En ce jour de férie du temps de la Nativité, l’antienne du Benedictus est la même que celle de l’octave de la Nativité, dont je signalais qu’elle vient de la liturgie byzantine. Plus précisément, elle vient des vêpres de la synaxe de la Mère de Dieu, célébrée le 26 décembre (donc le soir de Noël). Il s’agit du début des apostiches. Revoici l’antienne latine, suivie du texte grec, et de la traduction intégrale du chant.
Mirabile mysterium declaratur hodie: innovantur naturae, Deus homo factus est: id quod fuit permansit, et quod non erat assumpsit; non commixtionem passus, neque divisionem.
Παράδοξον μυστήριον, οἰκονομεῖται σήμερον! καινοτομοῦνται φύσεις, καὶ Θεὸς ἄνθρωπος γίνεται· ὅπερ ἦν μεμένηκε, καὶ ὃ οὐκ ἦν προσέλαβεν, οὐ φυρμὸν ὑπομείνας, οὐδὲ διαίρεσιν.
Un mystère étonnant s'accomplit en ce jour: les natures sont renouvelées et Dieu se fait homme; il demeure ce qu'il était, et il assume ce qu'il n'était pas, sans subir ni mélange ni division.
Le Seigneur dit à mon Seigneur: Siège à ma droite.
Seigneur, à Bethléem tu es venu, la grotte fut ton logis; et toi qui as le ciel pour trône, dans la crèche tu reposas; toi qu'entourent les Anges par milliers, parmi les Pâtres tu descendis, afin de sauver le genre humain dans ta miséricorde; Seigneur gloire à toi.
Avant l'aurore je t'ai fait naître de mon sein.
Comment décrire ce mystère éminent? Voici que s'incarne l'Incorporel, le Verbe se revêt de l'épaisseur de la chair; l'Invisible se laisse voir, l'Impalpable se laisse toucher, l'Intemporel prend son début dans le temps; le Fils de l'homme devient le Fils de Dieu, Jésus Christ hier et aujourd'hui, le même dans les siècles.
Gloire au Père... Maintenant...
A Bethléem accoururent les Bergers, indiquant le véritable Pasteur, celui qui siège sur le trône des Chérubins et repose dans la crèche des bestiaux, ayant pris pour nous la forme d'un enfant. Seigneur, gloire à toi.