La liturgie du carême commence au premier dimanche de carême. Les quatre jours qui précèdent (ajoutés pour qu'il y ait effectivement 40 jours de jeûne) en sont en quelque sorte un prélude, jouant le rôle d'une préface.
Ils indiquent l'essentiel du message de l'Eglise concernant les œuvres du carême, à savoir les œuvres de pénitence : le jeûne, la prière, l'aumône.
Le mercredi des Cendres, qui ouvre ce temps, insiste logiquement sur le jeûne.
Le jeudi, l'évangile est celui de la guérison du serviteur du centurion. Le Christ donne en exemple la prière de ce païen.
« Voyez ce centurion qui vient implorer auprès du Seigneur la guérison de son serviteur. Sa prière est humble ; c'est du fond de son cœur qu'il se juge indigne de recevoir la visite de Jésus. Sa prière est pleine de foi ; il ne doute pas un instant que le Seigneur ne puisse lui accorder l'objet de sa demande. Avec quelle ardeur il la présente! La foi de ce gentil surpasse celle des enfants d'Israël, et mérite l'admiration du Fils de Dieu. Ainsi doit être notre prière, lorsque nous implorons la guérison de nos âmes. Reconnaissons que nous sommes indignes de parler à Dieu, et cependant insistons avec une foi inaltérable dans la puissance et dans la bonté de celui qui n'exige de notre part la prière qu'afin de la récompenser par l'effusion de ses miséricordes. Le temps où nous sommes est un temps de prière ; l'Eglise redouble ses supplications ; c'est pour nous qu'elle les offre ; ne la laissons pas prier seule. Déposons en ces jours cette tiédeur dans laquelle nous avons langui, et souvenons-nous que si nous péchons tous les jours, c'est la prière qui répare nos fautes, et qui nous préservera d'en commettre de nouvelles. » (Dom Guéranger)