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Liturgie - Page 571

  • Vendredi des Quatre Temps de septembre

    Que figure le pharisien qui présume de sa fausse justice, sinon le peuple juif ? Et que désigne la femme pécheresse qui se jette aux pieds du Seigneur en pleurant, sinon les païens convertis? Elle est venue avec son vase d'albâtre, elle a répandu le parfum, elle s'est tenue derrière le Seigneur, à ses pieds, les a arrosés de ses larmes et essuyés de ses cheveux, et ces mêmes pieds qu'elle arrosait et essuyait, elle n'a cessé de les baiser. C'est donc bien nous que cette femme représente, pour autant que nous revenions de tout notre cœur au Seigneur après avoir péché et que nous imitions les pleurs de sa pénitence. Quant au parfum, qu'exprime-t-il, sinon l'odeur d'une bonne réputation? D'où la parole de Paul : «Nous sommes en tout lieu pour Dieu la bonne odeur du Christ.» (2 Co 2, 15). Si donc nous accomplissons de bonnes œuvres, qui imprègnent l'Eglise d'une bonne odeur en en faisant dire du bien, que faisons-nous d'autre que verser du parfum sur le corps du Seigneur?

    La femme se tient près des pieds de Jésus. Nous nous dressions contre les pieds du Seigneur quand nous nous opposions à ses voies par les péchés où nous demeurions. Mais si, après ces péchés, nous opérons une vraie conversion, nous nous tenons dès lors en arrière près de ses pieds, puisque nous suivons les traces de celui que nous avions combattu.

    La femme arrose de ses larmes les pieds de Jésus : c'est ce que nous accomplissons nous aussi en vérité si un sentiment de compassion nous incline vers tous les membres du Seigneur, quels qu'ils soient, si nous compatissons aux tribulations endurées par ses saints et si nous faisons nôtre leur tristesse.

    La femme essuie de ses cheveux les pieds qu'elle a arrosés. Or les cheveux sont pour le corps une surabondance inutile. Et quelle meilleure image trouver d'une excessive possession des choses de la terre que les cheveux, qui surabondent bien au-delà du nécessaire et qu'on coupe sans même qu'on le sente?

    Nous essuyons donc de nos cheveux les pieds du Seigneur lorsqu'à ses saints, envers qui la charité nous fait compatir, nous manifestons aussi de la pitié au moyen de notre superflu, en sorte que si notre esprit souffre pour eux de compassion, notre main aussi montre par sa générosité la souffrance que nous éprouvons. Car il arrose de ses larmes les pieds du Rédempteur, mais ne les essuie pas de ses cheveux, celui qui, tout en compatissant à la douleur de ses proches, ne leur manifeste cependant pas sa pitié au moyen de son superflu. Il pleure, mais n'essuie pas [les pieds du Seigneur], celui qui accorde [à son prochain] des paroles de compassion pour sa souffrance, mais sans diminuer en rien l'intensité de cette souffrance en subvenant à ce qui [lui] manque.

    La femme baise les pieds qu'elle essuie : c'est ce que nous accomplissons pleinement nous aussi si nous montrons de l'empressement à aimer ceux que nous soutenons de nos largesses, de crainte, sinon, que la nécessité où se trouve le prochain ne nous paraisse pesante, que l'indigence à laquelle nous subvenons ne devienne pour nous un fardeau, et qu'au moment où notre main fournit le nécessaire, notre âme ne commence à s'engourdir à l'écart de l'amour.

    (Commentaire de l'évangile du jour, par saint Grégoire le Grand)

  • Magnæ Deus potentiæ

    Magnæ Deus potentiæ,
    Qui ex aquis ortum genus
    Partim remittis gurgiti,
    Partim levas in aera,

    Demersa lymphis imprimens,
    Subvecta cælis irrigans,
    Ut stirpe una prodita
    Diversa rapiant loca:

    Largire cunctis servulis
    Quos mundat unda Sanguinis,
    Nescire lapsus criminum,
    Nec ferre mortis tædium.

    Ut culpa nullum deprimat,
    Nullum levet jactantia,
    Elisa mens ne concidat,
    Elata mens ne corruat.

    Præsta, Pater piissime,
    Patrique compar unice ,
    Cum Spiritu Paraclito
    Regnans per omne sæculum. Amen.

    Seigneur, dont la puissance au vouloir assortie,
    De ce qu'elle tira du vaste sein des mers,
    A leurs gouffres profonds rendit une partie,
    Et destina le reste à sillonner les airs :

    Tu laissas aux poissons leurs ondes pour demeure,
    Les escadrons ailés s'élevèrent aux cieux ;
    Et d'une même source engendrés à même heure,
    Ils surent par ton ordre occuper divers lieux.

    Donne à tes serviteurs que tes bontés sublimes
    De ton sang adorable ont lavés dans les flots,
    Que leurs âmes jamais ne tombent par leurs crimes
    En l'éternel ennui d'une mort sans repos.

    Qu'aucun pour ses péchés abattu de faiblesse,
    Ou fier de ses vertus jusques à s'en vanter,
    Ne demeure écrasé sous le joug qui le presse,
    Ou tombe au précipice en voulant s'exalter.

    Accordez cette grâce à nos humbles prières,
    Père incompréhensible, Homme-Dieu Jésus-Christ,
    Qui régnez l'un et l'autre au séjour des lumières,
    Où sans fin avec vous règne le Saint-Esprit.

    (Hymne des vêpres du jeudi, attribuée à saint Grégoire le Grand, traduction-adaption de Pierre Corneille.)

    Notre Dame de la Merci.

  • Mercredi des Quatre Temps de septembre

    Je sais, frères très chers, que la plupart d'entre vous sont fidèles aux pratiques de la foi chrétienne. Point n'est besoin de vous y engager par nos exhortations. Tout ce que la tradition a établi et que l'usage a confirmé, votre érudition ne l'ignore pas, votre miséricorde ne le néglige pas. Pourtant le ministère sacerdotal doit déployer la même sollicitude à l'égard de tous les fils de l'Église. Aussi recommandons-nous à tous sans distinction une pratique qui doit être salutaire aux commençants comme aux instruits que nous embrassons d'un même amour; avec une foi allègre, célébrons, par la mortification de l'esprit et du corps, le jeûne auquel nous oblige le retour du mois de septembre.

    L'observation du jeûne, en effet, a été fixée aux quatre saisons; ainsi, par le retour périodique du cycle de toute l'année nous réalisons que nous avons sans cesse besoin de purification; sans cesse nous devons tâcher, au milieu des vicissitudes de cette vie, d'effacer par le jeûne et les œuvres de bienfaisance le péché contracté par la fragilité de la chair et la souillure des convoitises. Souffrons donc un petit peu de la faim, frères bien-aimés; retranchons de notre ordinaire un petit quelque chose qui puisse soulager les pauvres.

    Que la conscience généreuse goûte le fruit de ses largesses; si tu donnes avec joie, tu recevras toi-même de quoi te combler de joie. L'amour du prochain est amour de Dieu puisque Dieu a voulu concentrer la plénitude de la Loi et des Prophètes dans cette unité d'une double charité. Personne ne peut en douter désormais: c'est à Dieu même qu'il offre ce qui est donné à un homme. Le Seigneur et Sauveur l'a dit, parlant des pauvres à nourrir et à soulager: « Ce que vous avez fait à l'un d'eux, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40). Jeûnons donc mercredi et vendredi, et samedi, célébrons les vigiles auprès du bienheureux apôtre Pierre. Ses mérites et ses prières, nous le croyons, nous aideront à rendre notre jeûne et notre dévotion agréables au Dieu de miséricorde.

    (Sermon de saint Léon le Grand sur le jeûne du septième mois)

  • Saint Thomas de Villeneuve

    Il entra chez les Ermites de Saint-Augustin de Salamanque à peu près au moment où Luther quittait cet ordre.

    Ses prêches eurent un grand retentissement à Salamanque. "Dans l'oraison, disait-il, se forment les flèches dont les coeurs des auditeurs doivent être percés." Charles-Quint en fait son prédicateur ordinaire et son conseiller. Il deviendra successivement prieur des maisons de Salamanque, de Burgos, de Valladolid, provincial d'Andalousie et de Castille. Il enverra les premiers Augustins au Mexique. Ces derniers s'engagent à respecter la célébration attentive de l'office, la méditation et la lecture spirituelle faite avec assiduité, l'union de la charité fraternelle, et enfin la fuite de la paresse qui est un grand obstacle à la vertu.

    Nommé archevêque de Grenade, il refusera cette dignité mais il ne pourra désobéir à Charles Quint qui le désignera à la tête de l'évêché de Valence en 1544. Il quittera sa cellule en pleurant et se rendra dans la ville à pied. Au moment de son arrivée, la pluie tombera en abondance après une longue période de sécheresse. Ses chanoines lui offriront quatre mille ducats pour son ameublement. Il les fera distribuer en aumônes.

    (Voir aussi ma note de l'an dernier)

  • Saint Matthieu

    Les autres Évangélistes, par respect et honneur pour Matthieu, se sont abstenus de lui donner son nom populaire et ils l'ont appelé Lévi ; il eut en effet ces deux noms. Quant à lui, suivant ce que dit Salomon : « Le juste est le premier accusateur de lui-même ; » et : « Confesse tes péchés, afin d'être justifié, » il s'appelle Matthieu et se déclare publicain, pour montrer à ceux qui le liront que nul ne doit désespérer du salut, pourvu qu'il embrasse une vie meilleure, puisqu'on voit en sa personne un publicain tout à coup changé en Apôtre.

    Porphyre et l'empereur Julien relèvent ici sous forme d'accusation, ou l'ignorance d'un historien inexact ou la folie de ceux qui suivirent immédiatement le Sauveur, comme s'ils avaient inconsidérément obéi à l'appel du premier venu ; tandis qu'au contraire, Jésus avait déjà opéré beaucoup de miracles et de grands prodiges, que les Apôtres avaient certainement vus avant de croire. D'ailleurs l'éclat et la majesté de la divinité cachée en lui reflétés jusque sur sa face, pouvaient dès le premier aspect, attirer à lui ceux qui le voyaient ; car si l'on dit que l'aimant et l'ambre ont la propriété d'attirer les anneaux de fer, les tiges de blé, les brins de paille, combien plus le Seigneur de toutes choses pouvait-il attirer à lui ceux qu'il appelait ?

    « Or il arriva que Jésus étant à table dans la maison, beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent s'y asseoir avec lui. » Ils voient que ce publicain, passé d'un état de péché à une vie meilleure, avait été admis à la pénitence ; et c'est pour cela qu'eux-mêmes ne désespèrent pas de leur salut. Mais ce n'est pas en demeurant dans leurs mauvaises habitudes qu'ils viennent à Jésus, ainsi que les Pharisiens et les Scribes le disent avec murmure. C'est en faisant pénitence, comme le marque le Seigneur dans la réponse qui suit : « Je veux la miséricorde et non le sacrifice ; car je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » Aussi le Seigneur allait-il aux repas des pécheurs, pour avoir l'occasion de les instruire et de servir à ceux qui l'invitaient, des aliments spirituels.

    (Saint Jérôme, commentaire de saint Matthieu, 9, 9-13)

  • 16e dimanche après la Pentecôte

    L'évangile de ce dimanche commence par la guérison d'un hydropique, chez un pharisien. Jésus en profite pour expliquer qu'il est licite de guérir le jour du sabbat, car celui dont l'âne est tombé dans le puits ce jour-là va l'en sortir. De même Dieu sauve les hommes quel que soit le jour, même le 7e jour de son « repos », qui va devenir le 8e jour du salut.
    Ce miracle tient en trois mots. Trois verbes : l'ayant saisi, il le guérit, et le renvoie. Ce qui est peu banal chez le médecin Luc. C'est qu'ici le miracle est seulement l'occasion de l'enseignement sur le sabbat.

    Juste avant, il y a un autre verbe. Jésus a demandé si l'on avait le droit de guérir le jour du sabbat. Pour dire que les pharisiens ne répondirent rien, saint Luc emploie le verbe qui veut dire « se tenir tranquille, immobile ». C'est le verbe qui définit le repos du sabbat : il est ici d'une ironie mordante.

  • Saint Janvier

    Le 21 octobre 2007, Benoît XVI a vénéré les reliques de saint Janvier, en la cathédrale de Naples : l'ampoule avec le sang, puis les os de saint Janvier, qui portent les traces - des examens d'ADN l'ont démontré - du dernier repas du héros de l'église napolitaine, du raisin, ce qui confirme que le martyr fut décapité en septembre (305).

    Dans la matinée de ce dimanche, il avait célébré la messe à Naples et dans son homélie il avait notamment déclaré :

    « Chers frères et sœurs, le bien-aimé Pape Jean-Paul II visita Naples pour la première fois en 1979: c'était, comme aujourd'hui, le dimanche 21 octobre! La deuxième fois fut en novembre 1990: une visite qui promut la renaissance de l'espérance. La mission de l'Eglise est de toujours nourrir la foi et l'espérance du peuple chrétien. C'est ce qu'effectue également avec zèle apostolique votre Archevêque, qui a récemment écrit une Lettre pastorale au titre significatif: "Le sang et l'espérance". Oui, l'espérance véritable ne naît que du sang du Christ et de celui versé pour Lui. Il y a le sang qui est signe de mort; mais il y a le sang qui exprime l'amour et la vie: le sang de Jésus et des martyrs, comme celui de votre bien-aimé Patron saint Janvier, qui est une source de vie nouvelle. Je voudrais conclure en faisant mienne une expression contenue dans la Lettre pastorale de votre Archevêque, qui affirme: "La semence de l'espérance est peut-être la plus petite, mais elle peut donner vie à un arbre florissant et porter de nombreux fruits". Cette semence existe à Naples et elle agit, malgré les problèmes et les difficultés. Prions le Seigneur afin qu'il fasse croître dans la communauté chrétienne une foi authentique et une solide espérance, capable de faire obstacle de manière efficace au découragement et à la violence. »

  • Saint Joseph de Cupertino

    On trouve sur Wikipedia cette citation de saint Joseph de Cupertino (Giuseppe da Copertino) :

    « Ce n'est pas en paradis que se fabriquent les saints. C'est sur terre. »

    Pourtant lui-même avait du mal à garder les pieds sur terre...

    Et il n'aurait pas imaginé, lui qui était quasiment analphabète, qu'il deviendrait une vedette de l'informatique....

  • L’impression des stigmates de saint François

    Le jour qui précède la fête de la Croix de septembre, comme saint François était en prière dans le secret de sa cellule, l'Ange de Dieu lui apparut et lui dit de la part de Dieu: « Je t'exhorte et t'avertis afin que tu prépares et disposes, humblement et en toute patience, à recevoir ce que Dieu voudra faire en toi. » Saint François répondit: « Je suis prêt à supporter patiemment tout ce que mon Seigneur me veut faire. » Et cela dit, l'Ange s'en alla.

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  • Ennio Morricone, « Mission » et la liturgie

    Ennio Morricone a deux casquettes : la musique de film, où il utilise de façon géniale et le plus souvent imperceptible des thèmes de musique classique, et sa musique « personnelle », qui est très différente. La première est très connue, la seconde ne l'est pas. Zenit l'a rencontré, et voici ce qu'il dit de sa musique pour le film Mission (où, pour le coup, le thème de hautbois vient évidemment de Mahler) :

    A propos de « Mission », il déclare que le meilleur de cette partition du film était son « effet technique et spirituel ». Il veut dire par là la façon dont cette musique réussit à combiner trois thèmes musicaux du film. La présence de violons et du hautbois du père Gabriel représente « l'expérience de l'évolution de la musique instrumentale à la Renaissance ». Le film passe ensuite à d'autres formes de musique apparues avec la réforme de l'Eglise entreprise par le Concile de Trente, et se termine sur la musique des natifs Indiens. Il en est résulté un thème « contemporain » dans lequel les trois instruments- les instruments surgis de la Renaissance, ceux de la musique réformée post-conciliaire et les mélodies ethniques - s'harmonisent tout à la fin du film. « Le premier et le second thème vont ensemble, le premier et le troisième peuvent aller ensemble, et le second et le troisième vont ensemble », explique Morricone. « Cela était mon miracle technique qui, je le crois, fut une grande bénédiction ».

    Et voici ce qu'il dit à propos de Benoît XVI et de la réforme liturgique :

    Il voit en lui « un pape d'un esprit d'une grande noblesse, un homme d'une grande culture et aussi d'une grande force ». Il est particulièrement élogieux sur les efforts que fait Benoît XVI pour réformer la liturgie - un sujet qui tient très à cœur à E. Morricone. « Aujourd'hui, l'Eglise a commis une grosse erreur, en revenant en arrière de 500 ans avec des guitares et des chants populaires », argumente-t-il. « Je n'aime pas du tout ça. Le chant grégorien est une tradition vitale et importante de l'Eglise, et gâcher cela avec des mélanges de paroles religieuses et profanes d'enfants, de chants occidentaux est extrêmement grave, extrêmement grave ». Il affirme que c'est un retour en arrière parce la même chose est arrivée avant le Concile de Trente, quand des chanteurs mélangeaient le profane avec la musique sacrée. « Il [le pape] fait bien d'y remédier », fait-il observer. « Il devrait le faire avec encore plus de fermeté. Quelques Eglises en ont tenu compte, mais d'autres non ».

    (Ennio Morricone est l'un des premiers à avoir répondu à l'invitation lancée par le pape à 500 artistes, pour une rencontre le 21 novembre prochain à la chapelle Sixtine « pour renouer les liens entre culture et religion », et à l'occasion des 10 ans de la très remarquable Lettre aux artistes de Jean-Paul II.)