Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liturgie - Page 614

  • La communion, c’est dans la bouche

    Un intervenant du Forum catholique signale une interview de Mgr Guido Marini, maître des cérémonies pontificales, parue aujourd’hui dans l’Osservatore romano (en italien). Il traduit le passage sur la communion :

    — Lors de la récente visite à Santa Maria di Leuca et à Brindisi le Pape a distribué la communion aux fidèles agenouillés et sur les lèvres. Cette pratique est-elle destinée à devenir habituelle dans les célébrations pontificales?

    — Je pense que oui. A cet égard, nous ne devons pas oublier que la distribution de la communion dans la main est toujours, d'un point de vue juridique, un indult par rapport à la loi universelle. [La communion dans la main] a été permise par le Saint-Siège aux conférences épiscopales qui en ont fait la demande. Le mode de distribution de la communion adopté par Benoît XVI vise à souligner la validité de la règle valable pour toute l'Eglise. En outre, nous pourrions peut-être y voir aussi une préférence pour cette manière de distribuer la communion qui, sans s'opposer à l'autre, souligne mieux la vérité de la présence réelle dans l'Eucharistie, contribue à la dévotion des fidèles et introduit plus facilement le sens du mystère. Aspects que d'un point de vue pastoral, à notre époque, il est urgent de souligner et de récupérer.

  • Saints Jean et Paul

    Jean et Paul étaient frères et Romains. Ayant servi pieusement et fidèlement Constance, fille de Constantin, ils en avaient reçu de grands biens  avec lesquels ils nourrissaient les pauvres du Christ. Julien l'apostat les invita à prendre place parmi ses familiers ; mais ils répondirent avec liberté, qu'ils ne voulaient point demeurer chez un homme qui avait abandonné Jésus-Christ.  L'empereur leur donna dix jours pour délibérer, leur faisant savoir que si, passé ce terme, ils refusaient de s'attacher à lui et de sacrifier à Jupiter, ils mourraient sans nul doute.

    Ce temps fut mis par eux à profit pour distribuer le reste de leur fortune aux pauvres : ainsi devaient-ils s'en aller plus librement au Seigneur ; et le nombre, s'accroîtrait de ceux qui, en retour de leurs aumônes, les recevraient dans les tabernacles éternels. Le dixième jour, Térentianus, préfet des prétoriens, fut envoyé vers eux ; il apportait l'image de Jupiter qu'ils devaient adorer. On leur déclare l'ordre du prince : s'ils ne rendent leur culte à Jupiter, ils mourront. Sans interrompre leur prière, ils répondent qu'ils honorent de cœur et de bouche le Christ comme Dieu, et sont prêts à mourir pour sa foi.

    Craignant qu'une exécution publique ne produisît quelque émotion dans le peuple, Térentianus les fit décapiter là même où ils étaient, dans leur propre maison. C'était le six des calendes de juillet. Ayant pris soin qu'on les ensevelit secrètement, le préfet répandit le bruit que Jean et Paul avaient été envoyés en exil. Mais leur mort fut divulguée par les esprits impurs qui tourmentaient les corps d'un grand nombre de personnes, entre lesquelles se trouva le fils même de Térentianus. Agité par le démon, on le conduisit au tombeau des martyrs, où il trouva sa délivrance. Sa conversion fut la suite du miracle, et Térentianus son père également crut au Christ : c'est lui, dit-on même, qui écrivit l'histoire des bienheureux martyrs.

    (Bréviaire. Voir aussi ma note de l'an dernier)

  • Saint Guillaume

    Guillaume naquit de parents nobles, à Verceil en Piémont. A peine avait-il achevé sa quatorzième année, qu'embrasé des ardeurs d une merveilleuse piété, il entreprit le pèlerinage de Compostelle au célèbre temple de saint Jacques. Vêtu d'une seule tunique, ceint d'un double cercle de fer, nu-pieds, en butte aux rigueurs du froid et de la chaleur, de la faim et de la soif, il accomplit sa route en grand danger de la vie. De retour en Italie, il médite un nouveau pèlerinage au saint tombeau du Seigneur; mais diverses sortes d'obstacles très graves s'opposent à son projet. La divine Providence tournait à des desseins plus hauts et plus parfaits les religieux penchants du jeune homme. C'est alors qu'il passa deux ans au mont Solicchio, priant sans interruption, jeûnant, veillant, couchant sur la dure, soutenu du seul secours divin.

    Ayant rendu la vue à un aveugle, le bruit du miracle se répandit, et Guillaume, qui ne pouvait plus rester caché, songea de nouveau à se rendre à Jérusalem. Plein d'ardeur, il se mit en route.

    Mais Dieu, qui voulait de lui une vie plus utile et plus fructueuse pour l'Italie et d'autres contrées, lui apparut et l'avertit de renoncer à sa résolution. Gagnant donc le mont Virgilien, appelé depuis Mont-Vierge, il bâtit avec une rapidité étonnante un monastère au sommet, en dépit des difficultés que présente ce lieu inaccessible. Des compagnons, touchés de la grâce, s'adjoignent à lui, voulant vivre conformément aux préceptes et aux conseils de l'Evangile. Des règles empruntées en grande partie à saint Benoît, et, d'autre part, la parole de Guillaume et l'exemple de sa vie très sainte les aident admirablement à atteindre ce but.

    D'autres monastères s'élevèrent dans la suite; de jour en jour, éclatait davantage la sainteté du fondateur ; de toutes parts  on venait à lui, attiré par le parfum de cette sainteté et la renommée de ses miracles. Car, à son intercession, les muets recouvraient la parole, les sourds l'ouïe; la vigueur était rendue aux membres desséchés, la santé à tous ceux qu'affligeaient les plus diverses et les plus irrémédiables maladies. Il changea l'eau en vin, et accomplit une multitude d'autres merveilles, entre lesquelles il faut citer la suivante : une femme perdue ayant été envoyée pour éprouver sa chasteté, lise roula sur des charbons ardents étendus à terre sans en éprouver aucun mal.Roger, roi de Naples, ayant eu connaissance de ce fait, conçut une vénération profonde pour l'homme de Dieu. Il prédit au roi et à d'autres le temps de sa mort, et, illustre par ses vertus et miracles sans nombre, il s'endormit enfin dans le Seigneur, l'an du salut mil cent quarante-deux.

    (bréviaire)

  • Nativité de saint Jean Baptiste

    Ut queant laxis resonare fibris
    Mira gestorum famuli tuorum,
    Solve polluti labii reatum, Sancte Johannes.

    Nuntius celso veniens olympo.
    Te patri magnum fore nasciturum,
    Nomen et vitæ seriem gerendæ
    Ordine promit.

    Ille, promissi dubius superni,
    Perdidit promptæ modulos loquelæ;
    Sed reformasti genitus peremptæ
    Organa vocis.

    Ventris obstruso recubans cubili,
    Senseras regem thalamo manentem :
    Hinc parens, nati meritis, uterque
    Abdita pandit.

    Sit decus Patri, genitæque Proli,
    Et tibi, compar utriusque virtus
    Spiritus semper, Deus unus,
    omni Temporis ævo. Amen.

    Pour que d'une voix étendue et puissante vos serviteurs fassent retentir les merveilles de vos actes, bannissez, ô saint Jean, l'indignité de nos lèvres souillées.

    Un messager venu des célestes sommets annonce à votre père que vous naîtrez et serez grand; le nom que vous porterez, la vie que vous mènerez, il expose par ordre toutes choses.

    Lui doute des célestes promesses, et soudain il n'a plus le pouvoir d'articuler les sons; mais, en naissant, vous restaurez l'organe de sa voix éteinte.

    Reposant dans le secret des entrailles maternelles, vous aviez senti la présence du roi séjournant en sa couche nuptiale; en suite de quoi, par le mérite de leur fils, votre père et votre mère découvrirent tous deux les mystères.

    Honneur au Père, et au Fils qu'il engendre, ainsi qu'à vous, puissance éternellement égale aux deux, ô Esprit, Dieu unique, dans toute la suite des âges. Amen.

    (Hymne des vêpres, traduction de Dom Guéranger. Chaque hémistiche de la première strophe commence par une note différente et monte la gamme. On a pris la première syllabe de chaque vers pour désigner les notes de la gamme : ut, ré(sonare), mi(ra), fa(muli), sol(ve), la(bia). Dans les gammes de plain chant il n’y a pas de « sensible », ici il n’y a donc pas de si. On a pris ensuite les initiales de saint Jean : Sancte Iohannes. C’est Guido d’Arezzo, au début du XIe siècle, qui avait découvert cette particularité de l’hymne et trouvé ainsi le moyen d’apprendre la gamme à ses étudiants. L’hymne est de Paul Diacre, historien lombard du VIIIe siècle.)

  • Vigile de la nativité de saint Jean Baptiste

    Præsta quæsumus, omnipotens Deus, ut familia tua per viam salutis incedat; et, beati Johannis Præcursoris hortamenta sectando, ad eum quem prædixit, secura perveniat, Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat…

    Accorde à ta famille, Dieu tout-puissant, de marcher dans la voie du salut, et en suivant les exhortations du bienheureux Jean, le Précurseur, de parvenir en toute sûreté à celui qu’il est venu annoncer, notre Seigneur Jésus-Christ, qui, Dieu, vit et règne avec toi...

  • 6e dimanche après la Pentecôte

    C'est après que celle qui fait figure de l'Église a été guérie de sa perte de sang, après que les Apôtres ont été envoyés annoncer le Royaume de Dieu, que l'aliment de la grâce céleste est distribué. Mais remarquez à qui on le distribue : pas aux fainéants, pas à ceux qui résident en ville — comme dans la Synagogue ou dans les dignités du siècle — mais à ceux qui cherchent le Christ au désert ; ceux qui ne font pas les dégoûtés, ceux-là sont accueillis par le Christ, et le Verbe de Dieu s'entretient avec eux, non du monde, mais du Royaume des cieux ; et s'il en est que couvrent les ulcères d'une maladie corporelle, II leur accorde volontiers son remède. Il était donc dans l'ordre que, les ayant guéris de leurs blessures douloureuses, II les délivrât de la faim par des aliments spirituels. Ainsi nul ne reçoit la nourriture du Christ s'il n'a d'abord été guéri, et ceux que l'on invite au festin sont auparavant guéris par l'invitation : y avait-il un boiteux, il a reçu le moyen de marcher pour venir ; un homme privé de la lumière de ses yeux, il n'a évidemment pu pénétrer dans la maison du Seigneur que s'il a recouvré la vue. Partout donc un ordre mystérieux est observé : d'abord la rémission des péchés porte remède aux blessures, puis l'aliment de la table céleste se multiplie. Pourtant cette foule n'est pas encore nourrie des mets les plus substantiels ; les cœurs qui jeûnent de foi solide ne peuvent se repaître du corps et du sang du Christ : « je vous ai fait prendre du lait, est-il dit, non de la nourriture : vous n'en étiez pas encore capables, et même maintenant vous ne l'êtes pas encore» (I Cor., III, 2). Les cinq pains correspondent au lait; la nourriture solide est le corps du Christ, le breuvage plus énergique est le sang du Seigneur.

    (Saint Ambroise)

  • Axion estin


    podcast

    Il est vraiment juste de te proclamer bienheureuse, ô Theotokos, bienheureuse toujours, tout Immaculée et Mère de Dieu, toi qui es plus vénérable que les Chérubins et incomparablement plus glorieuse que les Séraphins, toi qui sans souillure as engendré Dieu le Verbe, toi qui es réellement Mère de Dieu, nous te magnifions.

    (Hymne à la Mère de Dieu, après la consécration, dans la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome, chanté par le P. Maximos Fahmé, chantre de l'église Saint-Julien le Pauvre à Paris. C'est extrait d'un double CD qui vient de paraître, et qui est une double splendeur.)

  • Saint Silvère

    silverius2.jpg

    Silvère, né en Campanie, fut le successeur d'Agapit dans le pontificat. Il fit briller sa doctrine et sa sainteté dans la poursuite des hérétiques, et sa force d'âme apparut tout entière dans la manière dont il maintint le jugement d'Agapit. Malgré les instances réitérées de l'impératrice Theodora, il se refusa à rétablir Anthime qu'Agapit avait déposé de l'évêché de Constantinople comme fauteur de l'hérésie eutychienne. Rendue furieuse, Theodora manda à Bélisaire d'envoyer Silvère en exil. L'île de Ponza fut le lieu de son bannissement. On rapporte qu'il écrivait de là en ces termes à l'évêque Amator : « Je vis d'un pain de tribulation et d'une eau d'angoisse ; et cependant, je n'ai point abandonné, je n'abandonne point ma charge. » Bientôt, en effet, usé de chagrins et de souffrances, il s'endormit dans le Seigneur le douze des calendes de juillet. Son corps, porté à Rome et déposé dans la basilique Vaticane, a été illustré par de nombreux miracles.

    (bréviaire)

    (photo, trouvée sur le site de l’ICRSP : saint Silvère est le saint patron de l’île de Ponza. Selon la tradition, des pêcheurs furent pris dans une tempête, et ils implorèrent l'aide du Pape Silvère. Une apparition de celui-ci les attira vers Palmarola, où ils accostèrent sains et saufs.)

  • Sainte Julienne Falconieri

    armoirie2.jpgVoici l’explication du blason de la commune de Sainte-Julienne, au Québec, tel qu’elle figure sur le site officiel de la commune (rubrique histoire).

    Écartelé au premier d'azur à une montagne de sinople à copeaux d'or accompagné en chef d'une croix d'or chargée d'une hostie d'argent à deux nuées d'argent mouvantes à dextre. Au deuxième d'argent à la fleur de lys d'azur. Au troisième d'or au trèfle de sinople. Au quatrième d'azur au vaisseau d'or accompagné à dextre d'une étoile du même voguant sur une mer d'azur ondée qui est de Saint-Jacques-de-l'Achigan.

    Le "premier quartier" signifie que le territoire de Sainte-Julienne est en partie montagneux. La Croix rappelle que c'est une paroisse catholique; l'hostie que la dévotion à l'Eucharistie était vive chez sainte Julienne Falconieri, patronne de la paroisse, et les nuages, que c'est un endroit où le tourisme vient chercher la fraîcheur l'été.

    Les trois autres quartiers rappellent les origines des trois principaux groupes fondateurs: les Canadiens-français (fleur de lys), les Irlandais (trèfle) et les Acadiens venant surtout de Saint-Jacques où ils se sont établis en 1766-1767, douze ans après leur déportation par bateau, de Nouvelle-Écosse en Nouvelle-Angleterre en 1755. L'étoile rappelle leur traditionnelle dévotion mariale.

    La devise symbolise bien le caractère catholique de la paroisse qui doit son implantation et sa résistance à la foi de ses ancêtres, entretenue par des curés parfois pittoresques.
    Enfin, les couleurs ont elles aussi un sens :
        •     L'or symbolise la foi, la confiance, la force, la richesse;
        •     L'argent la blancheur, le désir de bien faire;
        •     L'azur la beauté, la loyauté;
        •     Le sinople (vert), l'espérance.

    Heureux Québécois, heureuse laïcité…

    (Mais on fera remarquer au dessinateur qu'il a fait une faute dans la devise. C'est Per fidem ad gloriam, Par la foi à la gloire. Glorium n'existe pas, à ma connaissance.)

  • Saint Ephrem

    Pour exprimer le mystère du Christ, Éphrem use d’une grande diversité de thèmes, d’expressions, d’images. En l’une de ses hymnes, il relie avec efficacité Adam, au paradis, et le Christ, dans l’Eucharistie : « Il fut exclu par l’épée du chérubin, et lui fut fermé le chemin de l’arbre de vie. Mais pour les peuples, le Seigneur de cet arbre s’est donné lui-même comme nourriture dans l’Oblation (eucharistique). Les arbres de l’Éden furent donnés comme nourriture au premier Adam. Pour nous, le jardinier du Jardin, en personne, s’est fait nourriture pour nos âmes. En effet, nous étions tous sortis du Paradis en même temps qu’Adam, quand il l’avait laissé derrière lui. Maintenant que l’épée est ôtée là-bas (sur la croix) par la lance, nous pouvons y retourner ».

    Pour parler de l’Eucharistie, Éphrem se sert de deux images : la braise ou le chardon ardent, et la perle. Il emprunte au prophète Isaïe le thème de la braise. C’est l’image du séraphin qui prend avec les pinces la braise, laquelle effleure seulement les lèvres du prophète pour les purifier ; alors que le chrétien touche et consume la Braise, qui est le Christ lui-même : « Dans ton pain se cache l’Esprit qui ne peut être consommé ; dans ton vin il y a un feu qui ne peut être bu. L’Esprit dans ton pain, le feu dans ton vin : c’est là une merveille recueillie par nos lèvres. Le séraphin ne pouvait approcher ses doigts de la braise, qui ne fut qu’effleurée de la bouche d’Isaïe ; et les doigts n’ont pu la prendre ni les lèvres la saisir ; mais à nous le Seigneur a permis de faire les deux gestes. Le feu descendit avec colère pour détruire les pécheurs, mais le feu de la grâce descend sur le pain et il y demeure. Au lieu du feu qui détruisit l’homme, nous avons mangé le feu dans le pain, et nous avons été vivifiés ».

    Et encore un dernier exemple des hymnes de saint Éphrem, où il prend la perle comme symbole de la richesse et de la beauté de la foi : « Déposez-la (la perle), mes frères, dans la paume de ma main, que je puisse l’examiner. Je me mis à l’observer sur l’un et l’autre côté : elle n’avait qu’un seul aspect sur tous les côtés. De même est la recherche du Fils, impénétrable car elle n’est que lumière. Dans sa transparence, j’ai vu le Transparent, qui ne devient pas opaque ; et dans sa pureté, le grand symbole du corps de notre Seigneur, qui est pur. Dans son indivisibilité, j’ai vu la vérité, qui est indivisible. »

    (Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, 28 novembre 2007)