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Liturgie - Page 654

  • Mardi de Pentecôte

    On a vu hier que Luther avait gardé l’octave de la Pentecôte. Bien entendu les orientaux ont aussi cette octave. A une époque où l’on met tant en avant l’œcuménisme, on a là, dans le nouveau calendrier romain, un exemple frappant, parmi tant d’autres, d’une réforme anti-œcuménique…

    Les Byzantins ne parlent pas d’octave. C’est tout simplement la fête qui dure toute la semaine. Il leur serait impensable d’abolir cela. Car le lundi de Pentecôte est la célébration spéciale du Saint-Esprit, selon la règle qui veut qu’on célèbre le lendemain de la fête le protagoniste principal de cette fête (ainsi le 26 décembre c’est la fête de la Mère de Dieu, le 26 mars la fête de saint Gabriel, etc.). De ce fait la Pentecôte, au-delà du récit de ce qui s’est passé en ce jour, est d’abord la fête de la Trinité, puisque la descente du Saint-Esprit boucle la révélation de la Trinité. Et cette Pentecôte qui dure toute la semaine s'achève le dimanche suivant dans la Toussaint, puisque c’est le Saint-Esprit qui fait les saints.

    Chaque jour de cette semaine on dit ce tropaire :

    « Béni sois-tu, Christ notre Dieu, qui as rendu maîtres en sagesse de simples pêcheurs, leur envoyant l’Esprit Saint, et par eux, prenant au filet l’univers entier. Gloire à toi ! »

    Et ce kondakion, qui souligne que la bénédiction de la Pentecôte est le contraire de la malédiction de Babel :

    « Lorsque jadis il était descendu sur terre, le Très-Haut avait confondu les langues et dispersé les peuples. Maintenant qu’il distribue les langues de feu, il appelle tous les hommes à l’unité. Glorifions d’une seule voix l’Esprit Très-Saint. »

  • Lundi de Pentecôte

    Luther n’avait pas eu l’impiété de supprimer l’octave de la Pentecôte. De ce fait, à Leipzig comme dans le reste de la chrétienté, le lundi et le mardi de la Pentecôte étaient fériés, et le peuple chrétien, protestant ou catholique, continuait de méditer sur le grand mystère.

    Pourquoi, à Leipzig ? Parce que si Luther avait fait comme Paul VI et ses experts, nous aurions été privés de cinq cantates de Jean-Sébastien Bach. Il en a en effet composé trois pour le lundi de Pentecôte, deux pour le mardi (du moins c’est ce qui nous reste).

    Or, en outre, l’une de ces cantates, la BWV 68 pour le « deuxième jour de la Pentecôte » de 1725, est l’une des plus belles.

    Le chœur d’entrée, d’une lumineuse sérénité, est composé sur le choral Also hat Gott die Welt geliebt, qui reprend le début du discours de Jésus à Nicodème dans l’évangile du jour : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique… Dans ce « don » d'amour se récapitule tout le parcours de Jésus-Christ, et toute l’année liturgique, depuis la Nativité jusqu’à la Pentecôte. Et dans sa prière musicale, Bach le montre en faisant allusion à la Nativité de façon très subtile : la mélodie originelle du choral est imperceptible à celui qui n’y fait pas attention, mais elle est soulignée par un cor discret : le cor est l’instrument que Bach utilise pour symboliser l’incarnation.

    La Nativité sera ensuite célébrée de façon plus directe dans l’air de basse : Du bist geboren mir zugute : Tu es né pour mon bien, et ce sont tous les bienfaits apportés par le Christ qui sont ici célébrés, affirmés avec autorité, dans leur globalité.

    Mais il y a d’abord l’air de soprano, d’une joie aussi spontanée que sans mélange, et qu’accompagne un violoncelle piccolo jubilant : Mon cœur plein de foi, exulte, chante, réjouis-toi, ton Jésus est là… Cet air se termine de façon insolite par un trio hautbois, violon, violoncelle, qui est une merveilleuse dentelle sonore, comme un vitrail d’église de campagne sur lequel joue le soleil de printemps.

    Entre les deux airs, le récitatif de basse fait allusion à l’épître du jour : Je suis comme Pierre…

    Le chœur final est composé sur une des paroles du Christ à Nicodème : Celui qui croit en lui ne sera pas jugé, mais celui qui ne croira pas en lui est déjà jugé, car il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. C’est une fugue à deux sujets qui s’affrontent (celui qui croit, celui qui ne croit pas), avant de se conclure sereinement sur le premier thème. Cette fugue, où l’orchestre s’enrichit de trois trombones, a une saveur étrangement archaïque par rapport aux deux airs qui ont précédé. On peut y voir une allusion au fait que la Pentecôte de la nouvelle alliance accomplit la Pentecôte de l’ancienne alliance, dans le nom de Jésus qui sauve.

    Désolé, mais je préfère ce lundi de Pentecôte luthérien en musique à l’anonyme « lundi de la 8e semaine du temps ordinaire »

  • Pentecôte

    La solennité de ce jour, mes bien-aimés, doit être vénérée parmi les fêtes principales, tous les cœurs catholiques le savent. Combien nous devons révérer ce jour que l'Esprit Saint a consacré par le miracle suprême du don de lui-même !

    Ce jour est en effet le dixième après celui où le Seigneur est monté au-dessus de toute la hauteur des cieux pour s'asseoir à la droite de Dieu le Père. Il est le cinquantième jour à briller pour nous depuis sa résurrection, en qui il a commencé. Ce jour contient en lui-même de grands mystères, ceux de l'économie sacrée ancienne et ceux de la nouvelle. Il y est en effet clairement montré que la grâce avait été annoncée par la Loi, et que la Loi a été accomplie par la grâce.

    En effet, c'est cinquante jours après l'immolation de l'agneau que jadis le peuple hébreu, libéré des Égyptiens, reçut la Loi sur la montagne du Sinaï. De même, après la passion du Christ, qui fut l'immolation du véritable agneau de Dieu, le cinquantième jour après sa résurrection, l'Esprit Saint fondit sur les Apôtres et sur le peuple des croyants. Le chrétien attentif reconnaîtra donc facilement que les débuts de l'Ancien Testament étaient au service des débuts de l'Évangile, et que la seconde alliance fut constituée par le même Esprit qui avait fondé la première.

    A partir de ce jour, la trompette de la prédication évangélique se mit à retentir. Dès ce moment, les ondées de charismes, les flots de bénédictions arrosèrent tout désert et toute terre aride parce que, pour renouveler la face de la terre, l'Esprit de Dieu était porté sur les eaux. Pour chasser les anciennes ténèbres, une lumière nouvelle jetait des éclairs. De l'éclat des lampes étincelantes naissaient et le Verbe du Seigneur qui illumine, et la parole enflammée qui, pour créer l'intelligence et consumer le péché, a le pouvoir d'illuminer et la force de brûler.

    (saint Léon le Grand)

  • Vigile de la Pentecôte

    Comme on a supprimé l’octave de la Pentecôte , on a supprimé aussi la Vigile... De même que le chrétien doit retomber dans le « temps ordinaire » dès que le jour de la fête est passé, de même il ne doit pas se préparer à la fête... J’ai beau chercher à comprendre, je n’y arrive pas.

    Alors voilà ce qu’on ne doit plus entendre en ce jour, cette page splendide de saint Augustin commentant l'évangile de saint Jean (c'est beaucoup plus beau en latin):

    Quand Jésus dit: « Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet », il montre qu'il est lui-même un Paraclet. Paraclet est un mot qui signifie avocat ; or, il est dit du Christ : « Nous avons pour avocat auprès du Père Jésus-Christ le juste. » Ainsi, de même qu’il a dit que le monde ne pouvait pas recevoir le Saint-Esprit, de même est-il dit : « La prudence de la chair est ennemie de Dieu, car elle n'est pas soumise à la loi et ne peut l'être » (Rom. 8, 7). C'est comme si nous disions : L'injustice ne peut être juste. Par le monde, en cet endroit, Jésus entend ceux qui aiment le monde d'un amour qui ne vient pas du Père. C'est pourquoi à l'amour de ce monde, que nous avons tant de peine à diminuer et à détruire en nous, est opposé l'amour de Dieu qui est répandu dans nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné. « Le monde ne peut donc recevoir cet Esprit, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas. » Car l'amour du monde n'est pas doué de ces yeux invisibles par lesquels on voit le Saint-Esprit, qui ne peut être vu qu’invisiblement.

    « Mais vous », dit Notre-Seigneur, « vous le connaîtrez, parce qu'il restera avec vous et qu'il sera en vous ». Il sera en eux pour y demeurer; il n'y demeurera pas pour y être; car il faut être en un lieu avant d'y demeurer. Mais afin que les disciples n'entendent pas ces paroles : « Il demeurera avec vous », en ce sens qu'il demeurerait visiblement auprès d'eux, à la façon dont un étranger demeure chez son hôte, il explique ces mêmes paroles en ajoutant: « Il sera en vous ». Il se voit donc d'une manière invisible. S'il n'est pas en nous, nous ne pouvons en avoir la connaissance : ainsi voyons-nous en nous-mêmes notre propre conscience. Nous voyons le visage d'un autre, nous ne voyons pas le nôtre, nous voyons notre conscience, et nous ne voyons pas celle d'autrui. Mais notre conscience ne peut être ailleurs qu'en nous, tandis que l'Esprit-Saint peut très bien être sans nous. C'est pourquoi il nous est donné, afin d'être aussi en nous. Mais nous ne pouvons le voir et le connaître comme il veut être vu et connu, que s'il est en nous.

  • Cum venerit Paraclitus

    « Quand sera venu le Paraclet, que je vous enverrai, l’Esprit de Vérité qui procède du Père, il me rendra témoignage, alléluia. »

    (antienne du Benedictus)

  • Des nouvelles du "motu proprio"

    Les propos du cardinal Castrillon Hoyos, président de la Commission Ecclesia Dei, devant  la conférence de l'épiscopat latino-américain, le 17 mai, n'ont curieusement été répercutés que par le quotidien Présent et le site Eucharistie miséricordieuse, qui donnent chacun leur traduction d'extraits d'un discours prononcé en espagnol et dont il n'existe pour l'heure aucune traduction officielle. Ils sont pourtant importants, car ils confirment et précisent des propos antérieurs, et montrent surtout que l'intention du pape de "libéraliser" la liturgie tridentine n'est pas tombée aux oubliettes.

    Après avoir rappelé l'histoire de la commission Ecclesia Dei, le cardinal a poursuivi :

    « Aujourd’hui, l’activité de la Commission ne se limite pas au service des fidèles qui en cette occasion [le sacre des évêques par Mgr Lefebvre] voulurent demeurer en pleine communion avec l’Eglise, ni aux efforts engagés pour mettre fin à la douloureuse situation schismatique et obtenir le retour de ces frères de la Fraternité Saint-Pie X à la pleine communion. Par la volonté du Saint-Père Benoît XVI, ce Dicastère étend en outre son service à la satisfaction des justes aspirations de tous ceux qui, en raison d’une sensibilité particulière, sans avoir eu de liens avec les groupes précités, désirent maintenir vivante la liturgie latine antérieure dans la célébration de l’Eucharistie et des autres sacrements. Sans aucun doute, la charge la plus importante qui incombe à toute l’Eglise, est la recherche d’une façon de mettre fin à l’action schismatique et de reconstruire sans ambiguïtés la pleine communion. Le Saint-Père, qui fut pendant quelques années membre de cette Commission, veut qu’elle se transforme en un organisme du Saint-Siège ayant pour finalité propre et distincte de conserver et de maintenir la valeur de la liturgie latine traditionnelle. Mais il faut affirmer en pleine clarté qu’il ne s’agit pas d’un retour en arrière, d’un retour aux temps antérieurs à la réforme de 1970. Il s’agit au contraire d’une offre généreuse du Vicaire du Christ qui, comme expression de sa volonté pastorale, veut mettre à la disposition de l’Eglise tous les trésors de la liturgie latine qui pendant des siècles a nourri la vie spirituelle de tant de générations de fidèles catholiques. Le Saint-Père veut conserver les immenses trésors spirituels, culturels et esthétiques liés à l’ancienne liturgie. La récupération de cette richesse s’unit à celle, non moins précieuse, de la liturgie actuelle de l’Eglise.

    « Pour ces raisons, le Saint-Père a l’intention d’étendre à toute l’Eglise latine la possibilité de célébrer la Sainte Messe et les Sacrements selon les livres liturgiques promulgués par le bienheureux Jean XXIII en 1962. Il existe aujourd’hui pour cette liturgie, qui n’a jamais été abolie, et qui, comme nous l’avons dit, est considérée comme un trésor, un intérêt nouveau et renouvelé, et c’est aussi pour cette raison que le Saint-Père pense que le temps est venu de faciliter, comme le voulait la première Commission cardinalice en 1986, l’accès à cette liturgie, en faisant d’elle une forme extraordinaire de l’unique rite romain. »

    (Citations d'après la traduction de Présent, dans l'article d'Olivier Figueras du 22 mai, qui me paraît meilleure sur le plan du style - le sens étant rigoureusement le même dans les deux traductions.)

    Eucharistie miséricordieuse ajoute ces précisions données par le cardinal :

    « Il y a quelques bonnes expériences de communautés de vie religieuse ou apostolique érigées par le Saint-Siège récemment qui célèbrent dans la paix et la sérénité, cette liturgie. Autour d'elles, se rassemblent des fidèles qui fréquentent ces célébrations avec joie et gratitude. Les érections les plus récentes sont l'Institut de Saint Philippe Néri à Berlin; l'Institut du Bon Pasteur de Bordeaux qui réunit des prêtres, séminaristes et fidèles, issus de la Fraternité Saint Pie X. Les démarches pour la reconnaissance d'une Communauté contemplative, l'Oasis de Jesús Sacerdote, de Barcelone sont également très avancées.

    « Les membres actuels de la Commission sont MM. les Cardinaux Julian Herranz, Jean-Pierre Ricard, William Joseph Levé, Antonio Cañizares, et Franc Rodé. Sont consultants, les sous-secrétaires de certains Dicastères.

    « Jusqu'à présent, plusieurs communautés dispersées dans le monde ont été sous la juridiction de la Commission Ecclesia Dei. 300 prêtres, 79 religieux, 300 religieuses, 200 séminaristes et plusieurs centaines de milliers de fidèles. L'intérêt des jeunes, de France, des Etats-Unis, du Brésil, d'Italie, de Scandinavie, d'Australie et de Chine augmente singulièrement.

    « Aujourd'hui le groupe des lefebvristes est composé de 4 Évêques qui ont été ordonnés par Mgr. Lefebvre, 500 prêtres et de 600.000 fidèles. S'ajoutent à ce groupe également, plusieurs monastères contemplatifs et quelques groupes religieux masculins et féminins, qui ont des paroisses, séminaires et associations. Ils sont présents dans 26 pays. »

    Le cardinal a conclu : « Demandons au Seigneur que ce projet du Saint Père puisse bientôt aboutir pour l'unité de l'Église. »

  • Octave de l’Ascension

    Autrefois, toutes les grandes fêtes étaient pourvues d’une octave : on célébrait la fête pendant huit jours. La liturgie chrétienne montrait ainsi qu’elle s’enracinait dans la liturgie israélite, car l’octave en était un héritage. Le fait que la liturgie chrétienne reprenne l’octave israélite à son compte soulignait en outre que cette règle liturgique était en elle-même une prophétie christique, car le huitième jour est le jour de la résurrection.Au fil des siècles, de très nombreuses fêtes se virent pourvues d’une octave, au point qu’elles se chevauchaient, et que la récitation du psautier en était fortement perturbée.Et comme il y avait trop d’octaves, on est passé d’un extrême à l’autre : on a supprimé toutes les octaves (sauf celles de Noël et de Pâques).

    La destruction a commencé avant même la révolution liturgique de 1969. Ainsi l’octave de l’Ascension a-t-elle été supprimée dès 1956. Je ne sais pas pourquoi ; mais cela montre une étonnante méconnaissance de l’importance capitale de cette fête, pourtant si magnifiquement soulignée par l’homélie de saint Grégoire le Grand qui était lue au long de cette octave, et par les lectures propres de ce jour de l'octave (Ephésiens 4 et saint Augustin). Huit jours ne sont pourtant pas de trop pour contempler les plus grands mystères et s'en imprégner.

    La suppression des octaves a une implication concrète très particulière dans notre pays : c’est l’affaire du soi-disant « lundi de Pentecôte ». Depuis près de 40 ans, il n’y a plus de « lundi de Pentecôte » dans le calendrier officiel de l’Eglise. Cette année, c’est le lundi de la 8e semaine du temps ordinaire. Puisque c’est liturgiquement un lundi ordinaire, il n’y a aucune raison religieuse que ce jour soit chômé. La seule raison qui puisse être invoquée est celle des « acquis sociaux ». Les chrétiens qui prétendent vouloir que ce jour reste chômé ne peuvent pas mettre en avant d’autre justification que celle de la CGT : les « acquis sociaux » sont sacrés…

  • Celui qui croira sera sauvé

    « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné. » Peut-être chacun se dit-il en lui-même : « Moi, maintenant, j’ai cru, et donc je serai sauvé. » Il dit vrai, si sa foi inclut les œuvres. Car une foi véritable exige qu’on ne contredise pas dans sa conduite ce qu’on affirme par ses paroles. C’est pourquoi Paul déclare à propos de certains faux fidèles : « Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs actes » (Tt 1, 16). Et Jean : « Celui qui dit connaître Dieu, mais ne garde pas ses commandements, est un menteur » (1 Jn 2, 4). Puisqu’il en est ainsi, c’est en examinant notre vie que nous devons vérifier la vérité de notre foi. En effet, nous ne sommes vraiment croyants que si nous accomplissons en nos œuvres ce que nous promettons en nos paroles. Le jour de notre baptême, nous avons promis de renoncer à toutes les œuvres et à toutes les séductions de l’antique ennemi. Que chacun d’entre vous se considère donc lui-même avec les yeux de l’esprit : si après le baptême, il garde ce qu’il avait promis avant le baptême, qu’il soit certain d’être un croyant, et qu’il se réjouisse. Mais s’il est tombé en commettant de mauvaises actions ou en désirant les séductions de ce monde, il n’a pas gardé ce qu’il avait promis. Voyons s’il sait pleurer maintenant ses égarements. Car devant le Juge miséricordieux, celui qui revient à la vérité ne passe pas pour un menteur, même après avoir menti : le Dieu tout-puissant, en recevant volontiers notre pénitence, couvre lui-même nos égarements par sa sentence.

    (saint Grégoire le Grand, homélie 29)

  • Ascension

    Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous regarder le ciel ? Ce Jésus, qui vous a été enlevé pour être élevé au ciel, reviendra de la même manière que vous l’avez vu partir vers le ciel.

    (Actes des apôtres, 1, 11)

    O Roi de gloire, Dieu des puissances, qui t’es élevé aujourd’hui en triomphateur au-dessus de tous les cieux, ne nous laisse pas orphelins, mais envoie sur nous la promesse du Père, l’Esprit de vérité, alléluia.

    (antienne des vêpres)

  • Vigile de l’Ascension

    Le troisième jour des Rogations est aussi celui de la Vigile de l’Ascension.

    A la messe on lit le passage de l’évangile de saint Jean où Jésus, levant les yeux au ciel, dit : Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils.

    Commentaire de saint Augustin (traité 104 sur saint Jean) :

    Certains considèrent que le Père a glorifié le Fils en ce que, au lieu de l'épargner, il l'a livré pour nous tous. Mais si le Christ a été glorifié par sa passion, combien plus ne l'a-t-il pas été par sa résurrection ? Dans sa passion, en effet, son humilité se manifeste bien plus que sa gloire ; l'Apôtre lui-même s'en porte garant dans ce passage : « Il s'est humilié lui-même, en se rendant obéissant jusqu'à la mort, et jusqu'à la mort de la croix ». Ensuite il continue et, au sujet de sa glorification, il dit : « C'est pourquoi aussi Dieu l'a exalté et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père ». Voilà la glorification de Notre Seigneur Jésus-Christ ; elle a pris naissance dans sa résurrection.