Intervention de Carl Lang au Parlement européen
Au sein des instances européennes et dans le rapport de monsieur Kalcin, la Serbie est généralement traitée, non pas comme un Etat souverain mais comme un mauvais élève, un mauvais sujet auquel l'Union européenne s'attribue le droit de distribuer des bons et des mauvais points. Des bons points lorsque la Serbie se dote d'un gouvernement qualifié de "pro-européen", pro-européen signifiant assujetti et soumis aux dogmes en vigueur à Bruxelles et des mauvais points lorsque les Serbes ne mettent pas beaucoup de zèle à collaborer avec le Tribunal pénal international.
Il est ici utile de rappeler que ce tribunal bafoue deux principes qui sont à la base du droit : la souveraineté juridique des Etats et la liberté d'opinion. Ainsi, Vojislav Seselj président du parti radical serbe qui représente 28 % des électeurs, est emprisonné à la Haye depuis février 2003 et toujours dans l'attente d'un jugement, alors qu'il s'était présenté lui-même volontairement devant le tribunal. Ce tribunal viole ainsi allègrement les principes affichés par l'Union européenne de respect des droits fondamentaux et des droits de l'homme.
A la vérité, le seul crime de M.Seselj est d'être un patriote serbe.
En fait, les dirigeants de l'Union européenne qui veulent désintégrer les nations d'Europe ne pardonnent pas aux Serbes d'avoir résisté au démantèlement de leur Etat et notamment à la sécession du Kosovo qui constitue pourtant le coeur historique de la Serbie.
Le traitement infligé aux Serbes au Kosovo constitue un avertissement à tous les peuples d'Europe. Si aujourd'hui les Albanais exigent la création d'un Etat Kosovar c'est parce que l'immigration en provenance de l'Albanie et la dénatalité serbe leur ont donné la majorité dans une province où, il y a 50 ans, ils étaient minoritaires.
L'exemple du Kosovo doit nous amener à réaffirmer le droit des peuples européens à rester eux-mêmes et à disposer d'eux-mêmes, c'est-à-dire à préserver leur identité et leur souveraineté.
Et dans cette grande Europe européenne des nations et des patries, le peuple serbe devra légitimement trouver toute sa place.