Deus, qui per sanctum Joannem ordinem sanctissimæ Trinitatis ad redimendum de potestate Saracenorum captivos cælitus instituere dignatus es : præsta, quæsumus, ut, ejus suffragantibus meritis, a captivitate corporis et animæ, te adjuvante, liberemur. Per Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum...
Dieu qui, par une intervention céleste, avez daigné choisir saint Jean pour instituer l'ordre de la très sainte Trinité pour racheter les captifs tombés au pouvoir des Sarrasins ; avec l'appui de ses mérites et l'aide de votre grâce, délivrez-nous de toute captivité de l'âme et du corps. Par notre Seigneur Jésus-Christ...
Liturgie - Page 559
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Saint Jean de Matha
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Sexagésime
Ce dimanche, et toute la semaine, l'Eglise nous parle de Noé et du Déluge. La seconde grande vague de prophétie christique, après le récit de la Création et de la chute.
Le Déluge commence après le septième jour. Dans l'Arche, il y a huit personnes, qui vont sauver la création : « universum semen », dit un répons. Comment traduire ? Toutes les espèces ? Mais « semen », c'est plus que cela. C'est le code génétique de chaque être vivant, dirions-nous aujourd'hui, et le germe de toute la chaîne des générations. Et c'est à mettre en relation avec l'évangile de ce dimanche : « Il sortit, celui qui sème, semer sa semence... »
Le Déluge est le baptême de régénération (il dure quarante jours : c'est le temps de purification du carême), et l'Arche est l'Eglise qui nous fait traverser les eaux jusqu'à la montagne où poussent l'olivier et la vigne : l'huile de l'onction divine et le vin de la vie éternelle.
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Purification de la Très Sainte Vierge Marie
Adórna thálamum tuum, Sion, et súscipe Regem Christum : ampléctere Maríam, quæ est cæléstis porta : ipsa enim portat Regem glóriæ novi lúminis : subsístit Virgo, addúcens mánibus Fílium ante lucíferum génitum : quem accípiens Símeon in ulnas suas, prædicávit pópulis, Dóminum eum esse vitæ et mortis et Salvatórem mundi.
Décore ta chambre nuptiale, ô Sion ! et reçois le Christ Roi : accueille avec amour Marie, qui est la porte du ciel ; car elle tient dans ses bras le Roi de gloire, Celui qui est la Lumière nouvelle. La Vierge s'arrête, présentant son Fils engendré avant l'aurore ; Siméon le reçoit dans ses bras, et annonce aux peuples qu'il est le maître de la vie et de la mort, et le Sauveur du monde.
(Première antienne de la procession, identique à l'un des chants de la liturgie byzantine en ce même jour.) -
Saint Ignace
Mieux vaut se taire et être que parler sans être. Il est bon d'enseigner, si celui qui parle agit. Il n'y a donc qu'un seul maître, celui qui « a dit et tout a été fait » et les choses qu'il a faites dans le silence sont dignes de son Père. Celui qui possède en vérité la parole de Jésus peut entendre même son silence, afin d'être parfait, afin d'agir par sa parole et de se faire connaître par son silence. Rien n'est caché au Seigneur, mais nos secrets mêmes sont près de lui. Faisons donc tout (dans la pensée) qu'il habite en nous, afin que nous soyons ses temples, et que lui soit en nous notre Dieu, ce qu'il est en effet, et ce qu'il apparaîtra devant notre face si nous l'aimons justement.
(...)
Le prince de ce monde a ignoré la virginité de Marie, et son enfantement, de même que la mort du Seigneur, trois mystères retentissants, qui furent accomplis dans le silence de Dieu.
Saint Ignace le Théophore, Lettre aux Ephésiens, XV, XIX. -
Septuagésime
Avant même la fin du cycle de Noël (mardi, avec la fête de la Purification de la Très Sainte Vierge et la Présentation de Jésus au Temple), voici que commence le cycle de Pâques.
Si le monde de la grâce est symbolisé par Jérusalem, le monde de la chute est symbolisé par Babylone. La captivité des Hébreux à Babylone a duré 70 ans, elle symbolise l'histoire de l'humanité dans les chaînes du péché. La Septuagésime, ce « dimanche dans les 70 jours » avant Pâques, inaugure cette histoire de l'humanité déchue. C'est pourquoi en ce dimanche on commence la lecture de la Genèse.
Les longs « 70 » (10 fois 7) vont se muer à Pâques, par le salut apporté par le Christ, en 7 puissance 2, sept au carré, le 7 de la vie retrouvée dans toutes ses dimensions, les 49 jours dont le point d'orgue sera la Pentecôte, quand le Saint-Esprit viendra compléter le nombre en y ajoutant l'unité éternelle de l'ultime révélation.
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Sainte Martine
Demandez pour nous à l'Agneau votre Epoux la force nécessaire pour enlever de notre cœur les idoles auxquelles il pourrait encore être tenté de sacrifier. Dans les attaques que les ennemis de notre salut dirigent contre nous, prêtez-nous l'appui de votre bras. Il a ébranlé les idoles au sein même de Rome païenne ; il ne sera pas moins puissant contre le monde qui cherche à nous envahir. Pour prix de vos victoires, vous brillez auprès du berceau de notre Rédempteur; si, comme vous, nous savons combattre et vaincre, ce Dieu fort daignera nous accueillir aussi. Il est venu pour soumettre nos ennemis ; mais il exige que nous prenions part à la lutte. Fortifiez-nous, ô Martine, afin que nous ne reculions jamais, et que notre confiance en Dieu soit toujours accompagnée de la défiance de nous-mêmes.
Dom Guéranger
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Saint François de Sales
Très sainte Mère de Dieu, vaisseau d'incomparable élection, élection de la souveraine dilection, vous êtes la plus aimable, la plus amante et la plus aimée de toutes les créatures. L'amour du Père céleste prit son bon plaisir en vous de toute éternité, destinant votre chaste cœur à la perfection du saint amour, afin qu'un jour vous aimassiez son Fils unique de l'unique amour maternel, comme il l'aimait éternellement de l'unique amour paternel. O Jésus mon Sauveur ! à qui puis-je mieux dédier les paroles de votre amour, qu'au cœur très aimable de la bien-aimée de votre âme ?
Mais, ô Mère toute triomphante ! qui peut jeter ses yeux sur votre Majesté, sans voir à votre dextre celui que votre Fils voulut si souvent, pour l'amour de vous, honorer du titre de père, le vous ayant uni par le lien céleste d'un mariage tout virginal, à ce qu'il fût votre secours et coadjuteur en la charge de la conduite et éducation de sa divine enfance ? O grand saint Joseph, époux très aimé de la Mère du Bien-aimé ! hé ! combien de fois avez-vous porté l'amour du ciel et de la terre entre vos bras, tandis qu'embrasé des doux embrassements et baisers de ce divin Enfant, votre âme fondait d'aise lorsqu'il prononçait tendrement à vos oreilles (ô Dieu, quelle suavité !) que vous étiez son grand ami et son cher père bien-aimé !
On mettait jadis les lampes de l'ancien temple sur des fleurs de lis d'or. O Marie et Joseph ! pair sans pair, lis sacrés d'incomparable beauté, entre lesquels le bien-aimé se repaît et repaît tous ses amants ! hélas si j'ai quelqu'espérance que cet écrit d'amour puisse éclairer et enflammer les enfants de lumière, où le puis-je mieux colloquer qu'emmi vos lis ? lis esquels le soleil de justice, splendeur et candeur de la lumière éternelle, s'est si souverainement récréé qu'il y a pratiqué les délices de l'ineffable dilection de son coeur envers nous. O Mère bien-aimée du Bien-aimé ! ô époux bien-aimé de la bien-aimée, prosterné sur ma face devant vos pieds qui portèrent mon Sauveur, je vous dédie et consacre ce petit ouvrage d'amour à l'immense grandeur de votre dilection. Hé ! je vous jure par ce cœur de votre doux Jésus, qui est le roi des cœurs, que les vôtres adorent, animez mon âme et celle de tous ceux qui liront cet écrit de votre toute-puissante faveur envers le Saint-Esprit; afin que nous immolions meshui en holocauste toutes nos affections à sa divine bonté, pour vivre, mourir et revivre à jamais emmi les flammes de ce céleste feu que notre Seigneur votre Fils a tant désiré d'allumer en nos cœurs, que pour cela il ne cessa de travailler et soupirer jusques à la mort de la croix.
(Oraison dédicatoire du Traité de l'Amour de Dieu) -
Saint Pierre Nolasque
Le Rédempteur des captifs, Pierre Nolasque, vient s'associer aujourd'hui sur le Cycle à son maître Raymond de Pegnafort ; et tous deux présentent pour hommage au Rédempteur universel les milliers de chrétiens qu'ils ont rachetés de l'esclavage, par la vertu de cette charité, qui, partie de Bethléhem, a trouvé asile en leurs cœurs.
Né en France, dans notre Languedoc, Pierre a choisi pour seconde patrie l'Espagne, parce qu'elle offrait à son zèle une terre de dévouement et de sacrifices. Comme le Médiateur descendu du ciel, il s'est voué au rachat de ses frères ; il a renoncé à sa liberté pour procurer la leur ; et afin de leur rendre une patrie, il est resté en otage sous les liens de la servitude. Son dévouement a été fécond ; par ses efforts, un nouvel Ordre religieux s'est élevé dans l'Eglise, composé tout entier d'hommes généreux, qui, durant six siècles, n'ont prié, travaillé, vécu, que pour procurer le bienfait de la liberté à d'innombrables captifs, qui, sans eux, languissaient dans les fers, au péril de leurs âmes.
Gloire à Marie, qui a suscité ces Rédempteurs mortels ! Gloire l'Eglise catholique, qui les a produits de son sein toujours fécond ! Mais par-dessus tout, gloire à l'Emmanuel, qui dit, en entrant dans ce monde : « O Père ! les holocaustes pour le péché de l'homme ne vous ont point apaisé ; suspendez vos coups ; me voici. Vous m'avez donné un corps ; je viens, je m'immole ! » (Psalm. XXXIX, 8.) Le dévouement du divin Enfant ne pouvait demeurer stérile. Il a daigné nous appeler ses frères, et s'offrir en notre place ; quel cœur d'homme pourrait désormais être insensible aux maux et aux dangers de ses frères?
L'Emmanuel a récompensé Pierre Nolasque, en l'appelant à lui à l'heure même où, douze siècles plus tôt, il naissait à Bethléhem. C'est du milieu des joies de la nuit de Noël que le Rédempteur mortel est parti pour aller rejoindre l'immortel Rédempteur. Au dernier moment, les lèvres défaillantes de Pierre murmuraient leur dernier cantique de la terre ; et quand il fut arrivé à ces paroles: Le Seigneur a envoyé la Rédemption à son peuple ; il a scellé avec lui son alliance pour jamais, son âme bienheureuse s'envola libre au ciel.
La sainte Eglise a dû assigner à la mémoire de Pierre un autre anniversaire que celui de son heureux trépas, puisque ce jour appartient tout entier à l'Emmanuel ; mais il était juste que l'élu marqué par une si haute faveur que de naître au ciel à l'heure où Jésus naît à la terre, reçût une place sur le Cycle avant la fin des quarante jours consacrés à la Naissance du divin libérateur.
Dom Guéranger -
Saint Jean Chrysostome
A Innocent, Evêque de Rome, Jean, évêque, salut dans le Seigneur.
Notre corps, il est vrai, n'occupe qu'une seule place, mais la charité nous porte sur ses ailes dans l'univers entier. Aussi, bien que séparé de vous par une telle distance, chaque jour cependant nous sommes avec vous : les yeux de la charité aperçoivent votre courage, votre attachement sincère, votre fermeté, votre constance, et ces consolations nombreuses, continuelles et puissantes que vous nous adressez. Plus les flots s'amoncèlent, plus les écueils se multiplient, plus la tempête redouble de fureur, plus aussi s'accroît votre vigilance. Rien ne peut vous rebuter : ni la longueur du chemin, ni les temps, ni les difficultés de la route. Mais vous ne cessez d'imiter ces pilotes excellents, qui déploient tout leur zèle quand ils voient les flots se soulever, la mer se gonfler, et une nuit profonde couvrir l'océan au milieu du jour. Aussi vous rendons-nous de nombreuses actions de grâces, et désirons-nous vous envoyer lettre sur lettre : c'est notre plus grande consolation. Mais le désert où nous vivons nous prive de ce bonheur; car il n'est pas facile d'arriver jusqu'à nous. C'est chose difficile, non seulement pour ceux qui sont loin d'ici, mais encore pour ceux qui habitent les contrées voisines; car ceux-ci même sont loin de nous, et le lieu que nous habitons est à l'extrémité de la contrée. D'ailleurs les voleurs assiègent toutes les routes. Que notre silence vous fasse compatir à nos douleurs, loin de vous porter à nous accuser de négligence ! Non, ce n'est point négligence de notre part, si nous gardons le silence; après avoir attendu bien longtemps , nous avons enfin rencontré le prêtre Jean, que nous vénérons et que nous chérissons, et le diacre Paul, et depuis nous ne cessons de vous remercier de nous avoir témoigné une bienveillance, un dévouement tout paternel. Vous avez fait tous vos efforts pour ramener le calme, pour faire disparaître tant d'infamies et de scandales, pour rendre aux Eglises une paix, une sérénité sans nuage, pour rétablir le courant interrompu, pour venger l'honneur des lois méprisées et des saints canons foulés aux pieds. Efforts impuissants, hélas ! puisque les auteurs des premiers troubles y ont mis le comble par de nouveaux crimes. Je ne veux pas vous les exposer en détail. Je ne le pourrais dans une lettre; les bornes mêmes d'un récit historique ne sauraient les contenir. Je vous prie cependant, malgré le peu d'espoir qu'il y a de guérir les auteurs de ces troubles, atteints, ce semble, d'un mal incurable, et incapables de repentir, je vous conjure, puisque vous avez entrepris de les guérir, de ne pas vous rebuter, de ne pas vous décourager en considérant la grandeur d'une telle entreprise. C'est pour l'univers entier que vous combattez, c'est pour les églises renversées, pour les peuples dispersés, pour le clergé que l'on attaque, pour les évêques que l'on exile, pour les constitutions des Pères que l'on viole. Aussi nous vous prions et nous vous conjurons de redoubler de zèle, à mesure que s'accroît la violence de la tempête. Nous espérons que le temps amènera quelque changement. Quoi qu'il arrive, vous recevrez du Dieu miséricordieux la couronne due à vos efforts, et la ferveur de votre charité remplira de consolations ceux qu'accable l'injustice. Voilà trois ans déjà que nous vivons dans l'exil, que nous sommes éprouvé par la famine, par la peste, par la guerre, par des sièges continuels, que nous vivons dans une affreuse solitude, que nous mourons chaque jour, sans cesse exposé aux glaives des Isauriens ; et ce qui nous console, c'est votre attachement si ferme, si constant, si plein de sincérité; ce qui nous réjouit, c'est votre charité si tendre et si bienveillante. Oui, elle est pour nous comme un rempart qui nous met à l'abri des coups, comme un port qui nous protége contre les flots, comme un trésor de biens innombrables ; elle nous remplit d'une joie délicieuse. Fussions-nous jeté dans un désert bien plus affreux encore, nous partirions consolé déjà de tant de souffrances. -
Une première
Lu sur Summorum Pontificum :
Dans la basilique de Saint-Apollinaire, qui est incluse sur le territoire de l'Université pontificale de la Sainte-Croix (gérée par l'Opus Dei), la Messe traditionnelle est désormais célébrée trois fois par semaine le matin (du lundi au mercredi) dans une chapelle latérale, selon une information publiée ce dimanche 24 janvier par le blogue américain Rorate Cœli. Il semblerait, selon Rorate Cœli, que ce soit la seule université pontificale romaine où se célèbre désormais l'Usus Antiquior.