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Liturgie - Page 611

  • On ne dit pas Yahweh

    La Congrégation pour le Culte divin a envoyé une lettre, le 29 juin, aux conférences épiscopales, pour leur rappeler qu’on ne doit pas appeler Dieu « Yaweh » et que toute trace de ce nom doit être effacée dans la liturgie. Cette lettre est explicitement présentée comme une directive du Souverain Pontife.

    On a appris l’existence de cette lettre par celle qu’a envoyée le 8 août à ses pairs Mgr Arthur J. Serratelli, président du Comité pour le culte divin de la conférence épiscopale des Etats-Unis. Mgr Serratelli demande qu’on en tire les conséquences et que le nom de « Yaweh » soit supprimé des hymnes et des diverses prières d’intercession au cours de la messe ou des autres sacrements.
    Naturellement, le principal éditeur de chants d’Eglise, OCP (Oregon Catholic Press) répond que les livres d’hymnes pour 2009 sont déjà imprimés et qu’ensuite il faudra du temps pour que les gens s’habituent à chanter sur d’autres textes…
    L’autre grand éditeur, GIA, rappelle quant à lui qu’il n’utilise plus le nom de « Yaweh » depuis 1986, non pas pour obéir au Vatican, mais par sensibilité aux préoccupations des juifs concernant la prononciation du nom de Dieu…

    La Congrégation pour le culte divin rappelle que le tétragramme YHWH a toujours été tenu pour imprononçable, afin d’exprimer l’infinie grandeur et majesté de Dieu, et a toujours été remplacé, dans la lecture de l’Ecriture sainte, par un autre nom : en hébreu Adonaï, en grec Kyrios, en latin Dominus, qui tous signifient Seigneur.

    « Eviter de prononcer le tétragramme du nom de Dieu, de la part de l’Eglise, a donc des motifs propres. En dehors d’une raison d’ordre purement philologique, il y a aussi celle qui consiste à rester fidèle à la tradition de l’Eglise, qui est, depuis le début, que le tétragramme sacré n’a jamais été prononcé dans le contexte du christianisme, ni traduit dans aucune des langues dans lesquelles la Bible a été traduite. »

    La Congrégation rappelle son document Liturgiam Authenticam, de 2001, sur les traductions liturgiques, où il était stipulé que « le nom du Dieu tout-puissant exprimé par le tétragramme hébreu et rendu en latin par le mot Dominus doit être rendu dans les langues vernaculaires par un mot de sens équivalent ». Et elle dénonce le fait que malgré une norme aussi claire, la pratique s’est répandue de « prononcer le nom propre au Dieu d’Israël », de le vocaliser dans la lecture des textes bibliques repris dans les lectionnaires ainsi que dans les hymnes et les prières, sous diverses formes comme Yahweh, Jahweh ou Yehovah.

    On constate que cette lettre de la Congrégation pour le culte divin est passée sous silence en France. Mais peut-être n’entend-on jamais dire « Yaweh » dans nos églises…

  • Vigile de l’Assomption

    Deus, qui virginalem aulam beatæ Mariæ in qua habitares eligere dignatus es, da quæsumus ut, sua nos defensione munitos, jucundos facias suæ interesse festivitati.

    Dieu, qui avez daigné choisir pour demeure le palais virginal de Marie, faites que, à l’abri de sa protection, nous prenions part à sa fête dans la joie.

  • Sainte Radegonde

    Qu’est devenue la fête de sainte Radegonde ? En ce jour, dom Guéranger, dans son Année liturgique, a des accents particulièrement lyriques pour chanter la grande sainte de Poitiers. Souvenons-nous de cette reine devenue moniale qui tient une place éminente dans l’histoire chrétienne du royaume de France, avec ce bon résumé de sa vie trouvé sur le site du diocèse de Poitiers. Il y manque seulement le miracle des avoines : un jour que les envoyés du roi étaient une fois de plus à sa poursuite, Radegonde traversa un champ où des paysans étaient en train de semer de l’avoine. L’avoine poussa tout à coup, ce qui permit à Radegonde de s’enfuir. Et les paysans purent dire sans mentir aux envoyés du roi qu’ils n’avaient vu personne depuis que l’avoine avait poussé…

    Radegonde née vers 518, fille du roi de Thuringe, Berthaire, sa famille fut massacrée en 531 par un fils de Clovis, Clotaire, qui la fit prisonnière, alors qu'elle n'avait guère plus de 12 ans. Elle fut emmenée comme captive à la villa royale d'Athies, où elle reçut une bonne éducation. En 538, Clotaire devenu veuf décide d'épouser Radegonde à Vitry en Artois. Elle s'enfuit, mais rattrapée, le mariage a lieu à Soissons.

    Très pieuse, elle se consacra à accueillir les pauvres, soigner les malades, consoler les affligés, elle fut une reine aimée de ses sujets. Radegonde avait un frère plus jeune qui partageait sa captivité. Il fut assassiné sur l'ordre de Clotaire, pour haute trahison, il était soupçonné d'entretenir des relations trop étroites avec Constantinople. A partir de ce moment la reine Radegonde refusa la vie commune avec Clotaire.

    Depuis longtemps attirée par une vie de prière et d'austérité, elle rechercha refuge auprès de Saint Médard, évêque de Noyon, et lui demande de lui donner l'habit religieux ; devant son hésitation elle le menace : " Si tu tardes à me consacrer et que tu craignes un homme plus que Dieu, le Pasteur te demandera compte de l'âme de ta brebis ". Elle obtint de se retirer à Poitiers où elle fonda, entre 552 et 557, un monastère qui allait prendre, plus tard, le nom de Sainte-Croix, lorsqu'elle recevra de l'empereur de Byzance une relique de la vraie Croix ; c'est à l'occasion de l'arrivée de cette relique de la Croix que le poète Saint Fortunat compose le Vexilla Regis et le Pange Lingua. Par humilité, elle refusa d'assumer officiellement la direction du monastère. Sur sa proposition, la communauté élit comme Abbesse Agnès, et Radegonde se soumit à son autorité.

    Craignant pour le devenir du monastère, elle va chercher à Arles la Règle rédigée par saint Césaire (qui restera en vigueur dans les abbayes de femmes pendant deux siècles, jusqu'à ce que celle de saint Benoît la supplante), elle obtient également la signature de sept évêques, dont Germain de Paris, pour garantir ce que l'on appellera plus tard l'exemption de son monastère.

    Bien qu'ayant renoncé à toutes les richesses, à toutes les facilités de la vie et à son titre de reine pour ne s'attacher qu'au Christ, elle continuait à intervenir, de l'intérieur du monastère, auprès des princes qui se déchiraient, pour arrêter ou éviter les conflits. Même retirée du monde, Radegonde garda une grande autorité dans tout le royaume jusqu'à la fin de sa vie. Elle meurt en 587 à Poitiers, l'église Sainte Radegonde abrite son tombeau.

  • Sainte Claire

    « A sa très chère sœur en Jésus-Christ, à sa mère, Dame Claire servante du Christ, Hugolin d'Ostie, évêque indigne et pécheur. Depuis l'heure où il a fallu me priver de vos saints entretiens, m'arracher à cette joie du ciel, une telle amertume de cœur fait couler mes larmes que, si je ne trouvais aux pieds de Jésus la consolation que ne refuse jamais son amour, mon esprit en arriverait à défaillir et mon âme à se fondre. Où est la glorieuse allégresse de cette Pâque célébrée en votre compagnie et en celle des autres servantes du Christ ?... Je me savais pécheur ; mais au souvenir de la suréminence de votre vertu, ma misère m'accable, et je me crois indigne de retrouver jamais cette conversation des saints, si vos larmes et vos prières n'obtiennent grâce pour mes péchés. Je vous remets donc mon âme; à vous je confie mon esprit, pour que vous m'en répondiez au jour du jugement. Le Seigneur Pape doit venir prochainement à Assise; puissé-je l'accompagner et vous revoir ! Saluez ma sœur Agnès [c'était la sœur même de Claire et sa première fille en Dieu] ; saluez toutes vos sœurs dans le Christ. »

    Le grand cardinal Hugolin, âgé de plus de quatre-vingts ans, devenait peu après Grégoire IX. Durant son pontificat de quatorze années, qui fut l'un des plus glorieux et des plus laborieux du XIII° siècle, il ne cessa point d'intéresser Claire aux périls de l'Eglise et aux immenses soucis dont la charge menaçait d'écraser sa faiblesse. Car, dit l'historien contemporain de notre sainte, « il savait pertinemment ce que peut l'amour, et que l'accès du palais sacré est toujours libre aux vierges : à qui le Roi des cieux se donne lui-même, quelle demande pourrait être refusée ? »

    L'exil, qui après la mort de François s'était prolongé vingt-sept ans pour la sainte, devait pourtant finir enfin. Des ailes de feu, aperçues par ses filles au-dessus de sa tête et couvrant ses épaules, indiquaient qu'en elle aussi la formation séraphique était à son terme. A la nouvelle de l'imminence d'un tel départ intéressant toute l'Eglise, le Souverain Pontife d'alors, Innocent IV, était venu de Pérouse avec les cardinaux de sa suite. Il imposa une dernière épreuve à l'humilité de la sainte, en lui ordonnant de bénir devant lui les pains qu'on avait présentés à la bénédiction du Pontife suprême ; le ciel, ratifiant l'invitation du Pontife et l'obéissance de Claire au sujet de ces pains, fit qu'à la bénédiction de la vierge, ils parurent tous marqués d'une croix.

    La prédiction que Claire ne devait pas mourir sans avoir reçu la visite du Seigneur entouré de ses disciples, était accomplie. Le Vicaire de Jésus-Christ présida les solennelles funérailles qu'Assise voulut faire à celle qui était sa seconde gloire devant les hommes et devant Dieu. Déjà on commençait les chants ordinaires pour les morts, lorsqu'Innocent voulut prescrire qu'on substituât à l'Office des défunts celui des saintes vierges ; sur l'observation cependant qu'une canonisation semblable, avant que le corps n'eût même été confié à la terre, courrait risque de sembler prématurée, le Pontife laissa reprendre les chants accoutumés. L'insertion de la vierge au catalogue des Saints ne fut au reste différée que de deux ans.

    (Dom Guéranger, L'Année liturgique. Dom Guéranger cite la magnifique première phrase de la bulle de canonisation de sainte Claire : « Clara claris præclara meritis, magnæ in cælo claritate gloriæ ac in terra splendore miraculorum sublimium, clare claret. » Cette hymne sur la claire lumière de Claire se poursuit ainsi tout au long des deux premiers paragraphes de la bulle d’Alexandre IV, adressée, je ne sais pas pourquoi, « aux évêques établis à travers le royaume de France ».)

  • Saint Tiburce et sainte Suzanne

    Tiburce, fils de Chromatius, préfet de Rome, avait embrassé le christianisme, à la persuasion de saint Sébastien. Amené pour ce motif devant le juge Fabien, il se mit à discourir en sa présence sur divers points de la foi chrétienne. Dans sa fureur, le juge ordonna de couvrir le pavé de charbons ardents, et lui dit : « Tiburce, il faudra, ou que tu sacrifies sans délai aux dieux de l’empire, ou que tu marches nu-pieds sur ces charbons. » Se munissant alors du signe de la croix, le martyr marcha plein de confiance sur le brasier. « Apprends par là, dit-il au juge, que le Dieu des chrétiens est le seul Dieu. Tes charbons me semblent être des fleurs. » Ce prodige ayant été attribué à la magie, on conduisit Tiburce hors de la ville sur la voie Lavicane, à trois milles de Rome, où on le décapita et où les chrétiens l’ensevelirent.
    Le même jour, Suzanne, vierge d’une grande noblesse*, qui avait refusé l’alliance de Galère Maxime, fils de l’empereur Dioclétien, à cause de son vœu de virginité, et que de nombreux supplices n’avaient pu détourner de sa résolution sainte, fut décapitée dans sa propre maison, sur l’ordre de l’empereur. C’est ainsi qu’elle monta au ciel, couronnée de la double gloire de la virginité et du martyre.

    (Bréviaire)

    *Sainte Suzanne était la fille de saint Gabinius, frère du pape saint Caïus, et parente de Dioclétien.

  • Saints Abdon et Sennen

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    Il faut savoir qu'autrefois, je ne saurais dire précisément à quelle époque, le territoire d'Arles(-sur-Tech) fut infesté d'une grande quantité de bêtes féroces, lions, dragons, ours, etc., qui mangeaient les bestiaux et les hommes. La peste vint encore ajouter aux maux qui affligeaient la contrée. Un saint homme nommé Arnulphe résolut d'aller chercher des reliques à Rome pour guérir l'épidémie et chasser les animaux féroces. Pendant longtemps ce fut l'unique remède dans toutes les calamités. Arrivé à Rome, Arnulphe exposa au Saint-Père la misère de ses concitoyens et lui présenta sa requête. Le pape, touché de compassion, l'accueillit avec bonté, et lui permit de choisir parmi les reliques conservées à Rome, exceptant toutefois celles de saint Pierre et d’un certain nombre de saints, dont il eût été imprudent de se dessaisir.

    Arnulphe était embarrassé pour se décider, après avoir passé tout un jour en prières, il s'endormit et eut un songe dans lequel deux jeunes hommes lui apparurent: « Nous sommes, dirent-ils, Abdon et Sennen, saints tous deux. De notre vivant, nous étions princes. La Perse est notre patrie. Nous avons été martyrisés à Rome, et nos corps sont enterrés en tel lieu ; exhume-les et porte-les dans ton pays, ils feront cesser les maux qui l'affligent. »

    Le lendemain, Arnulphe, accompagné d'une grande foule du peuple, et suivi de travailleurs pourvus d'instruments convenables, fit fouiller l'endroit indiqué. On trouva bientôt les corps des deux jeunes gens, parfaitement conservés, reconnaissables pour saints à l'odeur. Il les exhuma en grande pompe, et se disposa à les emporter. Arnulphe était un homme prudent ; il pensa que, pendant le long voyage qu'il avait à faire pour retourner dans son pays, il pouvait trouver bien des gens qui voudraient s'approprier le trésor qu'il portait, car on se faisait peu de scrupule alors de s'emparer, même par force, des reliques de vertus bien constatées. Pour détourner les soupçons, il mit ses saints dans un tonneau enfermé dans un autre beaucoup plus grand, qu'il remplit d'eau. Dès qu'il fut en mer, les matelots firent un trou au tonneau, croyant qu'il contenait du vin ; mais, s'étant aperçus qu'il n'y avait que de l'eau, ils ne poussèrent pas plus loin leurs recherches. Je passe rapidement sur les événements du voyage, tempêtes apaisées, vents favorables et le reste. Arnulphe débarque à Reuss avec ses reliques en double futaille, entendit toutes les cloches sonner d'elles-mêmes et se garda bien d'expliquer la cause de la merveille.

    Le chemin de Reuss à Arles était alors extrêmement mauvais et pratiquable seulement pour les mulets. Le tonneau est donc chargé sur un mulet, et le saint homme, avec un guide, se met en route. Dans un sentier dangereux, bordé d'affreux précipices, le muletier, homme grossier et brutal, crut qu'il fallait donner du courage à sa bête et lâche un gros juron. Soudain, le mulet tombe dans le précipice et disparaît. On juge du désespoir d'Arnulphe. Retrouver le mulet était impossible ; retourner à Rome en quête d'autres reliques ne l'était pas moins. Il prit le parti de poursuivre sa route et de rentrer dans sa ville natale. Quelle est sa surprise et sa joie en rentrant à Arles, d'entendre sonner les cloches et de voir, sur la place de l'église, tout le peuple à genoux entourant le mulet et son tonneau qui avait déjà opéré la guérison des pestiférés et fait déguerpir les lions et autres bêtes féroces.

    Arnulphe tira d'abord les saints de leur tonneau et quant à l'eau, il la versa bonnement dans un tombeau vide pour s'en débarrasser, où un lépreux, qui vint s'y laver, fut guéri dans l'instant. D'autres malades vinrent bientôt constater la vertu de cette eau miraculeuse. Avertis de sa propriété, les moines du lieu la renfermèrent avec soin et n'en donnèrent plus que pour de l'argent. Elle coûte encore vingt sous la fiole ; mais on n'en donne pas à tout le monde. Il faut en demander en catalan pour en obtenir, et pour avoir parlé gavache j'ai eu le chagrin d'être refusé. »

    Prosper Mérimée, Notes d'un voyage dans le Midi de la France, 1835

     

    arlestombe.jpgL’eau sourd presque en permanence dans le tombeau en question, un sarcophage de marbre du Ve siècle, appelé « Sainte Tombe ». Elle est recueillie une fois par an, le 30 juillet, jour de la fête des saints Abdon et Sennen. En 1910, l'abbé Craste, curé-doyen d'Arles-sur-Tech, avait mis au défi les "libres-penseurs" d'expliquer la présence de l'eau dans ce sarcophage de marbre. Il avait déposé chez un notaire 1.000 francs destinés à être remis à celui qui donnerait l’explication rationnelle.

    En 1961, une étude scientifique a conclu que l’eau était de l’eau de pluie qui passe à travers le couvercle de marbre. Cela n’expliquait pas pourquoi de l’eau sourd même quand il ne pleut pas, et que le niveau ne monte pas toujours quand il pleut (contrairement à ce qu’elle affirmait). Une autre étude a été réalisée entre 1997 et 2000, dont les conclusions sont très compliquées, mais qui prétend avoir définitivement percé le secret. A condition d’admettre ce qui a été dit comme allant de soi en 1961 mais n’a pas été prouvé, à savoir que si l’eau ne passe pas de même à travers le fond du tombeau c’est à cause des poussières accumulées, et de faire l’impasse sur le fait que (semble-t-il, mais là non plus on n’a pas refait d’analyses) l’eau de la tombe n’a pas la même composition que l’eau de pluie. Sans parler du fait qu’on ne connaisse aucun autre exemple.

    (La première photographie est celle du superbe retable des saints Abdon et Sennen, dans l'église d'Arles-sur-Tech, attenante à la courette où se trouve la Sainte Tombe.)

  • Sainte Marthe

    449px-Église_Collégiale_Sainte_Marthe_(Tarascon).jpg« Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et te troubles pour beaucoup de choses. Or une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera pas ôtée. »

    La célèbre réplique de Jésus est aujourd’hui trop dure à entendre, comme tant de passages de l’évangile. La traduction liturgique officielle de l’Eglise de France l’a donc édulcorée. On préfère censurer le Verbe que de comprendre ce qu’il dit.

    C’est aussi dans saint Luc qu’il dit : « Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »

    Ce sont là des contrastes sémitiques, qui remplacent les comparaisons tout en visant à frapper les esprits.

    Il n’en demeure pas moins que le calendrier bénédictin ignore sainte Marthe…

    Il est parfaitement vrai qu’une seule chose est nécessaire et que Marie a choisi la meilleure part. Il n’en demeure pas moins que le souci des autres, est également la voie du salut, comme Jésus le souligne lui-même autre part : « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli; j'étais nu, et vous m'avez vêtu; j'étais malade, et vous m'avez visité; j'étais en prison, et vous êtes venus vers moi. Les justes lui répondront: Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger (…) ? Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites. »

    La voie chrétienne consiste à se détacher de soi-même, par la contemplation de Dieu, ou par le service de charité. La voie de Marthe rayonne dans toute l’histoire de l’Eglise, par les innombrables congrégations religieuses centrées sur les œuvres de charité. Le détachement par les œuvres est aussi la seule chose nécessaire. Mais avec le péril de se disperser et d’oublier de voir le Christ dans son prochain. La voie contemplative montre de façon plus évidente (aux hommes dans le monde) la seule chose nécessaire. Cela dit elle n’est pas non plus sans risques, d’autant plus graves que la voie est plus éminente...

    De Marthe il faut aussi se souvenir de ces prodigieuses réponses qu’elle fait à Jésus après la mort de Lazare, montrant que sa foi surpasse de loin celle des apôtres avant la Résurrection :

    « Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera. Marthe lui dit: Je sais qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie; celui qui croit en Moi, quand même il serait mort, vivra, et quiconque vit et croit en Moi, ne mourra jamais. Crois-tu cela? Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, qui es venu dans ce monde. »

    Enfin on doit rappeler que selon la tradition Marthe vint en Provence avec Lazare et Marie-Madeleine, qu’elle évangélisa le pays d’Aix et soumit le monstre nommé Tarasque. Son tombeau est dans la collégiale royale de Tarascon qui porte son nom, et qui est un fleuron de l’art roman.

  • Quelques nouvelles de la "forme extraordinaire"

    A Liverpool 

    Mgr Patrick Kelly, archevêque de Liverpool, avait proposé de réserver une église du centre ville de Liverpool à la messe de saint Pie V, en érigeant une paroisse personnelle.

    Mais le conseil presbytéral (dont l’avis n’est que consultatif) a voté contre ce projet par 18 voix contre 2. Et l’archevêque, considéré comme plutôt favorable à la célébration de la messe de saint Pie V, a abandonné son projet…

    Une pétition 

    Dans le même temps, diverses personnalités britanniques ont signé une pétition demandant aux évêques de permettre davantage de messes selon la forme extraordinaire, soulignant que c’est la volonté du pape que cette messe puisse être célébrée dans toutes les paroisses.

    La pétition a été lancée par Evelin Booth, une jeune fidèle de l’Oratoire de Londres. Elle est signée par des catholiques célèbres, comme Lord Alton de Liverpool, Bianca Jagger, Dom Antony Sutch, les prêtres de l’Oratoire de Londres, le prince Rupert zu Löwenstein (ancien président de l’Ordre de Malte en Grande-Bretagne), le prince Albert et la princesse Elisabeth von Thurn und Taxis, sir Rocco Forte, actionnaire principal du Catholic Herald, Peter Sheppard, PDG de ce journal. Plusieurs écrivains et chroniqueurs ont également signé, dont l’ancien rédacteur en chef du Spectator, ou l’historien Desmond Seward. On signale aussi la signature du grand pianiste Stephen Hough, et de l’éditeur de Continuum Books, Robin Baird-Smith, qui se dit « libéral et progressiste » mais « soutient néanmoins les buts de la pétition ».

    Evelin Booth a déclaré au Catholic Herald : « Lorsque j’ai commencé à assister à la forme extraordinaire j’ai découvert que c’était une expérience beaucoup plus religieuse [« much more reverent » : cela inclut la piété et le respect]. J’ai pensé que c’était une véritable honte que les catholiques en dehors de Londres n’aient pas accès à cette liturgie, et aussi que certains évêques et prêtres ne veuillent rien savoir. Pourtant c’est le vœu du pape que l’ancienne messe soit au premier plan du culte. »

    La pétition sera présentée à la conférence épiscopale d’Angleterre et Galles, et une copie envoyée à la commission Ecclesia Dei qui, ajoute le Catholic Herald, a récemment demandé que les évêques appliquent vraiment le Motu Proprio.

    Cette pétition n’est pas sans rappeler celle qui avait été signée notamment par Agatha Christie, en 1970, ainsi que par plusieurs nobles, la soprano Joan Sutherland, ou deux évêques… anglicans, et qui avait conduit Paul VI a promulguer un indult permettant aux évêques de donner l’autorisation de célébrer occasionnellement la messe de saint Pie V en Angleterre. (Pour la petite histoire, l’indult a été appelé « indult Agatha Christie » parce que l’on dit que Paul VI, lisant en silence la liste des signataires, s’exclama tout à coup « Ah ! Agatha Christie ! » et signa alors le document…)

    Une lettre d’Una Voce

    img1.jpgChez nous, l’association Una Voce a envoyé le 17 juillet une lettre au pape, pour lui demander qu’à l’occasion de sa visite en France, « un soutien du Magistère – suivi d’effets – soit apporté aux laïcs catholiques qui demandent à l’Église d’utiliser la forme extraordinaire du rit romain dans les paroisses de nos diocèses ». Car, souligne Una Voce, « les demandes que de nombreux catholiques français expriment filialement ne sont ni satisfaites, ni même reconnues », et « le texte du Motu proprio n’a pas reçu la diffusion qu’il mérite ».

    (Via Le Forum catholique)

  • Saint Victor Ier

    Né en Afrique, sans doute Berbère, Victor devient pape vers 189 et règnera pendant dix ans. Il lutte contre les gnostiques et tente d’imposer que la fête de Pâques soit célébrée un dimanche en Orient comme en Occident.

    Saint Victor Ier est le premier pape à écrire en latin, et c’est à partir de cette époque que le latin commence à concurrencer le grec dans la liturgie romaine. Mais le latin ne supplantera définitivement le grec qu’en 230.

  • 11e dimanche après la Pentecôte

    Omnipotens sempiterne Deus, qui abundantia pietatis tuæ et merita supplicum excedis et vota, effunde super nos misericordiam tuam, ut dimittas quæ conscientia metuit, et adjicias quod oratio non præsumit.

    Dieu éternel et tout-puissant, qui par l’abondance de ta bonté va au-delà des mérites de ceux qui te supplient, et même au-delà de leurs désirs, répands sur nous ta miséricorde, de façon à pardonner ce qui effraie notre conscience, et à nous donner de surcroît ce que notre prière n’ose pas demander.

    L'évangile de ce dimanche est celui où Jésus dit Ephpheta pour rendre l'ouïe à un sourd-muet.