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Liturgie - Page 554

  • Le parfum

    « Six jours avant la Pâque », Jésus vient à Béthanie, pour prendre un repas avec Lazare, Marthe et Marie. Celle-ci prend une livre de parfum d'un grand prix, en oint les pieds de Jésus, qu'elle essuie de ses cheveux.

    Marie réitère de façon quasi liturgique le geste qu'elle avait déjà fait dans la maison d'un pharisien. C'est pourquoi Jésus répond à Judas qu'elle a « gardé ce parfum pour le jour de ma sépulture ». Un parfum que Judas aurait bien vendu 300 deniers pour donner aux pauvres, à ce qu'il prétend. 300 deniers, c'est-à-dire une année de salaire d'ouvrier. Un parfum de grand prix, en effet. Car rien n'est trop cher pour honorer le Fils de Dieu. Rien n'est trop beau pour la liturgie.

    Le texte dit : « libram unguenti nardi pistici pretiosi ». La Vulgate a retranscrit tel quel en latin le mot grec « pisticos », dont la signification, ici, est mystérieuse. On traduit généralement par « pur ». Mais « pisticos » ne veut pas dire « pur ». « Pisticos » vient de « pistis », la foi, la confiance. Un parfum « pisticos » est un parfum « de confiance ». Qu'est-ce que cela veut dire ? Le P. Lagrange a trouvé la solution, par hasard, en découvrant dans un souk de Terre Sainte un marchand de parfums qui vendait du « parfum de confiance » : il s'agissait de flacons fermés, dont on ne pouvait connaître le contenu qu'après en avoir brisé l'ouverture.

    Ce « parfum de confiance » que Marie verse sur les pieds de Jésus, c'est le parfum de la foi (« pistis »). « Et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. » Car Dieu, « par nous, répand en tous lieux le parfum de sa connaissance » ; « car nous sommes, pour Dieu, la bonne odeur du Christ parmi ceux qui se sauvent et parmi ceux qui se perdent » (II Corinthiens, 2, 14-15).

  • Dimanche des Rameaux

    « Dites à la fille de Sion : Voici que ton roi vient à toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et sur le petit de celle qui porte le joug. » En ce jour s'accomplit la prophétie de Zacharie, que rappelle saint Matthieu. Mais l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem est aussi l'accomplissement d'autres passages de la Sainte Ecriture. C'est notamment l'entrée de l'Arche dans Jérusalem sous la conduite de David (« Hosanna filio David »), avec les psaumes qui la chantent : « Levez-vous, portes éternelles, et il entrera, le roi de gloire.Qui est ce roi de gloire ? Le Seigneur des puissances, c'est lui le roi de gloire. »

    Mais ce dimanche est aussi celui qui ouvre la Grande Semaine, comme disent les orientaux. C'est le deuxième dimanche de la Passion, dont la messe, après la joyeuse procession, est entièrement centrée, par un contraste saisissant, sur le drame du Vendredi Saint.

  • « Elle est venue, l’heure »

    Autrefois il n'y avait pas de messe en ce jour. C'est pourquoi les chants sont les mêmes que ceux de la messe d'hier. Quant à l'évangile, il anticipe sur celui des Rameaux. Mais il y a une grande différence entre le texte de demain, celui de saint Matthieu, uniquement sur l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, et celui d'aujourd'hui, de saint Jean, qui est centré, non sur cette entrée, mais sur le fait que « l'heure » de Jésus est arrivée. « Elle est venue, l'heure où le Fils de l'homme doit être glorifié. » Et Jésus dit cela en réponse à André et Philippe qui lui disent que des Grecs veulent le voir. La glorification du Christ, c'est aussi l'annonce aux païens. « Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes. »

  • Les Romains détruiront « notre lieu »

    Les grands prêtres et les pharisiens se réunissent pour décider du sort de Jésus. Si on le laisse continuer, disent-ils, tous croiront en lui, et les Romains détruiront « notre lieu » et la nation. Notre lieu : c'est le Temple de Jérusalem. Ils décident donc de le tuer. Et les Romains détruiront le Temple et la nation...

    En réalité ce sont eux qui ont détruit le Temple en faisant crucifier Jésus : « Détruisez ce Temple, et je le reconstruirai en trois jours », avait-il dit. « Notre lieu » n'est pas leur Temple. C'est le Corps du Christ, c'est l'Eglise.

  • Annonciation

    En ce jour, c'est l'heureuse annonce de la joie, c'est la fête de la Vierge ; le monde d'ici-bas s'accorde aux choses d'en haut ; Adam est renouvelé, Eve délivrée de sa première affliction, et le tabernacle de notre humaine condition devient le temple de notre Dieu par divinisation de la nature assumée. Mystère que la façon dont s'abaisse le Seigneur, merveille que le mode inouï de sa conception ! Et du miracle un ange se fait le serviteur ; le sein d'une Vierge reçoit le Fils par l'envoi de l'Esprit divin et d'en haut le Père exprime sa bienveillance ; l'union s'accomplit en la commune volonté ; en lui et par lui nous voilà sauvés ; unissons donc nos voix à celle de Gabriel et crions à la Vierge : réjouis-toi, Pleine de grâce, de qui nous vient le salut, le Christ notre Dieu, car il a pris notre nature pour l'élever jusqu'à lui.

    (liturgie byzantine, grandes vêpres)

  • « Le Père et moi sommes un »

    L'évangile de ce jour est celui de l'affrontement qui scelle le sort de Jésus. C'est le jour de la fête de la Dédicace du Temple. Et, dans le Temple, les autorités juives lui demandent, s'il est le messie, de le dire clairement. Et il répond clairement : « Je vous l'ai dit, mais vous ne me croyez pas. » Il ajoute que les œuvres qu'il fait, au nom de son Père, témoignent pour lui. Et il conclut : « Le Père et moi sommes un. » Alors les juifs veulent le lapider, explicitement, pour « blasphème », puisqu'il se « prétend Dieu ». Or il insiste : « Le Père est en moi, et je suis dans le Père ». Ce jour-là, alors qu'il va être arrêté, il « sort de leurs mains ». Parce que ce n'est pas encore son heure, et que c'est lui qui en décide. Mais l'heure approche.

  • Mardi de la Passion

    L'évangile de ce jour est un passage qui précède celui d'hier. La fête des Tentes approche ; et « les juifs cherchaient à le tuer ».

    « Vous, montez à la fête. Moi, je ne monte pas à cette fête, mon temps n'est pas encore accompli », dit Jésus à ses « frères ».

    Pourtant, il va y aller aussi.

    Pourquoi dit-il qu'il n'y va pas, alors qu'il a bien l'intention d'y aller, et qu'il y va ? Je me suis souvent posé la question, à propos de ce qui ressemble tout de même à un mensonge, ce qui est invraisemblable dans la bouche de celui qui est la Vérité, et j'ai trouvé la réponse dans les Evangiles traduits par sœur Jeanne d'Arc : « La "montée" aux fêtes se faisait en cortège, chaque village ou chaque clan restant groupé. On entrait à Jérusalem au son de chants ou de cantiques. » Ce n'est pas ainsi qu'il entend participer à la fête. Car il n'est pas venu pour apparaître comme le membre d'un clan. Il ira seul, pour délivrer un message qui dépasse tous les clans.

    Et il fera un autre jour son entrée publique à Jérusalem, quand son heure sera venue, quand son temps sera accompli, avec le cortège de ses disciples et de ceux qui le reconnaissent comme le Messie. C'est ainsi que l'évangile de ce jour annonce les Rameaux.

  • Lundi de la Passion

    « Les grands prêtres et les pharisiens envoient des gardes pour l'arrêter . » En pleine fête des Tentes (à l'automne). Cette notation de saint Jean reste sans suite. Jésus ne sera pas arrêté à cette fête. Mais tout est déjà en place pour la Passion, et Jésus parle de sa Résurrection au présent : « Je vais vers celui qui m'a envoyé... Là où je suis, vous ne pouvez venir. »

    Et il reprend le thème de l'eau vive : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive... De son ventre couleront des fleuves d'eau vive. » Après la Résurrection, la Pentecôte. « Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui », explique l'évangéliste.

  • Premier dimanche de la Passion

    A compter de ce jour, la liturgie s'oriente tout entière vers la Passion du Christ. La plupart des antiennes de l'office et de la messe sont des versets de psaumes où le Christ exhale sa souffrance dans les persécutions dont il est victime, et lance des appels à Dieu : il s'exprime à la première personne, et prend en lui toutes les souffrances de l'humanité. C'est ainsi qu'il est le véritable grand prêtre, comme le souligne solennellement l'épître. Dans l'évangile, harcelé par les juifs, Jésus évoque la gloire dont le Père va le glorifier : la gloire qui passe par le Croix, en « ce jour » qu'Abraham a vu, et qui l'a réjoui.

    Les juifs demandent à Jésus comment il a pu voir Abraham, et il leur répond en affirmant sa divinité : « Avant qu'Abraham advînt, Je Suis. » Avec une forte opposition entre le verbe devenir, au passé, pour Abraham, et le verbe être, au présent absolu, pour lui-même.

  • Sitientes

    Cette messe qui commence par « Sitientes, venite ad aquas » (vous qui avez soif, venez vers les eaux », servait autrefois de préparation au baptême. Et c'est tout le carême qui est pour les catéchumènes une préparation au baptême. Le verset de psaume fait aussi allusion à la déclaration du Christ à la Samaritaine : « Quiconque boit de cette eau aura encore soif, mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif : l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle. »

    La théologie orientale appelle le baptême « l'illumination ». Car le baptême ouvre les yeux de l'aveugle spirituel et lui fait voir la lumière spirituelle qui vient en lui. Dans l'évangile de cette messe, Jésus dit, dans le Temple : « Je suis la lumière du monde. »

    Purifié par l'eau du baptême, le catéchumène peut « boire l'eau » que lui donne le Christ, c'est-à-dire communier à son Corps et à son Sang, et recevoir sa lumière sous un autre mode.

    Ainsi parle la prière après la communion, dans la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome :

    « Nous avons vu la vraie lumière, nous avons reçu l'Esprit céleste, nous avons trouvé la vraie foi. Nous adorons la Trinité indivisible, car c'est elle qui nous a sauvés. »