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Liturgie - Page 558

  • L’application du motu proprio

    Des Polonais ont posé plusieurs questions à la Commission Ecclesia Dei concernant l'application du motu proprio. Ils ont reçu une prompte réponse.

    On s'intéressera surtout aux questions 2 et 3, et à la réponse apportée conjointement à ces deux questions.

    2.Est-il possible de substituer une messe selon la forme extraordinaire à une messe selon la forme ordinaire ? [Dans le cas des paroisses de ces fidèles, comme dans beaucoup de paroisses polonaises, le seul horaire libre étant entre 13 et 15 heures...]

    3. Est-ce qu'un curé ou un chapelain peut célébrer selon la forme extraordinaire en l'absence d'un groupe stable s'il veut faire connaître cette forme à ses fidèles ?

    Réponse aux questions 2 et 3 : La question relève du jugement prudentiel du curé, étant sauf le fait que le groupe stable de fidèles a le droit d'assister à la messe selon la forme extraordinaire.

    Autrement dit, ce qui prime, c'est le droit (le droit juridique) du groupe stable d'avoir la messe selon la forme extraordinaire. Cela peut donc impliquer qu'une messe selon la forme ordinaire devienne une messe selon la forme extraordinaire. Et le curé peut aussi instituer une messe selon la forme extraordinaire en l'absence d'un groupe stable.

    C'est la première fois que cela est dit ainsi. Mais c'est dans la logique du motu proprio qui stipule que tout prêtre a le droit de célébrer selon la forme extraordinaire, et dans la logique selon laquelle pour avoir un groupe stable il faut que les fidèles connaissent la forme extraordinaire.

  • Deus domini mei Abraham

    Deus domini mei Abraham, dirige viam meam ut cum salute revertar in domum domini mei. Obsecro, Domine, fac misericordiam cum servo tuo, ut cum salute revertar in domum domini mei.

    Dieu de mon seigneur Abraham, dirige ma route afin que je revienne sain et sauf (littéralement : avec le salut) dans la maison de mon seigneur. Je t'en prie, Seigneur, fais miséricorde à ton serviteur, afin que je revienne sain et sauf dans la maison de mon seigneur.

    Répons de matines, dont l'origine est dans le chapitre 24 de la Genèse.

  • Le monastère de Clear Creek érigé en abbaye

    Le monastère Notre-Dame de l'Annonciation de Clear Creek (diocèse de Tulsa, Oklahoma), est devenu une abbaye le 11 février. Le Père Abbé de Fontgombault l'a annoncé aux 33 moines, et le même jour le prieur, Dom Philip Anderson, est devenu Abbé.

    Le monastère, où l'on célèbre la messe de saint Pie V, avait été fondé en 1999 à la demande de l'évêque, Mgr Slattery, par 12 moines de Fontgombault.

    C'est la quatrième fondation de Fontgombault à devenir abbaye.

    L'approbation de l'érection d'un monastère en abbaye dépend du Saint-Siège. Mais celle-ci avait été déléguée au Père Abbé de Fontgombault.

    (via Le Salon Beige)

  • Credidit Abram Deo

    Credidit Abram Deo et reputatum est ei ad justitiam, et ideo amicus Dei factus est. Fuit autem justus coram Domino, et ambulavit in viis ejus. Et ideo amicus Dei factus est.

    Abram crut en Dieu, et sa foi lui fut imputée à justice. C'est pourquoi il est devenu l'ami de Dieu. Il fut juste, en effet, devant le Seigneur, et il marcha dans ses voies.

    Répons des matines (Genèse 15, 6. Romains 4, 3. Jacques 2, 23. Genèse 6, 9.)

  • Quinquagésime

    Après Adam (septuagésime), Noé (sexagésime), voici Abraham, avec son lot de nouvelles prophéties christiques.
    Cela commence par son « exode » personnel, préfigurant l'exode des Hébreux, qui durera 40 jours, et qui figure le carême, notre carême, notre exode : il nous faut sortir de nous-mêmes, de la gangue du monde du péché, éliminer tout « retour sur soi » (le péché, c'est se tourner vers soi au lieu de se tourner vers Dieu et vers le prochain), pour se diriger vers le Royaume : cette terre inconnue, mais débordante de bénédictions éternelles.

    Cette marche est la pénible marche vers le calvaire, mais qui débouchera sur l'accomplissement du salut dans la Résurrection. Jésus l'annonce dans l'évangile de ce dimanche, et nous appelle à l'accompagner :
    « Voici que nous montons à Jérusalem, et que s'accomplira tout ce qui a été écrit par les prophètes au sujet du Fils de l'homme. »

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Le Christ est vierge, la Mère de notre Christ vierge fut vierge toujours, mère et vierge tout à la fois. Jésus entra, les portes étant fermées; puis, dans son sépulcre, qui était neuf et taillé dans le roc le plus dur, personne n'a été déposé, ni avant ni après Lui. Il est ce jardin fermé, cette fontaine scellée, et d'où, selon Joël, tire sa source le fleuve qui arrose le torrent des liens ou des épines : - des liens du péché qui jadis nous tenaient captifs; - des épines qui étouffent la semence du père de famille. Il est cette porte orientale, dont parlait Ézéchiel, cette porte toujours fermée et brillante, qui cache ou dévoile le Saint des saints, et par laquelle entre et sort le Soleil de justice, notre Pontife selon l'ordre de Melchisédech. Que l'on me dise comment Jésus entra, les portes étant fermées, lorsqu'il présenta ses mains à toucher, son côté à examiner, qu'il montra ses os et sa chair, afin que l'on ne prît pas un corps réel pour une ombre, et, moi je dirai comment sainte Marie est tout à la fois mère et vierge, vierge après l'enfantement, et mère avant le mariage.

    Saint Jérôme, Apologétique à Pammache pour les livres contre Jovinien.

  • Les 7 fondateurs des Servites

    La canonisation des sept fondateurs de l'ordre des Servites est semble-t-il unique dans l'histoire de l'Eglise, en tout cas depuis qu'il y a des règles strictes de canonisation. Ils ont en effet été canonisés ensemble, comme un seul homme, ce qui n'avait été jusque-là le cas que pour des martyrs (dont la mort seule suffit à montrer l'héroïcité des vertus).

    Lorsque les servites voulurent obtenir la canonisation de leurs fondateurs, au XVIIIe siècle, et incitèrent les fidèles à demander, aux sept ensemble, des miracles pour faire aboutir la cause, le promoteur de la foi objecta qu'ils n'étaient pas forcément tous saints et qu'il ne convenait pas de demander des miracles attestant d'une sainteté collective. Il y eut une discussion chez les cardinaux, qui se montrèrent divisés. Benoît XIV trancha qu'il fallait en savoir davantage sur l'héroïcité des vertus de chacun d'entre eux.

    Or cela était impossible, car pour la quasi totalité d'entre eux, individuellement, on ne savait quasiment rien en dehors de leurs noms. Le seul dont on sache quelque chose de personnel étant Alexis Falconieri (le seul qui refusa d'être prêtre - il était aussi l'oncle de sainte Julienne Falconieri), mort à l'âge de 110 ans.

    Les servites revinrent à la charge au XIXe siècle, et le dossier fut de nouveau examiné, et rejeté en 1878.

    Mais, en 1884, quatre miracles attribués au groupe furent approuvés. Et le 15 janvier 1888, Léon XIII le canonisait.

  • L’apparition de la Très Sainte Vierge à Lourdes

    Allez à Elle, vous qu'écrase la misère matérielle, sans défense devant les rigueurs de la vie et l'indifférence des hommes ; allez à Elle, vous que frappent les deuils et les épreuves morales ; allez à Elle, chers malades et infirmes, qui êtes vraiment reçus et honorés à Lourdes comme les membres souffrants de Notre Seigneur ; allez à Elle et recevez la paix du coeur, la force du devoir quotidien, la joie du sacrifice offert. La Vierge Immaculée, qui connaît les cheminements secrets de la grâce dans les âmes et le travail silencieux de ce levain surnaturel du monde, sait de quel prix sont, aux yeux de Dieu, vos souffrances unies à celles du Sauveur. Elles peuvent grandement concourir, Nous n'en doutons pas, à ce renouveau chrétien de la société que Nous implorons de Dieu par la puissante intercession de sa Mère. Qu'à la prière des malades, des humbles, de tous les pèlerins de Lourdes, Marie tourne également son regard maternel vers ceux qui demeurent encore hors de l'unique bercail de l'Eglise, pour les rassembler dans l'unité ! Qu'elle porte son regard sur ceux qui cherchent et qui ont soif de Vérité, pour les conduire à la source des eaux vives ! Qu'elle parcoure enfin du regard ces continents immenses et ces vastes zones humaines où le Christ est, hélas ! si peu connu, si peu aimé, et qu'elle obtienne à l'Eglise la liberté et la joie de répondre en tous lieux, toujours jeune, sainte et apostolique, à l'attente des hommes !

    Pie XII, encyclique Le pèlerinage de Lourdes, 2 juillet 1957.

  • Sainte Scholastique

    Qui donc, Pierre, sera plus sublime en cette vie que Paul, lequel, par trois fois, pourtant, a prié le Seigneur pour être délivré de l'aiguillon dans sa chair, et cependant il ne put obtenir ce qu'il voulait ? A ce propos, il faut que je te raconte ce qui est arrivé au vénérable Père Benoît, car il y a une chose qu'il voulut faire mais qu'il ne put accomplir.

    En effet sa sœur, qui s'appelait Scholastique, consacrée au Dieu tout-puissant depuis sa plus tendre enfance, avait pris l'habitude de venir vers lui une fois par an et l'homme de Dieu descendait vers elle, au-delà de la porte, mais pas loin, dans la propriété du monastère. Or, un certain jour, elle vint comme à l'accoutumée et son vénérable frère, accompagné de ses disciples, vint vers elle. Ils passèrent tout le jour dans les louanges de Dieu et dans de saints entretiens et, tandis que les ténèbres de la nuit commençaient à s'étendre sur la terre, ils prirent ensemble leur nourriture. Comme ils étaient encore à table et que leurs saints entretiens se prolongeaient, l'heure se faisant plus tardive, la sainte moniale, sa sœur, lui fit cette demande : "Je t'en prie, ne me laisse pas cette nuit, mais reste jusqu'au matin pour que nous puissions parler encore des délices de la vie céleste. Il lui répondit : "Que dis-tu là, ma sœur ? Passer la nuit hors de la cellule ! Je ne le puis nullement."

    Or la sérénité du ciel était telle qu'aucun nuage n'apparaissait dans les airs, mais la sainte femme de moniale, après avoir entendu les paroles négatives de son frère, joignit ses doigts, posa les mains sur la table et elle s'inclina, la tête dans les mains, pour prier le Seigneur Tout-puissant. Comme elle relevait la tête de dessus la table, éclairs et tonnerre éclatèrent avec une telle force et l'inondation fut telle que ni le vénérable Benoît, ni les frères qui l'accompagnaient ne purent mettre le pied dehors et franchir le seuil du lieu où ils siégeaient. C'est que voilà ! La sainte moniale, en inclinant la tête dans ses mains, avait répandu sur la table des fleuves de larmes qui, dans un ciel serein, avaient attiré la pluie. Et ce n'est pas un peu plus tard, après la prière, que l'inondation s'ensuivit mais il y eut une telle concomitance entre prière et inondation qu'elle leva la tête de la table alors que le tonnerre éclatait déjà, à tel point que lever la tête et faire tomber la pluie, cela se produisit en un seul moment.

    Alors, au milieu des éclairs, du tonnerre et de cette formidable inondation de pluie, voyant qu'il ne pouvait retourner au monastère, contrarié, il commença à se plaindre en disant : "Que le Dieu Tout-puissant te pardonne, ma soeur, qu'as-tu fait là ?" Elle lui répondit : " Eh bien, voilà ! Je t'ai prié et tu n'as pas voulu m'écouter. J'ai prié mon Seigneur et lui m'a entendu. Maintenant, si tu le peux, sors donc, abandonne-moi et retourne à ton monastère." ... Mais ne pouvant quitter l'abri du toit, lui qui n'avait pas voulu rester spontanément, demeura sur place malgré lui et ainsi se fit-il qu'il passèrent toute la nuit à veiller et que dans un échange mutuel, ils se rassasièrent de saints entretiens sur la vie spirituelle.

    Je t'avais bien dit qu'il avait voulu une chose mais n'avait pu l'accomplir, car si nous considérons l'état d'esprit de cet homme vénérable, il est hors de doute qu'il aurait désiré ce temps serein qu'il avait eu pour descendre, mais à l'encontre de ce qu'il voulait, il se trouva confronté à un miracle sorti d'un cœur de femme avec la force du Dieu tout-puissant. Pas étonnant qu'en cette circonstance, une femme qui désirait voir longuement son frère ait prévalu sur lui. En effet, selon la parole de saint Jean : "Dieu est amour", c'est par un juste jugement que celle-là fut plus puissante qui aima davantage.

    Saint Grégoire le Grand, Dialogues, 33.

  • Saint Cyrille d’Alexandrie

    En 417 ou 418, l'Evêque d'Alexandrie se montra réaliste en recomposant la rupture de la communion avec Constantinople, qui durait désormais depuis 406, suite à la déposition de Jean Chrysostome. Mais l'ancienne opposition avec le siège de Constantinople se ralluma une dizaine d'années plus tard, lorsqu'en 428, Nestorius y fut élu, un moine sévère et faisant autorité, de formation antiochienne. En effet, le nouvel Evêque de Constantinople suscita très vite des oppositions, car dans sa prédication, il préférait pour Marie le titre de "Mère du Christ" (Christotòkos), à celui - déjà très cher à la dévotion populaire - de "Mère de Dieu" (Theotòkos). Le motif de ce choix de l'Evêque Nestorius était son adhésion à la christologie de type antiochien qui, pour préserver l'importance de l'humanité du Christ, finissait par en affirmer la division de la divinité. Et ainsi, l'union entre Dieu et l'homme dans le Christ n'était plus véritable, et, naturellement, on ne pouvait plus parler de "Mère de Dieu".

    La réaction de Cyrille - alors le plus grand représentant de la christologie alexandrine, qui entendait en revanche profondément souligner l'unité de la personne du Christ - fut presque immédiate, et se manifesta par tous les moyens déjà à partir de 429, s'adressant également dans quelques lettres à Nestorius lui-même. Dans la deuxième (PG 77, 44-49) que Cyrille lui adressa, en février 430, nous lisons une claire affirmation du devoir des Pasteurs de préserver la foi du Peuple de Dieu. Tel était son critère, par ailleurs encore valable aujourd'hui:  la foi du Peuple de Dieu  est  l'expression de la tradition, elle est la garantie de la saine doctrine. Il écrit ainsi à Nestorius:  "Il faut exposer au peuple l'enseignement et l'interprétation de la foi de la manière la plus irrépréhensible, et rappeler que celui qui scandalise ne serait-ce qu'un seul des petits qui croient dans le Christ subira un châtiment intolérable".

    Dans cette même lettre à Nestorius - une lettre qui plus tard, en 451, devait être approuvée par le Concile de Chalcédoine, le quatrième Concile oecuménique - Cyrille décrit avec clarté sa foi christologique:  "Nous affirmons ainsi que les natures qui se sont unies dans une véritable unité sont différentes, mais de toutes les deux n'a résulté qu'un seul Christ et Fils; non parce qu'en raison de l'unité ait été éliminée la différence des natures, mais plutôt parce que divinité et humanité, réunies en une union indicible et inénarrable, ont produit pour nous le seul Seigneur et Christ et Fils". Et cela est important:  réellement, la véritable humanité et la véritable divinité s'unissent en une seule Personne, Notre Seigneur Jésus Christ. C'est pourquoi, poursuit l'Evêque d'Alexandrie, "nous professerons un seul Christ et Seigneur, non dans le sens où nous adorons l'homme avec le Logos, pour ne pas insinuer l'idée de la séparation lorsque nous disons "avec", mais dans le sens où nous adorons un seul et le même, car son corps n'est pas étranger au Logos, avec lequel il s'assied également aux côtés de son Père, non comme si deux fils s'asseyaient à côté de lui, mais bien un seul uni avec sa propre chair".

    Très vite, l'Evêque d'Alexandrie, grâce à de sages alliances, obtint que Nestorius soit condamné à plusieurs reprises:  par le siège romain, puis par une série de douze anathèmes qu'il composa lui-même et, enfin, par le Concile qui se tint à Ephèse en 431, le troisième concile œcuménique. L'assemblée, qui connut des épisodes tumultueux et une alternance de moments favorables et de moments difficiles, se conclut par le premier grand triomphe de la dévotion à Marie  et  avec  l'exil  de l'Evêque de Constantinople, qui ne voulait pas reconnaître à la Vierge le titre de "Mère de Dieu", à cause d'une christologie erronée, qui suscitait des divisions dans le Christ lui-même. Après avoir ainsi prévalu sur son rival et sur sa doctrine, Cyrille sut cependant parvenir, dès 433, à une formule théologique de compromis et de réconciliation avec les Antiochiens. Et cela aussi est significatif:  d'une part, il y a la clarté de la doctrine de la foi, mais de l'autre, également la recherche intense de l'unité et de la réconciliation.

    Benoît XVI, 3 octobre 2007

    Lire et relire aussi le texte important et toujours actuel de Dom Guéranger.