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Liturgie - Page 653

  • Le Très Saint Corps du Christ

    La Sagesse s'est bâti une maison; elle a taillé sept colonnes. Elle a immolé ses victimes, mélangé son vin, et disposé sa table. Elle a envoyé ses servantes pour appeler à la citadelle et aux remparts de la ville: Que quiconque est petit vienne à moi. Et elle a dit aux insensés: Venez, mangez mon pain, et buvez le vin que je vous ai préparé. Quittez l'enfance, et vivez, et marchez par les voies de la prudence.
    (Cantique des Proverbes)

    Et Melchisédech, roi de Salem, offrant du pain et du vin, parce qu'il était prêtre du Dieu très haut, bénit Abram, en disant: Qu'Abram soit béni du Dieu très haut, qui a créé le ciel et la terre.
    (Genèse, 14)

    Tu es prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisedech.
    (Psaume 109)

    Il leur a donné le pain du ciel. L'homme a mangé le pain des anges.
    (Psaume 77)

    Je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde.

    (Evangile de saint Jean, 6, 52)

  • Saint Norbert

    Norbert, qui porte en ses veines le sang des empereurs et des rois, s'est vu convier surnaturellement, dès le sein de sa mère Hadwige, à une noblesse plus haute ; et cependant, trente-trois années d'une vie qui n'en doit guère compter plus de cinquante, ont été données par lui sans réserve aux plaisirs. Il est temps pour l'Esprit divin de hâter sa conquête. Un jour, dans un orage soudainement survenu, la foudre tombe au-devant du prodigue ; elle le précipite de son cheval, et creuse un abîme entre lui et le but où le porte une soif inassouvie de vanités qui n'arrivent point à combler le vide de son cœur. Alors, au plus intime de son âme retentit la voix qu'entendit Saul sur le chemin de Damas: « Norbert, où vas-tu? » Et le miséricordieux dialogue continue entre Dieu et ce nouveau Paul : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? — Eloigne-toi du mal, et fais le bien ; cherche la paix et poursuis-la. » Vingt ans après, Norbert est au ciel, occupant parmi les pontifes un trône illustre, et rayonnant de l'éclat qui marque dans la patrie les fondateurs des grands Ordres religieux.

    Quelle trace profonde, durant les années de sa pénitence, il a laissée sur terre ! L'Allemagne et la France évangélisées, Anvers délivré d'une infâme hérésie, Magdebourg arraché par son archevêque aux dérèglements qui souillaient la maison de Dieu : tant d'oeuvres dignes de remplir une longue et sainte vie, ne sont point pourtant les plus beaux titres de Norbert à la reconnaissance de l'Eglise. Avant d'être appelé malgré lui aux honneurs de l'épiscopat, l'ancien hôte de la cour impériale avait choisi dans les forêts du diocèse de Laon, pour prier Dieu et châtier son corps, une solitude inhabitable. Mais bientôt Prémontré a vu ses marécages envahis par des multitudes ; les plus beaux noms de la noblesse venaient demander au grand pénitent la science du salut. En même temps, Notre Dame lui montrait l'habit blanc que ses disciples devaient revêtir; saint Augustin leur donnait sa Règle. Une famille nouvelle de Chanoines réguliers, la plus illustre, était fondée; ajoutant aux obligations du culte divin solennel les austérités de sa pénitence ininterrompue, elle dévouait également ses membres au service des âmes par la prédication et l'administration des paroisses.

    (Dom Guéranger, Année liturgique)

  • Saint Boniface

    Il s’appelait Winfrid, et il est né vers 680, dans le royaume anglo-saxon de Wessex (Angleterre). Il fait ses études à l’abbaye de Nursling (diocèse de Winchester), et devient professeur. Mais il veut évangéliser les païens. En 716, avec trois compagnons, il quitta Nursling pour la Frise, située en face de l'estuaire de la Tamise. Mais il ne peut s’y établir et revient à son monastère... où il est élu abbé. Il démissionne et en fait élire un autre, et part pour Rome. Le pape Grégoire II lui remet une lettre d'investiture pour prêcher la foi aux païens de Germanie et change son nom de Winfrid en celui de Boniface.

    Il retourne en Frise, que les Francs viennent de reconquérir, mais bientôt il s’installe en Hesse, qui relève aussi des Francs. Il y établit sa première fondation monastique. Grégoire II l'invite à le venir voir à Rome, et lui confère la consécration épiscopale (30 novembre 722) sans lui attribuer un diocèse particulier mais en le rattachant directement au Saint-Siège. Il lui remet des lettres de recommandation, notamment pour Charles Martel qui lui délivrera un sauf-conduit. La protection du prince, la mission de Rome et le caractère épiscopal confèrent à Boniface un nouveau prestige aux yeux des Germains, qui lui permet de faire un coup d'éclat en abattant le chêne sacré de Thor. À peine entamé, l'arbre s'abat, comme renversé par un vent impétueux ; les païens y voient une sorte de jugement de Dieu et, devant l'impuissance des dieux à se défendre, passent en grand nombre à la foi chrétienne. Le bois du chêne servira pour édifier une chapelle en l'honneur de saint Pierre.

    Il établit des monastères en Hesse et passe en Thuringe où il en fonde d’autres. Après avoir reçu du successeur de Grégoire II, Grégoire III, le titre d’archevêque et le pallium (732), il va en Bavière. Il établit les évêchés de Salzbourg, Freysing, Ratisbonne et Passau, puis regagna la Hesse où il établit l’évêché de Buraburg (remplacé sous Charlemagne par Paderborn), et la Thuringe où il établit les évêchés d’Erfurt (remplacé sous Charlemagne par Halberstadt) et de Würzburg. Pour joindre ces terres neuves aux anciennes cités de Bavière, aux confins de la Franconie et de la Bavière, il crée le siège épiscopal d’Eichstadt.

    Après la mort de Charles Martel, ses deux fils, Pépin et Carloman, se partagent le royaume, et Boniface relève du second. Avec Carloman (qui finira moine au Mont-Cassin), il entreprend de réprimer les abus dans l’Eglise et il convoque des conciles pour rappeler et préciser les prescriptions de la discipline ecclésiastique (et aussi pour mettre au pas les moines missionnaires irlandais dont les coutumes sont différentes de celles de Rome). Pépin ayant suivi cet exemple, il y aura finalement un concile général des évêques francs, qui signeront une profession de foi, remise au pape, pour marquer l'union de l'Eglise franque à celle de Rome.

    Carloman ayant abdiqué, Pépin reçoit la couronne du pape Zacharie et Boniface, alors évêque de Mayence, le consacre à Soissons. Puis il retourne en Frise. Il a alors plus de 70 ans. Le 5 juin 754, tandis qu'il attend, tout au nord du pays, des néophytes qu’il doit confirmer, il est attaqué par une troupe de barbares. Tandis qu'il se protège la tête d'un livre (certains disent qu’il s’agissait du Bienfait de la mort de saint Ambroise), un coup d'épée tranche le manuscrit et lui fend le crâne. Avec lui meurent 52 compagnons. Ses restes seront portés, selon la volonté qu’il avait exprimée, à Fulda.

  • Saint François Caracciolo

    Votre amour pour le divin Sacrement de nos autels fut bien récompensé, ô François ; vous eûtes la gloire d'être appelé au banquet de l'éternelle patrie à l'heure même où l'Eglise de la terre entonnait la louange de l'Hostie sainte, aux premières Vêpres de la grande fête qu'elle lui consacre chaque année. Toujours voisine de la solennité du Corps du Seigneur, votre fête à vous-même continue d'inviter les hommes, comme vous le faisiez durant votre vie, à scruter dans l'adoration les profondeurs du mystère d'amour. C'est la divine Sagesse qui dispose mystérieusement l'harmonie du Cycle, en couronnant les Saints dans les saisons fixées par sa Providence ; vous méritiez le poste d'honneur qu'elle vous assigne dans le sanctuaire, près de l'Hostie.

    (Dom Guéranger, Année liturgique)

    Cette année, la fête du Corps du Christ a lieu jeudi prochain. Dans le calendrier de l’Eglise grecque melkite catholique, elle est précédée d’une vigile de trois jours, qui commence donc aujourd’hui.

  • Sainte Trinité

    Ex quo omnia, per quem omnia, in quo omnia, ipsi gloria in sæcula.

    A celui de qui tout procède, par qui tout existe, en qui tout subsiste, à lui la gloire à jamais.

  • Samedi des Quatre-Temps de Pentecôte

    Etant donc justifiés par la foi, ayons la paix avec Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons aussi d'avoir accès par la foi à cette grâce dans laquelle nous demeurons fermes, et de nous glorifier dans l'espérance de la gloire des enfants de Dieu. (...) Et l'espérance ne déçoit pas, parce que l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné.

    (épître aux Romains)

  • Vendredi des Quatre-Temps de Pentecôte

    Et vous, enfants de Sion, soyez dans l'allégresse, et réjouissez-vous dans le Seigneur votre Dieu, parce qu'Il vous a donné un docteur de justice, et qu'Il fera descendre sur vous la pluie d'automne et la pluie du printemps, comme au commencement.

    Les aires seront pleines de blé, et les pressoirs regorgeront de vin et d'huile.

    Vous mangerez, et vous serez rassasiés, et vous louerez le nom du Seigneur votre Dieu, qui a fait pour vous des merveilles, et Mon peuple ne tombera plus jamais dans la confusion.

    Vous saurez alors que Je suis au milieu d'Israël, que Je suis le Seigneur votre Dieu, et qu'il n'y en a pas d'autre que Moi ; et Mon peuple ne tombera plus jamais dans la confusion.

    (épître de la messe du jour : Joël, 2)

  • Jeudi de Pentecôte

    Dans son commentaire de l’évangile de ce jour (Luc 9, 1-6), saint Ambroise répond d’une certaine façon à ceux qui jugent stupide le propos d’une participante au pèlerinage de Chartres : « La sainteté passe par les pieds. »

    Quel doit être celui qui annonce le Royaume de Dieu, les préceptes de l'Évangile l'indiquent : sans bâton, sans besace, sans chaussure, sans pain, sans argent, c'est-à-dire ne recherchant pas l'aide des ressources de ce monde, abandonné à la foi, et comptant que moins il recherchera les biens temporels, plus ils pourront lui échoir. On peut, si on le veut, entendre tout cela au sens suivant : ce passage aurait pour but de former un état d'âme tout spirituel, qui semble avoir dépouillé le corps comme un vêtement, non seulement en renonçant au pouvoir et en méprisant les richesses, mais en écartant même les attraits de la chair. (…)

    De même qu'il est supposé qu'on leur offrira le bienfait de l'hospitalité, de même, s'ils ne sont pas reçus, ils ont ordre de secouer la poussière de leurs pieds et de sortir de la ville ; ce qui nous apprend qu'une bonne hospitalité n'est pas petitement récompensée : non seulement nous procurons la paix à nos hôtes, mais s'ils sont couverts de la poussière légère des fautes, recevoir les pas des prédicateurs apostoliques enlève celles-ci. (…)

    Mais si nous avons là, au sens littéral, la teneur d'un précepte vénérable qui touche au caractère religieux de l'hospitalité, l'interprétation mystérieuse et spirituelle nous sourit. Quand on choisit une maison, on se met en quête d'un hôte digne. Voyons donc si ce ne serait pas l'Église qui est désignée à notre préférence, et le Christ. Est-il maison plus digne d'accueillir les prédicateurs apostoliques que la sainte Église ? qui, pour être préféré à tous, a plus de titres que le Christ ? Il a coutume de laver les pieds à ses hôtes, et du moment qu'il reçoit dans sa maison, II ne souffre pas qu'on y séjourne avec des pieds souillés, mais, si fangeux qu'ils soient de la vie passée, II daigne les nettoyer pour la suite du voyage. C'est donc Lui seul que personne ne doit quitter, dont personne ne doit changer. (…)

    Il est donc avant tout prescrit de s'enquérir de la foi d'une Église : si le Christ en est l'habitant, il faut sans nul doute la choisir ; mais si un peuple de foi mauvaise ou un docteur hérétique défigure la demeure, il est ordonné d'éviter la communion des hérétiques, de fuir cette synagogue. Il faut secouer la poussière des pieds, de peur que la sécheresse crevassée d'une foi mauvaise et stérile ne souille, comme une terre aride et sablonneuse, la marche de votre esprit. Car si le prédicateur de l'Évangile doit prendre sur lui les infirmités corporelles du peuple fidèle, emporter et faire disparaître comme sur ses pieds leurs actions vaines, comparables à la poussière — selon qu'il est écrit : « Qui est malade sans que je sois malade ?» (II Cor., XI, 29) — il doit également abandonner toute Eglise qui repousse la foi et ne possède pas les fondements de la prédication apostolique, de peur d'être éclaboussé et souillé par une foi erronée.

  • Niafles, triste exemple

    Dans le village de Niafles, en Mayenne, un prêtre continuait de célébrer la messe selon l’ancien rite. La paroisse de Niafles était inconnue du diocèse, rayée des listes, mais son église était pleine. Le prêtre est mort, et un prêtre de la Fraternité Saint-Pierre l’a remplacé, avec l’accord de l’évêque, pour... deux mois. L’évêque a proposé aux fidèles une messe « en latin » (selon l’ordo de Paul VI) le dimanche matin à 9h, à... Laval, à 40 km de là. Et il a décidé de fermer l’église de Niafles. Le jour de la Pentecôte.. .

    Les fidèles ont décidé d’occuper l’église, et continuent de demander à l’évêque que la messe puisse être célébrée à Niafles...

    Un site internet a été créé, « en direct de Niafles », qui rassemble au jour le jour des documents sur cette affaire (dont le texte qu’un de mes lecteurs avait publié en commentaire sur mon blog le 1er avril). On lira notamment sur ce site la très belle lettre envoyée à l’évêque par un des paroissiens de Niafles.

    Si certains se demandent pourquoi le pape n’a pas encore publié son motu proprio libéralisant l’ancien rite, l’évêque de Laval leur apporte la réponse. Au nom de l’unité, de la tolérance et du dialogue, la messe de saint Pie V doit rester interdite, quoi qu’en pense le pape...

  • Mercredi des Quatre-Temps de Pentecôte

    Inutile de chercher dans le calendrier actuel de l’Eglise. Les Quatre-Temps ont été supprimés, eux aussi. Les Quatre-temps attachés à l’octave de la Pentecôte ont pourtant un mérite tout particulier. C’est celui de rappeler l’origine israélite de la fête, dans sa spécificité de fête des prémices de la moisson. Et de rappeler ainsi aux fidèles, premièrement qu’ils doivent prier pour que Dieu nous accorde les fruits de la terre, deuxièmement qu’ils doivent prier pour la moisson spirituelle, de leur âme, et dans le monde.

    Cet aspect de la fête de la Pentecôte est ainsi présenté par Mgr Edelby dans le liturgicon grec-catholique de l’Eglise d’Antioche :

    « Jésus, devenu les Prémices de l’humanité, envoie ses disciples recueillir le reste de la moisson, et la Pentecôte n’est que l’inauguration de ce labeur spirituel qui occupera désormais toute la durée des temps : la moisson des siècles ! Seigneur, votre moisson recommence toujours dans nos âmes ou dans quelque pays nouveau. Comme le moissonneur juif d’autrefois, nous vous proclamons maître de la terre en vous offrant ces présents chargés de notre amour. »