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Liturgie - Page 557

  • Vendredi des quatre temps de carême

    Voyons donc ce que le Christ a voulu mous faire entendre par ce paralytique ; car le Sauveur, comme je l'ai dit en commençant, a respecté, lui aussi, ce que le nombre un a de mystérieux, et, de tous les malades rangés autour de la piscine, il n'a daigné guérir que celui-là. Dans l'âge de cet homme il a trouvé un nombre d'années qui indique une maladie : « Il était malade depuis trente-huit ans ». Comment ce nombre d'années indiquait-il plutôt la maladie que la santé ?

    Le nombre quarante nous est signalé comme un nombre sacré, parce qu'en un sens, il est parfait. Votre charité, je le suppose, n'en ignore pas; et les divines Ecritures l'attestent en maints endroits. Vous le savez, le jeûne tire sa consécration de ce nombre de jours. En effet, Moïse a jeûné quarante jours; Elie a fait de même ; et notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ a aussi jeûné le même espace de temps. Moïse représentait la loi, Elie les Prophètes, et Jésus-Christ l'Evangile : c'est pourquoi ils apparurent tous les trois sur la montagne où le Sauveur se manifesta à ses disciples avec un visage et des vêtements tout radieux. Dans cette apparition, Jésus se trouvait entre Moïse et Elie, comme si l'Evangile tirait sa force du témoignage de la loi et des Prophètes. Qu'il s'agisse donc de la loi, des Prophètes ou de l'Evangile, le nombre quarante nous est signalé comme consacré au jeûne. (...)

    La charité accomplit la loi : et à l'entier accomplissement de la loi, en n'importe quelles oeuvres, se rapporte le nombre quarante. Mais, relativement à la charité, nous avons reçu deux commandements: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ces deux commandements renferment toute la loi et les Prophètes ». La veuve de l'Evangile n'a-t-elle pas fait don à Dieu de deux misérables pièces d'argent qui composaient tout son avoir ? Est-ce que l'hôtelier n'a pas reçu deux deniers pour veiller à la guérison du malheureux blessé que des voleurs avaient laissé à moitié mort sur le chemin ? Jésus n'a-t-il point passé deux jours chez les Samaritains, pour les affermir dans la charité ? Lorsqu'il s'agit de quelque bonne oeuvre, le nombre deux a donc trait au double précepte de la charité: de là il suit que le nombre quarante indique l'entier accomplissement de la loi, et que la loi n'est accomplie que par l'observation du double précepte de la charité : alors, pourquoi s'étonner si celui à qui le nombre deux manquait pour parvenir à quarante, gisait sous le poids de la maladie ?

    (Saint Augustin, traité sur l'évangile de saint Jean, 17)

  • La Cananéenne

    L'évangile de ce jour est celui de la guérison de la fille de la Cananéenne selon saint Matthieu. Saint Marc raconte aussi cet épisode, mais c'est seulement dans saint Matthieu que les disciples demandent à Jésus de renvoyer cette païenne qui « crie après nous », et que Jésus leur dit qu'il n'a été envoyé « qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël ».

    Mais il ne la renvoie pas. Il la laisse s'approcher, et lui fait une très dure remontrance : « Ce n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiots. » Mais il est vaincu par la réponse de la païenne : « Oui, Seigneur, et, justement, les chiots mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »

    L'épisode (qui vient peu après la multiplication des pains) est une prophétie en acte. Les juifs, auxquels Jésus a été envoyé, ne voulant pas de lui, l'Evangile sera prêché aux païens, qui auront accès au banquet eucharistique.

  • Saint Matthias

    Exsultet cælum laudibus,
    Resultet terra gaudiis:
    Apostolorum gloriam
    Sacra canunt solemnia.

    Vos, sæcli justi judices
    Et vera mundi lumina,
    Votis precamur cordium,
    Audite preces supplicum.

    Qui cælum verbo clauditis
    Serasque ejus solvitis,
    Nos a peccatis omnibus
    Solvite jussu, quæsumus.

    Quorum præcepto subditur
    Salus et languor omnium,
    Sanate ægros moribus,
    Nos reddentes virtutibus :

    Ut, cum Judex advenerit
    Christus in fine sæculi,
    Nos sempiterni gaudii
    Faciat esse compotes.

    Deo Patri sit gloria,
    Ejusque soli Filio,
    Cum Spiritu Paraclito,
    Et nunc et in perpetuum. Amen.

    Aux célestes concerts mêlons d'ici les nôtres,
    Que la terre avec joie en puisse retentir :
    L'Ange célèbre au ciel la gloire des apôtres,
    C'est à nos voix d'y repartir.

    Juges de l'univers, véritables lumières
    Dont le monde éclairé bénit les sacrés feux,
    C'est à vous que nos cœurs adressent leurs prières :
    Recevez-en les humbles vœux.

    Les clefs du paradis sont en votre puissance,
    Par vous sa porte s'ouvre, et se ferme par vous ;
    D'un seul mot aux pécheurs vous rendez l'innocence :
    Parlez, et nous sommes absous.

    Sous quelque infirmité que les hommes languissent,
    Votre ordre les guérit ou les laisse abattus :
    Rendez aux bonnes mœurs, qui dans nous s'affaiblissent,
    La sainte vigueur des vertus,

    Afin que quand Dieu même en son lit de justice
    Décidera du monde, et finira les temps,
    Il prononce pour nous un arrêt si propice,
    Qu'il nous laisse à jamais contents.

    Gloire au Père éternel ! Gloire au Fils ineffable !
    Gloire toute pareille à l'Esprit tout divin,
    Qui procédant des deux, et comme eux immuable,
    Avec tous deux règne sans fin !

    Hymne des vêpres des fêtes des apôtres, traduction-adaptation Pierre Corneille.

    De saint Matthias, on ne sait rien d'autre que ce qu'en disent les Actes des apôtres.

  • Le temple et ses « brigands »

    L'évangile de ce jour est l'épisode des marchands chassés du temple. En ce début de carême, le temple est notre corps. Souvenons-nous de l'admonestation de saint Paul : Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit ?

    Jésus cite Isaïe et Jérémie : « Ma maison sera appelée maison de prière, et vous en faites un repaire de brigands. »

    Le carême est le moment opportun pour chasser les « brigands » de notre corps et de notre âme.

    C'est ce qu'explique Isaïe dans l'épître : « Cherchez le Seigneur pendant qu'il se laisse trouver ; invoquez-le pendant qu'il est proche. Que le méchant abandonne sa voie, l'homme inique ses pensées : qu'il revienne au Seigneur, qui aura pitié de lui. »

  • Fête de la Chaire de saint Pierre

    Quodcumque in orbe nexibus revinxeris,
    Erit revinctum, Petre, in arce siderum :
    Et quod resolvit hic potestas tradita,
    Erit solutum cæli in alto vertice :
    In fine mundi judicabis sæculum.

    Ce que tu auras lié fermement sur terre
    Sera tout autant lié, Pierre, dans le ciel :
    Et ce qu'ici-bas de par Dieu tu délies
    Sera délié là-haut dans l'éclat des cieux :
    Quand il finira, tu seras juge du monde.


    (Hymne des vêpres)

  • Premier dimanche de carême.

    Jésus est conduit au désert par l'Esprit, où il reste 40 jours sans manger, assailli par le Tentateur.

    Cet évangile est tout naturellement celui du premier dimanche de carême. Mais le premier objectif de l'évangéliste est de montrer que le Christ est venu accomplir la Loi et les Prophètes. Les 40 jours renvoient aux 40 ans passés par les Hébreux dans le désert. Où ils ont succombé aux tentations. Jésus (et ceux qui le suivront) est le véritable « peuple élu » : il reste fidèle à l'Alliance et renvoie le Tentateur à son néant.

    A chaque tentation, il répond par un verset du Deutéronome. L'Exode racontait les chutes des Hébreux, le Deutéronome reprend l'histoire sous le mode de l'exhortation. Jésus est celui qui applique les exhortations de la Loi. Et qui ainsi remporte la victoire au bout des 40 jours. C'est le destin pascal de tout chrétien. S'il se laisse conduire par l'Esprit.

  • Samedi après les Cendres

    L'évangile est celui de la tempête apaisée, qui est ici l'image de l'Eglise embarquée dans le carême, avec les guérisons en masse qui suivent cet épisode.

    « La barque de la sainte Eglise est lancée sur la mer ; la traversée durera quarante jours. Les disciples du Christ rament à l'encontre du vent, et déjà l'inquiétude s'empare d'eux; ils craignent de ne pas arriver au port. Mais Jésus vient à eux sur les flots ; il monte avec eux dans la barque ; leur navigation sera désormais heureuse. Les anciens interprètes de la Liturgie nous expliquent ainsi l'intention de l'Eglise dans le choix de ce passage du saint Evangile pour aujourd'hui. Quarante jours de  pénitence sont bien peu de chose pour toute une vie qui n'a pas appartenu à Dieu ; mais quarante jours de pénitence pèseraient à notre lâcheté, si le Sauveur lui-même ne venait les passer avec nous. Rassurons-nous : c'est  lui-même.  Durant  cette période salutaire, il prie avec nous, il jeûne avec nous, il exerce avec nous les œuvres de la miséricorde. N'a-t-il pas inauguré lui-même la Quarantaine des expiations ? Considérons-le, et prenons courage. Si nous sentons encore de la faiblesse, approchons de lui, comme ces malades dont il vient de nous être parlé. Le contact de ses vêtements suffisait à rendre la santé à ceux qui l'avaient perdue ; allons à lui dans son Sacrement, et la vie divine dont le germe est déjà en nous se développera de plus en plus, et l'énergie qui commençait à faiblir en nos cœurs se relèvera toujours croissante. » (Dom Guéranger)

  • Vendredi après les Cendres

    « Prenez garde à ne pas faire vos bonnes œuvres devant  les hommes, afin d'être vus d'eux ; autrement vous n'en recevrez point la récompense de votre  Père qui est dans les cieux. Lors donc que vous faites l'aumône, ne sonnez pas de la trompette  devant vous, comme font les hypocrites dans les synagogues et sur les places, afin d'être honorés des hommes. En vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Pour vous, quand vous faites l'aumône, que votre main gauche ne sache  pas ce que  fait la droite, afin que votre aumône se fasse dans le secret, et votre Père, qui voit dans le secret, vous le rendra. »

    Sœur de la prière et du jeûne,  l'aûmone est la troisième des œuvres fondamentales qui constituent la pénitence chrétienne. C'est pour cette raison que l'Eglise aujourd'hui nous propose les enseignements du Sauveur sur la manière dont nous devons  accomplir les  œuvres de miséricorde. Jésus-Christ nous impose l'amour de nos semblables, sans distinction d'amis et d'ennemis. Il nous suffit que Dieu, qui les  a tous créés, les aime lui-même, pour que nous soyons  dans le devoir d'être miséricordieux envers tous. S'il daigne les supporter, lors même qu'ils sont dans le mal, et attendre leur retour jusqu'à la fin de  leur vie, en sorte que pas un ne périt si ce n'est par sa propre faute, que ferons-nous, nous qui sommes pécheurs et qui sommes leurs frères, tirés comme eux du néant? C'est donc un hommage dont le cœur de Dieu est flatté, que de le servir et de l'assister dans les hommes dont il daigne se regarder comme le père. La reine des vertus,  la Charité, renferme essentiellement l'amour du prochain, comme une application de l'amour même de Dieu; et la Charité, en même temps qu'elle  est un devoir sacré pour les membres de la grande famille humaine, est aux yeux de Dieu, dans les actes qu'elle inspire, une œuvre de pénitence, à raison des privations que l'on s'impose et des répugnances que l'on peut avoir à vaincre dans son accomplissement. Remarquons aussi comment le Sauveur nous répète, à propos de l'aumône, le conseil qu'il nous  a  donné sur le jeûne: celui de fuir l'éclat et l'ostentation. La pénitence est humble et silencieuse, elle ne cherche point les regards des hommes; l'œil de celui qui voit dans le secret lui suffit pour témoin. » (Dom Guéranger)

  • Jeudi après les Cendres

    La liturgie du carême commence au premier dimanche de carême. Les quatre jours qui précèdent (ajoutés pour qu'il y ait effectivement 40 jours de jeûne) en sont en quelque sorte un prélude, jouant le rôle d'une préface.

    Ils indiquent l'essentiel du message de l'Eglise concernant les œuvres du carême, à savoir les œuvres de pénitence : le jeûne, la prière, l'aumône.

    Le mercredi des Cendres, qui ouvre ce temps, insiste logiquement sur le jeûne.

    Le jeudi, l'évangile est celui de la guérison du serviteur du centurion. Le Christ donne en exemple la prière de ce païen.

    « Voyez ce centurion qui vient implorer auprès du Seigneur la guérison de son serviteur. Sa prière est humble ; c'est du fond de son cœur qu'il se juge indigne de recevoir la visite de Jésus. Sa prière est pleine de foi ; il ne doute pas un instant que le Seigneur ne puisse lui accorder l'objet de sa demande. Avec quelle ardeur il la présente! La foi de ce gentil surpasse celle des enfants d'Israël, et mérite l'admiration du Fils de Dieu. Ainsi doit être notre prière, lorsque nous implorons la guérison de nos âmes. Reconnaissons que nous sommes indignes de parler à Dieu, et cependant insistons avec une foi inaltérable dans la puissance et dans la bonté de celui qui n'exige de notre part la prière qu'afin de la récompenser par l'effusion de ses miséricordes. Le temps où nous sommes est un temps de prière ; l'Eglise redouble ses supplications ; c'est pour nous qu'elle les offre ; ne la laissons pas prier seule. Déposons en ces jours cette tiédeur dans laquelle nous avons langui, et souvenons-nous que si nous péchons tous les jours, c'est la prière qui répare nos fautes, et qui nous préservera d'en commettre de nouvelles. » (Dom Guéranger)

  • Mercredi des Cendres

    Præsta, Domine, fidelibus tuis : ut jejuniorum veneranda solemnia, et congrua pietate suscipiant, et secura devotione percurrant. Per Dominum nostrum Jesum Christum...

    Accordez, Seigneur, à vos fidèles d'accepter avec une piété sincère la solennité vénérable de ces jeûnes, et d'en fournir la carrière avec une dévotion que rien ne puisse troubler. Par Jésus-Christ notre Seigneur.

    (traduction de Dom Guéranger)