’Illinois Anthony DeLuca.

    Ce député « catholique » est connu notamment pour avoir voté la loi de « santé reproductive » de l’Etat, qui autorise l’avortement jusqu’à la naissance sans avoir à donner de motif, et annule donc la loi qui interdisait l’avortement par démembrement du fœtus. DeLuca avait déclaré qu’il soutenait cette loi parce qu’il fallait « s’assurer que si la Cour suprême renverse l’arrête Roe contre Wade les services d’avortement restent légaux dans l’Illinois ».

    Il a aussi soutenu la légalisation du « mariage » entre personnes de même sexe, qui a permis de corriger, dit-il, une « iniquité juridique ».

    Interrogé par LifeSite, le Père Michael Gilligan, président de l’American Catholic Press, a répondu que le député n’avait pas été distingué pour ses « positions politiques » (sic) mais « pour avoir institué en octobre un Mois de l’héritage italien et pour son important soutien à la communauté ».

    Et d’ajouter :

    « Si vous avez une opinion personnelle que je considère comme dangereuse ou nuisible, vous devez la garder pour vous. »

    Pour ce qui est du « mariage », le P. Gilligan a rappelé que le pape François « soutient les unions civiles homosexuelles ».

    Cela se passe dans l’Illinois, là où l’archevêque est le cardinal Blase Cupich, créature de François, qui a interdit la messe traditionnelle et célébré en juin dernier une messe LGBT à l’église Notre Dame du Carmel de Chicago, favorable à l’ordination diaconale des femmes, etc.

  • Le sosie !

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    Lors de sa séance de réponses à d’innombrables questions pendant plus de 4 heures, Poutine a été confronté à son sosie… Un étudiant de Saint-Pétersbourg, utilisant l’intelligence artificielle, s’est adressé au président russe sous l’apparence et avec la voix de Poutine. Il lui a demandé ce qu’il pensait de l’intelligence artificielle et… si c’était vrai qu’il avait beaucoup de sosies….

    Poutine s’est montré amusé de la performance et a répondu : « Je vois que vous pouvez me ressembler et parler comme moi... Mais j'y ai réfléchi et j'ai décidé qu'une seule personne devait me ressembler et utiliser ma voix, et il s'agit de moi-même… »

    Puis il a répondu sérieusement sur l’intelligence artificielle, redisant qu’il était impossible d’empêcher son développement et que la Russie devait donc prendre les devants, « en tout cas, nous devons tout faire pour être parmi les leaders dans ce sens. »

  • Orban s’explique

    Viktor Orban dit qu’il a longuement tenté de convaincre les dirigeants des 26 autres pays de l'UE que c'était une mauvaise idée d'entamer des négociations d'adhésion avec l'Ukraine : « Ce fut une discussion longue et difficile. Pendant huit heures, j'ai essayé de les convaincre de ne pas le faire », que ce serait une mauvaise décision parce que le pays n'est pas prêt, mais « il a été impossible de les convaincre ». Et « ils m'ont demandé de ne pas les arrêter ». Ils ont souligné que « les négociations seront un processus long et fastidieux » et qu'il n'est pas question que l'Ukraine rejoigne l’UE de sitôt. Au moment du vote, Orban a quitté la salle.

    Viktor Orban rappelle qu’en Hongrie « toutes les questions importantes sont décidées par le parlement et les représentants élus du peuple hongrois » et qu’il « en sera de même pour l'adhésion de l'Ukraine à l'UE ». Le début des négociations avec l'Ukraine « n'est pas en soi préjudiciable aux intérêts nationaux hongrois », et « nous aurons l'occasion d'intervenir plus tard ». Car « on estime déjà qu'il faudra environ 75 votes supplémentaires pour que cette question parvienne aux parlements nationaux ».

    Ce que ne dit pas Orban est que la plus importante prochaine étape est la convocation de la conférence intergouvernementale. Or elle doit avoir lieu au deuxième semestre 2024. Au moment où la présidence tournante de l’UE, qui doit la lancer, sera exercée par… la Hongrie.

    S’il a cédé sur le début du processus d’adhésion de l’Ukraine, Orban est resté ferme sur les 50 milliards qui doivent être encore déversés dans ce pays dans le cadre du budget révisé pour les quatre prochaines années. Il a redit que l’aide à l’Ukraine ne doit pas faire partie du budget européen. Un sommet extraordinaire a été aussitôt convoqué pour janvier, en espérant le faire craquer aussi sur ce sujet…

    (Petit rappel: les négociations d'adhésion de la Turquie ont commencé il y a près de vingt ans...)

  • De la férie

    Vendredi de la deuxième semaine de l’Avent.

    Voici les trois répons des matines de ce jour.

    ℟. Ecce véniet Dóminus, protéctor noster, Sanctus Israël, * corónam regni habens in cápite suo.
    ℣. Et dominábitur a mari usque ad mare, et a flúmine usque ad términos orbis terrárum.
    ℟. Corónam regni habens in cápite suo.

    Voici que viendra le Seigneur, notre protecteur le Saint d’Israël, ayant sur sa tête la couronne royale. Et il dominera depuis une mer jusqu’à une autre mer, et depuis le fleuve jusqu’aux limites de la terre, ayant sur sa tête la couronne royale.

    ℟. Sicut mater consolátur fílios suos, ita consolábor vos, dicit Dóminus: et de Jerúsalem civitáte quam elégi, véniet vobis auxílium: * Et vidébitis et gaudébit cor vestrum.
    . Dabo in Sion salútem, et in Jerúsalem glóriam meam.
    ℟. Et vidébitis et gaudébit cor vestrum.

    Comme une mère console ses enfants, ainsi je vous consolerai, dit le Seigneur ; et de Jérusalem, la ville que j’ai choisie, viendra pour vous le secours, et vous verrez, et votre cœur se réjouira. J’établirai dans Sion le salut, et dans Jérusalem, ma gloire. Et vous verrez, et votre cœur se réjouira.

    . Jerúsalem, plantábis víneam in móntibus tuis: exsultábis, quóniam dies Dómini véniet: surge, Sion, convértere ad Dóminum Deum tuum: gaude et lætáre, Jacob: * Quia de médio géntium Salvátor tuus véniet.
    . Exsúlta satis, fília Sion: júbila, fília Jerúsalem.
    . Quia de médio géntium Salvátor tuus véniet.
    ℣. Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.
    ℟. Quia de médio géntium Salvátor tuus véniet.

    Jérusalem, tu planteras une vigne sur tes montagnes : tu tressailliras de joie, parce que le jour du Seigneur viendra ; lève-toi, Sion, retourne au Seigneur ton Dieu ; Jacob, réjouis-toi, et sois dans l’allégresse, parce que ton Sauveur viendra du milieu des Nations. Tressaille d’une joie parfaite, fille de Sion ; jubile, fille de Jérusalem, parce que ton Sauveur viendra du milieu des Nations.

  • Tant pis…

    Le Conseil européen a décidé d’ouvrir les négociations d’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie.

    Viktor Orban est parti avant le vote. Manifestement il n’était pas suivi par ses homologues slovaques et autrichiens, qui étaient contre et qui ont voté pour…

    Cela permet de prendre la mesure des moyens de pression de Bruxelles sur les Etats membres. Cela permet aussi de voir à quel point l’Union européenne s’assoit sur l’état de droit qu’elle a tout le temps à la bouche, puisque malgré tous les efforts des fonctionnaires de Bruxelles pour donner un semblant de vernis au régime dictatorial et tyrannique de Kiev, l’Ukraine, ne remplit pas trois des sept conditions pour l’ouverture des négociations.

    Orban a publié une vidéo où il dit que « la Hongrie n’a pas modifié sa position » et que la décision des 26 est « irrationnelle », mais qu’il a décidé de les laisser aller leur chemin…

    Je ne sais pas si on saura ce qui a fait plier Orban, s'il y a eu un "donnant-donnant". Mais c’est décevant, puisqu’il avait le droit entièrement pour lui, contrairement aux 26 autres.

  • “Ligne directe”

    Lors d’une nouvelle édition de « Ligne directe », Vladimir Poutine a répondu à de nombreuses questions tous azimuts, non stop pendant plus de quatre heures (ce qui est un exploit pour un mourant, et encore plus pour un sosie, en fait)... Précisément entre 12h10 et 16h25 heure locale. Questions posées par des journalistes du monde entier, ou venant de citoyens russes, qui défilaient sur un écran. C’est ainsi qu’apparut :

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    « Vladimir, rappelle-moi, s’il te plaît ! E. Macron. »

    Poutine a commenté qu'il ne reculait pas devant les contacts avec le dirigeant français. Que la relation était bonne et fonctionnait, mais qu’ensuite le président français lui-même y a mis fin et a cessé d'appeler. « Si le président français ne veut pas communiquer, eh bien, il n'y a pas de procès »…

    Interrogé sur ce qu’il pensait des cadeaux de Noël il a dit :

    « Le plus important, ce sont les enfants et les enfants de nos enfants. Les cadeaux que l’on fait sans le vouloir. »

    Et en ouverture il avait affiché ce message :

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    « L'année n'a pas été facile, bonne santé à vous, que le Seigneur vous bénisse ! »