Le président tchèque Vaclav Klaus était hier à Paris. Il a prononcé une allocution devant l'Assemblée parlementaire de l'Union de l'Europe occidentale (UEO).
En voici des extraits :
« L'Union de l'Europe occidentale a toujours été fondée sur une coopération entre Etats, sur les relations intergouvernementales, et n'a jamais eu l'ambition de mettre en place des organes supranationaux. En conséquence, il n'y a pas besoin d'organiser des élections pour votre Assemblée parlementaire, parce que les différents pays sont ici représentés par des membres élus de leurs parlements nationaux. De ce fait, votre Assemblée ne souffre pas du déficit démcratique et du manque de responsabilité qui sont si symptomatiques du fonctionnement de beaucoup d'autres institutions européennes. » (...)
« Le plus important est que le débat fondamental - qui se reflète en partie dans le processus de ratification du traité de Lisbonne - continue sur la profondeur et les formes de l'intégration européenne, et je suis convaincu qu'il doit continuer. Nous ne voulons pas bloquer ni stopper cet échange de vues sain et démocratique. »
« Monsieur le Prrésident, permettez-moi de vous assurer que la République tchèque prend vraiment au sérieux son appartenance à toutes sortes d'organisations internationales, particulièrement à l'Union européenne et à l'OTAN. C'est pourquoi nous sommes enclins à y réfléchir et à en discuter. C'est pourquoi nous n'acceptons pas tout comme acquis et que nous n'acceptons pas tout tacitement et naïvement. C'est pourquoi nous sommes inquiets à propos du fait que le processus de prise de décision dans l'UE est de plus en plus éloigné des citoyens, à propos du fait que les diverses initiatives d'intégration ne sont pas fondées sur les intérêts authentiques des Etats membres et de leurs citoyens, mais plutôt préfabriqués et imposées d'en haut. Il y a de nombreux sujets qui doivent être ouverts à la discussion. Les dictats du politiquement correct ne doivent pas rendre la discussion impossible. »
Vaclav Klaus était également à Paris pour présenter la traduction française de son livre "Planète bleue en péril vert".
Interrogé par l'AFP, il a souligné : "Il n'y a pas de réelle communauté des peuples européens. Il y a des Français, des Tchèques, des Allemands, des Polonais... Pour moi, les élections européennes ne sont pas nécessaires. L'Etat-nation est l'institution cruciale en Europe, pas Bruxelles et la Commission européenne... Les gens qui vivent en Europe ne ressentent pas l'importance de ces élections, et dans mon pays, il n'y a eu pratiquement pas de débat sur l'Europe durant la campagne, les politiciens ont parlé de problèmes intérieurs."
En présentant son livre, il a dénoncé l'"idéologie écologiste", qui vise à étendre le domaines des interventions et du contrôle de l'Etat. "C'est la liberté qui est en danger. Le climat va bien"... Le réchauffement climatique n'était ni "global", ni "important", ni "exclusivement provoqué par l'homme". Il a souligné qu'il s'agissait de la 10e traduction de son livre,, qui correspond donc à un besoin : "La soif d'opinions différentes existe."
Au même moment, le ministre allemand des Affaires étrangères, Walter Steinmeier, était à Prague, pour vanter la construction européenne et le traité de Lisbonne car, a-t-il dit, la crise a montré à quel point les Etats membres ont besoin de l'UE comme institution, et l'Europe a besoin d'une « Constitution interne » (sic). Et il s'est dit convaincu que les Irlandais voteront oui au second référendum...