Rerum, Deus, tenax vigor,
Immotus in te permanens,
Lucis diurnæ tempora
successibus determinans :
Largire clarum vespere,
Quo vita numquam decidat,
Sed præmium mortis sacræ
Perennis instet gloria.
Præsta, Pater piissime,
Patrique compar Unice,
Cum Spiritu Paraclito
Regnans per omne sæculum. Amen.
Immuable vigueur qui soutiens toutes choses,
Qu'à toutes on voit présider,
Qui de tous les moments absolument disposes,
Les fais s'entre-produire et s'entre-succéder,
Donne un soir éclairé, qui fermant notre vie
Nous ouvre un tranquille avenir,
Où pour prix d'une course heureusement finie
Nous trouvions une gloire à ne jamais finir.
Que le Père et le Fils accordent cette grâce
A l'humble ferveur de nos vœux,
Eux qui règnent sans fin dans cet immense espace
Que remplit l'Esprit Saint, qui n'est qu'un avec eux.
(Hymne de none, traduction Pierre Corneille.)
Liturgie - Page 567
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Rerum, Deus, tenax vigor
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Commémoration de tous les fidèles défunts
La commémoration de tous les fidèles défunts incite à penser aux morts en général, aux morts de sa famille en particulier, et, par contrecoup, à notre propre mort. Il y a des gens qui ne pensent jamais à la mort. Je n'arrive pas à comprendre comment c'est possible. Car enfin, s'il y a une seule chose dont on soit certain pour l'avenir, et il n'y en a aucune autre dont nous puissions être certains, c'est que nous allons mourir. C'est donc un événement essentiel. C'est même le seul événement essentiel de notre vie à venir. Or on se prépare pour tous les grands événements. Il faut donc se préparer à la mort. Maintenant, et tout le temps. Cela n'a rien de sinistre. Car penser à la mort, c'est penser à Dieu. C'est se mettre en présence de Dieu, amour, lumière, liberté, miséricorde, plénitude de vie. Si l'on pensait à la mort en permanence, on ne pècherait pas, comme l'ont dit et répété les maîtres spirituels. C'est pourquoi saint Barsanuphe de Gaza donnait cette consigne : « Sois vigilant et attends la mort. » Cette veille constante est un enseignement du Seigneur dans l'Evangile. Il s'agit de veiller en attendant... l'Epoux, qui arrive au milieu de la nuit. Veiller consiste à tenir toujours allumée la lampe de la charité : l'amour de Dieu et du prochain. Attendre la mort, non seulement ce n'est pas triste, mais c'est le secret de la joie.
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La Toussaint
Cette année, la Toussaint tombe un dimanche. Le dimanche qui suit la fête du Christ Roi. Ce jour du Seigneur est plus que tout autre le jour du Royaume, le Royaume de Dieu qui est le royaume des saints. Ceux-ci ne sont pas les sujets du roi mais des participants de sa royauté. « Les saints règnent avec Jésus-Christ », rappelle le Concile de Trente.
Ce règne est présent, car l'Eglise est déjà le royaume de Jésus-Christ, « de sorte que dès à présent les saints de Dieu règnent avec lui, mais autrement qu'ils ne régneront plus tard », souligne saint Augustin dans la Cité de Dieu.
Saint Augustin précise : « Ceux-là seuls règnent avec lui qui font ce que dit l'Apôtre : "Si vous êtes ressuscités avec Jésus-Christ, goûtez les choses du ciel, où Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu". (...) Ceux-là règnent avec lui, qui sont tellement dans son royaume qu'ils sont eux-mêmes son royaume. »
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Le préfet de la Congrégation pour la liturgie célèbre la Toussaint selon l’ancien missel
Lu sur le blog Summorum Pontificum :
Le cardinal Antonio Cañizares Llovera, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, célèbre ce dimanche 1er novembre, en la fête de la Toussaint, une Messe solennelle pontificale en l'église Ss. Trinità dei Pelligrini, à 10 h 30.
Cette église est le siège de la paroisse personnelle que le Saint Père, en qualité d'évêque de Rome, a accordée à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre.
(Ce n'est certes pas la première fois que le cardinal Cañizares Llovera célèbre la messe de saint Pie V, mais à ma connaissance c'est la première fois depuis qu'il est le chef du dicastère en charge de la liturgie de l'Eglise. C'est donc un événement, dont le sens n'échappera à personne...) -
Vigile de la Toussaint
Préparons nos âmes aux grâces que le ciel s'apprête à verser sur la terre, en retour des hommages de celle-ci. Telle sera demain l'allégresse de l'Eglise, qu'elle semblera déjà se croire en possession de l'éternité. Aujourd'hui pourtant, c'est sous les livrées de la pénitence qu'elle se montre à nos yeux, confessant bien qu'elle n'est qu'une exilée. Avec elle, jeûnons et prions. Nous aussi, que sommes-nous que des voyageurs, en ce monde où tout passe et se hâte de mourir? D'années en années, la solennité qui va s'ouvrir compte parmi nos compagnons d'autrefois des élus nouveaux qui bénissent nos pleurs et sourient à nos chants d'espérance. D'années en années, le terme se rapproche où nous-mêmes, admis à la fête des cieux, recevrons l'hommage de ceux qui nous suivent, et leur tendrons la main pour les aider à nous rejoindre au pays du bonheur sans fin. Sachons, dès cette heure, affranchir nos âmes; gardons nos cœurs libres, au sein des vaines sollicitudes, des plaisirs faux d'une terre étrangère: il n'est pour l'exilé d'autre souci que celui de son bannissement, d'autre joie que celle où il trouve l'avant-goût de la patrie.
(L'Année liturgique)
[La vigile de la Toussaint a été supprimée en 1955, en même temps que celles de l'Épiphanie, de l'Immaculée Conception, et des Apôtres à l'exception de celle des saints Pierre et Paul. Mais elle figure toujours dans le calendrier bénédictin du Barroux. Donc je la garde aussi.] -
Une messe de saint Pie V à Bayonne
Mgr Aillet annonce que la messe mensuelle célébrée dans la forme extraordinaire à la chapelle du Braou à Biarritz sera remplacée à partir du 8 novembre par une messe célébrée tous les dimanches et fêtes en la chapelle des Capucins de Bayonne. Dimanche, il célébrera lui-même, en ce jour de la Toussaint, la dernière messe mensuelle du Braou. Il annonce une autre messe à Pau (sans autre précision pour le moment). La lecture de son communiqué laisse apparaître en filigrane que l'application du motu proprio n'est pas facile...
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Rector potens, verax Deus
Rector potens, verax Deus,
Qui temperas rerum vices,
Splendore mane instruis,
Et ignibus meridiem ;
Extingue flammas litium,
Aufer calorem noxium,
Confer salutem corporum,
Veramque pacem cordium.
Præsta, Pater piissime,
Patrique compar Unice,
cum Spiritu Paraclito
regnans per omne sæculum. Amen.
Gouverneur tout-puissant de cette masse entière,
Dieu, par qui chaque heure a son tour,
Qui dépars au matin l'éclat de la lumière,
Et gardes la chaleur pour le plus haut du jour,
Eteinds ces feux trop vifs d'où naissent les querelles ;
Chasse toute nuisible ardeur ;
Donne au corps la santé, l'effet aux vœux fidèles,
La sainte joie à l'âme, et le vrai calme au cœur.
Que le Père et le Fils accordent cette grâce
A l'humble ferveur de nos vœux,
Eux qui règnent sans fin dans cet immense espace
Que remplit l'Esprit Saint, qui n'est qu'un avec eux.
(Hymne de sexte, attribué à saint Ambroise, traduction Pierre Corneille.) -
Nunc, Sancte, nobis, Spiritus
Nunc, Sancte, nobis, Spiritus,
Unum Patri cum Filio,
Dignare promptus ingeri
Nostro refusus pectori.
Os, lingua, mens, sensus, vigor
Confessionem personent.
Flammescat igne caritas,
Accéndat ardor proximos.
Præsta, Pater piissime,
Patríque compar Unice,
Cum Spiritu Paraclito
Regnans per omne sæculum. Amen.
Pur amour, Esprit Saint, qui n'êtes qu'une essence
Avecque le Père et le Fils,
Daignez par une prompte et bénigne influence
Verser du haut du ciel vos dons dans nos esprits.
Que nos bouches, nos cœurs, et nos sens, et nos forces,
Rendent gloire à leur souverain ;
Que de la charité les brillantes amorces
Par un ardent exemple embrasent le prochain.
Que le Père et le Fils accordent cette grâce
A l'humble ferveur de nos vœux,
Eux qui règnent sans fin dans cet immense espace
Que remplit l'Esprit Saint, qui n'est qu'un avec eux.
(Hymne de Tierce, attribué à saint Ambroise, traduction Pierre Corneille) -
Saint Simon et saint Jude
Simon reçoit une épithète qui varie dans les quatre listes : alors que Matthieu et Marc le qualifient de « cananéen », Luc le définit en revanche comme un « zélote ». En réalité, les deux dénominations s'équivalent, car elles signifient la même chose : dans la langue juive, en effet, le verbe qana' signifie : « être jaloux, passionné » et peut être utilisé aussi bien à propos de Dieu, en tant que jaloux du peuple qu'il a choisi (cf. Ex 20, 5), qu'à propos des hommes qui brûlent de zèle en servant le Dieu unique avec un dévouement total, comme Elie (cf. 1 R 19, 10). Il est donc possible que ce Simon, s'il n'appartient pas précisément au mouvement nationaliste des Zélotes, soit au moins caractérisé par un zèle ardent pour l'identité juive, donc pour Dieu, pour son peuple et pour la Loi divine. S'il en est ainsi, Simon se situe aux antipodes de Matthieu qui, au contraire, en tant que publicain, provenait d'une activité considérée totalement impure. C'est le signe évident que Jésus appelle ses disciples et ses collaborateurs des horizons sociaux et religieux les plus divers, sans aucun préjugé. Ce sont les personnes qui l'intéressent, pas les catégories sociales ou les étiquettes ! Et il est beau de voir que dans le groupe de ses fidèles, tous, bien que différents, coexistaient ensemble, surmontant les difficultés imaginables : en effet, Jésus lui-même était le motif de cohésion, dans lequel tous se retrouvaient unis. Cela constitue clairement une leçon pour nous, souvent enclins à souligner les différences, voire les oppositions, oubliant qu'en Jésus Christ nous a été donnée la force pour concilier nos différences. Rappelons-nous également que le groupe des Douze est la préfiguration de l'Eglise, dans laquelle doivent trouver place tous les charismes, les peuples, les races, toutes les qualités humaines, qui trouvent leur composition et leur unité dans la communion avec Jésus.
(Benoît XVI, 11 octobre 2006) -
Telluris ingens conditor
Telluris ingens conditor,
Mundi solum qui eruens,
Pulsis aquæ molestiis,
Terram dedisti immobilem :
Ut germen aptum proferens,
Fulvis decora floribus,
Fecunda fructu sisteret
Pastumque gratum redderet,
Mentis perustæ vulnera
Munda virore gratiæ :
Ut facta fletu diluat
Motusque pravos atterat,
Jussis tuis obtemperet :
Nullis malis approximet,
Bonis repleri gaudeat
Et mortis actum nesciat.
Præsta, Pater piissime,
Patrique compar Unice,
Cum Spiritu Paraclito
Regnans per omne sæculum. Amen.
Toi qui créas la terre, et qui l'as enrichie
Par l'ordre fécond de ta voix,
Des eaux qui la couvraient toi qui l'as affranchie,
Pour la rendre immobile et ferme sur son poids ;
Toi qui lui fis tirer du sein de la nature
Le germe des fleurs et des fruits,
Et nous daignas ensuite offrir pour nourriture
Les herbes et les grains de ce germe produits ;
Daigne guérir, Seigneur, ce qu'une indigne flamme
Forme d'ulcères en nos cœurs,
Fais renaître ta grâce au milieu de notre âme,
Pour noyer nos péchés dans un torrent de pleurs.
Que cette âme avec joie à tes lois obéisse,
Sans s'échapper vers rien de mal ;
Qu'elle-même par toi de tous biens se remplisse,
Et n'y mêle jamais aucun poison fatal.
Que le Père et le Fils accordent cette grâce
A l'humble ferveur de nos vœux,
Eux qui règnent sans fin en cet immense espace
Où règne l'Esprit Saint, qui n'est qu'un avec eux.
(Hymne des vêpres du mardi, de saint Grégoire le Grand, traduction Pierre Corneille.)