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Politique française - Page 120

  • Dérapage

    Voici le nouveau « dérapage » de Jean-Marie Le Pen, à en croire les médias, la gauche, la droite et le reste.

    Il a dit à propos de Nicolas Sarkozy : « C'est un candidat qui vient de l'immigration, moi je suis un candidat du terroir. C'est vrai qu'il y a une différence, un choix qui peut être considéré comme fondamental par un certain nombre de Français. »

    Le Pen a eu beau préciser que Sarkozy en a lui-même fait un argument de sa campagne (et à de nombreuses reprises, insistant même, avec des mots étranges, sur sa nature de « Français au sang mêlé » qui ne se sent « pas étranger à cette jeunesse aux origines mélangées »). « J'ai repris la formule de Sarkozy lui-même qui s'est fait gloire, à plusieurs reprises, d'être fils d'immigré. Je ne l'aurais pas utilisée si M. Sarkozy ne s'en était pas servi comme un argument qu'il estime favorable », a insisté Le Pen.

    Mais rien n’y fait. Revoilà la xénophobie, le racisme, Le Pen toujours tel qu’en lui-même, etc.

    S’agirait-il de masquer par un faux dérapage de Le Pen le vrai dérapage de Sarkozy ?

    Car s’il y a eu un dérapage, et un sévère, ces derniers jours, c’est bien celui de Sarkozy reprenant les pires vieilleries du déterminisme génétique conduisant à l’eugénisme idéologique : sur le pédophile qui naît ainsi parce que c’est dans ses gènes, et sur les jeunes qui se suicident parce que « génétiquement, ils avaient une fragilité ».

    Il est pour le moins inquiétant, et scandaleux, de voir le favori des sondages tenir de tels propos, qu’on croyait jetés avec le nazisme aux poubelles de l’histoire.

    Dans la même émission où il se disait le candidat du terroir face au candidat qui vient de l’immigration, Jean-Marie Le Pen est celui qui a eu, comme d’habitude, la réaction la plus juste et la plus précise : Sarkozy, qui est conduit à dire « beaucoup de choses, quelquefois un peu absurdes », a « repris les vieilles thèses du XIXe siècle sur le criminel-né ». Il s’agit en effet du fameux « chromosome du crime » de Cesare Lambroso, dont chacun sait qu’il n’existe pas.

    D’autre part, Jean-Marie Le Pen a bien fait de relever cette autre absurdité : quand Sarkozy « promet à toutes les femmes battues du monde de leur donner la nationalité française, on est là dans le domaine ubuesque ».

  • Le journalisme politique selon Pascale Clark

    François Desouche a mis bout à bout les « questions » posées par Pascale Clark à Jean-Marie Le Pen. Edifiant. Il est vrai que Pascale Clark, comme elle le montre bien au début, a été « obligée », la pauvre, d’inviter Le Pen comme les autres candidats. Alors elle se venge. Et se disqualifie pour toujours.

  • Sarkozy refuse le débat

    François Bayrou a proposé mardi que soit organisé sur internet un débat entre les quatre principaux candidats à la présidentielle. Ségolène Royal s’est déclarée « disponible pour tous les débats », et Jean-Marie Le Pen est « tout à fait d’accord ».

    L’opposition est venue de Nicolas Sarkozy. Les arguments qu’il donne sont absurdes. Ce qui souligne qu’il ne donne pas la véritable raison de son refus. Et l’on ne sait donc pas non plus pourquoi il refuse de donner le véritable argument. Comme il est difficile de croire qu’il ait peur d’une telle confrontation, on peut supposer qu’il se considère au-dessus des autres et qu’il n’a pas à discuter avec des inférieurs. Ce qui serait un mépris de la démocratie et des citoyens bien dans la ligne de Jacques Chirac.

    Sarkozy dit : « Nous sommes à quinze jours du premier tour, je crois qu’il faut laisser les Français choisir les deux candidats pour le deuxième tour, et à ce moment-là il y aura des débats. » Mais il est évident qu’un débat avant le premier tour ne peut que contribuer puissamment à permettre aux Français de choisir les deux candidats du second tour. S’il faut les « laisser » choisir, qu’il arrête donc sa campagne et qu’il arrête de critiquer ses adversaires...

    Alors Sarkozy a un autre argument : « Un débat à douze, je ne vois pas l’intérêt, un débat à quatre, c’est contraire aux règles du CSA. »

    Mais il s’agit en effet d’un débat à quatre. Pourquoi évoquer un débat à douze ? Parce que celui-là serait « conforme aux règles du CSA », donnant le même temps de parole à tous les candidats.

    Sarkozy feint d’oublier qu’il s’agit d’un débat sur internet, et de ne pas savoir que le CSA n’a aucune compétence sur internet. Comme il l’a d’ailleurs fait savoir explicitement à cette occasion : il ne s’occupe que de la radio et de la télévision.

    Alors Sarkozy module : ce débat, ce serait « contourner les règles du CSA ». Si c’était le cas, le CSA le ferait remarquer. Or il n’en dit pas un mot.  Car l’argument est particulièrement irrecevable et stupide. C’est comme si on disait qu’un journal contourne les règles du CSA lorsqu’il consacre une page à Sarkozy et dix lignes à Schivardi.

    En désespoir de cause, l’entourage de Sarkozy a tenté de mettre en avant les difficultés techniques d’une telle opération : « Aujourd’hui il est impossible de dépasser techniquement les 100.000 connections internet simultanées sur un direct vidéo. »

    Mais le site Agoravox, qui a été le premier à lancer l’idée et à proposer l’organisation du débat, tout en jugeant qu’il serait « costaud » de le mettre au point, affirme que c’est possible en s’adossant à un gros opérateur télécom. Orange a aussitôt fait savoir qu'il en avait la capacité.

    « Sarkozy restera comme celui qui a refusé le débat au premier tour, de la même manière que Chirac a refusé le débat au second tour en 2002. Sans doute croit-il que c’est un gage de réussite. C’est d’abord un déni de démocratie », commente Jean-Marie Le Pen.

  • Sarkozy et la loi de 1905

    Sarkozy et la loi de 1905

    Dans une interview à La Croix , Nicolas Sarkozy déclare qu’il renonce (dans l’immédiat) à modifier la loi de 1905, car « c’est un sujet sur lequel on ne peut avancer sans consensus », et qu’il faut donc poursuivre la discussion « avec l’ensemble des religions ». Il s’en tient à trois objectifs, qui concernent tous trois, bien sûr, l’islam : mettre à la disposition des musulmans des lieux de culte (ce qui est contraire à la loi de 1905), « couper l’islam des influences étrangères » (alors qu’il les a institutionnalisées dans le CFCM), et « aider les élus locaux à pouvoir répondre aux demandes des communautés présentes dans leurs villes » (ce qui ne peut se faire qu’en violant ou en contournant la loi de 1905)...

  • Désinformation

    « Les louanges adressées par Jean-Marie Le Pen à la politique d’immigration suisse déplaisent à leur principal concepteur, Christoph Blocher » (...). Ainsi commence une longue dépêche de l’AFP, reproduisant divers propos du porte-parole de Christoph Blocher, Livio Zanolari, visant à faire passer Jean-Marie Le Pen pour un affabulateur et un menteur. Cela ne peut pas rester sans réponse.

    D’abord Jean-Marie Le Pen, lors de la conférence de presse à laquelle il est fait allusion, n’a pas adressé de « louanges » à la politique suisse. Il a fait le tour des politiques d’immigration de différents pays, et a constaté que le cas suisse était le plus proche du programme du Front national. Ce n’est pas tout à fait la même chose.

    « Christoph Blocher et Jean-Marie Le Pen n’ont pas les mêmes buts, ni les mêmes principes : Blocher fait une distinction nette entre légal et illégal », affirme M. Zanolari. Mais aucun homme politique français ne fait plus que Jean-Marie Le Pen la distinction entre ce qui est légal et ce qui est illégal en ce qui concerne l’immigration et la situation des immigrés. Et quand il propose un changement, c’est dans la loi, afin que soit même mieux précisé ce qui est légal et ce qui est illégal.

    M. Le Pen, poursuit l’AFP, « a affirmé à plusieurs reprises qu’il souhaiterait rencontrer le ministre suisse. Une envie qui n’est pas partagée, selon le porte-parole de M. Blocher : “Christoph Blocher n’a ni l’intention ni l’intérêt de rencontrer M. Le Pen“. »  En réalité, un journaliste a demandé à Jean-Marie Le Pen s’il souhaitait rencontrer M. Blocher, et il a répondu en inversant sciemment le propos : « Si M. Blocher souhaite me rencontrer, il peut m’écrire ou me téléphoner. »

    « Jean-Marie Le Pen veut reconduire directement à la frontière un étranger qui ne présente pas de documents d’identité. Il affirme que cela se passe de cette manière en Suisse, ce qui est faux. » C’est évidemment faux pour tout pays connaissant l’état de droit. Jean-Marie Le Pen demande simplement qu’on applique la législation actuelle sur le séjour des étrangers en situation irrégulière : en faisant la distinction entre ce qui est légal et ce qui est illégal...

    Si le porte-parole de Christoph Blocher commente des propos qui n’ont pas été tenus par Jean-Marie Le Pen, en revanche il est muet sur ce qu’a vraiment dit Jean-Marie Le Pen concernant la Suisse. Pourquoi  ? Parce que ce qu’il a dit est le résumé exact de la politique suisse d’immigration, la politique de Christoph Blocher :

    ­ – Un étranger non-européen ne peut s’installer en Suisse s’il n’est pas recruté pour un poste de travail défini, il doit prouver sa qualification et apporter la preuve qu’aucun travailleur suisse ou européen n’a été trouvé pour l’occuper. (C’est la préférence nationale.)

    – L’asile est refusé à toute personne qui n’a pas de papiers d’identité. (La demande d’asile est rejetée si la personne qui la formule ne présente pas de pièces d’identité. Cela n’a rien à voir avec ce que M. Zanolari fait semblant d’avoir entendu sur les étrangers reconduits directement à la frontière.)

    – La nationalité suisse s’obtient principalement par la filiation. L’acquisition de nationalité est possible, mais elle suppose l’accord de la commune, au terme d’une procédure d’enquête sur l’impétrant, puis du canton, puis de l’Etat.

    Voilà ce qu’a dit Jean-Marie Le Pen. Voilà les propos qu’il faudrait discuter. Mais il n’y a rien à discuter, puisque c’est la teneur des lois suisses en vigueur. Alors on invente des propos contestables pour pouvoir les contester...

  • Le Pen défendra les automobilistes

    Au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue en compagnie de Francis Rongier, président de Défense Permis, et de Thibaut de La Tocnaye , sur « l’engagement du candidat Jean-Marie Le Pen à faire cesser la persécution systématique des automobilistes », Bruno Gollnisch a souligné qu’« un système qui pénalise des centaines de milliers de citoyens honnêtes et sérieux est un mauvais système ». Dénonçant les multiples persécutions dont sont victimes les automobilistes, dont beaucoup sont illégales, et ce qu’elles entraînent (l’explosion du nombre de conducteurs sans permis), Bruno Gollnisch a annoncé que Jean-Marie Le Pen va s’adresser aux automobilistes pour leur faire savoir que s’il est élu il procédera à une large amnistie des infractions (qui ne mettent pas en péril la vie d’autrui), relèvera à 150 km/h la vitesse autorisée sur autoroute, relèvera raisonnablement le taux d’alcoolémie, remettra en cause le permis à points, fera en sorte que les radars ne soient plus un instrument de répression automatique.

  • Le TGV, c’est la France, et non l’Europe

    Communiqué de Jean-Marie Le Pen

    Le record mondial de vitesse établi par le TGV illustre un aspect de l’excellence française.

    N’en déplaise au commissaire européen Jacques Barrot, ce n’est pas « l’Europe » qui est « championne du monde », c’est la France, et c’est plus précisément une entreprise française, Alstom.

    La France est également « championne du monde » en ce qui concerne le nombre de trains à grande vitesse qui circulent sur son territoire.

    La France, et non l’Europe.

    Le gouvernement français a dû naguère arracher à la Commission européenne le droit d’aider Alstom qui traversait une mauvaise passe. Dans une Europe régie par une Constitution super-étatique, Alstom aurait coulé.

    Voilà pourquoi il est nécessaire de réorienter la construction européenne, en respectant et en rétablissant les souverainetés nationales.

  • Bayrou « plus à gauche » que les socialistes

    Lors d’une conférence de presse à Reims, François Bayrou s’en est pris aux socialistes à la façon d’une Buffet ou d’un Besancenot. Mais c’est bien le Bayrou du Béarn qui parle (après quelques coupes de champagne ?) :

    « Le parti socialiste, c’est le parti qui a fait le plus de privatisations, qui a laissé déraper le déficit et la dette, qui a laissé partir les services publics, qui a donné un mandat de gestion à Lagardère chez Airbus et qui a conduit à la situation où nous sommes. »

    Et d’ajouter :

    « Sur bien des sujets, je me sens plus à gauche qu’eux. »

    Veut-il tout nationaliser ? Il ne le précise pas. Il évoque seulement l’allocation spécifique de solidarité, qu’il était seul à défendre à l’Assemblée, dit-il, et la privatisation des autoroutes, qu’il était, affirme-t-il, le seul à refuser.

    Puis il rappelle que lors de la motion de censure de mai 2006 (déposée par le PS), il était « monté à la tribune et avait voté la censure ».

    Et il s’exclame : « Je demande la preuve qu’ils en ont fait autant. » Sic.

    Et enfin : « J’ai l’impression de défendre davantage de valeurs que cette gauche-là. »

    Davantage de valeurs de gauche. Donc d’extrême gauche.

    Sacré Bayrou...

  • L’exemple de Lucie Aubrac

    Le groupe communiste au conseil régional de Bourgogne a présenté le vœu qu’un lycée soit rebaptisé du nom de Lucie Aubrac.

    Le groupe FN a été le seul à s’y opposer. Dans le feu de la polémique, Régis de la Croix Vaubois a lancé : « Quand vous saurez qui elle était vraiment, vous rigolerez moins, bande de crétins... »

    Ces propos ont suscité un tollé, et le vice-président PS s’est fendu d’un communiqué : « Ceux qui ont ainsi sali la mémoire de cette résistance héroïque sont indignes de leur mandat et méritent la réprobation unanime de tous les Républicains » (avec un R majuscule, s’il vous plaît).

    L’AFP a eu l’honnêteté de contacter l’homme par qui le scandale est arrivé. Régis de la Croix Vaubois a précisé qu’il ne visait pas le passé de résistante de Lucie Aubrac (encore qu’il « reste quelques interrogations »), mais ses prises de position en faveur des « sans-papiers » : « Quelqu’un qui se met du côté de l’illégalité par son combat avec les sans-papiers n’apparaît pas comme le meilleur exemple à donner à des jeunes. »

    Ce qui devrait être incontestable pour tout Républicain...

  • La loi Leonetti et l’euthanasie

    L’archevêque de Paris Mgr André Vingt-Trois et le grand rabbin de Paris David Messas signent une « déclaration commune juive-catholique » sur « le soin des malades en fin de vie ». Il s’agit des conclusions du groupe de réflexion constitué par le Consistoire de Paris et l’archevêché pour « faire une lecture commune » de la loi Leonetti du 22 avril 2005.

    Ce document est sans doute l’un des plus clairs et des plus précis qui aient été publiés jusqu’ici sur l’euthanasie. C’est à lire et à conserver.

    Tout en approuvant le principe général de la loi Leonetti (les actes médicaux « ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable »), et en expliquant ce que cela peut légitimement impliquer, les signataires pointent très précisément ce qui est inacceptable dans cette loi : la « réelle ambiguïté » concernant l’apport de nutriments (qui fait en réalité de cette loi une loi ouvrant la porte à une forme d’euthanasie, ce que nos évêques, dans un premier temps, avaient refusé de voir) : « Il n’y est pas précisé que pour les malades chroniques hors d’état d’exprimer leur volonté l’alimentation et l’hydratation par voie naturelle ou artificielle doivent être maintenues, même lorsque la décision a été prise de limiter les traitements médicaux proprement dits. » « Il convient que les instances compétentes favorisent et garantissent cette interprétation de la loi. »

    « L’ambiguïté » n’en est pas une lorsqu’on se réfère à l’exposé des motifs du projet de loi. Il y est dit clairement que l’alimentation et l’hydratation font partie du traitement médical : l’interprétation des auteurs de la loi est donc exactement contraire à celle que la déclaration juive-chrétienne entend voir favorisée et garantie.

    La loi Leonetti ne pourra être acceptable que si cette hypothèque est levée. La déclaration arrive bien tard, et il a fallu près de deux ans à une savante commission pour découvrir ce qui était évident à la première lecture. Mais mieux vaut tard que jamais. Le débat est désormais public.