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tchèques - Page 4

  • L’éternel prince des Tchèques

    Extraits de l'homélie de Benoît XVI lors de la messe de ce matin.

    Je salue avec déférence Monsieur le Président de la République, auquel je présente mes vœux cordiaux à l'occasion de sa fête ; vœux qu'il me plaît d'adresser à ceux qui portent le nom de Venceslas, et au peuple tchèque tout entier au jour de sa fête nationale.

    Ce matin le souvenir glorieux du martyr saint Venceslas, dont j'ai pu vénérer la relique, avant la messe, dans la Basilique qui lui est dédiée, nous réunit autour de l'autel. Il a versé son sang sur votre terre et son aigle que vous avez choisi comme écusson de la visite d'aujourd'hui - votre Cardinal Archevêque l'a rappelé il y a peu - constitue l'emblème historique de la noble Nation tchèque. Ce grand saint que vous aimez appeler 'éternel' Prince des Tchèques, nous invite à suivre toujours et fidèlement le Christ, il nous invite à être des saints. Lui-même est un modèle de sainteté pour tous, spécialement pour tous ceux qui conduisent le destin des communautés et des peuples. (...)

    Venceslas est mort martyr pour le Christ. Il est intéressant de noter que son frère Boleslas réussit, en le tuant, à s'emparer du trône de Prague, mais la couronne que par la suite ses successeurs se mettaient sur la tête ne portait pas son nom. Elle portait le nom de Venceslas, en témoignage que «le trône du roi qui juge les pauvres dans la vérité restera solide pour l'éternité » (cf. l'Office des lectures de ce jour). Ce fait fut jugé comme une merveilleuse intervention de Dieu, qui n'abandonne pas ses fidèles : « l'innocent vaincu vainc le cruel vainqueur de la même façon que le Christ sur la croix » (cf. La légende de saint Venceslas), et le sang du martyr n'a appelé ni haine ni vengeance, mais le pardon et la paix.

    Chers frères et sœurs, en cette Eucharistie, remercions ensemble le Seigneur d'avoir donné à votre Patrie et à l'Eglise ce saint souverain. Prions en même temps pour que, comme lui, nous aussi nous marchions d'un pas alerte vers la sainteté. C'est certainement difficile, parce que la foi est toujours exposée à de multiples défis, mais quand on se laisse attirer par Dieu qui est Vérité, le chemin se fait décidé, parce qu'on fait l'expérience de la force de son amour. Que l'intercession de saint Venceslas et des autres saints protecteurs des terres tchèques nous obtienne cette grâce. Que Marie, Reine de la paix et Mère de l'Amour nous protège et nous assiste toujours. Amen !

  • Le pape, le communisme, les racines chrétiennes de la nation, et un hommage à Vaclav Klaus

    Traduction des propos de Benoît XVI à son arrivée à Prague.

    (...) J’ai été particulièrement touché par le geste du jeune couple qui m’a apporté des dons typiques de la culture de votre nation et m’ont offert un peu de votre terre natale. Cela me rappelle que la culture tchèque est profondément pénétrée par le christianisme, car, comme vous le savez, les éléments du pain et du sel revêtent un sens particulier dans la symbolique du Nouveau Testament.

    Même si toute la culture européenne a été profondément modelée par son héritage chrétien, ce fait est particulièrement vrai en cette terre tchèque, car c’est grâce au travail missionnaire des saints Cyrille et Méthode, au neuvième siècle, que l’ancienne langue slavonne a été transcrite pour la première fois. Apôtres des peuples slaves et fondateurs de leur culture, ils sont vénérés à juste titre comme Patrons de l’Europe. Il est aussi utile de rappeler que ces deux grands saints, de tradition byzantine, rencontrèrent ici des missionnaires provenant de l’Occident latin. Tout au long de son histoire, ce territoire situé au cœur du continent européen, au carrefour du nord et du sud, de l’est et de l’ouest, a été un point de rencontre pour différents peuples, traditions et cultures. Sans aucun doute, cela a provoqué quelquefois des frictions, toutefois, cette rencontre s’est démontrée fructueuse à long terme. D’où le rôle significatif que le territoire tchèque a joué dans l’histoire intellectuelle, culturelle et religieuse de l’Europe, de temps en temps comme champ de bataille, mais le plus souvent en tant que pont.

    Dans quelques mois, aura lieu le vingtième anniversaire de la « Révolution de velours », qui, heureusement, mit fin pacifiquement, à une période d’épreuve particulière pour votre Pays, période durant laquelle la circulation des idées et des courants culturels était sévèrement contrôlée. Je m’unis à vous et à vos voisins en rendant grâce pour votre libération de ces régimes oppressifs. Si l’effondrement du mur de Berlin a marqué un tournant décisif dans l’histoire mondiale, il en fut plus encore ainsi pour les Pays de l’Europe Centrale et Orientale, leur permettant de prendre la place qui leur revient dans le consensus des nations, en qualité d’acteurs souverains.

    Toutefois, le coût de quarante ans de répression politique n’est pas à sous-estimer. Un drame particulier pour ce pays a été la tentative impitoyable du Gouvernement de l’époque de réduire au silence l’Église. Votre histoire, tout au long de son cours, de saint Venceslas, de sainte Ludmilla et saint Adalbert jusqu’à saint Jean Népomucène, a été marquée par de courageux martyrs dont la fidélité au Christ a témoigné plus fortement et de façon plus éloquente que la voix de leurs bourreaux. Cette année est caractérisée par le quarantième anniversaire de la mort du Serviteur de Dieu, le Cardinal Josef Beran, Archevêque de Prague. Je désire lui rendre hommage ainsi qu’à son successeur, le Cardinal František Tomášek, que j’ai eu le privilège de connaître personnellement, pour leur invincible témoignage chrétien face à la persécution. Avec de braves et innombrables prêtres, religieux et laïcs, hommes et femmes, ils ont maintenu vivante la flamme de la foi dans ce Pays. Maintenant que la liberté religieuse a été rétablie, je fais appel à tous les citoyens de la République pour qu’ils redécouvrent les traditions chrétiennes qui ont façonné leur culture et j’invite la communauté chrétienne à continuer à faire entendre sa voix tandis que la nation affronte les défis du nouveau millénaire. « Sans Dieu, l’homme ne sait où aller et ne parvient même pas à comprendre qui il est » (Caritas in veritate, 78). La vérité de l’Évangile est indispensable pour une société saine, car elle ouvre à l’espérance et nous permet de découvrir notre dignité inaliénable de fils de Dieu.

    Monsieur le Président, je sais que vous voulez que soit accordé à la religion un rôle majeur dans les affaires du Pays. Le drapeau présidentiel qui flotte sur le Château de Prague proclame la devise « Pravda Vítĕzí – La Vérité triomphe » : je souhaite sincèrement que la lumière de la foi continue à guider cette nation, bénie abondamment au cours de son histoire par le témoignage de grands saints et martyrs. En cet âge de la science, il est utile de rappeler l’exemple de Jean Grégoire Mendel, Abbé augustin de Moravie, dont les recherches d’avant-garde furent à la base de la génétique moderne. Le reproche de son saint patron, Augustin, ne s’adressait pas à lui, lorsqu’il regrettait que beaucoup étaient « davantage portés à admirer les faits qu’à en rechercher les causes » (Epistula 120, 5 ; cf. Jean-Paul II, Commémoration de l’Abbé Grégoire Mendel à l’occasion du premier centenaire de sa mort, 10 mars 1984, 2). Le véritable progrès de l’humanité est servi au mieux justement par cette alliance de la sagesse de la foi et de l’intuition de la raison. Que le peuple Tchèque puisse toujours jouir des bénéfices qui proviennent de cette heureuse synthèse !

    Il ne me reste qu’à renouveler à chacun de vous mes remerciements, et à vous dire que j’ai attendu avec impatience de passer ces quelques jours parmi vous, dans la République Tchèque, que vous êtes fiers d’appeler : « zeme ceská, domov muj »*.

    * Citation de l'hymne national : pays tchèque, ma patrie.

  • Václav Klaus s’explique

    La vice-présidente sociale-démocrate du Sénat tchèque avait envoyé une lettre à Vaclav Klaus pour lui demander d'expliquer pourquoi il n'avait pas encore signé la ratification du traité de Lisbonne. Le président lui a répondu, également par lettre, qu'un groupe de sénateurs l'a informé qu'ils avaient l'intention de déposer une plainte constitutionnelle et lui demandaient de différer sa signature jusqu'à la décision de la Cour. « J'ai fait suite à cette demande. Si je ne l'avais pas fait, je les aurais dépouillés des droits qui leur sont garantis par la loi. » Il ajoute qu'il juge sérieuses les réserves de ces sénateurs, et qu'il attend que la Cour constitutionnelle « apporte des réponses convaincantes et des explications, de manière aussi à ce qu'elle assume, cette fois, ses responsabilités ».

  • Le traité en rade en Tchéquie

    La plainte constitutionnelle contre la loi accompagnant la ratification du traité de Lisbonne, spécifiant que tout transfert de souveraineté doit être approuvé par le Parlement, a été déposée hier.

    Elle est signée de 17 sénateurs : 15 ODS, un indépendant, et la présidente du parti des Citoyens libres.

    En fait cette loi avait été exigée par l'ODS. Mais les plus eurosceptiques du parti la contestent maintenant au motif qu'un vote approuvant un transfert de compétence ne peut être valide que s'il recueille la majorité constitutionnelle, soit 60 % des voix, alors que la loi prévoit la majorité simple. Ils veulent aussi que soit ajouté à la loi que la Cour constitutionnelle peut contrôler que chacune des décisions prises par les instances de l'UE sont compatibles avec la Constitution tchèque...

    Tant que la Cour constitutionnelle n'aura pas donné sa réponse, la République tchèque ne peut pas ratifier le traité de Lisbonne...

    Et ces sénateurs gardent sous le coude la nouvelle plainte constitutionnelle contre le traité lui-même, qu'ils avaient d'abord prévu de déposer en août...

  • Le nombre de catholiques remonte en République tchèque

    A un mois de la visite du pape en République tchèque, le Vatican informe qu'il y avait au 31 décembre 2008 3.290.00 baptisés catholiques dans ce pays, soit près d'un tiers de la population (10,38 millions d'habitants), qui est en léger mais continu déclin depuis 1995.

    Le nombre de membres de l'Eglise catholique était de 4 millions en 1991, et de 2,7 millions en 2001.

    (La république tchèque est peut-être le pays le plus athée du monde, avec près de 40% se déclarant athées - 60% sans religion. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les protestants sont très peu nombreux : moins de 150.000, et les hussites 100.000.)

  • En Moravie aussi

    1225036492_mesita.jpgLe Parti National tchèque ("extra-parlementaire d'extrême droite", comme dit l'agence de presse CTK) organise une manifestation samedi devant la mosquée de Brno pour dire non au projet de grande mosquée dans la capitale de la Moravie.

    A Brno et dans les alentours, il y aurait environ 800 musulmans. Il y a 11 ans une mosquée a été construite (photo). Sans minaret. C'était la première mosquée de Tchéquie et la première dans toute l'Europe centrale. Les musulmans considèrent aujourd'hui qu'elle est trop petite, et veulent une grande mosquée, avec tout ce qui va avec (salles de conférences, d'expositions, de classes, etc.) et un minaret.

    « En réaction aux déclarations publiques des musulmans de Brno concernant la construction d'une nouvelle et plus grande mosquée à Brno, et à la promotion de l'islamisme par les organisations musulmanes en République tchèque, le Parti National se voit obligé d'avertir contre les menaces que cela fait peser sur la liberté et le régime démocratique », écrit le parti sur son site internet.

    « Nous sommes convaincus que nos concitoyens ne cèderont pas à la provocation de quelques extrémistes, et qu'ils montreront aux citoyens que le vrai problème est la haine que répand le Parti National », répond l'association musulmane.

    Laquelle a porté plainte à plusieurs reprises contre le Parti National pour incitation à la haine raciale... en vain.

    Or ce n'est pas seulement « l'extrême droite extra-parlementaire » qui s'inquiète. Fin juillet, David Macek, vice-président du très respectable et très parlementaire Parti chrétien-démocrate, disait :

    « Je tiens à souligner qu'il s'agit d'une question locale, qui a cependant des retombées globales. La communauté musulmane possède déjà une mosquée à Brno, nous sommes d'ailleurs la première ville en Tchéquie ayant permis l'édification d'une mosquée sur son territoire. Pour le moment, je trouve que c'est assez. » Ajoutant qu'il était inquiet des propos de certains de représentants de la communauté musulmane, qui peuvent représenter une menace pour la paisible société démocratique tchèque, il ajoutait qu'il ne faut pas confondre la tolérance avec la naïveté. Et il demandait : « Voulons-nous une société de type chrétien basée sur des valeurs traditionnelles, ou bien tôt ou tard celle de type islamique ? »

  • Le traité de Lisbonne en Allemagne et en Tchéquie

    Après 15 jours de discussions et de négociations non stop, les députés allemands ont fini par se mettre d'accord, hier, sur la teneur de la loi exigée par la Cour constitutionnelle pour que le traité de Lisbonne puisse être ratifié. La première lecture est prévue pour le 26 août, la seconde le 8 septembre, et au Bundesrat le 18 septembre... avant l'approbation finale par la Cour constitutionnelle...

    Un compromis a été trouvé entre les européistes et la CSU qui demandait carrément un droit de veto du Parlement sur les affaires européennes. Finalement, le Parlement pourra faire des recommandations au gouvernement, et le gouvernement devra s'expliquer s'il décide de ne pas suivre les recommandations. D'autre part, il ne pourra pas y avoir de nouveaux transferts de souveraineté sans l'accord du Parlement.

    Ce dernier point a fait également l'objet d'une loi votée par le Parlement tchèque préalablement au vote de ratification : c'était une condition de l'ODS.

    A ce propos, l'ODS avait annoncé que son nouveau recours contre le traité devant la Cour constitutionnelle serait déposé dans la première quinzaine d'août. Mais le chef de la contestation, le sénateur ODS Jiri Oberfalzer, a fait savoir hier que serait d'abord déposée une plainte... contre la loi que l'ODS a fait voter. Il veut que soit ajouté à la loi que la Cour constitutionnelle peut contrôler que chacune des décisions prises par les instances de l'UE sont compatibles avec la Constitution tchèque...

    Qui a dit que le traité de Lisbonne allait entrer en vigueur avant la fin de l'année ?...

    D'autant que les Allemands paraissent avoir oublié cette autre exigence de la Cour constitutionnelle : l'interdiction de transferts de compétences décidés par le seul Conseil européen. Or il s'agit de la « clause passerelle » du traité de Lisbonne...

  • Pas d’élargissement pour l’eurozone

    Le ministre tchèque des Finances, Eduard Janota, a déclaré hier que, dans la situation économique actuelle, l'adoption de l'euro en République tchèque dans les années 2014 ou 2015 n'est pas réalisable. Car le déficit budgétaire est de 7%, et il sera impossible de le baisser en dessous de 3% deux ans avant 2014 ou même 2015, condition sine qua non pour intégrer la zone euro. (La date de 2014 ou 2015 se trouve dans le seul programme du parti social-démocrate.)

    Cela attire l'attention sur le fait que la crise financière empêche durablement tout élargissement de la zone euro. Ce qui est un grave échec pour les euromaniaques.

  • La saisine tchèque : ce sera en août

    Après le vote de la ratification du traité de Lisbonne par le Sénat tchèque, le sénateur Jiri Oberfalzer avait annoncé qu'avec quelques-uns de ses collègues il saisirait de nouveau la Cour constitutionnelle. Sans doute en juillet, disait-il.

    Hier, il a annoncé que la plainte serait prête dans la première quinzaine d'août. Il a ajouté qu'il avait réuni les 17 sénateurs nécessaires et qu'il en gardait d'autres « en réserve ».

  • Vaclav Klaus pas pressé

    Interrogé une nouvelle fois à la radio tchèque, hier, pour savoir s'il allait signer la ratification du traité de Lisbonne, le président Vaclav Klaus a répondu : « Je ne vais certainement pas me presser. Les Irlandais n'ont pas encore revoté. La Pologne n'a pas encore signé le traité, et l'Allemagne n'a pas encore signé le traité. Je ne suis donc pas le dernier des Mohicans qui se bat contre tout le monde. »